intrus et imprévus
Des pas martellent le sol de l'autre pièce. Ils sont nombreux. Je n'ai pas osé quitter ma couche pour voir de qui il s'agit. Je reste sur mes gardes. Il ne manquerait plus que ce soit des ninjas de Konoha lancés à ma recherche. Dans ce cas, que devrais-je faire ? Qu'est-ce qu'Itachi aurait fait à ma place?
- Apparemment il n'y a personne, observe l'un.
Je me focalise sur leurs voix et les bruits qu'ils font. Ils fouillent la pièce. Ils finiront par trouver...
- Regardez ce que j'ai trouvé. Une vieille marmite. Il y'a du bouillon à l'intérieur.
Et zut ! Je n'ai pas terminé mon repas ni nettoyé la casserole hier soir.
- Peut-être que l'habitant de cet abri est sorti se ravitailler, mentionne un autre.
Trois ! Jusqu'ici j'en compte trois.
- Allons avertir nos familles. Nous camperons à l'extérieur, en bas de cette colline. Lorsque le propriétaire reviendra, nous discuterons avec lui.
Ils approuvent tous et sont sur le point de partir. Par inadvertance, je renverse une des boîtes me servant d'assiette. Je voulais guetter par l'embrasure de la porte qui sépare la chambre et l'autre pièce.
- Il y'a quelqu'un, murmure l'un.
Je crois que je n'ai plus le choix. Je saisis mon couteau, espérant pouvoir me débarrasser d'eux et m'enfuir. Je le pointe vers l'entrée de la chambre. Mes mains trembles terriblement. Je n'ai jamais tué personne. En serais-je capable aujourd'hui ?
Un homme entre dans la pièce très lentement. Nos yeux se croisent. Il porte des vêtements banals, rien à voir avec les tenues ninjas. Il n'a pas de bandeau non plus. Il est grand, carré comme une armoire et bien plus âgé que moi. Et pour couronner le tout, il n'y a rien de criminel dans son aura. Je crois que je peux baisser ma garde.
- Venez voir! Il y'a une fille ici.
Les deux autres accourent aussitôt. L'un a l'air d'avoir le même âge tandis que le troisième est plus jeune. Ils sont tous surpris de me trouver là. Je ne baisse pas mon couteau pour autant.
- Elle est plutôt jolie, lance le plus jeune. Tout à fait mon genre.
Je lui jette un regard mauvais.
- Ça se voit qu'on lui fait peur, déclare le dernier. Écoute, nous ne sommes pas là pour te faire du mal. Nous sommes de simples commerçants à la recherche d'un lieu pour se reposer.
Sa voix est calme et rassurante. Je lui fais plus confiance qu'aux autres. Ses yeux bruns s'attardent sur mon couteau.
- Je ne sais pas qui vous êtes et je ne vous fais aucunement confiance. Alors faites moi plaisir et allez-vous en!
J'ai presque crier mon ordre. J'essaie d'être assez menaçante pour les effrayer, même s'il est clair qu'ils ont l'avantage.
- C'est entendu. Pouvons nous au-moins passer la nuit dehors? Ça fait deux jours que nos familles et nous marchons, enchaîne-t-il.
Je ne veux pas mais l'idée de les faire traverser la forêt de nuit ne m'enchante pas non plus. Je n'aurai qu'à les surveiller jusqu'à ce qu'ils s'en aillent. Après quoi j'aurais l'esprit tranquille.
- C'est d'accord. Maintenant, sortez!
Sans broncher, ils quittent la cabane.
- On aurait pu la maîtriser à trois, se plaint l'un d'eux une fois dehors.
Peut-être mais leur ami en a décidé autrement. Et puis, je ne me serais pas laissée faire. Je les suis jusqu'à l'extérieur. Ils descendent la colline. Un campement est entrain d'émerger en bas. On peut dire qu'ils n'ont pas perdu de temps. Ils devaient vraiment être fatigués. Les trois hommes parviennent en bas, ce qui suscite de l'agitation. Ils discutent avec leurs compaires. Quelques uns lèvent les yeux vers moi.
Oui, c'est moi !
Ils m'ignorent ensuite pour écouter celui qui semble être le chef. Chacun retourne à ses occupations après son discours. Ils montent leurs tentes, allument du feu, se mettent à cuisiner. L'odeur est alléchante. Ça me rappelle mes pièges et la canne à pêche que je veux fabriquer. Je descends par l'autre flan de la colline. Je préfère effectivement les contourner. Nous sommes voisins par un hasard du destin mais rien ne nous oblige à nous côtoyer.
J'ai fini de tailler la tige de ma future canne à pêche. Elle est assez flexible je trouve. J'attache un bout de corde sur la pointe de ma tige. Ça ressemble déjà à une vraie canne. Plus que les appâts et le tour est joué. Mais je les chercherai demain. Il est tard déjà et mon reste de lapin m'attend à la cabane.
De retour dans mon refuge, ma canne en main, je surprend une des campeurs devant ma porte. Elle sursaute lorsqu'elle me voit avant de partir sans m'adresser un mot. Elle a laissé quelque chose. On dirait une casserole. Je reste sur mes gardes en l'examinant. C'est plutôt un bol en céramique qui contient des ramen. Il y'a même un morceau de poulet. En plus ça sent hyperbon. Mais si il y'a du poisson à l'intérieur ? Qu'est-ce qu'ils gagneraient à me tuer? Un abri en ruine? Je ferais mieux d'arrêter de me poser des questions pour profiter de ce repas.
