des ninjas étranges

Ainsi, trois jours après l'attaque des bandits, je quitte mon abri en compagnie du groupe de commerçants. Nous parcourons les routes, faisons alte dans quelques villages, tout ceci sans encombres. Nous parvenons même à traverser les frontières. En fait, je n'ai aucune idée d'où je veux aller. Alors je me laisse simplement emporter par cette troupe de vendeurs ambulants.

Durant mon voyage, j'ai appris que Konoha avait été attaqué par des forces alliées. Le village de Suna s'était allié avec Orochimaru pour se lever contre Konoha. Le village a subi de nombreuses pertes, humaines et matérielles. Cela explique les secousses que j'ai ressenties du fond de ma cellule. Et aussi pourquoi aucun ninja ne nous suivait le jour de mon évasion. J'ai aussi appris la mort du Hokage. Je dois avouer que cette nouvelle m'a faite de la peine. Il était le pilier du village. Maintenant je ne pourrais plus l'interroger à propos de mes origines. Pourtant je ne peux m'empêcher de me demander qui sera le prochain Hokage. La décision ne me revient pas mais j'espère qu'il sera assez fort pour protéger le village et ses habitants.

C'est étrange comme le fait d'avoir vécu là-bas me lie à cet endroit. Je ne suis pas et je ne serai jamais une Uchiwa. Je vais devoir m'y faire et chercher activement mes parents. Qui sait, on m'a peut-être kidnappée à ma naissance. Je suis née avant la dernière guerre. Peut-être sont-ils morts durant celle-ci... Dans ce cas, pourquoi les chercher? Pour leur rendre hommage et leur montrer à quel point j'ai grandi ? Je doute qu'ils seraient fiers de moi s'ils connaissaient mes désirs de vengeance. D'ailleurs même ceux qui m'ont élevée n'en seraient pas fiers. Pourtant, ce sentiment m'envahit de plus en plus chaque jour.

- On est arrivé au village d'Otto, déclare celui qui dirige la caravane.

- Il vaut mieux l'éviter. Ils étaient alliés à Suna lors de l'attaque de Konoha. Il ne reste plus que des bandits et des mécréants dans ce village.

- Oui, contournons le, décide le chef de la troupe.

À bien y regarder, on dirait qu'il n'y a pas âme qui vive en ces lieux. Ils auraient perdu contre Konoha. Ça doit faire mal à leur moral et à leur réputation. Toutefois, quelque chose d'obscure vit en ces terres. Mon sens me dit de m'en tenir éloignée.

- Que vois-je là ? Des chariots plein de marchandises je parie, s'élève une voix au loin.

C'est un homme un peu plus âgé que moi qui se tient devant nous, accompagné de deux autres hommes aux allures extravagantes. Ils portent de gros manteaux vert kaki sur le dos tout en ayant l'air mal nourris. Le bandeau qu'ils portent au front prouve qu'ils sont des ninjas. Un vent de terreur souffle au sein de la troupe.

- En effet, nous sommes un groupe de commerçants, rétorque le chef après plusieurs longues secondes de silence.

La pression qu'il doit avoir... Je n'aimerais pas être à sa place mais je suis prête à intervenir en cas de besoin.

- Pourquoi ne pas faire une alte dans notre petit village?

- C'est que... Voyez-vous, balbutie le chef, nous nous rendons à Kiri. Là-bas nous attendent nos maisons et nos familles. Nous avons parcouru le pays du feu de long en large. Il ne nous reste plus grand chose dans nos chariots.

Évidemment, il ment pour protéger les siens et leurs marchandises. Mais les ninjas d'Otto n'ont pas du tout l'air convaincu.

- Vous n'y verrez donc aucun inconvénient à ce qu'on se serve dans vos restes de marchandises.

- Mais non voyons... Il ne reste pas grand chose. Vous n'y trouverez rien d'utile, continue le chef.

Je pose une main sur le kunai que m'a offerte le chef. Au moindre faux pas, je me jette sur eux. Je me chargerai de les occuper pendant que les chariots s'éloigneront. Ensuite, je trouverai bien un moyen de m'en fuir.

- Je ne t'ai pas demandé ton avis. Allez-y, fouillez les et prenez tout ce que vous pouvez.

Les deux acolytes se précipitent vers les chariots les plus proches. Des cris s'échappent de ceux-ci. Je guette un moindre signe de la part du chef pour agir.

- Ah! Ils nous ont menti. Ils possèdent encore beaucoup de marchandises, ces charlatans, annonce un de ceux qui fouillent les chariots.

- Je m'en doutais, crache le donneur d'ordre. Tu vas le payer.

