CHAPITRE 21

PDV ETHAN

J'étais toujours allongé sur ce matelas qui me semblait beaucoup trop dur à mon goût. Ça me faisait un mal de chien et je ne cessais pas d'arrêter de changer de position afin d'en trouver une adéquate à mes douleurs.

Après plusieurs tentatives, j'arrivai enfin à m'allonger confortablement sur le côté, et fixai le mur qui était.. assez intéressant à ce moment là.

J'étais en train de compter le nombre de carrés qui jonchaient toute la pièce lorsqu'une personne entra dans la pièce :

« Ethan ! »

Je n'eus pas le temps de réagir qu'on venait de me serrer fortement dans ses bras, ce qui me fit gémir, une seconde fois.

« J"ai eu tellement peur.. Si tu savais comme je m'en veux.. »

Je reconnus sa voix. C'était elle. Emily.

Elle retira ses bras de moi et me regarda plongea ses yeux marrons dans les miens. Elle était tellement jolie, tellement naturelle, tellement.. elle.

« Tu m'as manqué.. » souffla-t-elle avant de baisser la tête.

Je souriais légèrement, mais elle ne le vit pas. Elle continuait de fixer le plancher, comme si il était beaucoup plus intéressant que moi, ce qui était fort peu probable. (Notez le narcissisme ici.)

« On est quel jour..? » demandai-je.

« Le 21. » me répondit-elle.

Lorsqu'elle remarqua mon insistance que je lui montrai dans mon regard, elle renchérit : « 21 décembre. »

Décidément, j'étais à deux doigts de rater Noël ! Quelle chance j'avais eu de me réveiller assez tôt.. enfin, après 5 semaines.

« Mais.. qu'est-ce qu'il s'est passé..? Réellement ? » la coupai-je alors qu'elle était sur le point d'ajouter quelque chose.

Son visage se décomposa, comme si ce que je venais de demander était un sujet tabou, ou une autre connerie du genre. Elle resta silencieuse, fixant chaque parcelle du plancher. J'allais finir par croire que ce fichu plancher était mieux que moi !

« C'était à la fête ? Je sais que tu y étais. » lançai-je.

Elle leva son regard jusqu'à moi avant d'entrouvrir la bouche, mais ne rien dire. Elle se contentait de me fixer, d'un regard vide, comme si elle était ailleurs, déconnectée.

« La fête de.. y'a 2 mois ? » me demanda-t-elle.

2 mois ? Était-elle en train de me faire comprendre que cette fête s'était passée il y avait deux mois ? Mais.. l'infirmière m'avait affirmé que j'étais resté dans le coma durant 5 semaines.. Donc.. j'avais perdu tous les souvenirs de mes 3 dernières semaines ? 

« Pourquoi je suis ici ? » demandai-je tristement.

« Tu.. » Elle eut un hoquet, puis me lança un regard désolé avant de poursuivre : « Tu t'es fait renverser par une voiture.. »

« Ça je le sais déjà ! Je veux dire.. pourquoi ? Avec qui ? Où ? »

Elle écarquilla les yeux, avant de la voir se mordre discrètement la lèvre inférieure, la rendant magnifiquement mignonne et attirante. Elle avait l'air stressée, triste et ailleurs en même temps..

PDV EMILY

Il avait oublié ? Tout oublié ? Mais.. comment ce pouvait-être possible ? A ce que je savais, il n'avait pas pris de coup sur la tête, et les médecins n'avaient jamais énoncé un problème cérébral. J'avais peur de lui dire la vérité, lui dire que c'était de ma faute si il venait de perdre plus d'un mois de sa vie. Bref, certains pourrait dire que 1 mois, ce n'était rien, mais quand même.. Vaut mieux les vivre plutôt que de les passer dans un lit d'hôpital, dans l'inconsciente et l'innocence la plus totale.

Durant ces 5 semaines, j'avais pu croiser certaines personnes de l'entourage d'Ethan, notamment sa mère et sa petite sœur, Farah. Cette petite fille était adorable, et je comprenais mieux d'où venais le petit côté "protecteur" et "jaloux" d'Ethan. Bizarrement, même si Ethan pouvait être puéril, très puéril, je savais au fond de moi qu'il pouvait être mature, posé, et très habile de ses engagements.

