Cela faisait plus d'un an que le doux barista de Fluffytale et l'ancien squelette corrompu s'étaient retrouvés après des années d'errance sentimentale. Nightmare était en effet revenu à son âme sœur après s'être débarrassé de sa corruption. Une nouvelle vie s'était offerte à lui, il s'était réconcilié avec son frère et dût se résigner à dissoudre les Bad Sanses. Ces petits bougres furent eux aussi contraints de chercher un nouveau sens à leur vie. Mais nous nous intéresserons plutôt au squelette aux pupilles violines. Le château leur fut cédé, ce qui fut autrefois le maître des cauchemars n'eut l'âme d'y rester encore trop longtemps, il y avait trop d'obscures souvenirs à devoir supporter. Peu à peu il finit par s'installer auprès de son bien-aimé Ccino. Son Ccino. Il lui fallut du temps pour se confier à lui à propos de son passé, ses regrets, et ce qui l'avait poussé à fuir, de peur que le barista n'éprouve du dégoût et ne le rejette. Mais c'était mal connaître Ccino. En effet il avait tant attendu ce jour où l'amour de sa vie tomberait dans ses bras que rien, même les plus vils pêchés, n'aurait pu le raviser.
Au départ Nightmare aidait bénévolement son « ange » au café, et de fil en aiguille se lia aux habitants. Il était plutôt apprécié, d'une part car on pouvait voir le teint du barsita s'illuminer plus que de coutume de jour en jour, et d'autre part parce qu'il avait du vécu et de l'intelligence à revendre. Sa passion pour la lecture et divers sciences faisaient de lui un être riche de culture. Converser avec lui était agréable et profitable. Dans cet univers on le considérait à sa juste valeur et non comme une entité abominable. Il fit face à une gente moins primaire qu'il avait connu à Dreamtale. Un beau jour on lui proposa pendant le service du travail à la capitale, chose qu'il accepta. Ccino avait été un peu peiné sur le moment mais comprit bien vite pourquoi il avait consenti à gagner son pain. Nightmare ne voulait pas abuser de la gentillesse de l'élu de son âme, cette qualité qui lui plaisait tant. Et puis il tenait à lui faire profiter un peu de son épargne à travers des sorties et des petites attentions. Ainsi était le quotidien des deux concubins, ils se levaient matin côte à côte, se séparaient la journée à destination du trepalium pour enfin se réjouir en retrouvailles.
Notre histoire débute en plein été indien. C'était un jour comme les autres. Après un café et un dernier câlin Nightmare quitta Ccino pour la capitale. Une seule chose avait réussit à perturber le barista pourtant accoutumé à cette routine : le café avait un très mauvais goût. Au début il pensa avoir mal rincé la cafetière après un détartrage au vinaigre la veille, mais son Nighty (c'est ainsi qu'on avait l'habitude de le nommer depuis son renouveau) lui assura qu'il était aussi savoureux que l'était son aura. Ce qu'ignorait le squelette aux pupilles violines était que sa comparaison prendrait une dimension plus littérale.
Il ouvrit son commerce à huit heure et demi après avoir mis en place la salle. Le service se passa sans encombre jusqu'aux alentours des onze heures. Il sentit sa vitalité le quitter soudainement et fut pris de vertige. Il avait déjà eu à s'occuper de client pris de malaise dans l'exercice de ses fonctions. Il sut alors que pour se soulager il fallait s'asseoir un moment et consommer de la nourriture sucrée. Il se permit un petit répit ne dépassant pas cinq minutes, goba quelques guimauves et se servit un expresso avec deux carrés de sucres. Il fit la grimace dès la première gorgée, cette boisson était tout bonnement affreuse. Il s'étonna que personne n'avait osé lui dire. La cafetière avait visiblement un problème, ou peut-être y avait-il un souci au niveau des grains ? Il vérifia le dernier paquet entamé, aucune mauvaise odeur n'était à déplorer et les graines étaient bien fraîches. Lorsqu'il se releva un peu trop vite sa tension chuta aussitôt. Le monde se déforma autour de lui et sa vision s'embua de milles couleurs. Il perçut des voix semblant s'adresser à lui mais ne sut décrypter ce qui se disait. Puis il s'évanouit.
