« Chapitre 18 »
CHAPITRE 18
PDV EMILY
Je marchais depuis déjà une bonne demi-heure, lorsque je vis un couple d'une vingtaine d'années, main dans la main, en promenade entre amoureux. Je les enviai intérieurement, mais je savais que j'étais beaucoup trop jeune pour pouvoir être comblée sentimentalement. Je trouvais tous les garçons de mon âge assez puérils et incapables de faire preuve de maturité.
Je contournai les deux tourtereaux qui ne cessaient de se bécoter, provoquant une légère touche de jalousie en moi, puis continuai d'avancer. Je savais -à peu près- où se trouvait l'hôpital par rapport à chez moi, et j'essayais de me frayer un chemin entre tous ses boulevards qui se ressemblaient beaucoup les uns aux autres sans me perdre.
Je sortis mon nouveau ancien téléphone portable de ma veste et commençai à textoter à Kate, même si je savais qu'elle devait être en cours :
~ Ne cherche pas à me contacter aujourd'hui, je vais à l'hôpital voir mon frère, et on a pas le droit aux portables là-bas, bisous ! ~
J'écrivais ça alors que j'avais déjà utilisé mon téléphone portable pour répondre à l'appel d'Ethan lorsque je me trouvai au chevet de Matthew.
Soudainement, tous les mauvais souvenirs remontèrent à la surface : Le futur divorce de mes parents et mon petit frère branché de tous les côtés. Argh, si je savais qui était le conducteur qui l'avait renversé, je lui crierais quelques mots.
Vers 14h30, j'arrivai devant l'hôpital de la ville. Je ne sentais quasiment plus mes jambes, mais un peu de sport ne pouvait pas me faire de mal. Je m'empressai d'entrer dans l'établissement d'une blancheur à en perdre les yeux, puis allai monter directement à la chambre de mon frère. Connaissant déjà le numéro, je n'avais pas besoin de demander de nouveau à la secrétaire.
Arrivée devant la porte concernée, je frappai à deux reprises, mais personne ne me répondit. Je frappai donc une seconde fois, même résultat. Je décidai donc d'ouvrir de moi-même la porte.
Mes yeux scannèrent l'ensemble de la chambre. Plus personne ne s'y trouvait. J'étais pourtant persuadée de ne pas m'être trompée de chambre. Ils avaient dû le transférer dans une autre chambre pour je-ne-savais quelle raison.
Je retournai au rez-de-chaussée et demandai à la secrétaire le numéro de la chambre de Matthew, cette fois-ci, plus gentiment que la fois précédente.
« Chambre 210. » m'annonça-t-elle.
Super ! Il se trouvait deux étages en-dessous, ce qui voulait dire que j'allais avoir moins de marches à monter. Fainéante que j'étais, ça m'arrangeait.
Je m'empressai d'accourir à la chambre puis ouvris sans même prendre la peine de toquer à la porte. Ma mère se trouvait, comme je l'imaginais, au chevet de mon petit frère. Il était en train de manger une substance inconnue ainsi que quelques autres ingrédients méconnaissables disposés sur un plateau. La nourriture de l'hôpital était à désirer.
« Heeey .. ! » essayai-je d'être enthousiaste et de cacher ma tristesse face à cette situation.
« Emily ! » s'exclama Matthew, levant les bras vers moi, voulant certainement un câlin.
Je ne m'y fis pas prier deux fois et allai lui faire ce qu'il me demandait. Nous nous serrâmes dans les bras pendant que je lui caressais le dos.
« Ça va mon cœur ? » lui demandai-je, faisant implicitement référence à tous ces tuyaux.
« Oui, j'ai beaucoup moins mal ! » me sourit-il.
« Il lui ont donné des calmants afin d'atténuer sa douleur. » ajouta ma mère qui nous regardait.
« Pas dangereux j'espère ? » m'inquiétai-je.
« Bien sûr que non ! Les médecins savent ce qu'ils font. »
Je n'en étais pas certaine. J'avais déjà lu dans les journaux qu'une famille bourgeoise avait porté plainte contre un hôpital non loin d'ici pour avoir donner une surdose de médicaments à un jeune enfant qui est décédé suite à ces injections. Cela avait fait la une des journées durant plusieurs mois, puis finalement c'était l'hôpital qui avait gagné le procès.
