Vendredi 6 Septembre
Un jour, j'aurai la peau de tous les crétins arrogants et malpolis de la Terre qui ont encore des dents de lait. Ce sont des personnes irresponsables et tout simplement détestables. Des démons malveillants qui tournent autour des personnes originellement gentilles qui, comme si une horde de moustique était après eux, deviennent résolument folles. Les Premières année. Ils me mettent dans un état ... Je crois que plus les années passent, plus ils sont stupides.
Je vais citer le nom du pire énergumène de l'espèce que j'ai rencontré jusqu'à ce jour, et pourtant, j'en ai vu des petits qui étaient perdus, qui trouvaient intelligent de se mettre la baguette dans le nez et de manger des Dragées de Bertie Crochue sans connaître le risque. Mais celui-là, je n'en avais jamais vu des comme ça. Il ira en enfer pour ce qu'il a osé faire.
Mike Douglas.
C'est mon nouvel ami. Je vous le présente ? Alors Mike, c'est un petit garçon qui n'est pas doué de facultés mentales. Mise à part peut-être, ce qui est dommage d'ailleurs, celle de parler. Mais il doit parler russe car quand je lui ai demandé avec un calme respectable s'il était le coupable de mes malheurs :
« C'est toi le petit c... petit qui raconte à tout le monde que moi, grande préfète-en-chef, j'aime regarder les gens en maillot de bain parce que ça me donne des envies de glace au caramel ? Chose qui est totalement fausse et totalement dénuée de sens. »
A ce moment là, il m'a regardé avec des yeux vides d'intelligence et un sourire béat. Il m'a marché sur le pied, le sale gnome, et il est parti comme ça, en sautillant. Comme s'il trouvait une forme de beauté à la vie. Je la cherche encore dans la sienne.
Ce que je lui ai fait ensuite ? Merlin, je ne pouvais pas me laisser ridiculiser de cette manière par un imbécile dans le genre, j'ai une dignité tout de même ! J'aurais beaucoup aimé l'enfermer dans un placard en maillot de bain pour pouvoir manger une glace au caramel tout en l'entendant crier des mots russes mais je ne l'ai pas fait. Je suis magnanime. Je ne lui ai pas non plus donné une grosse baffe qui pourtant m'aurait beaucoup soulagé. Ça m'a néanmoins démangé mais je l'ai plutôt attrapé par l'oreille et je l'ai approché, sans violence aucune, de ma bouche pour lui crier dedans en le soulevant légèrement du sol.
« Je sais que c'est toi, alors tu sais quoi ? Je vais te donner une retenue pour une le reste du mois. Les châtiments corporels sont malheureusement interdits mais la torture mentale, pas encore. Alors, comme je sais que pour toi, tout ce qui est cérébral et réflexion, c'est un peu difficile, je vais quand même être clémente, tu n'auras pas à réfléchir beaucoup. Ne me remercie pas, tu devras copier la phrase suivante : Je suis un menteur et je raconte n'importe quoi comme que Molly II Weasley aime regarder des gens en maillot de bain parce que ça lui donne des envies de glace au caramel ce qui est totalement fallacieux et diffamatoire alors je m'excuse d'avoir été un idiot et d'avoir répandu ladite rumeur sur la préfète-en-chef que je vénère. Tu as intérêt à avoir tout retenu car tu me l'écriras cent fois par jour, pendant une semaine, les voyelles en rouge et les consonnes en bleu. Tout ça sans magie. Tu as juste le droit d'utiliser un dictionnaire s'il y a un mot que tu as du mal à comprendre étant donné ta condition ... Tu commences ce soir. Bienvenue à Poudlard, petit ! »
Et toc, dans tes dents de lait ! Je lui ai ébouriffé ses cheveux blonds en prime et il est devenu tout rouge. Il a continué à me regarder avec un air insolent qui, malgré le bonheur que m'avait procuré ma tirade, m'a insupporté. J'ai ajouté en lui donnant une pichenette :
« Si tu déguerpis pas très vite, tu feras ça pendant trois mois ! »
Et il est parti sans demander son reste. On ne le reverra pas de sitôt, si vous voulez mon avis. Léna à côté de moi m'a fait remarquer que j'avais peut-être été un peu excessive. Mais qu'est-ce que l'excès ? J'ai fait un sourire et je lui ai dit en battant des paupières :
« Mais je suis quelqu'un de gentil. Il m'a simplement un peu irritée et je ne fais que de la prévention. Plus il apprend jeune à ne pas être insupportable, mieux le monde se portera. Je pense à notre futur, Léna, remercie-moi plutôt ! »
Elle a haussé un sourcil perplexe en secouant la tête. Comment ça, elle n'est pas d'accord avec moi ? Avec un sourire amusé, je croise les bras alors qu'elle commente :
« Tu me fatigues parfois, Molly. Je t'aime bien mais de temps en temps, je me demande ce qu'il se passe dans ta tête.