- Il revient à lui !
Ccino fut surpris de la situation. Il se souvint avoir été derrière le comptoir pour tenter de résoudre le mystère du jus de chaussette, et en une fraction de seconde il se retrouva adossé au mur entouré de ses clients témoins de la scène, soucieux. L'un d'eux frictionnait ses mains, un autre lui passait un linge humide sur ses tempes. Cela rendit le barista aussi étourdi que gêné. A peine avait-il atteint un état de pleine conscience que le malaise revint aussitôt. Il se sentit sur le point de défaillir à nouveau.
- Je me sens pas très bien...
Puis il se mit à hoqueter et un goût acide parcourut sa trachée. Son petit déjeuner et sa collation demandèrent à sortir. Ainsi il rendit tout le menu sur le sol devant un attroupement médusé. Cela eut au moins le bénéfice de soulager le barista. Quelqu'un prit tout de même l'initiative d'appeler le Dr Alphys. Après avoir décrit comme il pouvait la situation le client dégourdi prêta son téléphone à Ccino sur la demande du scientifique. La conversation se résuma à une succession de question/réponse : « Qu'as-tu mangé ce matin ? As tu pris des médicaments ? Est-ce la première fois depuis X temps ? As tu de la fièvre ? As tu mal quelque part ? ». Le barista répondit machinalement par « oui » ou « non ». Le monstre à l'autre bout du fil n'y voyant rien d'alarmant sur le moment lui conseilla de cesser son activité et de se ménager. Elle lui recommanda également de ne pas être seul ces prochaines heures.
Ccino fut bien embêté, il ne voulait pas déranger son frère ou Nightmare, et encore moins évacuer le café. Il tenta de relativiser en plaisantant. Sans doute qu'il avait simplement mal digéré le café aussi mauvais fut-il. Cette amusante anecdote mit la puce à l'oreille au docteur. Elle lui promit alors une visite avant la fin de la journée et raccrocha.
Ccino, têtu, n'avait évidemment pas pris au sérieux les recommandations d'Alphys. Il reprit le service comme si de rien n'était. Il avait pris soin de rassurer les clients tout en les remerciant. Il se sentit un peu mieux et se dit qu'il suffisait juste de ne pas trop se forcer.
Peu après midi la petite coche sonna. Un nouveau client rentra.
- Bonjou-
C'était Nightmare.
- Nighty !? Tu rentres bien tôt aujourd'hui ! Que fais tu ici ?
- Je te retourne la question ! J'ai reçu un appel d'Alphys, elle a du se douter que tu ne l'écouterai pas... On m'a dit que tu avais fais un malaise. Et je vois qu'encore une fois tu ne peux pas t'empêcher de t'ignorer ! Mon boss a bien voulu me congédier quand je lui ai expliqué la situation.
Ccino fit une moue, il voulut à cet instant se faire souris.
- Oh... tu n'aurais pas du... je vais mieux tu sais...
- (soupir) Ccino...
Nightmare se glissa derrière le comptoir et enlaça son amour.
- Nighty voyons... pas devant les clients, soupira Ccino.
- M'en fiche !
Il serra davantage son emprise tout en frottant l'humérus du barista. Ce dernier se laissa tomber contre la cage thoracique de son compagnon. Même si le moment n'était pas des plus opportuns, il savoura cet instant chaleureux. Au fond il fut bien content de le retrouver. Lorsqu'ils se délièrent Nightmare regagna son sérieux.
- Bon... maintenant je suis là de toute façon. Monte te reposer je vais prendre le relai.
- Oh non pas question ! Réprima Ccino.
Nightmare fronça les arcades et prit un ton plus autoritaire comme si il sermonnait un enfant.
