Chapitre 1: So schön dass es fast schmertzt
Ce qu'en disait Lily Evans:
Ma robe est blanche comme l'écume des vagues sur la plage. Son tissu est doux au toucher. Un sort la fait scintiller comme si l'on avait parsemé dessus des milliards d'étoiles. Mais si cette robe me réjouit tant, c'est surtout, oh oui, surtout, pour ce qu'elle signifie.
« Tu es magnifique, ma Lily. Tu es littéralement rayonnante. »
« C'est le sortilège sur la robe, mon chéri. » dis-je, riant
« Non, mon amour, c'est toi. »
Nous nous enlaçons et je sens un sourire paisible et heureux se dessiner naturellement sur mon visage. Je ris en passant la main dans les cheveux noirs du beau jeune homme dont les yeux noisette pétillent de malice, et dont j'ai l'incroyable bonheur de devenir aujourd'hui la femme.
Il pose ses lèvres sur les miennes et m'entoure de ses bras. Je me blottis contre lui. Lorsque nous sommes ainsi enlacés, je me sens en sécurité. Qu'importe le seigneur des ténèbres qui nous menace ! Qu'importent les mangemorts qui voudraient tuer tous les nés-moldus ! Qu'importent les mages noirs qui ont les Potters pour ennemis mortels ! Nous sommes dans notre amour comme sur une île, au chaud sous le soleil d'un éternel été. Et même si je reconnais de cette idée la naïveté, je me plais à penser tant que nous aimerons, nous serons en mesure, ensemble, de tout affronter.
« Alors, les tourtereaux, on ne salue même plus les copains ? »
Nous interrompent trois jeunes gens qui sourient de toutes leurs dents.
« Eh bien, mon vieux Cornedrue, qu'est-ce que ça fait de s'enchaîner ? » reprend, malicieux et taquin le plus grand d'entre eux.
« Ce que ça fait d'unir sa vie à la plus belle et la plus formidable de toutes les filles, du monde sorcier et moldus réunis ? Eh bien, mon cher Patmol, cela me remplit de joie et de bonheur ! »
Après quelques instants de discussion avec les Maraudeurs, je laisse un peu James avec ses amis pour rejoindre la jeune femme aux cheveux acajou, vêtue pour l'occasion d'une élégante robe de cérémonie lavande qui est à la fois ma meilleure amie et mon témoin de mariage. Me voyant arriver Katherine me salue souriante.
Je regarde avec joie entrer les autres invités. Mes amis. Les amis de James. Nos amis. De tous ceux qui sont venus partager notre joie aujourd'hui, la plupart, je les ai connus à Poudlard : Mary Shelton, avec qui Katherine et moi partagions notre dortoir ; Marlène Mc Kinton, dont je me suis rapprochée à partir de la troisième année et que j'aidais pour ses devoirs d'Etude des Moldus ; Ariane, la petite sœur de Katherine, plus jeune que nous d'une année, et dont j'apprécie la grande générosité... Alice arrive au bras de son fiancé, Frank Longdubat. Leur propre mariage ne saurait tarder : depuis qu'ils ont commencé à sortir ensemble, en cinquième année, ils montrent une image de l'amour si belle et convaincante, que crois ne connaître personne qui ne saurait en être touchée. Même la mère de Frank, qui n'est pourtant pas très commode à ce que j'en sais, n'arrive pas complètement à cacher un sourire attendri lorsqu'elle les voit s'enlacer ou se promener main dans la main, le regard amoureux et le sourire aux lèvres. Même Hagrid est venu, laissant par bonheur dans la Forêt Interdite les diverses créatures curieuses et fantastiques dont il est tant épris, mais apportant pour l'ajouter au buffet de mariage une tarte qu'il a fait de ses propres mains, dont certes il serait peut-être moins approprié de s'en servir comme tarte que de l'utiliser comme parpaing. Mais j'ai pour le garde-chasse de Poudlard, dont la gentillesse est largement aussi grande que sont médiocres ses talents de cuisiniers, une sympathie vieille de plusieurs années. J'ai un souvenir ému des jours où il nous invitait, Katherine, Ariane et moi à prendre le thé, pour nous montrer les créatures fantastiques qu'il avait réussi à trouver. Il a je crois aussi, pour James et ses « maraudeurs » une grande sympathie, malgré toutes les fois où ils l'ont importuné par leurs bêtises diverses et variées.
