Partie II. M.B

Surprise !

Pleins de bisous et bon retour parmis nous avec notre magnifique assassin 😘

Aborder Valentin Morgenstern est plus complexe qu'il n'y paraît. Malgré l'intense préparation que j'ai fait ces derniers jours, les recherches poussées avec l'aide du hacker d'Alexander, il ne se laisse pas approcher facilement. Me voilà donc à faire le pied de grue devant le palais de justice, à attendre que l'affaire dont il s'occupe se termine dans l'espoir de me faire passer pour... Un de ses fans. Rien qu'à l'idée je grimace. J'espère juste arriver aujourd'hui à mettre un micro sur lui ou son téléphone mais j'ai peu d'espoir.

Je me perd un instant dans mes pensées, toutes tournées vers mon incroyable amant et notre fils. Ces derniers jours ont été aussi rapides qu'intenses. Alec fera un père merveilleux pour Max. Et ces dernières semaines mon compagnon a tellement évolué qu'il est difficile de superposer son image actuelle au jeune homme proche de la mort que j'ai rencontré. Je me rend compte qu'en leur présence je suis devenu plus humain et cela me fais peur car ils sont aussi bien source de force que de faiblesse. Je ne supporterai pas qu'il leur arrive quoi que ce soit.

Je me secoue et me recentre sur la mission que je me suis fixé. Mettre un terme à toute cette horreur et profiter de ma famille. Ce terme me rempli de joie comme d'angoisse. La seule référence un tant soit peu digne d'une famille est celle que j'avais construite avec mes amis...
Mon regard vogue aux delà du Palais de justice. Le temps est assez doux aujourd'hui et plusieurs familles se promènent sous les rires et les regards protecteurs des parents sur leurs enfants. Un vendeur de marrons un peu plus loin fait un petit show, amusant deux adolescents, et c'est là que je le vois. Accoudé contre une portière de voiture, des lunettes de soleil sur la tête, cet air suffisant qui balaie la zone. Mon corps se crispe instinctivement et une peur mêlée de colère me consume. Que fait-il ici. Pourquoi. M'a-t-il vu. Les souvenirs cauchemardesques se mêlent aux questions.

Aldertee.

Ce salopard est ici.

Je me recule dans l'ombre du bâtiment brûlant de colère à peine contenue. Mes mains tremblent alors que je récupère mon téléphone jetable. Dois-je prévenir le duo de flic ? Alexander ? Mes pensées s'embrouillent alors que le visage de Cat' m'apparaît. Ses yeux suppliant, ses larmes, la mort de Ragnor, le suicide de mon amie. Sa lettre. Tout se mélange affreusement et je peine à garder pied avec la réalité. Il faut que je me reprenne. Pour eux, pour Alec et Max.

Putain de vie.

Mon esprit d'assassin reprend le dessus et analyse. S'il est ici ce n'est pas une coïncidence. Sur la liste du Cercle, Aldertee y figure. Valentin a dû l'appeler, mais... Pourquoi ? Je fais tourner mes méninges à plein régime. Valentin sait-il qu'il est traqué ? A-t-il besoin d'Aldertee pour une mission ?  Cherche-t-il après Max ? Rien qu'à cette pensée je sens mon sang bouillir d'une rage incommensurable. Jamais ils ne poseront un doigt sur lui de nouveau. J'évalue mes chances d'approcher le procureur aujourd'hui et je comprends que c'est peine perdue. En revanche, je peux tenter de rester non loin, en restant le plus discret possible pour savoir ce qu'il se passe. Peut-être devrais-je me tourner vers l'un de ses sbires pour poser mes micros, mais il m'en faut un qui soit assez haut dans leur hiérarchie. Mon cerveau carbure et je me rends compte que c'est la méthode la plus sûre mais la plus longue.

Alors que mon regard reste focalisé sur l'être qui m'a privé de tant de personnes aimées je cherche à me calmer, il faut que je reste lucide et concentré. Je pense à Alexander et ses yeux aux multiples teintes bleutées, à ses sourires, à son amour. Je revois les deux billes couleur bleues nuit de notre fils, de ses gazouillements et je me sens reprendre mes esprits. Après avoir soufflé, je me focalise sur ma mission.

Mettre un terme à tout ça.

Si en prime j'ai Aldertee, ce n'est qu'un bonus. Bonus, certes, mais non négligeable car il est mon but final.

