Quelle déception! J'ai perdu contre ces deux ninjas. Je n'ai rien pu faire contre leurs techniques spéciales du son. Non mais à quoi je pouvais m'attendre, faible comme je suis ? Cela fait des années que je ne me suis pas entraînée et je viens à peine de retrouver des forces. Enfin, j'espère que ceux que je voulais protéger ont pu s'en fuir loin d'ici. Ils ont pris soin de moi alors qu'ils ne me devaient rien.

Allongée sur le dos, je fixe le ciel. Aujourd'hui, il est d'un bleu pur, sans aucun nuage à l'horizon. C'est magnifique à regarder. Je sens ma conscience s'éteindre peu à peu.

- Tu crois qu'elle est morte? demande un des ninjas.

- Peu importe. Ce qui compte c'est que notre maître puisse récupérer son Sharingan.

- Ouais t'as raison. Dans ce cas, faut pas trainer.

- Notre chef est vraiment prêt à tout pour entrer en possession de ces yeux, Quitte à manipuler des cadavres.

- Hum, tu as raison. Il va sûrement nous récompenser si on fait ça. Et comme c'est ton idée, c'est à toi de la porter.

L'autre semble protester mais je n'entends plus leur conversation. Encore cette histoire. Ils en ont toujours après mes yeux. Ce ne sont même pas les miens apparemment. Qui aurait pu me les implanter? Je n'ai pas le loisir d'y réfléchir. Mes yeux se ferment, lentement je suis coupée de la réalité. Ma vie, à partir d'aujourd'hui, va prendre un tout nouveau tournant.

Brusquement, j'ouvre les paupières et suis accueillie par une sensation de froid dans le dos et sur les pieds. Je me trouve dans une pièce sombre, humide et vide. Ces sauvages n'ont même pas pris la peine de me poser sur un matelas. En mettant ça de côté, je me demande où je me trouve à présent. Des barreaux de fer me séparent de l'extérieur. Je suis à nouveau emprisonnée. Enfermée, seule, dans le noir... Mon anxiété ne manque pas l'occasion pour réapparaître. Je me recroqueville au fond de ma cellule.

- Vérifiez si elle est réveillée, ordonne quelqu'un.

Je lève la tête aussitôt. En face de moi, de l'autre côté des barreaux, se tiennent quatre hommes dont un est en chaise roulante. Je reconnais les deux ninjas que j'ai affrontés plus tôt. Ils me dévisagent comme si j'étais une sorte d'animal en voie de disparition.

- Eh bien, elle est réveillée. Onohana Uchiwa, du village de Konoha... Comment ça se fait que tu aies survécue au massacre de ton clan? m'interroge immédiatement l'un d'eux.

Celui qui a des cheveux blancs et porte des lunettes est le premier à m'adresser la parole. Il a un ton arrogant ce qui me déplaît beaucoup. Je n'ai pas envie de lui donner de réponse. Il semble d'ailleurs ne pas apprécier mon silence. Et puis d'abord, comment ça se fait qu'il me connaisse ? Même si on dirait qu'il ne sait pas que je ne suis pas une vraie Uchiwa.

- Ma petite, le mieux que tu aies à faire c'est de répondre à nos questions. Tu n'aimerais pas subir ma colère.

Cette voix me glace le sang jusqu'à la moelle. L'homme assit sur le chaise roulante est bien plus effrayant que le binoclard. Son aura est monstrueuse. Je tremble de tout mon corps. À lui, je suis obligée de répondre. Je ne tiens pas à mourir maintenant. Mais rien ne m'empêche de leur mentir un peu.

- Euh... J'ai été poignardée mais la plaie n'était pas mortelle. Les autorités du village m'ont jugée complice des crimes d'Itachi et m'ont enfermée. Seulement, après l'attaque d'Orochimaru, les forces de défense du village étant affaiblies, j'en ai profité pour m'échapper.

- Hum... Ça tient la route. Mais Itachi t'aurait épargnée ? Cela me semble improbable, déclare le binoclard.

- Il a bien épargné Sasuke. Peut-être tenait-il à cette fille plus que nous ne l'imaginons, ajoute le type louche.

Sasuke est toujours en vie ? Ça alors! Itachi n'a pas eu le courage de mettre un terme à sa vie. Je le savais, il l'aimait trop pour aller aussi loin. À présent, je me demande si tout ça ne fait pas partie d'un plan bien monté par ses soins. À quoi peut-il bien penser ? Pourquoi a-t-il fait ça ? Sans oublier qu'il n'était pas seul ce jour là. A-t-il été manipulé par l'homme masqué ?

