Mercredi 20 Novembre

« Molly, tu es avec moi ? »

Je me tourne vers James en hochant la tête. Je n'ai pas entendu ce qu'il vient de dire mais il m'a pris pour sa nouvelle conseillère artistique. Ça fait plus d'une demi-heure qu'il tente des mélodies, me demande mon avis alors que je n'ai pas du tout l'oreille musicale, qu'il note des idées dans son petit carnet à paillettes. Il fait une petite moue attristée.

« Tu n'as pas écouté du tout ce que je viens de chanter.

– Tu as chanté ? chuchoté-je en fronçant les sourcils.

– Bon, qu'est-ce qu'il se passe, Molly ? Depuis hier soir, t'es bizarre, soupire mon cousin en fermant son carnet.

– Et toi, tu ne devrais pas faire ça plutôt avec ton groupe ? »

Il plisse les yeux et secoue la tête. Puis il fait un grand sourire et passe son bras derrière mes épaules pour me serrer contre lui.

« Rien de mieux que de travailler directement avec sa muse.

– James, soufflé-je, agacée. Tu ne pourras pas jouer a capella. Tu as besoin d'eux. Qu'est-ce qui t'empêche d'aller les voir ? Ils sont où ?

– Alors déjà, dit-il en se détachant de moi, je suis en train d'apprendre le ukulélé pour m'accompagner tout seul et, ensuite, je n'ai aucune idée d'où ils se trouvent et ça ne m'intéresse que très peu.

– Du ukulélé ? Sérieusement James, retrouve tes copains avant que ça ne se finisse mal cette histoire ! »

Il rouvre son carnet en faisant mine de ne pas m'avoir entendu et chantonne un nouvel air en notant précautionneusement les accords du bout de sa plume. Je soupire.

« C'est ridicule, James Potter. Je te laisse faire semblant d'aller bien. J'ai du travail à faire.

– Tant que tu ne me diras pas ce qui ne va pas pour toi, je ne te dirais pas ce qui ne va pas pour moi, me lance-t-il alors que j'allais m'éloigner.

– J'ai déçu McGonagall, lâché-je en espérant que ce soit suffisant.

– Elle a découvert le truc illégal que tu as fait avec ma cape ? demande-t-il en levant rapidement la tête vers moi. J'ai rien dit à personne, pourtant !

– Je sais, ce n'est pas de ta faute. Et toi, alors ? »

Je prends une grande inspiration en me rasseyant à côté de lui. Il fait tourner sa plume entre ses doigts pendant de longues secondes avant de me confesser :

« Franck a commencé des cours particuliers en Potions. Il a eu ses BUSE de justesse et le Professeur Griffith a accepté de le garder cette année seulement s'il progressait vraiment. Et David, ajoute-t-il avec amertume, il est très occupé.

– Occupé ? demandé-je innocemment pour qu'il développe.

– Il passe ses journées à essayer de séduire Haya Davies de Serdaigle et visiblement, ça marche plutôt bien. Ils doivent passer la journée à Pré-au-Lard ensemble ce week-end. »

J'essaye de ne pas sourire trop fort. James regarde son carnet avec un peu de dégoût.

« Tu es jaloux, mon cher cousin, lui annoncé-je.

– C'est mon meilleur ami, précise-t-il.

– Bien sûr. Mais ça n'empêche rien, tu sais. »

James n'ose qu'à peine me regarder dans les yeux. Je lui ébouriffe les cheveux gentiment.

« C'est ton meilleur ami justement, il ne t'a pas oublié pour une fille.

– Ce sont des choses qui arrivent.

– Je n'y crois pas, insisté-je. Pourquoi tu ne lui en parles pas ? Il comprendrait certainement.

– La dernière fois que j'ai voulu lui parler sérieusement de ... Il m'a dit qu'il avait flashé sur Haya Davies et qu'il pensait que ça pouvait être réciproque. J'ai pas voulu déranger leur relation naissante. »

James soupire et secoue la tête, comme pour se débarrasser de ses mauvaises idées. Il reprend sa plume avec une poigne bien plus forte et je ne remue pas davantage le couteau dans la plaie. David ne sait pas ce qu'il est en train de perdre. Il n'a d'ailleurs certainement aucune idée de ce qui tourmente James. Je fais de mon mieux pour écouter ses mélodies et lui proposer des paroles pour célébrer l'anniversaire de nos cousins.

