Chapitre 3: Ich wünsche du wärst bei mir
- Salutations, Severus.
- Katherine. Qu'est-ce donc qui me vaut le plaisir de cette visite... impromptue ?
- Impromptue ? Vraiment ? Voyons, Severus, je pensais que tu devinerais ce qui m'amène...
- Disons plutôt que je te croyais occupée ailleurs.
- Au mariage de Lily. Oui. J'y étais. J'y retourne.
- Et que fais-tu ici, dans ce cas ?
- Mais voyons, Severus, je croyais que c'était évident : je viens te chercher.
- Et je croyais évident, moi, que si je n'y suis pas, c'est que je ne comptais pas y aller.
- Bien sûr. Si je croyais que tu avais l'intention d'y aller, aurais-je eu besoin de venir te chercher ?
- Je refuse d'y aller. Je ne me rendrais pas au mariage de James Potter.
- Ça tombe bien. C'est à celui de Lily que je t'invite.
- Je suis hilare.
- Et moi très sérieuse. Je n'en ai rien à faire de James. Je viens t'inviter au mariage de Lily. Tu sais, Lily Evans... ta meilleure amie...
- Et rappelles moi qui elle épouse, Lily...
- Et alors. Moi non plus, je ne porte pas James très fort dans mon cœur. Ça ne m'empêche pas de venir au mariage de ma meilleure amie, d'être son témoin de mariage.
Elle entra. Il la laissa faire.
- Il fut un temps, elle aurait aimé que ce soit toi, son témoin... Toi, son meilleur ami. Tu sais... Peut-être que, pour toi, elle ne comptait pas comme ça, mais tout de même...
- Ce n'est pas moi qui ai mis fin à notre amitié.
- Ce n'est pas elle qui t'a insulté, à ce que je sache.
- Je me suis excusé des dizaines et des dizaines de fois. Elle a toujours refusé de m'écouter.
- Ce qu'elle te reproche, ce n'est pas tant l'insulte en soi que ce qu'elle signifie.
- Elle savait très bien que je ne le pensais pas ! Que je n'en pensais pas un seul mot ! Je l'ai dit sous le coup de la colère, à cause de James et de sa bande de débiles !
- Mais c'est ces trois mots là que tu as choisi de dire. Ces trois mots signifient quelque chose. Ces trois mots ne sont pas anodins. Surtout par rapport au reste de ton comportement...
- Par rapport au reste de ton comportement... ? Vas-y, expliques moi ce qui me rendais tellement infréquentable...
- Et les attaques, les menaces, les humiliations, le harcèlement de tous des petits potes mangemorts sur les nés-moldus, les renégats de leur monde, les plus jeunes, les moins riches, les élèves des autres maisons, tous ceux qu'ils identifiaient comme des proies faciles... Ne t'en souviens-tu pas ?
- Je n'y ai presque jamais participé, moi !
- Presque jamais, c'est déjà beaucoup trop. Et le reste du temps ? Tu étais là. Tu assistais au spectacle. Parfois tu riais ou tu applaudissais. Sans aucune sincérité, certes. Mais tu es un bon comédien, un peu trop d'une certaine manière. Tu ne t'es jamais interposé. Tu n'as jamais rien dit. Et tu as continué à être de leurs amis. Ainsi, tu cautionnais implicitement leurs actions. En insultant Lily, et en choisissant précisément cette insulte, tu te rangeais de leur côté. Même après avoir insulté Lily et en même temps que tu cherchais à t'excuser auprès d'elle, tu continuais à les fréquenter, et même à les suivre. Ces gens-là veulent voir les gens comme Lily mourir ! Tous affichaient leur allégeance à Voldemort ! Tous sont devenus des Mangemorts ! Tu ne peux pas être à la fois leur camarde et son ami !
- Et qu'est ce qui te prouve que je ne les ai pas choisi eux, plutôt qu'elle ?
- Absolument tout.
- Qu'est ce qui te prouve que je n'en suis pas un, de Mangemort, moi aussi ?
- Tu n'es ni un sincère et féroce adepte de ce fou dangereux, ni de ceux qui rêvent d'exterminer l'ensemble des nés-moldus de cette terre. Je le sais.
Ils se fixèrent yeux dans les yeux pendant quelques instants. Lui la regardant de manière menaçante et priant intérieurement pour qu'elle tourne les talons. Elle très calme.