- S'il lui a épargnée la vie par amour, dans ce cas elle pourrait nous servir d'appât pour le piéger.

Quoi? Je vois, ils en ont aussi après lui.

- Vous en savez beaucoup sur moi mais moi je ne sais rien sur vous. Qui êtes vous ?

- Je me nomme Orochimaru. Tu m'as dénommé il y'a un instant. Il fut une époque où je faisais parti des ninjas de Konoha. Mais je n'y trouvais aucune satisfaction. À présent, je suis un renégat. Cela n'a pas d'importance. Ce qui compte, c'est comment je vais me servir de toi pour arriver à mes fins.

Orochimaru ? Le Orochimaru qui a attaqué Konoha ? Orochimaru, le ninja légendaire ?

- Comment ça se fait qu'un ninja aussi reconnu que vous se soit retourné contre son propre village ?

- Ils n'appréciaient pas mes expériences. Ils trouvaient que j'allais trop loin alors que je voulais simplement comprendre... Ils m'ont chassé comme un malpropre.

La rage se lit sur son visage.

- Vous avez détruit le village parcequ'on vous a mis à la porte ? m'étonnai-je.

- Il n'y a pas que ça. Ce vieux singe croyait être le plus fort. Il pensait pouvoir protéger son village tout seul. Il doit être entrain de se ronger de remords du fond de sa tombe, rigole-t-il.

Il doit parler du Hokage. Bien que je sache ne pas être une Uchiwa, j'ai grandi dans ce clan et ce village était mon village. Je ne peux m'empêcher d'être révoltée.

- Vous l'avez tué. Vous êtes un monstre, lâchai-je au bord des larmes.

- Retire tout de suite ce que tu viens de dire ! m'ordonne le binoclard.

- Kabuto, ça suffit ! dit calmement Orochimaru. Je ne suis pas né pour être aimé mais pour être craint. *Un court silence baigne entre nous*. Cette flamme qui brille au fond de tes yeux, elle me répugne au plus haut point. Je me chargerai de l'éteindre.

De quoi parle-t-il ? Je ne veux pas rester ici.

- Qu'allez-vous faire maître ?

- Grâce à mon sceau, je réduirai sa volonté et pourrai entrer en possession de ses yeux. Ce sera mon plan B si jamais le premier ne fonctionne pas.

- C'est entendu. Immobilisez la, ordonne le dénommé Kabuto aux deux autres ninjas.

- Non! Ne me touchez pas! Arrêtez ! je cris.

Mes cris n'ont aucun effet comme je m'y attendais. Ils saisissent mes bras et mes jambes puis m'allongent sur le sol. Orochimaru se lève de son fauteuil. Il se dresse devant moi tel un serpent devant sa proie. J'avale difficilement ma salive. Que va-t-il faire?

- Si tu survis à ça, commence-t-il, je te garantie que tu seras bien plus puissante que tu ne l'as jamais été. Dans le cas contraire, tu mourras. Encore une chose. Si tu survis, tu m'appartiendras et ce jusqu'à la fin de tes jours.

- Je... Ne... Veux... Pas !

Kabuto me tient la tête. Je suis immobile, impuissante. Orochimaru rapproche son visage de mon cou. Je sens deux cros s'enfoncer dans ma chair. Aussitôt les autres relâchent leur prise. J'ai l'impression que mon corps flotte dans un océan. À nouveau, je perds conscience, plongée dans le noir.

Je ressens la présence de quelqu'un. J'ouvre les yeux par conséquent. Je suis dans mon ancienne maison. Les murs sont tachés de sang. Quelle horreur!

- Papa, maman ? Où êtes vous ? Sado ? Mais répondez à la fin!

Pourquoi est-ce que je les appelle ? Je sais pourtant où ils sont. Je retrouve donc leurs corps sans vie allongés par terre. Mon corps est saisi de tremblement, suivi par un flot de larmes intarissable. Pourquoi cette image me revient à l'esprit maintenant ? Une présence attire mon attention. L'homme masqué est juste devant moi, un sabre à la main. Ma peine laisse place à une rage que je n'aurais jamais cru possédé en moi.

- Je le jure sur le sang de mes parents, tu vas me le payer. Tu entends ? Tu vas le payer, hurlai-je en larme.

Pendant ce temps, sa silhouette se dissipe peu à peu. Les corps des miens disparaissent eux aussi peu à peu. J'ai la sensation de me noyer. Il faut vite que je regagne la surface sinon...

Les paupières grandement ouvertes, la respiration saccadée, je reprends contact avec la réalité. Mon cou me fait mal à l'endroit où j'ai été mordue. Je suis toujours à même le sol, dans la même pièce. Que s'est-il passé ?

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