A.L
Bientôt une semaine que nous sommes là et je dois dire que l'air pur me fait un bien fou. Le chalet est à quelques kilomètres de la ville, proche d'une immense forêt. Depuis notre arrivée Magnus me fait visiter chaque endroit qu'il considère beau à voir. Et y'en a un paquet si vous voulez mon avis. Nous avons commencé par la ville et je dois dire que les Québécois ont un accent assez... Drôle. Je ne parle pas le français mais les consonnances sont assez hilarantes. D'ailleurs Magnus s'est mis en tête de m'apprendre cette langue qu'il considère comme la langue de l'amour. Alors entre ballades et cours de langue, nous sommes assez occupés.
Nous n'avons pas encore abordé le sujet de l'homme qui est à l'origine de sa vengeance mais je sais que ça ne tardera pas. Quand j'ai vu Magnus aussi fragile, une farouche volonté de le protéger m'a pris et je me devais de découvrir le nom de cet homme.
Je me dirige vers la famille qui semble heureuse. Une sourde colère gronde en moi. Cet homme profite d'une famille alors qu'il a arraché celle de Magnus. Je ne sais pas comment l'aborder encore mais je compte bien découvrir son nom.
Pour Magnus.
Je baisse la tête et fais semblant d'être perdu dans mes pensées pour le bousculer.
- Oh... Désolé !
L'homme me regarde. Il est mate de peau, les cheveux noirs. Son regard me donne des frissons. Il a le même que mon père. Je reprends contenance. Magnus a besoin de moi.
- Ce n'est rien.
Je plisse les yeux et les écarquille comme si je le reconnaissait.
- Timy ? Timy Brooke ?
L'homme semble surprit avant de répondre.
- Désolé, vous devez confondre. Je m'appel Victor. Victor Aldertee.
- Oh excusez-moi, je pensais que vous étiez un ami de mon père. Vous lui ressemblez beaucoup.
- Ce n'est rien. Navré mais ma famille et moi devons y aller.
- Oui, bien sûr. Encore désolé pour la confusion dis-je, alors qu'intérieurement je jubile.
Je repars, un léger sourire aux lèvres. J'ai réussi. Et c'était étonnamment facile.
- Alexander ?
- Oh excuses-moi. J'étais perdu dans mes pensées.
- J'ai vu ça me dit-il en souriant. Et où étais-tu perdu ?
Je me mord la lèvre. Je n'ai pas envie de briser le moment que nous partageons mais je sais qu'il faut qu'on en parle. Nous étions en train de nous balader main dans la main dans la forêt.
Ça aussi c'est nouveau.
Nous nous sommes fortement rapproché. Je me sens encore maladroit dans tout ça mais aussi très heureux.
- On peut en parler quand nous rentrerons ? J'ai encore envie de profiter...
Il semble comprendre que le sujet n'est pas très joyeux et hoche de la tête. Maintenant majeur, il a l'air plus détendu avec ce qui se développe entre nous. D'ailleurs le jour de mon anniversaire fut assez mémorable. Le plus beau de ma vie...
- Joyeux anniversaire mon ange !
Je lève difficilement ma tête de l'oreiller et d'un œil encore endormi je vois Magnus s'avancer, un plateau en mains avec ce qui semble être un petit déjeuner. Je passe une main sur mon visage essayant de reprendre pied avec la réalité, encore dans les brumes du sommeil. Je fini par m'assoir, le dos contre la tête de lit, un fin sourire sur les lèvres.
- Merci Mag's.
Ma voix est encore enrouée de sommeil. Je vois le regard de Magnus s'assombrir l'espace d'un instant puis il avait de reprendre contenance. Il s'assied en face de moi et dépose le plateau. Ma langue passe sur mes lèvres alors que je vois tout ce qu'il a préparé. Jus d'orange pressé, croissants, pancakes, fruits frais, chocolat chaud, fromage blanc.
- Faut arrêter d'être aussi sexy.
Ce n'est qu'un marmonnement mais j'ai entendu et cela me fait rougir furieusement. Et après c'est moi qui n'est aucun filtre ?
Mon ventre gargouillant me sauve de mon embarras et je remercie Magnus pour sa tendre attention. Je me mets à dévorer le repas préparé tout en me demandant comment aborder le sujet qui le tient à cœur. Ces deux derniers jours j'y ai beaucoup réfléchi et j'ai peut-être des idées.