« Molly ! T'as vu la Gazette de ce matin ? m'interpelle Roxanne, le journal en main et l'air particulièrement énervée. Regarde ce qu'ils ont osé faire ! »

Elle me tend le papier un peu froissé et James découvre avec moi le gros titre.

POUDLARD : NOS ENFANTS SONT-ILS ENCORE EN SÉCURITÉ ?

Je parcours des yeux l'article et ça m'arrache presque un sourire de mépris. Comment le Ministre peut-il daigner dire que Poudlard n'est plus un lieu sûr alors qu'il envoie lui-même les menaces pour « protéger » les élèves, alors qu'il a sûrement fait agresser sa propre fille pour pouvoir envoyer ses Aurors ? Ça me révulse.

James lit quelques lignes à voix hautes, d'un ton amer :

« La sécurité de Poudlard a toujours posé problème. Laisser nos enfants qui débutent en matière de magie tous ensemble, sous une bien maigre surveillance et avec tout autour du château des dangers parfois mortels, voilà ce que promet la meilleure école de magie du monde. Mais lorsque de grands sorciers étaient à sa tête, on pouvait encore avoir confiance en cette institution. Aujourd'hui, sous la direction de Minerva McGonagall se posent certains problèmes. Des élèves se font mystérieusement agressés dans les couloirs et lorsque le Ministère veut intervenir pour protéger les enfants du pays car les professeurs n'ont rien fait, il en est empêché par la directrice qui a visiblement très peur que le gouvernement ose mettre son nez dans les affaires pourtant cruciales que sont l'éducation et la protection de nos enfants. D'où vient cette peur ? De quoi a-t-on peur si on n'a rien à se reprocher ? Le Ministre lui-même constate avec tristesse que la situation empire et qu'il est empêché d'agir réellement pour les élèves. Inquiétés par la situation préoccupante, des parents d'élèves commencent à faire entendre leur mécontentement. Ils appellent les Aurors à se mobiliser pour la sécurité de l'école malgré les réticences de la direction. Mais ceux-ci nous font parvenir toutes les difficultés qu'ils rencontrent. Murphy O'Burke témoigne : "Il est très difficile d'agir alors que nous avons l'administration contre nous. Nous voulons aider les élèves et nous avons l'impression que nous n'avons pas le même objectif que McGonagall." Une de ses collèges, Ariel Lufkin trouve que "le manque de confiance que les professeurs ont en nous indique bien le manque d'intérêt qu'ils ont pour leurs étudiants." Ces paroles sont glaçantes, d'autant plus que nous apprenons à l'instant que le travail de nos Aurors a été subtilisé. Fausto Ventura, le Chef du département de la Justice Magique, nous informe qu'une enquête a d'ores et déjà été ouverte pour découvrir au plus vite qui essaye de saboter le travail de ses hommes. »

Je secoue la tête avec un terrible sentiment d'impuissance. L'étape suivante sera certainement un article sur moi pour dire à quel point la fille du Chef du Département des transports magiques souhaite se rebeller contre le Ministère et met en danger la sécurité de tous. J'en tremble légèrement. Ils préparent un terrain confortable pour leurs prochaines attaques. Ils vont tout mettre sur le dos de McGonagall et se cacher derrière leurs prétendues bonnes intentions. Ça me met hors de moi.

« Pourquoi s'attaquent-ils à McGonagall ? Si quelqu'un est compétent pour ce poste, c'est bien elle ! s'insurge James.

– Parce qu'ils veulent se débarrasser d'elle, craché-je. Ça m'étonne presque qu'il n'y ait pas une petite publicité juste en dessous pour leur nouvelle école privée favorite ... Saint-Justinien, juste pour ceux qui ont les moyens !

– Tu rigoles mais regarde l'encadré en dessous de l'article, grogne Roxanne. Il y a les solutions pour sauver les enfants. Les envoyer dans une autre école paraît très efficace selon eux.

– Et la famille qui n'a pas de gallions peut bien crever ? soupire James. De mieux en mieux ce gouvernement... »

Je m'affale dans le canapé alors que Roxanne regarde le carnet de James avec curiosité.