Sans plus attendre, il fait descendre le chef de son cheval et pointe un kunai sous ses yeux. Tous les commerçants sont sur le point de perdre leur calme, prêts à se battre. Le soucis c'est qu'ils risquent d'ammeuter d'autres ninjas. Il vaudrait mieux éviter l'affrontement et s'enfuir. Je pense qu'il est temps pour moi de faire quelque chose.

- Prenez ce dont vous avez besoin et fichez le camp, lançai-je du haut de mon chariot.

L'homme à côté de moi tire une tête d'au moins six mètres de long. Le ninja quant à lui me dévisage.

- T'es qui toi pour t'adresser à nous comme ça te chante ? intervient un des ninjas.

Ses bras sont chargés de viande séchée. En voilà un qui sera facile à avoir. Je finis par descendre de mon perchoir. Je m'avance vers celui qui vient de s'adresser à moi. Je me donne des allures de dure à cuire mais au fond j'aimerais m'en aller d'ici. Se battre pour des choses matérielles n'en vaut pas la peine. Pourtant, je ne peux laisser ces voyous prendre ce qui ne leur appartient pas. Ces marchandises représentent le dur labeur de ces commerçants.

- J'ai dit, prenez ce dont vous avez besoin et fichez le camp, me répétai-je.

C'est alors que le troisième sort d'un chariot, m'attaquant par derrière. Je réussis à arrêter son coup. Je le repousse de toute mes forces, lui donnant autant de coup que possible. Une fois qu'il est à terre, je me tourne vers celui dont les bras sont chargés.

- Pas mal, laisse-t-il échapper. Je ne parle pas seulement de ta technique.

Un sourire maléfique s'étale sur son visage. Je ne résiste pas plus à l'envie de lui donner une baffe. Elle résonne si fort qu'il fait tomber la viande. Ma main me brûle au passage, mais il l'a bien mérité. Il revient à la charge avec deux kunai. Son taijutsu est mieux que celui du précédent. Il me donne du fil à retordre. Je suis obligée d'activer mon Sharingan. Quand il l'aperçoit, il d'immobilise.

- Tu as vu ça? C'est une Uchiwa !

- Impossible ! Sasuke Uchiwa est le dernier survivant du clan. Je ne sais pas d'où elle sort, mais elle va surement intéresser notre chef.

- Ouais, t'as raison. Capturons la.

Le premier laisse tomber le chef des commerçants. S'ils s'y mettent à deux, je vais avoir encore plus de mal. Surtout avec tout ce monde autour.

- Allez-vous en! ordonnai-je. Je me charge de les éloigner pendant que vous fuyez.

- Mais...

- Ne discutez pas! Ils en ont après moi maintenant.

- Oh oui, tu as toute notre attention. Mais ne t'en fais, il y'en aura aussi pour eux une fois qu'on aura réglé ton compte.

Sans plus attendre, je m'éloigne le plus possible de la troupe. Comme je le voulais, les ninjas me suivent. J'espère seulement que les commerçants en profiteront pour fuire. Je leur dois bien ça. Ils m'ont nourrie, ont pris soin de moi, m'ont faite découvrir des paysages que je ne connaissais pas... Je les retrouverai une fois que je me serai débarrassée de mes poursuivants.

Je m'arrête quelque temps après. Mes poursuivants en font de même.

- Comme on se retrouve. Si tu crois pouvoir les protéger en nous éloignant d'eux, sache que tu te goures.

- Soit tu es courageuse soit tu es folle de penser pouvoir nous battre tous les deux.

- Les actions vallent mieux que les mots. Prouvez ce que vous dites.

Énervés, ils se lancent vers moi. J'avoue ne pas avoir retrouvé toutes mes capacités mais je vais devoir faire avec. Mon Sharingan me permet de prévoir leurs coups et de les parer puis contre-attaquer. Ils finissent par passer au genjutsu et là les choses deviennent sérieuses. L'un d'eux utilisent des techniques suiton contre lesquelles mon katon est inefficace. L'autre utilise les ondes pour brouiller ma perception et y arrive. Je me défends comme je peux mais finis par perdre mes moyens. Je m'étale par terre après avoir reçu une énième attaque. Je peux les entendre ricaner de là où je me trouve.

- Elle se défend plutôt bien.

- C'est le chef qui va être content. Une Uchiwa servie sur un plateau d'argent.

Ils rient à nouveau, le genre de rire qu'on a enfant quand on nous offre de nouveaux jouets.

- Qu'est-ce qu'on fait des commerçants ? Ils doivent être loin maintenant, s'inquiète l'autre.

- Laisse tomber. Emmenons-la plutôt au repère.

Que va-t-il m'arriver maintenant ? Est-ce ici que mon aventure se termine ?

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