La question qu'il venait de me poser m'avait fait tomber des nus. Que lui répondre à ça ? Je me contentai de fixer ce sol blanc, très blanc, voire.. trop blanc.

« Emily ? Je sens que tu ne me dis pas tout.. Puis, pourquoi tu t'inquiètes pour moi ? A ce que je sache, la dernière fois qu'on s'est parlé tu m'as envoyé bouler, non ? »

Effectivement, il avait tout oublié.

« Oui... enfin, non. Enfin.. TA dernière fois, oui, mais MA dernière fois, non.. »

Je me comprenais, et vu son sourcil qui venait de s'arquer au-dessus de son oeil gauche, je pouvais deviner qu'il n'avait pas compris là où je voulais en venir.

« Tu ne te souviens pas de la dernière fois où nous nous sommes vus ? » demandai-je, jouant nerveusement avec mes doigts.

« Bah, à la soirée ! » répéta-t-il, lassé.

« Ce n'est pas la dernière fois qu'on s'est vu, Ethan.. »

J'appréhendais une mauvaise réaction de sa part, mais il ne fit rien, ce qui me stressa davantage. Peut-être rageait-il intérieurement ? Je voulais réellement être dans sa tête en cet instant précis, juste pour savoir à quoi il pensait. Peut-être allait-il se souvenir, là, maintenant, de tout ce qui s'était passé. Et si il m'en voulait ? Et si il ne me pardonnerait jamais ? Jamais je me le pardonnerai. Jamais.

« Raconte-moi.. » me supplia-t-il.

Il me regardait de ses yeux noisettes, et avait l'air vraiment perdu, c'était compréhensible. Il venait de se réveiller après 5 semaines de coma, et avait oublié les deux derniers mois.. comment faire ?

« Je ne préfère pas.. » glapis-je avant de commencer à partir de la chambre.

J'étais sur le point de fondre en larmes, et je ne devais pas, en tout cas, pas devant lui. Tous les souvenirs revinrent en ma mémoire.. Notre après-midi au parc, nos chamailleries, notre "trappe-trappe", puis.. l'accident. L'image de son corps jonchant sur le sol ne voulait pas quitter mon esprit, me rongeant intérieurement peu à peu à cause de toute cette culpabilité qui s'était accumulée de jour en jour. Je me sentais tellement coupable de tout ça, et si j'avais su, j'aurais tout fait pour éviter ça. Si il ne s'en était pas sorti, je m'en serais pas remise. C'est après cet accident, que je me suis rendue compte que, même si je ne cesse de me voiler la face, j'avais peut-être une once de sentiment à son égard et un certain attachement.

J'entendis Ethan m'interpeller lorsque je franchis la porte, mais je ne me retournai pas. Je refermai la porte derrière moi, le laissant de nouveau seul dans cette pièce sinistre et trop lumineuse à mon goût. J'avais toujours détesté les hôpitaux. Ils n'étaient que bâtiments de maladie, mort, et tristesse..

*Ellipse.*

3 semaines. C'était le temps qui s'était passé depuis le réveil d'Ethan. Il allait de mieux en mieux, et avait recouvert « un peu » la mémoire. Il se souvenait de quelques jours supplémentaires, mais rien de plus. Il reprenait la forme et riait de temps à autre. J'allais le voir le mercredi après-midi ainsi qu'une fois le week-end. Je ne voulais pas venir trop le voir, afin de ne pas qu'il me sente envahissante.

Je commençai à avoir des sentiments pour un mec avec qui j'avais passé une après-midi « presque » parfaite, mais qui m'avait désormais oublié. Enfin.. il ne m'avait pas oublié, Dieu soit loué, juste une partie de notre relation. 

C'était peut-être mieux comme ça. Je ne cessais de me demander ce que lui ressentait à mon égard. Si je n'étais qu'une amie, une fille à mettre dans son lit ou alors bien plus. Certes, la dernière hypothèse me semblait forte impossible, mais j'essayai de m'accrocher à cette idée, même si je savais, dans le fond, qu'il allait me faire plus de mal qu'autre chose.