« Vous faisiez quoi ? demande-t-elle.

– Pas grand-chose, réponds-je en haussant les épaules. Je faisais semblant d'écouter les nouvelles idées de James pour ses chansons.

– Et pourquoi tu ne fais pas ça avec David et Franck au lieu d'embêter Molly ? fait Roxanne en se moquant légèrement.

– Mais arrêtez avec ça ! »

Je n'arrive pas à retenir un petit rire et j'ébouriffe les cheveux de mon cousin.

« James est malheureux parce que ses amis sont occupés et pas lui. Je dirais même qu'il est jaloux.

– Merci, Molly, de dire à tout le monde ce que je t'ai confié dans le plus grand des secrets !

– C'est loin d'être un secret, James, que tu tiens à tes amis. C'est même très humain, ajoute Roxanne. Tu veux peut-être qu'on aille leur expliquer que tu te sens seul ?

– Non ! s'écrie-t-il. Laissez-moi tranquille avec ça. »

J'échange un regard amusé avec Roxanne qui hoche la tête en levant les mains innocemment. On le laisse continuer ses réflexions mélodiques seul. Roxanne me prend le bras et m'entraîne un peu plus loin. Elle prend un air soudain très sérieux :

« Dis, Molly, j'espère que vous ne préparez rien de trop mirobolant pour notre anniversaire avec Fred. Parce que je connais Evan et Effie et ils ont tendance à être un peu excessifs parfois. Surtout Effie. »

Je laisse échapper un petit rire. Évidemment que ça n'est pas passé inaperçu. J'acquiesce d'un signe de tête.

« Ne t'inquiète pas, je suis là pour les raisonner un peu.

– Enfin, commente-t-elle, tu es là. C'est un bien grand mot, n'est-ce pas ?

– Comment ça ?

– Molly, depuis des semaines, j'ai l'impression que tu es là mais que tu n'es pas là. La question reste : où es-tu alors ? »

Je cligne plusieurs fois des yeux avant de plisser les yeux. Je fais mine de ne pas comprendre.

« Mais je suis là, Roxanne, insisté-je. J'ai pas mal de choses à penser mais ça ne m'empêche pas d'être là. »

On sort de la salle commune pour se balader un peu avant le cours de Sortilèges. Roxanne n'a pas l'air convaincue. Elle me regarde avec attention.

« Tu vois, qu'est-ce que je te disais ? »

Elle hausse un sourcil en secouant la tête. C'est vrai, j'ai été distraite par une vision particulièrement cuisante. Les doigts de Rebecca Lemoine entourés autour de ceux de Scott Reeve. Merlin. Il est beaucoup trop proche d'elle. Il le sait pourtant que je pourrais mettre mes menaces à exécution très facilement. Et pourtant il n'en a rien à faire. Ça me sidère. Est-il persuadé à ce point que Rebecca ne partira pas si elle sait la vérité ?

« Molly, arrête de les regarder comme ça, fait la voix de Roxanne à mon oreille. Sinon, je vais commencer à croire que tu es jalouse.

– Je ... Je refuse juste que Rebecca subisse la même chose que moi.

– C'est-à-dire ? Dis-moi tout, Molly. Tu n'as jamais dit ce que tu avais dû endurer avec lui. »

Je me tourne vers ma cousine qui affiche un visage très sérieux. Je secoue la tête.

« Je préfère ne pas en parler, soupiré-je. Ce n'est pas vraiment très plaisant à se remémorer et moins je parle de Reeve, mieux je me ...

– Alors dis-moi comment je suis sensée faire, lâche Roxanne, agacée. Tu ne me dis rien, je fais comment moi pour t'aider ?

– Il n'y a rien à faire, Roxanne, je n'ai pas ...

– Tu n'as pas besoin de moi, c'est ça ? Génial, Molly. C'est super pour toi. »

Elle prend une grande inspiration et je ne sais pas vraiment comment me rattraper. Bien sûr que j'ai besoin d'elle. Mais quand ça concerne ces choses-là, j'ai trop peur que mes problèmes la contaminent et s'accrochent à elle comme ils se sont accrochés à moi. J'ai peur de l'inquiéter, qu'elle se rende compte de toutes mes erreurs et des tourments qui me hantent. Elle me regarde avec un fond de tristesse et finit par hausser les épaules.

