Chapitre 15
Cela faisait des années que je n'avais pas ressenti cette douce excitation en moi. Noël avait toujours été un moment particulier, un mélange de souvenirs heureux et d'amertume depuis que tout avait changé. Mais cette année, quelque chose était différent. Pour la première fois depuis longtemps, je ne passerais pas cette fête seule. Même si Alastor n'était pas humain, même si sa présence était étrange, déroutante, je ne pouvais nier qu'elle rendait les choses moins solitaires. Peut-être qu'il ne comprenait pas totalement les traditions humaines, mais il était là, et cela me suffisait.
Je montai au grenier, ouvrant un carton poussiéreux qui n'avait pas vu la lumière du jour depuis plusieurs années. Dedans, des guirlandes emmêlées, des boules de Noël éparpillées, et ce vieux sapin artificiel que je n'avais pas monté depuis longtemps. Une vague de nostalgie m'envahit en les voyant. Il y avait une époque où décorer la maison pour Noël me remplissait de joie. Mais cette époque semblait lointaine, presque irréelle maintenant.
Je sortis les guirlandes, essayant de démêler ce fouillis, quand une voix familière me fit sursauter.
"Tu comptes vraiment ressortir tout ça ?" La voix grave et moqueuse d'Alastor résonna dans le grenier, me faisant presque lâcher la guirlande que je tenais.
Je me retournai, un sourire sur les lèvres. Il était là, adossé contre la porte, les bras croisés, son éternel air amusé collé au visage. Ses yeux rouges pétillaient d'un intérêt que je ne lui avais jamais vu pour ce genre de choses.
"Oui," répondis-je avec une pointe d'excitation. "Je n'ai pas fait ça depuis des années, mais cette fois... cette année, c'est différent." Je levai la guirlande dans mes mains comme pour justifier mon empressement. "Je veux que la maison ait un air de fête."
Il arqua un sourcil, l'air perplexe, mais son sourire ne faiblit pas. "Et tu penses vraiment que ces vieux trucs poussiéreux vont te donner l'esprit de Noël ?"
Je secouai la tête en riant doucement. "Tu ne comprendras probablement jamais, Alastor. C'est bien plus que de simples décorations." Je baissai les yeux sur les boules de Noël, caressant une de mes vieilles décorations. "C'est... c'est un moyen de créer une atmosphère. De se rappeler qu'il peut y avoir de la lumière, même dans les moments les plus sombres."
Il me fixa longuement, son regard perçant, comme s'il essayait de comprendre quelque chose qui lui échappait. Puis il haussa légèrement les épaules. "Si tu le dis."
Je savais qu'il ne saisirait jamais vraiment l'importance que Noël avait pour moi, mais cela n'avait pas d'importance. Cette année, je voulais que les choses soient différentes. Avec ou sans lui, je comptais bien retrouver un semblant de normalité, de chaleur.
Alastor me suivit silencieusement alors que je descendais les escaliers avec les bras chargés de décorations. Arrivée dans le salon, je posai le carton au sol et sortis le sapin artificiel. Il était plus petit que dans mes souvenirs, mais toujours aussi précieux à mes yeux. En dépliant les branches une par une, je sentis une douce mélancolie m'envahir. Chaque geste me ramenait des années en arrière, à une époque où tout semblait plus simple.
"Tu sais," dit soudain Alastor en s'approchant, "je pourrais arranger tout ça en un instant." Il claqua des doigts pour illustrer son propos, un sourire en coin. "Tu n'aurais même pas à te fatiguer."
Je levai les yeux vers lui, amusée. "Merci, mais non. Je veux le faire moi-même. C'est important pour moi." Je retournai à ma tâche, concentrée, essayant de ne pas laisser sa proposition me distraire.
Il resta silencieux pendant un moment, m'observant avec cette intensité qui lui était propre. Puis, finalement, il haussa les épaules et recula légèrement. "Si ça te fait plaisir."