Mon plan légèrement modifié je me focalise sur les personnes aux abords du palais de justice. Depuis le début de ma mission j'ai repéré deux colosses qui restent obstinément aux alentours du tribunal et les cherche du regard. Je finis par tomber sur l'un d'eux qui est assis sur un banc avec un journal.

Pour l'originalité, on repassera.

À croire qu'ils ne savent pas être innovant et ne s'inspirent que des maigres séries et films policiers. Je secoue la tête, désabusé par tant de médiocrité. Il fera pour l'occasion une cible parfaite. Je dois juste trouver le second et ne pas oublier mon ennemi qui semble se pavaner à présent devant une gamine à peine sortie de l'adolescence. Je ne peux réprimer un frisson et une grimace de dégoût. Il est marié mais même ça, il ne sait pas le respecter. Mais bon, cela m'arrange. Le second chien de garde est au final contre une colonne de marbre du tribunal, lui aussi avec un journal.

Franchement il va falloir qu'ils investissent dans l'originalité.

J'évalue la situation rapidement. Celui contre la colonne sera sans aucun doute le plus simple à s'occuper. Discrètement mais avec une certaine décontraction je me glisse hors de l'ombre du Palais de justice, mon micro en main. Je n'arriverai pas aujourd'hui à en poser un sur son téléphone mais au moins sa veste semble être utilisée chaque jour -à moins qu'il n'en ait plusieurs, auquel cas cela n'arrange pas mes affaires - et me permettra d'avoir un aperçu de ce qui se passe loin des regards indiscrets.

L'esprit focalisé sur mon action, je laisse mon regard se diriger furtivement vers les deux autres et vois qu'ils ne me prêtent aucune attention.

Parfait.

Avec agilité ma main effleure à peine le bas intérieur de sa veste de costume et je continue mon chemin comme si de rien était. Mon poul est calme, j'ai l'habitude de le faire et l'adrénaline du risque est devenu plus difficile à retrouver. Je pose un écouteur dans mon oreille alors qu'un sourire victorieux se peind sur mon visage. Les choses sérieuses vont enfin pouvoir commencer bien qu'il me reste une tonne de choses à mettre en place et de nouveaux paramètres à prendre en compte mais la chasse est ouverte.

De retour dans ma minuscule chambre de motel, je m'empresse d'appeler mon compagnon.

- Mag's !

La voix de mon cher et tendre est soulagée et une part de ma fierté ne peut s'empêcher de me faire lever les yeux au ciel. Je connais mon métier. Je ne suis pas un débutant ni un incompétent. La preuve, je suis toujours libre et en vie.

- Comment allez-vous tous les deux.
- Ça va. Max dort moins bien depuis que tu es parti... Mais ça va. Tu nous manques.

Mon cœur s'accélère l'espace de quelques battements. À moi aussi ils me manquent. Ne plus sentir leur odeur, ne plus les enlacer ou voir leurs si beaux regard est une torture.

- Vous aussi mon ange. Josy et Jem s'occupent bien de vous ?

Le rire léger de mon compagnon est tel un baume sur mon âme.

- Tu ne diras jamais son nom correctement hein.
- Que veux-tu, j'aime trop l'ennuyer.
- Tu es impossible.

Le sourire dans sa voix est pourtant présent alors qu'il soupir faussement.

- Je t'appelais justement pour vous prévenir. Aldertee est là et j'ai su placer un micro sur l'un des gorilles qui sert sans aucun doute de gardes à Morgenstern.

Je l'entend jurer et hausse un sourcil. Alexander ne jure pas. Ou alors lorsque l'émotion ou le sentiment est trop brusque ou puissant pour qu'il l'analyse rapidement et correctement.

- Je vais venir. Je ne te laisserais pas affronter deux monstres dont l'un t'es aussi personnel.

C'est pour ça que je l'aime autant. Il en oublie ses propres faiblesses, fait abstraction totale de l'être peu recommandable que je suis, les horreurs que j'ai pu perpétrer pour seulement vouloir me protéger. Il oublie le nombres de victimes à mon actif, il oublie que je suis dangereux -quoi que, il n'a jamais eu peur de moi, c'est à se demander s'il se rend compte des assassinats que j'ai perpétré-, il ne veut qu'une chose.

Me protéger.

