Après avoir longuement discuté avec Rei, nous sortons de l'hôpital. Nous allons dans un parc et nous asseyons sur un banc. Un blanc s'installe entre Shoto et moi. Je sais bien qu'il attend que je commence à raconter mon passé, mais je viens à peine de le revivre et ce n'était franchement pas une partie de plaisir.

Moi : Je suis désolée de prendre autant de temps pour commencer à te raconter.

J'affiche un sourire peiné. Shoto m'encourage d'un regard rassurant et d'un léger sourire. Je prends une grande inspiration et commence mon récit. À certains moments, je m'interromps, coupée par l'émotion qui me saisit à la gorge. Shoto est patient, et il essaie de me consoler à ces moments. Je dis "essaie", car je suis sa première relation sociale en dehors de sa famille. Il est très attentionné envers moi, et je lui en suis reconnaissante, ça me fait du bien d'extérioriser. Mais une part de moi continue à me dire que je ne fais que lui rajouter des problèmes sur les bras. 

Parfois, Shoto me demande aussi quelques précisions et je lui réponds. À la fin de mon récit, j'ai quelques larmes perlent aux coins des yeux. Je tente de les dissimuler tant bien que mal.

Moi : Voilà, tu sais tout.

Shoto : Je suis désolé pour toi.

Moi : Ne t'inquiète pas, t'en parler m'a soulagé. Je pense que je devrais réussir à tourner la page, maintenant. Cette partie de ma vie est passée. Il faut que je me concentre sur le présent et l'avenir, maintenant.

Peu importe le temps que ça prendra.

Shoto : En tout cas, sache que je suis là pour toi, si jamais tu as besoin. C'est bien ça, être amis, n'est-ce pas ?

Ouch, la friendzone qui fait mal. Enfin, je pense que je peux m'en contenter, pour l'instant. Je hoche la tête, malgré mon mécontentement intérieur, et sourit. Suite à cela j'aperçois... des rougeurs sur les joues du bicolore ? Mon imagination doit me jouer des tours, je ne vois que cette option de possible. Il me sourit en retour, de son sourire si rare et si parfait que j'en rougis et en ressens des papillons dans le ventre. Le rythme de mon cœur accélère. L'amour est vraiment cruel...

Je jette un coup d'œil à l'heure.

Moi : Il commence à se faire tard, je pense que je vais rentrer.

Shoto : Dans ce cas moi aussi, comme ça on fera le trajet ensemble.

Je mets une minute à enregistrer l'information. Ah mais oui, c'est vrai qu'on est voisins ! Oh la la, je perds vraiment la mémoire... Je ne mérite pas l'attention qu'il m'accorde... 

Nous entamons la route. Soudain j'aperçois Denki en compagnie de... Jiro ? Je vais bien m'amuser... Mais pas tout de suite, je vais juste prendre une photo 😈... Pour l'instant. Je dégaine mon téléphone rapidement et appuie sur l'application appareil photo, et le temps que je prenne en photo mon meilleur ami avec celle avec qui je veux qu'il finisse en couple, les deux s'embrassent ? Whaaaat ??!! Leur relation était déjà avancée à ce point là ? Mais alors, j'ai dans mon téléphone leur premier baiser ?!

Moi : YEEEEEEEEEESS !!!

Shoto me regarde d'un air interrogateur. Mais je ne prends pas la peine de lui répondre, car Denki se tourne dans ma direction. Mince ! Il ne faut pas qu'il me voit ! J'attrape la main de Shoto et l'emmène en traçant ma vie jusque devant nos maisons.

Moi : Pfiou, je l'ai échappé belle.

Shoto : Tu veux bien m'expliquer ton agitation, maintenant ?

Je tiens toujours sa main... Je vais faire genre j'ai oublié, comme ça j'en profiterai plus longtemps.

Moi : Oups, désolée, c'est juste qu'avec Mina on adore les potins, et là, je viens de voir mon meilleur ami, Denki, embrasser Jiro ! Donc ça veut dire un potentiel premier couple dans la classe, et en plus j'ai pris en photo la scène ! Kyaaa, je suis aux anges !

Je sautille sur place pendant que Shoto souffle du nez d'amusement. Il finit par se rendre compte que nos deux mains sont toujours liées et lâche la mienne. Dommage... 

Je réfléchis à un moyen de passer plus de temps avec celui que j'aime. J'ai une idée !

Moi : Ça te dis de manger avec nous ce soir ?

Shoto : Désolé, je pense que ma sœur m'attend et commence à s'inquiéter, après tout je suis sorti toute l'après-midi, une prochaine fois peut-être ?

Moi : Pas de souci, je comprends.

Je viens de me faire MAGNIFIQUEMENT recaler, mais c'est pas grave, je ne suis pas du tout déçue...

Shoto : À demain, alors.

Moi : À demain !

C'est vrai que demain il y a cours. Snif, c'était bien aujourd'hui, ce jour de repos.

Je rentre chez moi. Kyô, comme à son habitude, me saute dessus.

