libérée par le corbeau

Des traîtres... Tous des meurtriers... Vengeance !

Tout perdre en une nuit. Ce que ça fait ? On ressent un vide sidéral au fond de soit. On se sent seul. On n'a plus de raison de vivre.

Non, il m'en reste encore une. La vengeance. Détruire ceux qui m'ont tout pris. Les éradiquer de ce monde pour qu'il n'en reste plus la moindre petite trace. Ou alors leur faire souffrir le martyre comme je souffre aujourd'hui.

Enfermée, enchaînée, pieds et poings liés, je ne peux pas agir. Si seulement quelqu'un venait à mon secours. Si seulement on pouvait me laisser une chance. Même mes soit disant co-équipiers ne sont pas venus à ma rescousse. Pour couronner le tout, je suis affaiblie à force de rester enfermée et malnourie. Mon désir de vengeance ne pourra pas toujours me sauver. Il me sert juste à tenir le coup jusqu'à ce que...

Croa ! Croa ! Croa !

Des corbeaux ? On dirait qu'ils sont des milliers. D'où viennent-ils ? C'est la première fois que j'en entends autant à la fois. Que peut-il bien se passer à l'extérieur ? L'autre jour déjà ils ont renforcé la garde des cellules. Il y'eût des explosions, des cris et la terre tremblait. On aurait dit que Konoha était en guerre.

Du fond de ma cellule je vois à peine plus loin que les barreaux de l'ouverture qui me sert de fenêtre. La pièce est sombre et à force ma vue a baissé. D'après mes bourreaux, ce procédé servirait à réduire les capacités de mon Sharingan. Car même après plusieurs tentatives, ils n'ont pas réussi à m'arracher les yeux. J'en ai brûlé quelques uns au passage. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi ils ne m'ont pas encore tuée depuis tout ce temps. Ils ont toutes les raisons de le faire. Parfois je souhaite qu'ils le fassent.

Mourir... Une façon comme une autre de se débarrasser de ses problèmes. Mais si je mourais, je ne pourrais plus venger la mort de mes parents. Il est hors de question que leur assassin s'en tire en si bon compte. Quant à Itachi... Je ne peux me mentir à moi-même. Il a participé à leur assassinat. Alors s'il arrivait que je le recroise un jour, je serais obligée de le tuer.

Croa ! Croa ! Croa !

Les cris se rapprochent. Quelque chose cloche vraiment. Tout à coup, j'aperçois une ombre traverser les barreaux. Il me semble que c'est un corbeau. Il vient vers moi sans faire de bruit. Je ne sais pas ce qu'il veut mais il commence à m'intriguer.

- Il n'y a rien à manger ici. Tu ferais mieux de t'en aller, dis-je avec ma voix faible et enrouée.

Voilà où j'en suis; à parler avec un corbeau. Il faut vraiment que je sorte d'ici. Je le fixe à nouveau, tentative veine peut-être de le faire partir. Pourtant je me retrouve envoûtée par ses yeux. Je sens mon corps devenir lourd, mes paupières pèsent et soudain je perds tout contact avec la réalité. Même inconsciente, j'ai l'impression que quelqu'un défait mes chaînes et me porte dans ses bras. Suis-je entrain de rêver ?

Boum!

J'ouvre les yeux aussitôt après  l'explosion. Comment suis-je arrivée là ? Je ne rêve pas, je suis hors de ma cellule. Le ciel est bleu et d'une immensité infinie, parcouru de nuages cotonneux. Le soleil brille plus que jamais; il me brûle les rétines. Le vent fouette mon visage tout en faisant virevolter mes cheveux. Je suis libre.

Quelle sensation étrange. Mon cœur est si léger, mon corps si détendu. Instinctivement, un sourire se dessine sur mes lèvres. Ça y est, ce jour est enfin arrivé. J'ai été libérée. Qui a donc osé prendre un tel risque ?

En effet, je suis posée sur l'épaule de quelqu'un. Cependant, ma tête est derrière. Je ne peux donc pas voir son visage. Je sais seulement qu'il porte un long manteau noir orné de nuages rouges. Quel accoutrement bizarre !

Après quelque temps, nous sortons du village et nous nous enfonçons dans une forêt d'arbres géants. Étrangement, personne ne nous suit, pas même les gardes de la prison. Nous filons à travers la forêt jusqu'à une montagne qu'il escalade en moins d'un quart d'heure.

Mon sauveur me pose sur le plancher de ce qui ressemble à un abri de fortune construit pour les voyageurs. Enfin, je lève le regard vers la personne qui est venue à mon aide. Et... Ce n'est pas possible! Ce regard, ces cheveux, cette aura... Comment ne l'ai-je pas reconnue.