« Emily, tu veux bien aller me chercher une barre chocolatée ? » me demanda-t-il.
Je lançai un regard à ma mère, afin de savoir si il avait le droit à une gourmandise. Elle acquiesça d'un léger mouvement de tête, donc je répondis positivement à Matthew avant de sortir de la chambre, refermant la porte de la chambre derrière moi.
Je savais où se trouvait le distributeur de barres chocolatées dans l'hôpital. Je l'avais croisé à plusieurs reprises. Il se trouvait au rez-de-chaussée, prés de la cafétéria.
Une fois arrivée devant la machine, je sortis ma pièce de la poche de mon jean et le mis dans l'énorme cube métallique. Je trouvais ça moche, mais c'était assez pratique.
Je choisissais une barre chocolatée au riz soufflés, comme les aime Matthew. J'allai repartir lorsque je me fonçai sur un homme assez baraqué.
« Oups, excusez-moi ! » fis-je en ramassant la gourmandise que je venais de faire tomber.
« Emily ? »
Je levai les yeux et reconnus mon père.
« Papa ?! »
J'avais crié légèrement trop fort, ce qui avait attisée la curiosité des gens aux alentours, qui désormais nous fixaient tous.
« Qu'est-ce que tu fais là ? » me demanda-t-il.
« Je te retourne la question ! »
Il remarqua la colère qui était en moi.
« Emily.. calme-toi.. » souffla-t-il en caressant mon épaule.
« Ne me touche pas ! » m'exclamai-je en retirant violemment sa main de moi. « Tu crois vraiment que tu allais t'en tirer comme ça ?! Comment as-tu pu faire ça à maman ? »
« Emily.. les sentiments ne se contrôlent pas.. » se justifia-t-il.
« Les sentiments ne se contrôlent pas ? LES SENTIMENTS NE SE CONTRÔLENT PAS ?! » répétai-je. « MAIS TU PENSES A NOUS ? » m'indignai-je.
« Emily.. crie moins fort.. » chuchota-t-il. « Tout le monde nous regarde.. »
« Qu'est-ce que je m'en fous que les gens me regardent ! Au moins ils verront le lâche que tu es devenu ! » criai-je avant de partir loin de lui.
Je remontai le plus rapidement possible à l'étage, rejoignant ma mère et mon petit frère qui devait m'attendre.
Une fois entrée dans la chambre, je fermai la porte derrière moi. Ma mère, voyant que j'étais essoufflée, me demanda :
« Tu as couru ? »
« Oui, papa est là. » répondis-je.
« Quoi ?! PAPA EST LA ?! » s'enthousiasma Matthew, heureux.
Je lançai un regard désespéré à ma mère qui essayait de garder son calme. Je savais qu'elle lui en voulait, et c'était compréhensible. Si j'avais été à sa place, je lui aurais mis une énorme gifle et aurais tout fait pour faire de sa vie un véritable enfer, amoureuse ou pas. Comment avait-il pu tromper ma mère ?
« Il vient quand ? » me sourit Matthew.
« Je ne pense pas qu'il viendra.. » grimaçai-je, faisant hypocritement semblant d'être triste.
Matthew soupira fortement tout en croisant ses bras sur sa poitrine, montrant sa déception et sa colère face à cette annonce.
« Matthew.. Ton père va de moins en moins ve.. »
La porte s'ouvrit, coupant ma mère dans ses explications.
« Qu'est-ce que tu viens faire là ?! » m'exclamai-je.
« Papa ! » s'esclaffa mon petit-frère.
Comment avait-il le culot de venir pointer le bout de son nez ici ? Je n'osais même pas imaginer ce qui allait se passer dans quelques instants. Mes parents allaient-ils se disputer devant mon petit-frère ? Comment ma mère allait vivre cette nouvelle confrontation, alors que mon père devait-être à des centaines de kilomètres d'ici ?
« Je pense que tu n'es pas le bienvenu ici, pa-pa. » pouffai-je en accentuant bien le dernier mot.
Mon père lança un regard à ma mère, qui elle se contentait de regarder le sol, voulant sûrement ne pas le regarder dans les yeux, ne pas regarder l'homme lâche et écœurant qu'il était devenu. Jamais je n'aurais cru pouvoir ressentir autant de haine envers mon père, jusqu'à vouloir le voir disparaître de ma vie. Oui, je ne voulais plus de lui dans ma vie. Ce n'était pas lui qui avait réconforté maman durant des jours et des jours, qui avait assisté à ses pleurs, ses confidences et toute sa souffrance. Il devrait avoir honte de ce qu'il avait fait, et j'espérai de tout mon cœur qu'il ait au moins une once de culpabilité en lui.