Kyô : Tu es enfin rentrée ! Kei t'attend dans le salon.

Et flûte, je l'avais oublié celui-là. Je l'ai laissé payer le repas, il va chercher à se venger...

Moi : Je pense que je vais plutôt directement monter dans ma chambre, il doit avoir beaucoup de choses à faire, je ne dois pas le retenir...

Kyô : Je suis sûr que tu l'as embêté...

Moi : Moi ? Mais pas du tout, qu'est-ce que tu racontes, enfin...

Kyô : Keeeeeei, Hoshi est rentrée !!!

Moi : ... Tu sais que t'es chiant ?

Il s'éclipse, tel un ninja. Je déglutis, prête à affronter mon sort. J'avance vers le salon, les sens en alerte et... je me prends un seau d'eau gelée sur la tête. Résultat : Je suis trempée et congelée.

Moi : J'en étais sûre, mais j'ai pas réussi à prévoir... Quelle abrutie je fais !

Kei est actuellement mort de rire et il a pris un photo de moi dans cet état. 

Moi : Tu sais quoi ? Aujourd'hui est une bonne journée, j'ai la flemme de m'énerver, au revoir monsieur, je vais dans ma chambre.

Mon cousin me fixe avec des yeux ronds.

Keigo : Tu es malade ? Qu'est-ce qu'il t'arrive, aujourd'hui, c'est à cause de l'eau froide, c'est ça, tu es devenue folle ?

Moi : Je vais très bien, j'ai juste la flemme de m'énerver, ciao.

Keigo me bloque le passage, me prend par les épaules et me secoue dans tous les sens comme un prunier.

Keigo : Tu es sûre que ça va ?

Moi : Alors, ça allait, mais si tu continues de me secouer comme ça, je pense que je vais vomir.

Keigo : Désolé Shi.

Il arrête de me secouer.

Keigo : Tu me dois 5000 yens.

Moi : Non, moins, je ne te rembourse pas ton repas, tu as suffisamment d'argent monsieur le héros.

Keigo : 4000, alors.

Moi : Tu abuses ! Je sais très bien le prix qu'avaient nos repas à Mina et moi ! C'est toi qui a beaucoup commandé, là ! Je te donnerai 2500 yens, pas plus !

Kei fait la moue.

Moi : Je ne céderai pas ! C'est soit ça, soit rien !

Je lui tends les billets qu'il prend, déçu de ne pas avoir réussi à marchander avec moi.

Mon cousin s'apprête à prendre la parole mais je le coupe d'avance, sachant ce qu'il va me demander.

Moi : Non, ce n'est pas moi qui fait la cuisine ce soir, demande aux parents si tu as le droit de rester, si tu veux, moi je vais dans ma chambre.

Et je le laisse, planté comme un idiot dans le salon tandis que moi je vais dans ma chambre. Aussitôt dans la pièce, je sors mon téléphone et écris à Mina.

Moonlight :

Tu ne devineras jamais !

Alien Queen :

Tu es en couple avec Todoroki ?

Moonlight :

Mais non, imbécile, j'ai vu Denki et Jiro s'embrasser !

Alien Queen :

Jure !

Moonlight :

J'ai même une photo si tu veux !

Alien Queen :

Envoie-moi ça tout de suite ma chérie.

Moonlight :

Alien Queen :

Ah oe...

Moonlight :

Voilà ^^

Alien Queen : 

Et avec Todoroki, alors ?

Moonlight : 

Je te raconte demain, bisous !

Alien Queen : 

Mais réponds !

Alien Queen : 

Hoshi !

Alien Queen :

Hoshi !!!!!

Vu

J'éteins mon téléphone. Je sens que je vais me faire bombarder de question, demain... Bon, en attendant, je vais regarder un anime. Je vais dans le salon et vois qui ? Kei et Kyô en train de regarder Demon Slayer sans moi.

Moi : Bande de traîtres ! On avait dit qu'on attendait les autres pour regarder !

Kyô : Bah dépêche-toi de venir, alors, parce qu'on vient de commencer et c'est le générique, là.

Je me précipite vers le canapé, je pousse Kyô et m'assoie.

Kyô : Bah vas-y, prends toute la place du canapé, aussi !

Moi : Très bonne idée !

Je m'allonge sur tout le canapé, mais reçoit un coup de la part de Keigo, m'obligeant à me rasseoir. On regarde la saison du village des forgerons, celui où on découvre vraiment mon personnage préféré, Muichiro ! Il est classe, quand même. Il a tellement de style !

Une fois la saison terminée, mon cousin s'en va. Ou plutôt, je le mets à la porte. 

Moi : Au revoir !

Je lui claque la porte au nez.

Moi : Une bonne chose de faite ! Je me sens soulagée, maintenant !

RIP Keigo. Je monte dans ma chambre préparer mon sac pour demain. Je jette un coup d'œil à mon emploi du temps. Oh non, on a anglais avec Present Mic... Je l'aime bien, mais je ne vais juste plus avoir d'oreilles à la fin de son cours... Autant préparer les boules quiès, j'espère qu'il ne me demandera pas de les enlever...