- Tout va bien Alexander. Tu dois t'occuper de Max et voir avec Vador pour infiltrer leur réseau. Tu en fais déjà bien assez.
- Mais...
- Sayang. Je vais bien, je te le promets. Passe moi juste Jake que je lui parle de ce que je compte faire et ce que je vais avoir besoin qu'il fasse. Et... Je t'aime Alexander. Je vous aime tout les deux.
- Je t'aime aussi chaton et Max aussi. Reviens-nous vite d'accord ? Le lit est trop grand et froid sans toi.
- Promis.

La voix de mon homme s'élève, loin du combiné pour appeler le décoloré et après un instant d'attente, la voix suffisante et énervante du flic résonne dans le téléphone.

- Alors ?
- Bonjour à toi aussi.
- Ne fais pas comme si la politesse envers moi t'étais d'une quelconque importance.
- Il est vrai.

Je laisse un rictus étirer mes lèvres. Je ne l'avouerai jamais mais nos joutes verbales me sont plaisantes.

- Pour parler sérieusement, j'ai posé un micro sur l'un des molosse de Valentin et un problème un peu plus épineux s'est présenté. Victor Aldertee est ici. Je suppose que Morgenstern l'a fait appelé mais je ne sais pas encore pour quelle raison. De ton côté ça avance avec la vétérinaire ?
- Moyennement. Elle est plus maligne que je le pensais mais j'ai su subtiliser son téléphone un instant pour y placer un tracer. Pour le moment elle ne fait rien d'extraordinaire, on verra dans les prochains jours.
- D'accord. C'est déjà pas mal en soit. Cela ne fait même pas une semaine que l'on est sur le coup. Comment va réellement Alexander.

Je l'entend se déplacer. Je fronce les sourcils. Y'a-t-il un problème ?

- Alec donne bien le change mais je pense qu'il est en proie à des cauchemars. Il a le teint plus pâle que d'habitude et de lourdes cernes cerclent ses yeux.

Je pousse un juron. Je ne suis même pas là pour prendre soin de lui.

- Veille sur lui s'il te plaît.

Ces mots me coûtent. C'est à moi de prendre soin de lui et de Max, pas à lui.

- Bien sûr. J'ai... une question.
- Dis-moi.
- Alec... Il... Je sais qu'il a été abusé. Mais... Pourquoi sa famille a agi ainsi ? C'était leur fils.

Je m'affale sur la chaise vacillante qui orne ma chambre et pousse un soupir.  Lui non plus ne comprends pas une telle cruauté.

- Ce n'est pas à moi de t'en parler. Et je te déconseille, non, t'interdit de lui demander tant que je ne suis pas de retour. Sache juste que sa famille était tordue et pleine de mensonges. Et... Je ne te l'ai jamais dit mais je suis navré pour Clary. La... Sœur d'Alexander était sans doute trop baigné dans la cruauté de leur parent pour se rendre compte des choses. Je ne lui cherche pas d'excuse, juste qu'elle n'a pas eu de chance elle non plus au final.
- Merci...

Je comprends à son ton qu'il ne me remercie pas uniquement pour ma sollicitude mais aussi pour ce que je leur ai fait. C'est assez étrange d'être remercié pour avoir mis fin à la vie d'autres humains. Je ne relève pas, chacun sait ce qu'il en est. Nous raccrochons après que j'ai dit au revoir à mon cher Alexander et une nouvelle promesse sur le fait que je serais prudent.

Je reste un moment à fixer le plafond aux tâches suspectes qui le couvre sans vraiment le regarder. Mes pensées sont toutes tournées vers mon compagnon qui refait vraisemblablement des cauchemars. Cela me préoccupe grandement. Mon départ à dû raviver des peurs enfouies en lui et cela m'inquiète et me rend par la même occasion maussade de ne pas pouvoir être auprès de lui pour calmer ses angoisses.

Je suis tiré de mes pensées par une voix suintant l'auto-sufisance.

Valentin.

Je me reconcentre et me prépare à passer des heures à écouter cette voix horripilante...

Me revoilà mes p'tits bichons.
Je sais, il aura fallu du temps mais j'avoue avoir eu quelques pannes sur cet écrit (et d'autres par la même occasion). Il me fallait un peu de temps pour me relancer dans cette histoire qui me tient à cœur pour vous présenter quelque chose de convenable et non pas que des mots alignés les uns après les autres.

Alors qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

Il ne s'y passe pas énormément de choses mais c'est la transition en douceur pour ce nouvel arc.

Au prochain chapitre nous retrouverons notre cher Alec et ses sombres pensées et sa détermination.

J'espère qu'il vous aura plu.

Je vous dit donc à bientôt ~

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