- Ccino !
- Mais Nighty...
- Pas de mais avec moi ! Si tu ne le fais pas toi-même, j'emploierai les grands moyens !
Il sortit et exposa une de ses appendices en guise d'avertissement. Bien qu'il n'était plus l'affreux poulpe d'autrefois il avait tout de même conservé cette capacité. Ccino n'eut guère le choix, ou il prenait ses jambes à son cou, ou il se faisait porter au lit comme un bébé squelette. Il s'était déjà assez donné en spectacle pour aujourd'hui.
- D'accord... céda-t-il tristement.
Nightmare sourit à la fois de fierté et de compassion. Il embrassa le front de son doux Ccino et le consola.
- Va mon ange ! On se retrouve tout à l'heure. Ça va aller, prends soin de toi surtout.
Le barista hocha la tête et ne se fit pas prier plus longtemps. Nightmare prit le tablier et s'élança dans le travail.
Quelques heures plus tard Alphys entra dans le café. Celui qui l'accueillit, savant le motif de sa venue, indiqua que l'intéressé se trouvait à l'étage. Le petit monstre jaune monta voir son patient, après environ trois quart d'heure elle redescendit. Nightmare l'invita à discuter en catimini dans la petite cuisine.
- Alors ?
Alphys eut un large sourire.
- Sans (dans son propre monde c'est bien comme cela que le barista se nommait) va très bien ! Plus que bien même ! Dit-elle avec une pointe d'enthousiasme.
Nightmare fut dubitatif. Bien que les nouvelles semblaient bonnes et rassurantes, le squelette aux pupilles violines croyait à demi mot. La personne se trouvant devant lui n'avait pas pour habitude de s'extasier pour rien.
- T'en es sûre ? Demanda-t-il avec un regard circonspect
- J'en suis formelle ! Répondit-elle. Il te le dira bien assez vite... enfin je suppose.
Elle émit un léger gloussement. Décidément le monde ne tournait pas rond pour Nightmare.
- Tout va bien Alphys !?
- Oui pourquoi ?
Le visage du squelette négatif s'assombrit, il dégagea une aura désagréable.
- Tu me caches quelque chose...
Alphys frissonna.
- Euh... n-ne me re-regarde pas comme ça... je-je t'assure, tout est normal, enfin presque... euh je veux dire... je pense que tu devrais avoir une conversation avec lui...
- Pourquoi pas me le dire tout de suite puisque tu es là ?
- Euh... Secret professionnel ! Je... je dois m'en aller à présent ! Euh... bonne soirée !
Alphys s'éclipsa sans fournir plus d'explication laissant un Nightmare ahuri. Il retourna à sa besogne à deux heures de la fermeture. Il sentit ces dernières très longues tant il était impatient de retrouver son Ccino et déceler le mystère qui l'entourait. A la fin il prit seulement la peine de verrouiller la porte et fermer les volets, la priorité pour lui n'étant point le ménage. Il monta les marche quatre à quatre et se précipita dans la chambre. Ccino était allongé sous les draps fixant le plafond, son regard était vide de toute pupille. Quelque chose n'allait pas contrairement à ce qu'Alphys avait avancé.
- Ccino ?
Le barista sortit de sa transe dans un sursaut.
- Nighty !?
Nightmare s'approcha doucement de son amant, inquiet .
- Tout va bien mon ange ? Demanda-t-il doucement.
Il savait bien que non car il put cerner une quantité non négligeable de négativité que dégageait Ccino. Il sentit beaucoup de peur et d'inquiétude. Le barista s'était mis à trembler et eut peine à sortir un mot.
- Dis moi ce qui ne va pas...
Sa main avait attrapé la manche du pull beige. A son contact Ccino frémit et se téléporta. Nightmare sortit précipitamment de la pièce et le chercha en l'appelant. Pas de réponse. Il fit alors appel à son don et huma l'atmosphère environnante. L'odeur était plus intense vers la salle de bain. La porte était close et derrière on pouvait entendre des gémissements et quelques sanglots. En voulant s'y engouffrer, le squelette aux pupilles violines constata que le barista s'était enfermé.