- Itachi ?

Une rage sans précédent s'empare de moi et me pousse à tenter de l'étrangler. Malheureusement, il m'arrête sans faire beaucoup d'effort. Il tient mes poignées fermement et me plaque dos à un mur.

- Tu es insensée de te croire capable de me tuer dans l'état dans lequel tu te trouves.

Même s'il dit la vérité, je ne cesse de me débattre. Ma rage est trop grande. Des flammes noires jahissent tout à coup de mes yeux. Itachi brûle sous mes yeux tandis que je m'effondre, épuisée. Je fonds en larme sans véritable raison. Je suis sur le point de perdre à nouveau connaissance lorsque j'aperçois une ombre se pencher vers moi.

- Il te faudra plus que ça pour parvenir à me tuer, déclare-t-il.

Aurais-je échouée ? Suis-je donc si faible ? Pourquoi m'a-t-il libérée ? Qui est l'homme qui se tient devant moi ? Submergée par mes questions, je finis tout de même par m'évanouir. Sa voix... Elle est si intense et si douce à la fois. J'aurais préféré ne plus ressentir ça.

Je sursaute soudainement, ma respiration est désordonnée. Je mets des secondes à me calmer et analyser mon environnement. Je suis allongée sur un matelas, couverte par un drap simple mais propre. La nuit est déjà tombée. Les alentours me font penser à l'abri. J'y suis encore. Itachi n'est plus là par contre. Je me sens un peu mieux maintenant cependant j'ai terriblement faim. Je décide de quitter mon lit et me dirige vers l'autre pièce de l'abri. Je titube car j'ai l'impression que le sol et les murs tournent autour de moi. Devant moi se dresse une ombre qui s'apparente à la silhouette d'Itachi.

Je me tiens sur mes gardes au cas où il essaierait quoi que ce soit. Pourtant il reste immobile, à l'entrée de l'abri, face à moi. J'avance de deux pas vers lui. C'est là qu'il réagi, comme s'il m'attendait

- Onohana... Je n'imagine pas à quel point tu as dû souffrir durant ces dernières années. Je n'ai rien pu faire pour t'éviter cela. Et même aujourd'hui je ne peux rien faire d'autre à part te rendre ta liberté. Tu es libre d'aller où tu veux, de faire ce que tu veux... Seulement je ne serai pas à tes côtés.

Il a pitié de moi?

- Comme si j'avais besoin de toi. J'ai été condamnée pour les crimes que ton ami et toi avez commis. Si tu veux te montrer utile, conduis moi à l'homme masqué. Je ne trouverai pas la paix tant que je ne me serai pas vengée, criai-je.

- Penses-tu pouvoir l'affronter tout de suite ?

Sa question est simple. La réponse est tout aussi simple même si ça me fait mal de l'admettre. Je ne peux pas me battre pour le moment.

- Je vois, conclut-il. J'aurais préféré que tu choisisse de mener une vie normale, loin de tous ces conflits.
Malheureusement le choix ne m'appartient pas. Je te conduirai à l'homme masqué lorsque je te jugerai assez forte pour l'affronter. Tu en es capable, j'en suis certain, déclare-t-il.

- Comment puis-je devenir plus forte? Je suis restée enfermée trop longtemps.

L'atmosphère change, le sol devient visqueux, tordu. La silhouette d'Itachi s'estompe peu à peu.

- Qu'est-ce qu'il se passe? m'étonnai-je.

- En réalité, nous sommes dans une illusion. Tu es sous l'influence de mon Sharingan.

- Pourquoi fais-tu ça ?

- Je ne peux rester à tes côtés. Onohana, pour devenir plus forte tu devras survivre, voir même devenir comme celui que tu hais.

Je ne cesse de m'enfoncer dans le sol alors qu'Itachi disparait.

- Peu m'importe le moyen, je deviendrai plus forte.

Je retiens seulement son regard. J'ai l'impression qu'il a de la peine pour moi. Un instant, mon cœur se serre, ma volonté vacille mais je serre les dents.

- Tiens toi prêt. Tu haïras le jour où tu m'as rendue ma liberté.

Il disparaît enfin complètement ne laissant que les ténèbres autour de moi.

Je sursaute à nouveau, toujours allongée sur le même matelas, le même drap. Sauf que cette fois il fait jour. Le champ mélodieux d'oiseaux accompagne ce moment. Je suis libre... D'aller où je veux, de faire ce que je veux. Et ce je veux, c'est me venger.

*****
Chapitre réécrit le 10-juillet-2021

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