A.L

Coucou mes p'tits bichons. Ce chapitre est doux, d'ailleurs les suivants aussi. On fait doucement avancer le Malec avant que ça reparte dans tous les sens. Profitez donc de ces petits moments d'accalmie 🥰

Bonne lecture~

Un camion. La première pensée qui me traverse quand je me réveille est un camion m'ayant roulé dessus. Mon père n'y est pas allé de main morte cette fois. Je déteste cette fichue salle de punition. J'ai mal partout. Je vais pas pouvoir aller en cours pendant un moment c'est sûr.

Étouffant un gémissement, je tente malgré tout de me redresser. Il fait noir dans ma chambre ce qui est bizarre. Il ne fait pas froid comme d'habitude et le lit me paraît bien plus confortable qu'à l'ordinaire. Je fronce les sourcils. Mes parents auraient-ils enfin eu pitié de moi ? Je laisse ma main passer sur mon torse. Un bandage. Jamais ils n'ont pansé mes blessures. Que se passe-t-il ?

J'essaie de faire tourner mon cerveau mais même à plein régime dans mon état, je ne comprends pas.

Suis-je mort ?

Cette réflexion semble faire écho à un souvenir récent... je ferme les yeux et tente de me rappeler. Je me souviens de la douleur, elle était insupportable. Je me suis évanoui. Des mains douces. Oui, quelqu'un s'est occupé de lui avec douceur.

Un ange.

Mon héro.

Des flashs me reviennent. Le Sorcier. Ma mère attachée crachant sa haine. Le regard rassurant de Magnus. La douleur. Mon père criant. Et puis tout me revient comme un élastique tendu que l'on relâche. Ça claque et toutes ces informations me donne le tournis. Je me tiens la tête et un son rauque sort de mes lèvres.

Je sursaute quand un bruit de porte que l'on ouvre se fait entendre. Alors que l'espace entre le chambranle et la porte s'aggrandit, une silhouette se dessine dans la lumière entrant dans la pièce. Je sens mon cœur battre sourdement. Qui va entrer ? Mon père ? Ma mère ? Ils s'en sont sortis ?

- Alexander ?

Magnus.

Mon souffle se coupe un instant. Il l'a fait. Il m'a sorti de là. Il ne m'a pas abandonné. Il m'a emmené avec lui. À ce moment-là, je ne saurai dire qu'elle émotion exactement le traverse. La joie ? Le soulagement ? L'espoir ? Peut-être un peu de tout ça. Sans que je ne puisse rien y faire, mes larmes coulent le long de mes joues.

Une pensée fugace et inutile me traverse.

Je n'ai jamais pleuré autant que depuis ma rencontre avec Magnus. Comme s'il avait enclenché quelque chose en moi. Me rendant plus humain mais aussi plus fragile, plus émotif. Il m'est difficile de calmer cette vague et c'est seulement quand Magnus touche délicatement ma joue que j'arrive à ralentir les sanglots qui avaient pris possession de mon corps.

- Tout va bien Alexander. Tu es en sécurité. Tu es chez moi. Respire.

Je tente de reprendre le contrôle sur cette vague d'émotion qui me submerge et petit à petit les larmes refluent. Quand je me sens enfin prêt j'ose un merci ma voix est un chuchoti rauque.

- Ce n'est rien. Je reviens, je vais te chercher un verre d'eau. Je pense que tu en as bien besoin.

Je hoche docilement la tête. Pendant qu'il part, un millier de questions se bousculent dans ma tête. Que vais-je devenir maintenant ? Je doute que Magnus s'encombre d'un gamin tel que moi. Dois-je mettre mon plan suicide en route ? Je ne vais pas pouvoir le faire tout de suite. Et si Magnus souhaite que je m'en aille après avoir bu mon fameux verre d'eau ? Je ne suis même pas sûr d'être capable de tenir sur mes jambes mais je ne peux pas abuser de son hospitalité. Ma famille doit être morte maintenant. La police va t-elle me rechercher ? Penser que c'est moi le coupable ? Je suis interrompu dans mon flot d'interrogation par le retour de Magnus.

- Tiens, ça te fera du bien.

Il me tend un verre et c'est seulement en le buvant que je me rends compte de la sécheresse de ma gorge. Je bois goulûment et un léger rire s'élève dans la pièce.

- Doucement Alexander. J'ai de l'eau à revendre si tu veux.

Je me sens... gêné ?

- Désolé.
- Voyons, ne t'excuse pas. Je n'ai pas dit ça pour t'embarasser.

Il s'assied sur le bord du lit et dégage une mèche de mes cheveux.

- Comment te sens-tu.

C'est la première fois qu'on me le demande et je ne sais pas quoi répondre. Je réfléchis. Je n'arrive pas à mettre des mots sur mes ressentis. Je finis par répondre la seule chose qui me semble le plus proche.

- Je ne sais pas.

Il hoche de la tête, semblant comprendre ce que moi-même j'ignore. Sa voix se fait encore plus douce, comme s'il cherchait à ne pas m'effrayer.

- C'est normal. Tu as vécu pas mal de choses en peu de temps. As-tu faim ?

Comme si mon ventre se rappelait de l'existence de la nourriture, il se met à gargouiller. Je sens mes joues chauffer. Est-ce possible d'être plus mal à l'aise ? Pourtant il me sourit. Et ce sourire me fait bizarre. Il tort mon ventre mais pas de manière désagréable.