- Ose dire que mes arguments ne sont pas bons, dis-je en ouvrant de grands yeux choqués.
- Tu n'es pas quelqu'un de toujours raisonnable, c'est tout ce que je dis, conclut-elle en haussant les épaules.
- Il le méritait. »
J'aime avoir quand même le dernier mot. Je suis insupportable mais mon amie rit quand même en me regardant, perdant le sérieux qu'elle essayait de conserver.
« Hé, Molly, tu traumatises les jeunes élèves ? demande mon cousin James Potter en passant dans le couloir. J'ai croisé un blondinet qui raconte que tu t'es acharnée sans raison contre lui et qu'il ira s'en plaindre.
- S'il fait bien ses lignes, il n'aura pas de problème à se faire, fais-je avec un air innocent.
- Il faut bien qu'il passe par là, c'est ça ? »
James a comme une certaine connaissance de la souffrance de mes punitions. Il me regarde en fronçant les sourcils. Oui, je n'ai pas de scrupule, ni de cœur jusqu'à maltraiter ma propre famille. C'est au cas où on m'accuserait de favoritisme. Je trouverais ça méchant alors j'ai pris mes précautions et James des tonnes de retenues. Mais c'est utile pour faire les réunions de famille. J'en prends trois au hasard et je les fais travailler pendant que je parle de mes problèmes. Sur le visage de James, je lis qu'il a ses pires souvenirs de sa vie avec moi, il a une belle vie aussi, je suis là pour le rappeler à la réalité des choses. Il ferait mieux de me remercier plutôt que de me regarder comme ça.
« Dis donc, tu ne m'as pas encore passé à la moulinette cette année, me fait-il judicieusement remarquer.
- Tu es encore sage mais le retour aux bonnes habitudes ne saurait tarder. »
Je souris malicieusement mais derrière ce visage amusé, il y a une petite grimace d'être torturé. C'est à cause de l'expression : Mollynette passe tout le monde à la moulinette. C'est une invention de Lysander et Lorcan Scamander. Le rappel de leur existence en ce moment me pince le cœur. Diantre, je deviens sentimentale. Surtout pas, vade retro sentiment. Si un jour, j'en viens à me préoccuper plus de ce genre de chose que du reste, il ne faudra pas me laisser persévérer dans l'erreur. Je sais où sont mes priorités et elle ne se trouvent certainement pas dans la recherche assidue d'un amour qui se fanera trop rapidement. Je me tourne vers James avec un sourire carnassier et je me délecte à dire :
« Mon petit Jamie, ça te manquerait pas un peu le temps passé avec ta bonne cousine à discuter tranquillement dans les cachots ?
- On ne t'a jamais dit que tu ferais une excellente tortionnaire ? »
Léna qui est toujours à mes côtés opine du chef pour signifier que ces paroles avaient déjà été prononcées par le passé, ce qui amuse James qui hausse les épaules. Je soupire, essayant de me trouver une défense potable. Je prends un air soudainement plus triste et des yeux de chien battu :
« Mais comprenez-moi, je n'ai pas une vie facile.
- Toi, une vie difficile ? dit Léna interloquée. Tu as une famille idéale, des bonnes notes, le monde qui t'ouvre ses portes avec l'embarras du choix pour l'avenir et des amis franchement géniaux, ajoute-t-elle en souriant. Honnêtement Molly, ne te plains plus jamais. »
Je la regarde avec mes yeux humides. Dans un sens elle a raison mais dans l'autre, elle sait que tout n'est jamais parfait. James toussote, il prend conscience que ma respiration ne se coupe pas uniquement sous l'effet du jeu. En personne sympa, il n'aborde pas le sujet de la famille. Oui, elle est idéale mais il en manque quand même un bout. Je souffle légèrement pour faire passer le sentiment désagréable d'un souvenir difficile à effacer et je reprends notre marche dans les couloirs en leur lançant d'un ton détaché :
« Je ne me suis jamais plainte ! C'est vous qui me trouvez difficile à vivre !»
James repart de son côté en soupirant et Léna me rejoint en trottinant. Je ne sais pas si elle a remarqué mon trouble. Peu importe, qu'est-ce que ça fait ? Les gens oublient les sujets sensibles, si je n'en parle jamais. C'est peut-être mieux comme ça. Qu'ils continuent à croire que je mène une vie parfaite, sans obstacle et sans difficulté, ça m'en donne moi-même l'illusion.
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