faire face au serpent

Un liquide froid est projeté avec violence sur mon visage. Je reprends alors contact avec la réalité. Je ne sais comment j'ai atterri ici ni combien de temps je suis restée inconsciente. J'ai les deux mains enchaînées au-dessus de ma tête, sur le mur derrière moi. Face à moi se tiennent Kabuto et bien-sûr Orochimaru. Je m'y attendais. Je suis prête à subir la punition qu'ils ont préparée pour moi. J'entends Orochimaru soupirer.

- Quelle déception ! Tu es tombée droit dans le piège que nous t'avions tendue, déclare-t-il.

- Depuis quand les serpents tendent des pièges ? soufflai-je sarcastiquement.

Il sourit en guise de réponse.

- Tu serais surprise de savoir tout ce qu'un serpent est capable de faire, réplique-t-il. Tu n'es pas prête pour ce qui t'attend.

C'est mon tour de sourire.

- J'ai vu les corps sans vie de mes propres parents. J'ai passé des années enfermée dans une cellule sombre et insalubre avec pour seule compagnie des rats. J'ai été trahie par ceux que je considérais comme ma famille... Qu'est-ce qui peut bien m'arriver de pire ?

Ils sont déroutés à cause de ce que je viens de dire.

- En tout cas, Sasuke nous a prouvé qu'il n'avait plus aucun attachement à qui que ce soit, lance Kabuto.

Je ressens un pincement au cœur. Je me demande ce qu'ils lui ont dit pour qu'il adhère à leur plan. Il m'a bien eu, Sasuke. Les hommes d'Orochimaru ont pu me capturer parceque j'étais mentalement affaiblie.

- En fait, vous ne m'avez jamais fait confiance. Vous vous attendiez à ce que je vous trahisse un jour ou l'autre.

- Il t'aura fallu du temps pour comprendre ça. Je t'ai mise à l'épreuve et malheureusement tu as échoué. Je vais devoir procéder autrement.

- Qu'adviendra-t-il de Sasuke ?

- Tu devrais plutôt te soucier de ton sort, déclare Kabuto.

Un rictus se dessine au bout de mes lèvres. Même dans un moment pareil, je me soucis de lui. Ce n'est encore qu'un adolescent furieux contre son frère. Il a besoin qu'on veille sur lui. Je pensais en être capable mais j'ai échoué, lamentablement. Je n'ai pas pris en compte la possibilité d'une trahison. Je ne voulais pas croire qu'il pourrait faire ça.

- Tu es une rebelle. Alors je dois briser ta volonté afin de faire de toi mon pantin.

- Quoi ? Jamais je ne me ferais manipuler par vous, je proteste.

- Le sceau maudit n'a pas pour seule fonction de rendre ses détenteurs plus forts. Elle me permet aussi de les manipuler à ma guise. Tous ceux qui ont reçu mon sceau, je peux les contrôler d'une manière ou d'une autre.

Non. Je refuse d'accepter ça.

- Pour le moment, ton esprit est vif et alerte. Mais voyons voir ce qu'il adviendra après avoir passé quelques temps enfermée dans cette cellule. La famine et la soif t'affaibliront drastiquement. Alors je pourrai m'immiscer dans ton esprit et m'y implanter.

Il se met à rire, satisfait de ce qu'il va faire. Je le hais.

- Jamais ! Tu m'entends ? Jamais je ne te laisserai pas faire. Je préfère encore mourir.

- Tu me seras plus utile en vie. Allons-y !

Ils me laissent seule dans cette cellule sombre, enchaînée. Je me trouve à nouveau dans cette situation. Pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal pour mériter ça ? Je le hais. Je les déteste tous. Quand je sortirai d'ici, ma vengeance sera terrible. Je ne laisserai plus rien ni personne se mettre en travers de mon chemin. Faisons ça, oui. Qu'il me manipule si cela peut le rendre heureux. Mais à la fin, j'aurai ma revenge. Je vais tous leur faire payer. Je le jure sur ma vie.

*
*
*

Où suis-je ? Quel jour on est ? Depuis combien de temps je suis ici ?

J'ai beau me regarder dans tous les sens, les murs se ressemblent. Une pièce carrée, sombre, sans décoration ni signe distinctif.

J'ai faim.

Mon estomac est si affaiblie qu'il n'arrive plus à geindre. Je suis enchaînée, mes bras supportent vainement mon poids. Mes poignets et mes épaules me font souffrir de douleur. Mes pieds n'arrivent plus à tenir debout. Si ça continue comme ça je vais mourir au final.

Les premiers jours sont passés sans soucis. À présent, Je ressens bien mon affaiblissement. Même mon esprit commence à délirer. Je donnerai n'importe quoi contre un verre d'eau. Je leur ai pourtant demander à boire mais c'est comme si personne ne m'a entendue. Il ne me reste plus qu'à mourir alors. Ma vie a été un gâchis. J'ai profité des bonnes choses; l'amour de ma famille, de bons repas chauds. J'ai même eu des amis. J'ai appartenu à un clan. J'étais heureuse avec ce que j'avais. Mais je n'ai rien pu donner en retour. Je me demande à quoi aurait ressemblé ma vie si je n'avais pas été adoptée par les Uchiwa. À quoi aurait ressemblé nos vies si Itachi et l'homme masqué n'avaient pas décimé notre clan ?