Il ne fit aucun commentaire supplémentaire, se contentant de m'observer pendant que je continuais à décorer le sapin. Guirlandes, boules de Noël, petites figurines... Chaque décoration que je plaçais sur les branches me faisait remonter des souvenirs d'enfance, des moments que j'avais presque oubliés. Lorsque j'eus terminé, je pris un moment pour admirer le résultat.
"Voilà." Je me tournai vers Alastor, un sourire satisfait sur le visage. "Ça te plaît ?"
Il regarda le sapin avec un air indéchiffrable avant de hausser un sourcil. "Je suppose que ça crée une ambiance..." Sa voix traîna légèrement, presque moqueuse, mais je savais qu'il essayait de ne pas être trop critique.
Je ris doucement, secouant la tête. "Toujours aussi enthousiaste, à ce que je vois."
Alastor esquissa un sourire en coin, croisant les bras tout en fixant le sapin d'un air pensif. "Je n'ai jamais compris pourquoi les humains se donnent tant de mal pour ces rituels," dit-il finalement, son ton devenant plus sérieux. "Ces fêtes... Ces symboles... Ça ne fait que masquer temporairement tout ce qui ne va pas, non ?"
Je restai un instant silencieuse, réfléchissant à ses paroles. "Peut-être," dis-je doucement. "Mais parfois, on a besoin de ça. D'une pause, même si elle est éphémère. D'un moment pour oublier tout ce qui ne va pas, même si ce n'est que pour quelques jours."
Il me regarda longuement, ses yeux rouges plongés dans les miens, comme s'il essayait de comprendre quelque chose qu'il ne pouvait saisir. Il finit par hocher la tête légèrement, comme s'il acceptait ma réponse sans vraiment y adhérer.
"Si tu penses que ça peut t'aider," dit-il finalement, son ton redevenu neutre.
Je me retournai à nouveau vers le sapin, un doux sourire aux lèvres. Pour la première fois depuis longtemps, je sentais que cette maison, aussi modeste soit-elle, respirait la chaleur et la vie. Peut-être que tout n'était pas parfait, peut-être que beaucoup de choses manquaient encore. Mais à cet instant, avec le sapin illuminé et Alastor près de moi, je sentais que je pouvais enfin souffler, ne serait-ce qu'un peu.
Au début, je n'y avais pas prêté attention. Après tout, Alastor avait toujours été quelqu'un de réservé, quelqu'un qui préférait observer plutôt que de s'impliquer activement dans ce genre de moments. Cela faisait partie de lui, cette distance, cette froideur. Il était un démon, et je ne pouvais pas m'attendre à ce qu'il participe avec enthousiasme aux festivités humaines. Je me disais qu'il s'agissait simplement de son habitude d'être en retrait, qu'il respectait les limites entre nos deux mondes. Mais au fil des jours, quelque chose de plus troublant s'était installé. Ce n'était plus seulement de la distance ou de la réserve. Il y avait autre chose, quelque chose de plus profond, de plus sombre.
Je l'avais remarqué à plusieurs reprises, dans ses regards furtifs, dans ses silences qui s'éternisaient, dans sa manière d'éviter les discussions légères que nous avions parfois. Il semblait perdu dans des pensées auxquelles je n'avais pas accès. Et cette distance grandissante commençait à peser, à créer une sorte de malaise que je ne parvenais pas à comprendre.
Chaque matin, je me réveillais avec un certain enthousiasme, heureuse de pouvoir enfin décorer la maison pour Noël après tant d'années. J'avais ressorti les vieilles guirlandes, les boules colorées, et même quelques petites figurines que j'avais gardées depuis mon enfance. Je les disposais soigneusement, essayant de recréer cette magie que je n'avais plus ressentie depuis des années. Mais alors que j'installais le sapin dans le salon, je ne pouvais m'empêcher de remarquer Alastor, immobile dans un coin de la pièce, le regard perdu.
Il me semblait de plus en plus absent, comme si son esprit vagabondait loin de tout ce qui se passait autour de nous. Ses yeux, ces yeux rouges habituellement si vifs, semblaient ternis par une réflexion intérieure que je ne comprenais pas. Chaque jour, il devenait un peu plus silencieux, un peu plus renfermé, et je sentais ce changement peser sur l'atmosphère.