- Ouvre la porte Ccino !
- NON !
- Ccino...
Nightmare considéra que se téléporter était peine perdu car son amant s'enfuirait aussitôt. Alors il se contenta de parler à travers la porte.
- Ccino qu'est ce qu'il se passe ?
-...
- Enfin, tu sais que tu peux tout me dire !
- J'ai... j'ai besoin d'être seul ! Va t'en !
- Très bien... je m'en vais...
Nightmare n'insista pas, Ccino avait visiblement besoin de se calmer. Mais il le trompa car il ne s'en alla point. Il s'assit au pas de la porte sans faire un bruit et attendit que son amant sorte de lui-même. Il tua ainsi le temps pendant une bonne heure, écoutant la détresse de son compagnon qui pleurait et hoquetait. Enfin il entendit un cliquetis et il se releva d'un coup. La porte s'ouvrit laissant apparaître un Ccino déphasé.
- Tu veux bien discuter maintenant ? Demanda Nightmare.
- Tu as attendu tout ce temps ?
Nightmare ramena Ccino contre lui et lui frotta le dos.
- Je n'allais tout de même pas te laisser dans cet état tout seul... dis moi plutôt ce qui te tracasse à ce point.
- Tu...tu me jures que tu ne vas pas te fâcher ? S'inquiéta le barista.
- Comment tu pourrais bien me fâcher !?
- Je...
Ccino se retrouva au pied du mur. Il inspira un grand coup pour se donner du courage et ferma les yeux. Il expliqua alors très vite.
- Jesuisenceint !
- Quoi ? J'ai pas compris.
Ce fut une torture pour le pauvre barista. Il avait mis toute son énergie pour lui avouer l'objet de ses tourments, et maintenant il fallait le faire une deuxième fois. Sa santé mentale lui fit perdre son sang-froid.
- Je vais avoir un enfant avec toi idiot ! Cria-t-il.
Nightmare recula interdit. Tout s'expliquait: les vertiges, un Ccino déboussolé, une Alphys décomplexée... Lui-même dut encaisser la nouvelle, son expression en disait long.
- Je le savais ! Tu m'en veux ! Gémit Ccino. Pardonne-moi Nighty, je ne l'ai pas fais exprès !
Il se remit à pleurer. L'ex corrompu se résigna à ne pas céder à la panique, Ccino n'avait pas besoin de ça en ce moment.
- Ccino, calme toi. Tu n'es pas le seul responsable. Et puis c'est une merveilleuse nouvelle. Ça n'était pas dans nos projets mais, c'est un heureux accident, je suis même sûr que tu l'avais envisagé je me trompe ?
- Alors... tu veux bien le garder ?
Nightmare soupira et enlaça son amant.
- Et c'est moi que tu traites d'idiot !? Évidemment gros bêta ! Je serai très heureux de partager tout ça avec toi, mon ange ~
Ccino sécha ses grosses larmes et sourit à nouveau. Il passa de la perdition à l'émerveillement. Un mini-Ccino ou un mini-Nighty était en route. Oh oui, un mini-Nighty, il en rêvait. Les deux amants allèrent dîner au restaurant, c'était une idée de Nighmare pour calmer un peu les esprits. Ils purent ainsi discuter posément de la situation et des changements que cela engendrait. Il y avait tant de choses à faire afin de préparer l'arrivée du petit squelette. Rien ne pourrait les décourager tant que l'un avait sa main dans celle de l'autre.
----------
J'espère que cette petite intro vous aura mis l'eau à a bouche. Oui c'est un peu cucul à souhait, mais c'est mon style. Un peu de douceur en ce bas monde uwu.
N'hésitez pas à partager vos retour (je ne mords pas).
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top