Je continue de parcourir mon emploi du temps du regard. On a aussi cours héroïque avec All Might... Il va falloir que je fasse attention si je ne veux pas subir à nouveau les effets négatifs de mon alter. Et si je forçais trop ? Et si je ne parvenais pas à le maîtriser ?

Je souffle un grand coup. Tout va bien se passer, il ne faut pas que je sois pessimiste. Ne pas être pessimiste... 

Pour m'aérer l'esprit, je me mets à dessiner.

PDV Shoto :

À peine ai-je passé l'entrée de mon habitat que Fuyumi me saute à la gorge.

Fuyumi : Tu en a mis du temps ! Où étais-tu passé ?! Et-

Elle se fait interrompre par une notification de son téléphone. Elle la regarde, et se met à sourire jusqu'aux oreilles.

Fuyumi : Tu vas tout me raconter en détail, ce soir !

Moi : De quoi tu parles ?

Fuyumi : De ta relation avec celle que tu penses être ton amie, voyons !

Comment ça celle que je pense être mon amie ? Qu'est-ce qu'elle veut dire par là ? Ce n'est pas ça, l'amitié ?

Fuyumi : Je vais tout t'expliquer ! On va regarder plein de films d'amour ensemble et tu vas tout comprendre ! J'y crois pas !!! Mon petit frère est amoureux !!!

Mais qu'est-ce qu'elle raconte ?

Moi : Je ne comprends rien, mais si tu veux bien j'aimerais passer à la douche, d'abord.

Fuyumi : Pas de souci, on a toute la soirée devant nous !

Après m'être douché, je m'habille et rejoins ma sœur.

Fuyumi : Alors, raconte-moi tout, quand est-ce que tu as rencontré Hoshi Suzuki ?

Moi : En même temps que toi, non ?

Soudain, un moment me revient en tête.

Moi : Ah non, c'est vrai, on s'est rentré dedans, c'est comme ça qu'on s'est rencontré.

Rien de bien passionnant, en somme. Pourtant, à l'entente de mes mots, les yeux de Fuyumi se mettent à briller.

Fuyumi : Comme dans les films d'amour !

Moi : Pardon ?

Fuyumi : Non, rien, et sinon, tu l'aimes bien ?

Moi : Plutôt, oui. Quand je suis avec elle je me sens apaisé, comme si tous mes soucis s'évaporaient. Et puis, c'est la première personne à qui j'ai raconté ce qui s'est passé avec les parents. Ça m'a enlevé un poids. Je me sens plus léger, maintenant.

Je repense à ses yeux bleus océans. Le nombre de fois où je me suis perdu dedans en les contemplant... J'ai perdu le compte. Je la trouve... mignonne ?

Fuyumi : LÀ !!! Est-ce que tu pensais à elle ?

Moi : Euh, oui, je pense souvent à elle depuis que je lui ai parlé à son anniversaire.

Fuyumi : Je suis sûre que tu la trouves très belle !

Moi : Parce que toi non ?

Fuyumi affiche un air exaspéré.

Fuyumi : Non, mais, ce que je veux dire, c'est que tu la trouves plus belle que n'importe qui, on est d'accord ?

Je réfléchis quelques instants.

Moi : Oui, je pense que c'est la plus belle personne que j'ai jamais rencontrée.

Je me sens bizarre, tout à coup. Quand je pense à Hoshi, j'ai chaud. Et quand je suis avec elle, c'est pire, j'ai l'impression d'être aspirée par elle. Je me mets à avoir des sensations bizarres dans le ventre et mon cœur bat plus vite. Mais ce n'est pas désagréable, et j'ai toujours envie d'être à ses côtés.

Moi : Dit Fuyumi, tu penses que c'est possible d'être allergique à quelqu'un ?

Fuyumi me dévisage avec grand intérêt.

Fuyumi : Et ce serait quoi les symptômes ?

Je lui explique ce qu'il se passe quand je suis en présence d'Hoshi.

Fuyumi : Cette fois, c'est sûr, tu es amoureux Shoto ! C'est génial, je suis trop contente !

Fuyumi sautille de joie. 

Alors c'est ça, l'amour ? 

Moi : Et après ? Je suis amoureux, je dois lui dire, non ?

Fuyumi : Mon petit  frère qui va faire une déclaration, j'y crois pas !!! Tu sais quoi ? Ce soir, après manger, on regarde plein de films d'amour, comme ça, tu vois comment ça marche !

Moi : Euuh... D'accord ?

/ellipse le repas et les films/

Je comprends, ce que voulait dire ma sœur, maintenant, je me suis vraiment identifié aux personnages amoureux. Par contre, ce serait bien si je pouvais ne pas mourir gelé. Je repense aux scènes de baisers. Je me demande si ce sera aussi agréable de l'embrasser.

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Hello !

Oui, je ne suis pas régulière, tant pis, je fais comme je peux. Merci pour les 300 vues !

Bisous !