En effet, j'admets que ces nouilles baignantes dans ce bouillon sont meilleures que mon bouillon de lapin. J'ai tout dévoré en quelques minutes. Comme j'ai été bien élevée, je me dois de remercier ces gens pour le repas. Mais pour le moment, je vais me coucher. Je tombe de sommeil. Je leur parlerai demain.
Le jour s'est levé et je n'ai pas le courage d'aller les voir. Je préfère fouiller des vers dans la forêt pour me servir d'appât. Ça fait si longtemps que je n'ai pas été en contact avec des êtres humains. Les souris me tenaient compagnie dans ma cellule et ces dernières n'aimaient discuter qu'entre elles.
Comment pourrais-je les aborder? De quoi allons-nous discuter? Comment vont-ils me traiter étant une étrangère et vue la façon dont j'ai accueilli celui qui semble être leur chef? Combien de temps compte-t-ils rester ici? Toujours autant de questions sans réponses. Au-moins j'ai déniché quelques vers. Ils sont bien dodus.
- Navrée mais je vais devoir vous sacrifier pour me nourrir.
Je me rends à la rivière. J'attache un verre au bout de ma corde et la lance dans l'eau claire. Je vois bien des poissons s'approcher, mordre l'appât puis s'en aller. Sans crochet ça ne marchera pas. Je suis déçue comme jamais. Il ne me reste plus qu'à les attraper avec une lance. Je taille une autre tige de telle sorte que le bout soit le plus pointu possible. J'utilise les deux outils. La canne à pêche sert à attirer les poissons et la lance à en finir. Au bout de plusieurs essais, je finis par capturer des poissons. Je vais me régaler.
Effectivement, une fois grillés, leur goût iodé m'inonde de plaisir. C'est tout simplement divin. Je mange presque tout tellement je suis affamée. J'ai fait le feu près de la rivière. La cabane est trop loin et j'avais faim. J'en profite pour recueillir de l'eau avant de rentrer. Une fois mon repas engloutie, je me mets en route.
À quelques pas de ma demeure de fortune, des cris attirent ma curiosité. On dirait que le campement des commerçants est attaqué. Je laisse mes affaires et me lance dans leur direction en sautant d'abre en arbre. Ça me rappelle mes années de genîn avec mes coéquipiers et notre maître. Je n'ai pas le temps d'y songer plus longtemps car je suis déjà arrivée.
Un groupe de brigands menace les commerçants. Ils ont attachés les hommes et font peur aux femmes et enfants. Certains fouillent leurs tentes. Ils en sortent les bras chargés de caisses.
- Vous ne pouvez pas faire ça ! s'indigne l'un des hommes. Ces marchandises sont toutes nos vies.
- Nous aussi nous en avons besoin pour vivre. En les revendant on se fera assez d'argent pour survivre quelques jours, réplique un des brigands.
Ils sont abominables. Il y'a de meilleures façons de gagner sa vie mais ils ont choisi la facilité. Je ne peux les laisser faire ça. La ninja qui est en moi ne peux pas laisser ces brigands s'en sortir. J'ai récupéré assez de force pour les affronter je crois. Heureusement que je suis sortie avec un couteau.
- Hé, vous là bas! les interpellai-je.
Ils se retournent vers moi et me dévisagent les uns après les autres. Ils sont bien une vingtaine environ. Mais ils ne me font pas peur.
- À votre place, je leur rendrais leurs biens et je m'en irais gentiment.
- T'es qui pour nous parler comme ça ?
Qu'ils sont moches avec leurs balafres et leurs vêtements salles.
- On devrait plutôt te capturer et te vendre à un bordel. Mignonne comme t'es, tu auras plein de clients. Et nous, plein de sous.
- Je veux bien faire partie de sa clientèle favorite, ricane un autre.
C'est bon, ils m'ont énervée. Je me lance vers le premier, lui donne un coup dans l'estomac puis un autre à la nuque. Il s'effondre en moins de deux. Ça y est, ils ont peur de moi. Je les assomme ainsi les uns après les autres, donnant quelques coups de couteau si nécessaire mais je réussis à ne tuer personne. Je suis ravie de voir que je maîtrise encore le taijutsu. Je défais les liens des campeurs. Les voleurs prennent leur place, ligotés et bâillonnés.
- Merci infiniment, déclare le chef pendant que j'attache le dernier voleur. Vous nous avez sauvée la vie. Comment pourrions-nous vous remercier?
Je devrais leur demander de partir et de livrer ces voleurs dans le village le plus proche. Mais ils pourraient s'échapper. Et je me sens prête à quitter cet endroit alors...
- Conduisez moi dans le village le plus proche s'il vous plaît.
- Sans aucun problème. J'aimerais bien connaître votre nom. Moi c'est Han.
- Je m'appelle Onohana et je n'ai pas de nom de famille.
- Quel joli prénom! Ce sera un plaisir de vous conduire où vous voudrez, s'incline-t-il.
Je prends une grande bouffée d'aire. Il est temps pour moi d'affronter le monde.
★★★★★★
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