Quelqu'un entre dans ma cellule. J'étais tellement absorbée par mes pensées que je n'ai pas remarqué lorsqu'il est entré. Il se tient face à moi. On dirait qu'il m'observe. Il me jauge. Je ne vois plus ce qui se trouve à plus de cinq centimètres de mes yeux. Je ne distingue qu'une ombre de petite taille. Un enfant ? Je ne saurais pas le dire.

Cette personne me tient le menton pour relever mon visage. Je sens ensuite un liquide se répandre dans ma bouche. De l'eau fraiche ! Comme un enfant nouvellement né, j'avale chaque goutte de ce précieux nectar. Je sens la vie couler en moi. Mes entrailles en sont satisfaites même si je sens une envie de rejeter ce qui entre. Je me calme pour ne pas vomir et reprendre mon souffle. De l'eau s'est versée sur moi. Je revis grâce à lui.

- Je ne pensais pas qu'il te traiterait comme ça, déclare mon sauveur.

J'ai reconnu la voix de Sasuke. Comment m'a-t-il trouvée ? En tout cas, grâce à lui je pourrai vivre un peu plus longtemps.

- Il dit qu'il te libérera une fois qu'il aura briser ton esprit. Alors voilà ce qu'il arrive quand on le trahie...

Ses paroles sonnent comme une question réthorique. Il se demande à lui-même ce qui arrivera si jamais il trahie Orochimaru. Ne t'en fais pas, Sasuke. Ce serpent a tellement besoin de tes yeux qu'il ne fera jamais rien contre toi. Montres toi docile envers lui et il ne se méfiera de rien. C'est moi l'idiote ici, celle qui a agit sans réfléchir. J'aurais dû attendre un peu plus longtemps, le temps qu'il baisse sa garde. Je me retrouve ici par ma faute.

J'entends Sasuke soupirer puis s'éloigner. J'aimerais lui parler, lui dire de faire attention. Mais je suis tellement faible qu'aucun mot ne sort de ma bouche. Peut-être que c'est mieux ainsi. Nous devons nous éloigner pour survivre tous les deux. Je dois avancer seule pour atteindre mon but.

Peu de temps après la visite de Sasuke, c'est au tour d'Orochimaru de venir me voir. Il se lève de son fauteuil roulant avec beaucoup de peine. Je l'entends souffler à chaque pas qu'il fait vers moi.

- Comment trouves-tu ton séjour ici ? Ça fait plusieurs jours maintenant. Tu dois te sentir seule et misérable.

J'aimerais lui cracher ma haine au visage mais je n'en ai pas la force. Il se rapproche et s'arrête devant moi. Ses yeux jaunes brillent même dans cet endroit sombre. Il me fixe intensément. Soudain, je sens une présence en moi. Il s'est immiscé dans mon esprit avec une telle facilité. Je suis encore plus faible que je ne l'imaginais. J'entends son rire narcissique dans ma tête.

Vois-tu ? J'ai pu pénétrer ton esprit en si peu de temps. À présent tu es à ma merci.

Je vois ses yeux même en fermant les miens. Sa présence est partout, en moi et en dehors de moi.

- Sors ! hurlai-je.

J'ai le sentiment que mon corps ne m'appartient plus. C'est une sensation désagréable, comme une démangeaison au milieu du dos. Quelque chose qui nous gêne mais dont on ne peut pas se débarrasser.

- Sors de ma tête ! arrivai-je à articuler.

Je suis le maître ici. Tu me dois obéissance et respect. À partir d'aujourd'hui, tu te mettras à mes ordres et ne me trahiras pas. Sinon je me ferai un plaisir de t'éliminer. Est-ce clair ?

- N... Non... Je refuse.

À ce moment, je sens une énorme douleur dans ma tête. Comme si elle allait exploser. Je me tords tant bien que mal sans que cela ne soulage ma douleur. Je me mets à pleurer. Je n'en peux plus.

Soumets toi à ma volonté et tes douleurs cesseront. Au cas contraire...

La douleur s'intensifie. Je hurle à nouveau, de toutes mes dernières forces.

Alors ?

- C'est... Entendu...

La douleur s'arrête. Je ne le sens plus en moi. J'essaie de reprendre mon souffle car j'ai l'impression d'avoir couru un marathon. Mon cœur aussi bât la chamade. J'ai bien cru que j'allais mourir. Orochimaru reprend place sur son fauteuil.

- Libérez ses mains, sinon elle va se briser les poignets et les épaules.

Deux hommes de main exécutent son ordre.

- À partir d'aujourd'hui, vous lui donnerez à boire et à manger jusqu'à ce qu'elle récupère. Je verrai ensuite ce que je ferai d'elle.

Ils ne répondent pas mais pas de doute qu'ils exécuteront ses ordres.

- À partir d'aujourd'hui tu es à moi. Tu es ma disciple et tu feras tout ce que je t'ordonne de faire, il s'adresse à moi. Au cas contraire...

Je revois ses yeux dans mon esprit. Cette sensation désagréable se fait ressentir à nouveau. Des frissons me parcourent le rachis. Mon cœur démarre au quart de tour. Je suis possédée. Si je ne veux plus revivre ça, je vais devoir ployer le genoux. Je baisse la tête en guise de réponse. Ses hommes me libèrent tandis qu'il s'en va. Mes poignets et mes épaules sont au-moins soulagées. Mais mon esprit souffre le martyr. Je me recroqueville sur moi-même et me mets à pleurer.

Est-ce qu'un jour ce calvaire prendra fin ?

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