- Je vais te chercher quelque chose à manger. Je reviens. Je vais allumer la lumière, ça ira ?
- Oui soufflai-je.

Il se lève et je regarde sa façon de marcher. Cet homme me fascine. Comment peut-il être aussi gentil envers quelqu'un comme moi. Pourquoi m'a t-il épargné ? Moi qui cherchait à mourir je suis le seul survivant de ma famille.

Tout est sans dessus dessous dans ma tête.

Je regarde mon torse à la lumière de la chambre. De larges bandages enserrent ma poitrine. Je sens encore les tiraillements dans mon dos et mes flancs. Je me demande depuis combien de temps je suis resté inconscient. Il faut que je demande à Magnus et le remercie pour les soins. Je pense que cette fois j'y serais passé s'il n'était pas venu. Je frissonne rien que de repenser à cette salle maudite.

Je ne sais pas ce que je vais faire maintenant. Mon envie de mourir me paraît idiote maintenant que j'ai rencontré le Sorcier. Il me donne envie de... Autre chose. Je ne dirai pas vivre mais au moins apprendre à le vouloir. C'est tellement étrange. Je suis sorti de mes pensées par son retour.

- Tiens, un peu de soupe. Il faut réhabituer ton organisme à manger  Tu es resté plusieurs jours inconscient. J'avais peur que tu ne te réveille jamais.
- M-Merci.

Je prends le bol qu'il me tend tout en grimaçant. Certains gestes sont apparemment plus difficiles que d'autres. Je souffle sur la cuillère et la porte à ma bouche. Le liquide chaud me fait un bien fou. J'ai réellement très faim. Au travers de mes cils je regarde Magnus s'asseoir sur le bord du lit. Un sourire étire ses belles lèvres. Il est encore plus beau que dans mes souvenirs. Ces réflexions me laisse perplexe. J'ai du mal à ordonner mes pensées tant elles tourbillonnent en moi.

- Tu penses trop fort petit ange.
- Oh.

Je sens mes joues chauffer à nouveau et me focalise sur ma soupe. Je ne sais pas quoi dire. Ses doigts effleurent ma joue et la chaleur qu'ils me procurent me fait frissonner. Je me sens perdu. Il me fait ressentir tellement de choses qui me sont inconnues et avec tellement de force.

- J'aime beaucoup ces rougeurs, elles te rendent encore plus adorable.

Je pense que je m'empourpre encore plus si c'est possible. Il chamboule vraiment tout en moi. Personne ne m'a jamais dit que j'étais adorable. Je pense que cela me plaît mais je n'en suis pas sûr.

- Je...

Ma voix est toujours aussi rauque et parler a toujours été difficile puisque je n'avais pas le droit de le faire sans permission à la maison et qu'au lycée je me faisais le plus discret possible.

- Prend ton temps Alexander. Choisi les mots que tu veux dire. Tu as le droit de parler ici d'accord ?

J'hoche de la tête et tente de mettre de l'ordre dans tout ce chaos intérieur afin de formuler ce que je souhaite lui dire. Quand je me sens prêt je lui dit ce que je ressens dans un murmure.

- Je crois que... J'aime bien.

Un beau sourire prend place sur son visage. Un sourcil est levé.

- Et qu'aimes-tu bien ?

Il a une voix douce et chantante. Elle m'apaise je crois.

- Que... Que tu dises ad-ado... Adorable.
- Oh Alexander, mais c'est parce que tu l'es.

Je mords ma lèvre inférieure en proie encore à ce flot d'émotions trop intense pour moi. Ses mains prennent en coupe mon visage et nos regards se croisent. Ses yeux sont la plus belle chose dans ce monde.

- Je vais t'apprendre. Je te promets que je vais t'aider à vivre et comprendre ce que tu ressens.

Je sens mes yeux s'embuer. Décidément je ne fais que pleurer.

- Tu... Tu ne vas pas... Me mettre dehors ?

Ses yeux s'écarquillent. Je n'arrive pas à saisir les émotions qui le traverse. Il y en a trop.

- Non Alexander. Je ne t'ai pas ramené avec moi pour te jeter à la rue plus tard. Même si je ne me l'explique pas, je souhaite que tu restes à mes côtés.

Sa phrase déclenche un tsunami en moi et j'éclate en sanglot. Quelqu'un veut de moi. Quelqu'un me voit autrement qu'un monstre, une erreur de la nature. Dans mon torrent émotionnel je sens deux bras protecteurs m'encercler et avec douceur caresse mon dos. Ici, je suis en sécurité.

Je crois bien que j'aimerais rester là pour toujours.

Bieeeen. Notre bel Alec à les émotions à fleur de peau et surtout il en ressent ce qui n'était pas gagné 😒. Comme quoi, notre Magnus est bel et bien un Sorcier.

Ce chapitre peut paraître tourner en rond mais c'est important de voir à quel point il se sent submerger par ses ressentis et surtout qu'il essaie de mettre des mots dessus. Il y aura un long travail pour lui de ce côté là.

Prochain chapitre on va en apprendre un peu plus sur Magnus et comment il s'y prend pour choisir ses victimes car il y aura un petit bond dans le temps.

Que pensez-vous de tout ça ? D'Alec ? De la façon dont s'occupe de lui Magnus ?

Merci encore de me lire et je vous dit à bientôt ~

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