« Vraiment, je ne comprends plus, Molly. J'ai toujours été là pour toi, non ? Qu'est-ce qui a changé cette année ?

– Rien n'a changé, laissé-je échapper d'une petite voix avant qu'elle ne se mette à éclater d'un rire amer.

– Rien ? T'es devenue aveugle en fait ?

– D'accord, tout a changé et je peux pas te l'expliquer ! m'exclamé-je. Je suis vraiment désolée, Roxanne, je ne peux juste pas.

– C'est que tu ne veux pas, tu le sais bien. »

Elle me dévisage et file dans le couloir, me laissant seule sur place. Je soupire, incapable de trouver une solution pour tout ce qui me tombe dessus. Mes yeux s'accrochent à nouveau à Scott et sa nouvelle copine. J'ai besoin de passer ma frustration sur quelqu'un, de m'énerver, de lancer des choses sur Reeve pour qu'il souffre, de crier à plein poumons. Je m'approche, glissant comme une vipère pour arriver près des tourtereaux. Scott lève les yeux au ciel.

« On ne faisait rien de mal, Weasley.

– Je ne t'ai accusé de rien et tu te défends déjà. Typique d'un coupable, lâché-je avec mépris avant de me tourner vers Rebecca. Tu as une minute à m'accorder.

– Laisse-la tranquille, Molly, s'offusque Scott que je prends un malin plaisir à ignorer.

– Ne t'inquiète pas, Scott, je reviens. »

Rebecca se détache des doigts du Poufsouffle et me suit tranquillement à quelques mètres de là. Je la regarde attentivement.

« Je sais à quoi ressemble ce que je vais te dire, Rebecca, mais, vraiment, tu dois me croire. Scott n'est pas quelqu'un de bien. Je me sens presque obligée de te prévenir. Il semble adorable, vraiment attentionné et bienveillant mais il n'hésitera pas à te manipuler, à te faire croire beaucoup de choses et à te mentir. Crois-moi, il est même bien plus dangereux qu'il n'y paraît. »

Elle hoche la tête doucement. Je plisse les yeux. Est-ce qu'elle me croit si facilement ? Est-ce qu'elle le savait déjà ?

« Il m'avait prévenu que tu dirais ça. C'est assez amusant d'ailleurs, il m'a dit aussi que tu semblais gentille, attentionnée et à l'écoute mais qu'au fond, tu étais dangereuse, pleine de colère et que tu n'hésiterais pas à l'humilier si tu le pouvais. »

Je fais une petite grimace. Évidemment qu'il a dit ça. Je secoue la tête.

« Et tu le crois ?

– Je crois que vous êtes tous les deux en très mauvais termes et que vous n'êtes pas très objectifs. Donc, j'espère que ça ne te dérange pas si je me fais mon propre avis. »

Elle m'adresse un sourire un peu fier et tourne les talons pour retrouver Scott qui la regarde avec plaisir. Ça ne fait qu'augmenter ma frustration. Je risque bien d'exploser. Il m'adresse un regard noir et attrape la main de sa copine pour s'éloigner de moi le plus vite possible. Je soupire. Tout m'échappe. Je ne gère rien. J'ai pas géré avec Léon et je me retrouve dans la bouse de dragon jusqu'au cou. Je ne gère pas avec Roxanne qui a absolument raison d'être en colère contre moi. Je n'arrive pas à gérer Scott et Rebecca. Ai-je déjà réussi à faire quelque chose ?

Soudain, mon regard est attiré par un petit éclat vert là où étaient installés Scott et Rebecca il y a quelques secondes. Je m'y approche doucement. Une petite flaque, quelques gouttes, d'un vert sombre qui accroche la lumière. Je n'ose pas toucher le liquide du bout du doigt mais je n'en ai pas besoin pour savoir ce que c'est. Je prends un petit bout de parchemin pour le plonger dedans et le garder comme une preuve.