Au début, je tentai de l'ignorer. Après tout, ce comportement ne me semblait pas si étrange venant de lui. Mais c'était lui qui avait proposé que nous passions Noël ensemble, alors pourquoi semblait-il maintenant s'éloigner ? Cette contradiction me troublait de plus en plus. Alors que j'accrochais des guirlandes autour des fenêtres, je me surprenais à jeter de fréquents coups d'œil dans sa direction, cherchant à comprendre ce qui n'allait pas. Ses réponses, lorsqu'il daignait m'en donner, étaient brèves, presque mécaniques, comme si son esprit était ailleurs.
Une fois, alors que j'essayais de lui montrer les décorations lumineuses que j'avais accrochées dehors, il m'avait à peine regardée avant de hocher vaguement la tête, murmurant un "c'est bien" sans la moindre conviction. C'était comme s'il n'était plus réellement présent, comme s'il se forçait à être là sans vraiment y participer. Cette distance entre nous, invisible mais grandissante, me blessait plus que je ne voulais l'admettre.
Un soir, alors que je finalisais la décoration du sapin, je le surpris assis près de la fenêtre, le regard perdu dans l'obscurité extérieure. Ses traits étaient tirés, sa mâchoire crispée, et une ombre indéfinissable planait autour de lui. Je m'approchai doucement, une boule d'angoisse au fond de la gorge.
"Alastor, tu vas bien ?" demandai-je, ma voix douce mais teintée d'inquiétude. Je m'efforçais de ne pas paraître trop intrusive, mais la distance entre nous devenait trop pesante pour être ignorée.
Il ne bougea pas tout de suite, comme s'il n'avait pas entendu ma question. Après un moment, il tourna lentement la tête vers moi, ses yeux rouges rencontrant les miens. Son regard était plus sombre que d'habitude, et je vis dans ses yeux quelque chose qui me serra le cœur. Ce n'était pas de la colère ni de l'indifférence. Non, c'était bien pire. C'était de la tristesse. Une tristesse profonde qu'il tentait de cacher.
"Je vais bien," répondit-il finalement, d'une voix plus calme que d'habitude, mais cette fois-ci, je savais qu'il mentait. Ses mots semblaient vides, dépourvus de la moindre sincérité.
Je me redressai légèrement, incertaine de la manière dont je devais réagir. Une part de moi voulait insister, lui demander de m'expliquer ce qui le tracassait, mais je savais aussi que forcer la conversation avec lui ne mènerait à rien. Alastor n'était pas quelqu'un qui se laissait facilement sonder. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher de ressentir cette inquiétude qui montait en moi. Je le connaissais trop bien pour ne pas comprendre que quelque chose de sérieux pesait sur ses épaules.
"Si quelque chose te préoccupe, tu peux m'en parler," tentai-je de dire, espérant qu'il s'ouvrirait à moi. "Tu sais, c'est toi qui as proposé de fêter Noël ensemble... alors si tu changes d'avis, tu peux me le dire."
Il baissa les yeux, évitant mon regard, ses mains crispées sur les accoudoirs du fauteuil. Un silence lourd s'installa entre nous, si palpable que j'en eus le souffle coupé.
"Je ne change pas d'avis," finit-il par murmurer, presque pour lui-même. "C'est juste... compliqué."
Je fronçai les sourcils, cherchant à comprendre ce qu'il voulait dire, mais avant que je ne puisse lui poser plus de questions, il se leva brusquement, comme pour fuir cette conversation. Il quitta la pièce sans un mot de plus, me laissant seule face au sapin scintillant.
Ce soir-là, je restai immobile, fixant les lumières clignotantes du sapin, mais la magie de Noël semblait déjà loin. Une étrange sensation d'inquiétude s'était installée en moi, et je ne pouvais m'empêcher de penser que quelque chose de grave se préparait, quelque chose que je ne pouvais encore percevoir mais qui pesait déjà sur Alastor comme une ombre grandissante.