Pourtant, ni toute cette joie, de voir mes amis rassemblés, ni tout le bonheur de mon mariage avec James, de voir juste devant moi cet instant, dont j'ai depuis si longtemps rêvé, ne parviennent totalement à occulter, que parmi la petite foule de nos amis rassemblés, l'absence de deux êtres qui me sont chers est à déplorer.
La première est évidemment Pétunia. Aucun espoir qu'elle vienne, elle s'est bien chargée de ma l'assurer, m'affirmant qu'elle préfèrerait mourir que de se mêler, même le temps d'une demi-journée au monde répugnant et méprisable des sorciers, me regardant comme si j'étais porteuse d'une sorte de maladie dégoutante et hautement contagieuse et que je risquais de la contaminer . Je ne peux pas honnêtement dire que cette attitude, qui lui est devenue coutumière avec les années, a vraiment cessé de me blesser, mais disons que depuis le temps, avec l'habitude, ma peine c'est en quelque sorte atténuée. J'aime la magie et j'aime le monde des sorciers, qui s'il a ses noirceurs, a aussi ses beautés. Je regrette seulement que la magie nous ait, ma sœur et moi, peut-être à jamais séparées. L'entendre me traiter de monstre lorsque je suis partie pour la première fois à Poudlard, m'avait fait amèrement pleurer. Sans doute que cela aurait notablement terni la joie de mon entrée dans le monde de la magie, s'il n'avait été là pour me réconforter et pour m'encourager. Il m'a donné la force d'oublier ce chagrin, et d'ignorer les remarques blessantes de ceux qui considéraient que n'ont le droit de pratiquer des sortilèges que ceux dont les parents sont des sorciers. Il m'a non seulement révélé que j'étais une sorcière, mais il m'a aussi appris le monde de la magie. Et il n'est plus à mes côtés aujourd'hui.
« Un seul être nous manque et tout est dépeuplé. N'est- ce pas ? » me demande Katherine, qui me connait depuis le premier trajet dans le Poudlard Express de la première année, et qui de manière générale est doté d'un perçant sens, tant de l'observation que de la déduction. Autant dire qu'il lui est facile de deviner l'objet de mes pensées.
J'acquiesce silencieusement. Elle pose sa main sur mon épaule dans un geste de réconfort.
« Peut-être, après tout, que je me fais du mouron pour rien. Tous les invités ne sont pas encore arrivés... » dis-je d'un ton faussement gai.
« Effectivement, effectivement, tu as raison » répond-elle sur le même ton, cachant mal qu'elle n'y croit pas vraiment.
« Alors, Lily ! C'est le grand moment !! » s'écrie Mary un sourire gigantesque sur les lèvres. Elle est suivie de près d'Alice, qui a même consenti à lâcher la main de Frank un petit instant – je ne devrais pas l'en railler, même en pensée, je la comprends totalement - et de Marlène.
« Heureuse ? » me demande cette dernière qui n'en doute pas un instant
« Tellement, Marlène. Tellement... »
Oui. Tellement. Tellement que c'en est presque blessant. Il y a quelque chose d'éreintant à ressentir un sentiment de bonheur aussi puissant. Je sens battre mon cœur tellement fort que c'en est presque effrayant. Le ciel est bleu, l'air est frais, le soleil brille, et l'on entend dans le feuillage des arbres le murmure du vent. Il me semble parfois que tout pour aujourd'hui, est beau, me réjouit, et conspire à me réjouir. Ma joie est immense. Et j'aimerais pouvoir la partager.
Il y a un mois, je l'ai de nouveau rencontré. En allant rendre visite à mes parents, je l'ai aperçu dans la rue. Pendant quelques instants, nos regards se sont croisés. L'un comme l'autre nous avons détourné le regard, mais la tristesse que j'ai lu dans ses yeux m'a chamboulée. Il n'était pas heureux, j'en était persuadée.