- Mag's ?
- Oui ?
Je finis la bouchée que je venais de mettre en bouche. Il fallait que je me lance. Magnus me répète sans cesse que je ne dois pas avoir peur de lui parler mais j'ai toujours cette appréhension de le décevoir.
- J'ai réfléchi à notre discussion dans la voiture. Tu sais, celle sur ce que je veux faire.
- Oh, et donc ?
- Vu que tu ne veux pas que je t'aide dans tes crimes... Je pourrais peut-être te protéger ?
Je le vois froncer des sourcils. Moi-même je ne suis pas certain. Pas sur le fait de vouloir le protéger mais sur le fait que j'en sois capable.
- Tu sais que je n'ai pas besoin d'être protégé Alexander. Je suis assez grand pour prendre soin de moi-même.
- Oui, bien sûr que oui. Je veux dire que je veux t'aider. Et puis, être deux c'est mieux que seul non ?
- Mh. Développe.
- J-je mh. Je ne sais pas si j'y arriverai mais pourquoi pas avocat ou policier ou juge ? Enfin... quelque chose qui pourrait t'être utiles.
Il semble réfléchir. J'ai vraiment envie qu'il comprenne que c'est grâce à lui que je ne suis pas mort, qu'il comprenne que j'avais abandonné depuis longtemps un potentiel avenir. Que je lui dois tout.
- Tu sais qu'il ne faut pas baser ton avenir par rapport à moi ?
- Et pourquoi pas ? Sans toi je n'en aurai même pas Magnus.
- Mais maintenant tu en as un. Tu ne veux pas le faire pour toi-même ?
- C'est si mal que ça de me baser sur mon envie de t'aider ?
- Non ! Bien sûr que non et j'en suis très touché mais qui te dis que plus tard tu ne regretteras pas ? Que tu découvre plus tard autre chose qui t'aurai plu ?
- Rien c'est vrai. Mais je sais une chose.
- Laquelle ?
- Je ne regretterais jamais de t'avoir rencontré.
Il semble perdre ses mots. Encore une fois je n'arrive pas à comprendre toutes les émotions qui le traverse mais je vois ses yeux s'embuer. Je panique.
- Magnus ! J'ai encore dit quelque chose qui ne fallait pas ?
- Non... Non. Tu es tellement...
Il a l'air de chercher ses mots. Il prends mes mains et les embrasse doucement.
- Alexander je... Je t'ai peut-être sauvé mais toi aussi. Merci me souffle le Sorcier.
Je resserre la prise sur nos mains et lui souris. Ses mots ont tellement d'impact sur moi. Il se penche et dépose un chaste baiser sur mes lèvres. La sensation est grisante, je voudrais qu'elle ne s'arrête jamais mais il fini par se reculer avec un immense sourire.
- Allez debout ! J'ai prévu tout un programme pour fêter dignement ta majorité vu que je n'ai pas pu te préparer une grande fête comme je l'aurai voulu !
- Mag's... Dis-je en grimaçant. Tu sais que je n'ai besoin de rien. Ce petit déjeuner me suffit tu sais.
- Hors de question !
Il paraît offusqué que j'ose dire qu'un petit déjeuner soit suffisant. Je pouffe de rire. Il est si mélo dramatique.
La journée s'était agréablement déroulée. Il m'a emmené d'abord dans le vieux Québec puis la chute de Montmorency où nous avions pique-niqué. Nous avions pu parler de tout de rien, il m'avait appris quelques phrases en français, nous avions échangé quelques baisers volés, nos doigts n'étaient jamais loin de la main de l'autre. Nos regards s'accrochaient régulièrement, nous plongeant dans un monde rien qu'à nous. Au soir il m'avait emmené dans un hôtel pour manger, l'hôtel de glace. J'étais resté soufflé par la beauté et l'ingéniosité du lieu. Nous avions terminé notre soirée dans un bar aux influences latines et m'avait extorqué une danse. Oui oui extorqué ! Inutile de préciser le nombre de fois où je lui avais marché sur les pieds... Cette journée avait été parfaite. Je n'avais pas encore osé l'embrasser de moi-même mais je sais que ça viendras.
Comme disait Magnus, le temps est la clef.
Et je ne voulais rien précipité.
- Encore perdu dans tes pensées ?
- Je repensais à ma journée anniversaire dis-je avec un sourire.