J'étais assise sur le lit de ma chambre, un carnet à dessins sur les genoux, un crayon à la main. Dessiner avait toujours été ma manière d'échapper à mes pensées, mais ce soir, même cela ne semblait pas suffire. Mes traits étaient hésitants, comme si l'inquiétude alourdissait chacun de mes mouvements.
De l'autre côté de la pièce, Alastor se tenait debout près de la fenêtre, immobile, son regard perdu dans l'obscurité du dehors. Je pouvais sentir sa présence encore plus pesante que d'habitude, son silence trop profond, trop lourd. Depuis quelques jours, je l'avais vu changer, devenir de plus en plus distant, absorbé par des pensées auxquelles je n'avais pas accès.
Cela commençait à me peser. C'était lui qui avait proposé de fêter Noël ensemble, lui qui avait semblé vouloir briser la distance entre nous. Alors pourquoi, à quelques jours de cette fête, semblait-il de nouveau se retirer dans son monde, loin de moi ?
Le crayon dans ma main glissa, tombant avec un petit bruit sec sur le sol. Ce bruit, aussi insignifiant soit-il, résonna étrangement dans le silence de la pièce. Je laissai échapper un léger soupir, sentant la tension accumulée dans mes épaules. J'avais tenté de me concentrer sur mon dessin, de m'évader dans les traits de crayon, mais rien n'y faisait. Mon esprit était ailleurs, constamment ramené à Alastor et à ce mur invisible qui semblait s'être dressé entre nous ces derniers jours.
Je déposai doucement mon carnet sur la table de chevet, consciente que m'obstiner à dessiner ne servirait à rien. Cela ne ferait que repousser l'inévitable. Cette distance, ce poids invisible mais palpable qui s'était installé entre Alastor et moi, devenait insupportable. Il m'avait toujours semblé distant, réservé, mais ces derniers jours, c'était différent. Il y avait quelque chose de plus lourd, de plus sombre, et je sentais qu'il me cachait quelque chose.
Prenant une profonde inspiration, je me redressai légèrement sur le lit et posai mes yeux sur lui. Alastor se tenait toujours près de la fenêtre, son dos tourné vers moi, immobile. Ses bras étaient croisés, et son regard semblait perdu dans l'obscurité du dehors, comme s'il cherchait à y déchiffrer des réponses invisibles. Ses yeux rouges brillaient faiblement dans la pénombre de la chambre, leurs lueurs mystérieuses accentuées par les faibles éclats de lumière qui filtraient à travers les rideaux.
"Alastor," appelai-je doucement, ma voix teintée de détermination malgré la douceur de mon ton.
Il ne répondit pas immédiatement, ses épaules restant rigides, son visage impassible, mais je savais qu'il m'avait entendue. Le silence qui suivit sembla s'étirer, chaque seconde accentuant la distance entre nous. Je pouvais presque voir les rouages tourner dans sa tête, luttant contre des pensées qu'il hésitait à partager.
Après un moment qui me parut une éternité, il tourna lentement la tête vers moi. Ses yeux rencontrèrent les miens, rouges et profonds, scintillant dans l'ombre comme des braises prêtes à s'éteindre ou à s'embraser. Ce regard était plus sombre qu'à l'accoutumée, chargé d'une gravité que je ne lui connaissais pas. Alastor avait toujours eu une certaine maîtrise de lui-même, une froideur presque impénétrable, mais ce soir, il semblait... différent. Comme si quelque chose le rongeait de l'intérieur.
Je soutins son regard, cherchant à comprendre ce qui se passait derrière cette façade impassible. Mais cette fois, il n'essaya pas de cacher ce qui bouillonnait en lui.
Finalement, sa voix brisa le silence, grave et lourde, résonnant dans la pièce comme un avertissement. "Il y a une chose que je dois te dire," commença-t-il, son ton inhabituellement solennel.
Je me redressai davantage, surprise par la tension dans sa voix. Ce n'était pas dans ses habitudes de s'exprimer ainsi. "Qu'est-ce qui se passe ?" demandai-je, ma voix trahissant une inquiétude que je ne pouvais plus contenir.