« Pars. »
Je me retournai et regardai ma mère. Elle venait d'ouvrir la bouche pour la première fois depuis que mon père était là, et c'était pour ordonner à mon père de partir.
« NON ! Papa ! Reste ! » supplia Matthew.
Si seulement il savait ce qu'avait fait papa, mais il était beaucoup trop jeune pour se rendre compte l'ampleur de la bêtise qu'il avait faite.
Je sortis le plus rapidement possible de la chambre, ne voulant pas voir mon père faire son hypocrite face à mon petit frère. Il m'insupportait, et rien que de le voir vouloir se rapprocher de mon petit-frère innocent me faisait sortir de mes gonds. Je partis aller prendre l'air à l'extérieur..
PDV ETHAN
La semaine s'était finie très lentement.
Nous étions désormais samedi, et cela faisait déjà 2 jours que je n'avais pas vu Emily. Je ne savais pas pourquoi, mais je n'arrivais pas à me sortir cette fille de ma tête. Elle m'obsédait, et la savoir loin de moi me faisait un pincement au cœur. Elle me manquait alors que nous n'étions qu' « amis ».
Il était 15h14, et je n'avais rien à faire de ma journée, alors je décidai d'envoyer un message à Emily afin de lui proposer un rendez-vous pour le jour même, même si j'appréhendais un refus de sa part.
Je sortis mon téléphone portable de ma poche et envoyai un SMS que je mis longtemps à écrire, le corrigeant de multiples fois, voulant paraître « le moins lourd possible » :
~ Coucou, ça te dirait de sortir avec moi cette après-midi ? Faire une balade tous les deux au parc, où ailleurs ? ~
Certes, ce SMS paraissait légèrement nul, mais il me tenait tellement à coeur que j'étais aveuglé par mes propos.
J'étais allongé dans mon lit, tenant mon téléphone portable par-dessus ma tête, et je craignais inconsciemment que cet objet de malheur ne tombe sur mon visage. Je fixais cet objet numérique, à l'attente d'une réponse. J'étais vraiment stressé à l'idée qu'elle ne veuille pas venir, même si cela pouvait être compréhensible.
« ETHAAAN ?! » hurla ma mère à travers toute la maison.
Je sursautai à l'entente de mon prénom et fis tomber mon téléphone portable sur mon visage, comme je l'avais craint.
« QUOI ?! » m'écriai-je, légèrement agacé par ses cris incessants.
« TU VEUX BIEN VENIR AVEC MOI EN COURSE ? » me demanda-t-elle.
Oui, chez nous, nous parlions à deux endroits opposés de la maison. Tout le monde criait, et j'avais l'habitude. Cela expliquait les multiples maux de tête quotidiens que nous avions. Nous devions être les plus gros consommateurs de doliprane dans la région.
« NON MAMAN. » refusai-je.
Je l'entendis souffler. Elle détestait partir faire les courses toute seule, et je la comprenais, mais je n'étais pas d'humeur à aller chercher des articles dans des rayons pour ensuite faire 2 heures de queue à la caisse.
Lorsque je reposai mon regard sur mon téléphone portable, je remarquai le petit logo dans le coin de celui-ci, signalant la réception d'un message. Mon cœur battait fortement dans ma poitrine. Je glissais mon doigt sur l'écran afin de le déverrouiller puis ouvrit le SMS qui venait bien d'Emily :
~ D'accord pour le parc ! ~
Je restai béat devant ce message qui venait d'embaumer mon cœur. J'avais hâte de la revoir.. elle.. cette fille qui venait de toucher mon stupide cœur..
[Voici la suite de ma fiction ! J'espère que ça vous plaît.. Désolé d'être aussi long dans la mise en place de la relation Emily-Ethan, mais si ça va trop vite, ce n'est pas marrant ! ;)
Bref, sinon, que pensez-vous d'Emily ? D'Ethan ? Et Matthew ? N'oubliez pas de voter mon chapitre si il vous a plu, évidemment ! Je vous adore guys.]
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