Lorsque nous étions plus jeunes, lorsque nous revenions dans nos foyers respectifs le temps des vacances d'été, nous nous arrangions toujours pour nous retrouver dans le parc qui est, du moins à mon idée, le plus bel endroit du quartier. Ensemble, nous lisions, nous révisions, nous plaisantions, nous discutions. Parfois, nous nous allongions dans l'herbe l'un à côté de l'autre en écoutant les oiseaux et le vent chanter dans l'herbe et le feuillage des arbres. Il m'arrivait de chantonner en chœur avec ceux-ci. Cela le faisait sourire, parfois même rire. C'était pourtant quelqu'un qui riait rarement. En ce temps-là, il m'était une évidence que nous grandirions l'un aux côtés de l'autre, que nous nous entraiderions dans nos études jusqu'aux ASPICS et même par la suite. Je pensais que le jour de mon mariage il serait mon témoin, et que le jour de son mariage à lui, je serai le sien.
Comment aurais-je pu prévoir que les choses allaient ainsi se terminer ?
Cela, je ne peux pas le leur expliquer. A l'exception de Katherine, elle ne le comprendrait pas. Elles ne l'ont jamais apprécié, et n'ont jamais compris notre amitié. Elles n'ont pas compris mes larmes, lorsque nous nous sommes fâchés. Elles ne comprendraient pas non plus, ni que j'ai insisté auprès de James pour l'inviter alors même qu'ils n'ont jamais pu se supporter, ni que je regrette qu'il semble ne pas venir, alors que cela fait plusieurs années que nous nous sommes fâchés. Elles pensent que maintenant que je vais me marier avec James, qui est quelqu'un de merveilleux, qui m'aime et dont je suis follement amoureuse, plus rien ne peut entraver mon bonheur. Elles ne comprennent pas que pour être heureux on a aussi besoin de ses amis. Il était mon meilleur ami. Pour être heureuse, j'ai aussi besoin de lui.
Après plusieurs minutes de discussion, m'écartant légèrement des trois autres filles, je prends un instant à part Katherine.
« Il n'est pas là, n'est-ce pas ? »
Inutile de préciser à Katherine de qui je parle. Elle le sait aussi bien que moi.
« Non, il n'est pas là. » confirme t'elle
« Il les a vraiment rejoints, n'est-ce pas ? Maintenant, il me déteste et veux ma mort, comme eux... Je suis son ennemie, maintenant, c'est cela ?» Ma voix contient beaucoup trop de chagrin pour un si beau jour, mais le constat que je viens de faire me vrille le cœur.
« Je ne crois pas qu'il te voies comme une ennemie, Lily. Non, sincèrement, je ne le crois pas. »
James s'approche de moi et après avoir salué rapidement Katherine - elle ne portait guère les maraudeurs dans son cœur lorsque nous étions jeunes, peut être Remus excepté, et ils restent assez distant encore aujourd'hui, quoique leurs relations se soient depuis nettement améliorées- , il m'embrasse et m'offre une fleur de lys qu'il glisse dans mes cheveux.
« Je crois que presque tous les invités sont arrivés. Il va bientôt être l'heure. » me chuchote t'il
« Je vais mettre mon voile de mariée et j'arrive. » dis-je, tandis que Katherine me rejoint pour m'y aider.
- Il n'est ...
- Non, il n'est pas là.
Je soupire, attristée.
- Il ne compte pas venir, n'est-ce pas ?
- Je pense en effet qu'il n'en a pas l'intention.
Cette vérité, je la savais déjà, mais entendre Katherine la confirmer me fait mal. Il doit être visible que mon visage c'est rembruni, car Katherine me dis, d'un ton encourageant
- Allons, Lily, souris un peu, c'est le jour de ton mariage !
- Tu as raison, je ne devrais pas accorder à cela tant d'importance, surtout lors d'un jour comme celui-là, mais cela me fait de la peine de savoir qu'il ne viendra pas...
- Qui a dit qu'il ne viendrait pas ?
Me coupe soudainement Katherine
- Ne viens-tu pas de me dire que ...
- Je n'ai rien dis de tel.
M'interrompt mon amie une nouvelle fois.
- J'ai dit seulement qu'il ne compte pour l'instant pas venir, enfin, surement pas. Je n'ai pas affirmé qu'il ne viendrait pas. Je n'ai absolument pas dit cela. Eh oui. Je ne l'ai pas dit, parce que je ne le pense pas.
« Ne t'inquiètes pas, je serai de retour à temps » m'assure-t-elle, sortant sa baguette magique avant de transplanter.
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