Je m'étais toujours promis de ne pas tomber amoureuse au lycée, de ne pas tomber dans les bras d'un de ces gars qui ne faisaient qu'enchaîner les filles et les tuer moralement, une par une, et pourtant je l'avais fait. Devais-je me punir pour ça ? De toute façon, la chose était faite, et ce n'était pas en m'acharner sur mon sort que ça allait changer.

D'après les médecins, Ethan devait sortir d'ici une semaine, et à vrai dire, j'étais assez heureuse et pressée. Il me manquait. Sa chaise à côté de moi dans certains cours, notamment dans celui de mathématiques, était constamment vide, me rappelant à chaque heure que je passais dans ce bâtiment à bannir de la société qu'il n'était plus là de ma faute. Je me détruisais moralement, mais je me sentais mieux après ça.

J'étais assise sur un des fauteuils qui étaient installés autour de tables en bois de ce fast-food. Maman m'y avait emmené accompagné de Matthew.

Matthew, il allait beaucoup mieux. Il était sorti de l'hôpital il y avait un moins, et je me sentais beaucoup mieux de le voir de retour à la maison. Je me sentais moins seule, et surtout moins inquiète pour sa santé. J'avais tendance à trop m'inquiéter et à dramatiser les situations, mais j'étais comme ça, même si quelques fois, j'avais raison de me mettre dans des états pareils.

« OUAAAI ! Mon Mc Flurry ! » s'enthousiasma mon petit-frère, voyant ma mère s'approcher de nous avec des plateaux à la main.

Elle les posa sur la table tout en riant. Elle aimait voir mon frère heureux, tout comme moi. Je regardai mon petit frère se régaler et crier des « C'est trop bon ! » avant de regarder ma mère qui était en train de sourire en le voyant si harmonieux.

J'aimais ces moments en famille. J'aimais ma famille. Et lorsque je disais "famille", je n'incluais que Matthew et ma mère, bien évidemment.

Mon père était sorti de nos vies et était parti à Los Angeles, apparemment. Il nous avait déjà fait le coup une fois, alors qu'on l'avait croisé deux jours plus tard dans l'hôpital où se trouvait Matthew, alors nous ne le croyions pas plus que ça.

Matthew ne comprenait pas pourquoi nous ne voyions plus Papa, et ma mère dût lui mentir. Elle lui avait raconté qu'il était parti en voyage à cause de son travail, et qu'il était terriblement désolé de ne plus le voir. Certes, la deuxième partie était vraie, mais cela n'allait cependant pas changer l'ambiance familiale actuelle : sereine et festive.

« Tu ne manges pas ton hamburger ? » me lança ma mère, remarquant que je n'avais toujours pas touché à mon plateau.

« Ah si si.. » souris-je.

J'étais tellement embarquée dans mes pensées, que je me déconnectais de la vie réelle, me coupant du reste du monde afin de me laisser seule face à toutes mes réflexions, seule face à mes décisions, seule face à mes sentiments, seule face à l'avenir et qui promettait que d'innombrables et inexorables péripéties..

[Voici le prochain chapitre de Mon Bad Boy ! J'espère qu'il vous plaît, même si il était légèrement plus court que les précédents.. (seulement de 150 mots.. ne chipotez pas.. :c) Bref, merci de me lire, et je vous fais des bisous partout partout sur vos bouilles d'anges ! (Oui, je ne vous ai jamais vu, et alors ? Vous êtes des anges, rien qu'en lisant ma fiction ! :3) <--- Hanw, le lèche-botte.

JE TENAIS A VOUS REMERCIER ! Oui.. nous sommes à 20K de lectures ! Franchement, pour certains, cela peut-être que très peu, mais pour moi c'est immense ! Tout cela en moins d'un mois ! Ahlala.. je vous adore. Dire que j'ai publié le chapitre 20 hier, et que je suis presque déjà à 400 lectures ! Dois-je en conclure que vous êtes des centaines de fidèles à suivre cette fiction ? Franchement.. j'suis aux anges.. Merci beaucoup !

BONNE LECTURE GUYS !]