- Si tu étais véritablement un Mangemort convaincu, tu m'aurais déjà attaqué. Et, d'ailleurs, si tu étais un véritable Mangemort, et si tu ne t'en voulais pas d'avoir insulté Lily, tu n'aurais pas parlé de né-moldu, mais de Sang – de ...
- Tais-toi.
Elle se tut en effet, mais son regard restait parlant, fixant Severus intensément.
Mis mal à l'aise par ce regard qui semblait connaître bien trop de chose, il l'invita d'un geste à entrer dans la salle principale. Il lui tourna le dos, s'accouda à la seule fenêtre et se tut, espérant que devant ce mutisme, elle finirait par partir.
C'était un peu se bercer d'illusions. La jeune femme après lui avoir laissé un petit temps de tranquillité s'approcha doucement, et tout aussi doucement, très clairement et distinctement dit cette petite phrase, dont elle n'ignorait pas le caractère de bombe :
- Tu l'aimes.
- Non !
- Si.
- Balivernes !
- Ne me mens pas.
- Je ne l'aime pas !
- Soit. Tu l'adores.
Severus baissa la tête, vaincu.
- Ça se voit tant que ça ?
- Ca dépend. Pour qui n'a pas le présupposé, certes peu malin, mais par toi entretenu, que tu es un monstre de froideur et d'égoïsme, incapable de toute forme d'émotions, de sentiments, d'affection et d'intérêt pour autrui ; pour qui se préoccupe de toi de quelque façon que ce fusse ; et pour qui n'est pas Lily, qui est beaucoup trop modeste, et qui a une difficulté incroyable à s'imaginer que quelqu'un puisse être follement épris d'elle –oui, ça ne laisse pas grand monde – alors oui ça se voit. A peu près autant que le nez au milieu de la figure.
Elle s'attendait à ce qu'il se fâche, grogne, ou se retranche dans le cynisme et la raillerie, mais il s'assit abattu, las.
- Tu lui manques, tu sais. Vraiment.
- Pourtant, elle a choisi James, n'est-ce pas ?
- Précisément non. Et c'est cela que tu ne comprends pas.
Elle s'assit à son tour, en face de lui.
- Je sais bien que ce n'est peut-être pas à moi de faire des phrases sur l'amour, que je n'ai pas connu, mais pour avoir tout de même un peu réfléchi à ce qui de l'amitié le distingue, si je puis me permettre d'émettre quelques conclusions ...
- Tu le peux, tu le peux...
La coupa t'il, sarcastique.
- En effet, je le crois.
Un ange passa, porté par le regard pensif de la jeune femme.
- Lily a choisi de sortir avec James, oui. Lily a choisi d'épouser James, oui. Tu as totalement raison sur ce point-là. Mais Lily n'a pas choisi de tomber amoureuse de James. Pourquoi ? Parce que la première et plus importante différence entre amour et amitié est selon moi, qu'en amour on ne choisit pas. Tomber amoureux, on le subit. Mais ses amis, on les choisit. L'amitié est un choix, une élection. On entend sans cesse dire « il l'aime au-delà de la simple amitié » pour parler de l'amour. Cela ne veut rien dire. Une telle hiérarchisation est absurde. Cela n'a rien à voir.
Elle sembla hésiter sur la manière de poursuivre son idée, d'expliciter son propos, mais renonça, soupira et décidant d'aller à l'essentiel regarda son ancien ami bien droit dans les yeux et alla à l'essentiel :
- Ce que je suis venue te dire, c'est que ce n'est pas une affection au rabais que l'amitié qu'a Lily à ton endroit.
- Et c'est pour me dire cela que tu as quitté la cérémonie pour venir jusqu'ici ?
- On voit tant de gens, tant de choses, périr de tels malentendus. Quoi de plus tragique ?
- Admettons. Ce n'est pas pour autant que j'irai assister au triomphe de James. J'ai perdu, mais il me reste ma dignité.
- Disons plutôt qu'il y a plusieurs manières de la perdre.
Le ton moins compréhensif mais plus amer, plus lourd de reproches, mis immédiatement l'ancien Serpentard sur la défensive et c'est d'un ton rogue qu'il répliqua :
- Qu'est-ce que tu insinues ?
- Je n'insinue rien.
- Ah !
- J'affirme.
- Ah.
- Que je puisse affirmer que tu n'es pas du plus profond de ton cœur, du Seigneur des Ténèbres un fervent partisan ne signifie pas que j'ignore la présence de cette marque sombre sur ton bras.
Il dégluti avec quelque difficulté. Katherine en savait trop, beaucoup trop.
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