Alastor marqua une pause, son regard devenant encore plus sombre. Puis, d'une voix presque mécanique, mais non dénuée de poids émotionnel, il lâcha : "La Purge approche."
Je fronçai les sourcils, confus. Ce terme, bien qu'inquiétant, ne me disait rien. "La Purge ?" répétai-je, incertaine, mon cœur se serrant sans même que je sache pourquoi.
Il hocha la tête, son regard toujours ancré dans le mien, comme s'il cherchait la manière la plus adéquate de formuler ce qu'il s'apprêtait à dire. "Chaque année, les anges exterminateurs descendent en enfer pour éliminer les démons en excès, réguler la surpopulation," expliqua-t-il, sa voix aussi froide que tranchante, chargée d'une gravité qui me glaça le sang. "C'est une chasse impitoyable."
Chaque mot qu'il prononça résonnait en moi comme un coup de marteau, frappant mon esprit avec une force que je ne pouvais ignorer. Je sentais la gravité de la situation me tomber dessus, me clouer sur place, incapable de répondre.
Je restai silencieuse, tentant de digérer la portée de ses paroles. Une chasse aux démons ? L'idée me paraissait presque irréelle, mais le ton de sa voix et la froideur dans ses yeux me firent comprendre que ce n'était rien d'autre qu'une sinistre réalité. Un frisson glacé parcourut mon dos, me serrant la poitrine.
"Les portes de l'enfer se ferment le 29 décembre," reprit-il, sa voix plus basse, presque un murmure, mais chaque mot résonnait avec une lourdeur inévitable. "Tous les démons doivent y retourner avant cette date. Elles ne se rouvriront que le 5 janvier. Cela signifie que je dois partir le 26 décembre pour me préparer."
Ces mots s'abattirent sur moi comme une sentence. Alastor devait partir. Et il y avait une chance... qu'il ne revienne pas.
Mon cœur se serra, une angoisse sourde me saisissant à la gorge. Je n'avais jamais envisagé qu'il puisse disparaître, que sa présence si déroutante et constante puisse un jour s'éteindre. "Et si tu ne... survis pas ?" murmurais-je, ma voix à peine audible, trahissant la peur qui grandissait en moi.
Alastor détourna légèrement le regard, son expression impassible se fissurant à peine, mais suffisamment pour que je puisse entrevoir l'ombre d'une émotion qu'il s'efforçait de dissimuler. "Il y a un risque," admit-il enfin, presque à contrecœur. "La Purge n'épargne personne."
Cette révélation me frappa. L'idée qu'il puisse ne pas revenir, qu'il puisse être définitivement arraché à moi par cet événement impitoyable, me semblait insupportable. J'avais appris à vivre avec lui à mes côtés, à composer avec sa présence aussi déstabilisante qu'elle pouvait être. Mais maintenant, imaginer ce vide qu'il laisserait derrière lui... c'était une pensée que je ne pouvais pas supporter.
Je tentai de me ressaisir, de contenir l'émotion qui montait en moi. Mais malgré tous mes efforts, les mots qui franchirent mes lèvres trahirent ce que je ressentais vraiment. "Tu as intérêt à revenir," murmurai-je avec un sourire en coin, bien que ma voix tremblait légèrement, mes yeux brûlants de larmes que je m'efforçais de retenir. "Il faut bien que tu réussisses à prendre mon âme, non ?"
Alastor esquissa un léger sourire, un sourire qui, bien que bref, éclaira ses traits d'une manière à la fois étrange et rassurante. "Oui," répondit-il doucement, son ton teinté d'ironie, mais je pouvais discerner quelque chose de plus profond derrière ses mots. "Il serait dommage de partir avant d'avoir accompli cela."
Malgré son sourire, l'inquiétude restait palpable, suspendue entre nous comme un voile que ni lui, ni moi n'osions vraiment soulever. Cette menace imminente, cette promesse de séparation, pesait sur nous deux plus que nous ne voulions l'admettre.
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