Je sens ses doigts se resserrer doucement contre les miens.
- Une magnifique journée dit-il.
- Oui...
- Qu'y a-t-il ?
- Mh... J-je me demandais...
- Oui ?
- On... On est quoi ?
Je le vois froncer des sourcils. Il n'a pas l'air de saisir de quoi je parle. Je développe un peu, mal à l'aise.
- Nous deux. On est quoi ?
- Eh bien, il me semble que la définition du mot couple s'applique à nous tu ne crois pas ?
Il me sourit tout en me disant ça. Je sens mon cœur palpiter fortement. Un couple... Je me répète cette phrase encore et encore. Je ne pensais pas un jour que cela soit possible, que je serais avec quelqu'un et encore moins avec une personne aussi... Belle que Magnus. Il est toujours à l'écoute, ne me juge pas, patient, doux.
Et puis, il est très très beau.
Je lui fait alors un immense sourire. J'ai envie de l'embrasser. Je m'arrête, ce qui le fait s'arrêter aussi et il me regarde avec un sourcil relevé. Attendant que je m'explique mais aucuns mots ne me viennent, juste cette envie qui me tort l'estomac.
Aurai-je le courage ?
Je tente d'arrêter de réfléchir et m'avance vers lui. Je ne sais pas ce qu'il lit dans mon regard mais il semble saisir mes intentions et ne bouge pas.
Mon regard est braqué sur ses lèvres.
Je veux les goûter. Mordre leur pulpe. Sentir la chaleur de sa langue. Respirer son parfum. Je laisse ma langue passer sur mes lèvres pour les humidifier. J'ai le cœur battant à tout rompre, la gorge sèche. Je ne suis qu'à quelques centimètres de son visage. Je lâche sa main pour la déposer avec délicatesse sur sa joue, du pouce je la caresse et je sens qu'il frissonne. Ma respiration devient plus forte. Mes yeux se posent dans son regard et pour une fois, je pense que je saisis l'émotion qui l'anime. Le désir. Alors je n'y tient plus.
Envolé mes peurs irrationnelles, mes insécurités, mes questionnements. Seul cet homme compte. Mon besoin d'être proche de lui, de me fondre contre ce corps, de sentir ces lèvres douces et tentatrices. J'expire et me penche afin de combler ces ridicules centimètres.
Nos lèvres se rencontrent et alors en moi c'est un volcan qui s'éveille. Habituellement nos baisers sont chastes, de simples pression mais cette fois j'en veux plus. Beaucoup plus. J'arime mon autre main à sa hanche et le plaque contre moi. Je laisse mes dents mordiller sa lèvre inférieure et un doux son me parvient aux oreilles déclanchant un brasier passionnel. Je délaisse sa hanche pour déposer ma main au creux de ses reins alors que l'autre part dans sa nuque, agrippant ses fins cheveux. Un gémissement me répond et je perds toute retenue. Je laisse ma langue caresser la pulpe de ses lèvres, cherchant son accès qu'il me donne. Nos langues se rencontrent, se découvrent avidement. Par l'Ange. Le goût est exquis. Je m'enivre de son odeur, de son goût, de sa chaleur.
Nous finissons par nous séparer. Mes sens sont en ébullitions. Mon cœur bat sourdement à mes oreilles. Les yeux de Magnus sont époustouflant. Leurs pupilles semblent fendues telles ceux d'un chat. Leur couleur est proche du doré. Ils sont... Magnifique.
- C'était....
- Ouais...
- On recommence quand tu veux !
J'éclate de rire. Il n'y a que Magnus pour dire ce genre de phrase sans honte. Il attrape ma main.
- On rentre ? J'ai envie de regoûter ces lèvres mais au chaud.
Je lève les yeux au ciel tout en riant mais acquiesce. J'ai moi aussi très envie de regoûter ces lèvres...
Tatatatin ! Du tout mimi avant le début des emmerdes comme on dit. J'espère que vous avez profité car après tout, c'est aussi un polar cette histoire.
Alors qu'avez-vous pensé du choix d'Alec ? Rien n'est encore décidé mais effectivement il veut se diriger vers les métiers de lois (après, n'oubliez pas que je suis sadique 😈).
Aldertee ? Des commentaires ?
Et... Le plus important. Ce baiser ? Car soyons clair, c'est ça le plus important 😂
Je vous dit à bientôt~
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