Je tourne la tête vers Scott à l'autre bout du couloir. J'ai une féroce envie de le tuer. Si c'est bien des gouttes de la potion que Monsieur Wong a retrouvé dans la Volière alors ça veut dire que Scott participe à ce petit trafic. Ce n'est pas très étonnant. Mais comment pourrait-il s'en servir ? Est-ce qu'il serait capable de droguer Rebecca ? Mon cœur bat à cent à l'heure. Je n'ai pas le droit de le laisser faire, Merlin.

« Reeve ! hurlé-je en courant pour les rattraper.

– Mais laisse-moi tranquille, Merlin ! J'ai plus envie d'avoir affaire à toi, Weasley, tu peux le comprendre ? s'énerve-t-il en se retournant vers moi.

– J'ai quelques questions à te poser...

– Non, Molly, tu arrêtes maintenant ! Je ne quitterai pas Rebecca, surtout pas si c'est toi qui me le demande ... »

J'esquisse une moue dégoûtée. Qu'est-ce qu'il est en train d'essayer d'insinuer ? Que je veux le séparer de Rebecca pour me remettre avec lui ? Astucieux de faire croire ça à son amie pour me faire passer pour une folle. Je secoue la tête, rouge de colère.

« Ça ne concerne pas Rebecca. Enfin si, ça la concerne peut-être un peu, parce que tu es du genre à t'attaquer d'abord à ceux qui t'apprécient. Est-ce que tu es en lien avec Murphy O'Burke ? Est-ce que tu connais un certain Luke Fulmer ?

– Je n'ai aucune idée de ce dont tu parles, articule-t-il en reculant d'un pas.

– Tu ne les connais pas ? Ça m'étonnerait beaucoup. Je pense, Reeve, que je vais réussir à te coincer et qu'un jour ou l'autre, tu le regretteras. »

Ses yeux fuient ceux de Rebecca. Il les connaît, bien sûr. Il les connaît trop bien pour pouvoir mentir facilement. Je tourne les talons, bien droite, pour m'en aller avant de faire quelque chose que je risquerai de regretter. Mais j'entends soudain des pas qui me suivent. J'esquisse un sourire. Scott est à quelques mètres derrière moi. Il attend que le couloir fasse un virage pour m'arrêter, attrapant mon bras d'une poigne que je ne lui connais pas. Il m'entraîne dans un coin à l'écart de toute oreille indiscrète.

« Alors, comme ça, tu ne les connais pas mais ça t'irrite d'en entendre parler, Reeve ? craché-je en me dégageant. Comme c'est étrange.

– Je ne les connais que de nom, déclare-t-il avec une flamme de rage dans les yeux. Pourquoi tu me parles d'eux ?

– Tu es grand, je te laisse deviner tout seul, dis-je avec un léger sourire méprisant aux lèvres. Mais j'espère que tu as de quoi couvrir tes arrières parce que je ne te lâcherai pas.

– Et qu'est-ce que tu comptes faire, Weasley ? »

Il affiche un air moqueur en faisant un pas vers moi. Il me détaille du regard lentement et secoue la tête.

« Tu es déjà finie. Ce n'est pas faute d'avoir essayé de te prévenir. Mais je ne peux plus rien pour toi. De ce que je sais, tu seras dehors bien avant moi. »

Ses mots, glaçants comme les doigts de la mort, me traversent jusqu'au cœur. Il sait pour l'accusation de vol. Bien sûr qu'il est au courant. Je ne me laisse pas démonter pour autant.

« Ne compte pas là-dessus, Reeve. Je suis innocente et je compte bien le prouver.

– Innocente..., chuchote-t-il en me faisant frissonner. En es-tu si sûre que ça ? »

Il plonge son regard dans le mien et en ressort avec un sourire narquois. Je tente de retenir mes tremblements. Je recule d'un pas mais je me sens coincée, acculée. Je n'arrive plus à bien respirer. Il est toujours aussi près de moi.

« Je crois que tu n'es pas vraiment innocente.

– Je n'ai rien fait, soufflé-je.

– Oh, fait-il en s'écartant d'un pas, laissant un rayon de soleil frapper son regard faussement étonné. Alors, tu ne t'en souviendrais plus ? »

Un rire terrifiant emplit mes oreilles. Il n'est plus là. Il est parti mais il me laisse comme à chaque fois, un peu plus faible. Je coule contre le mur. Il faut le tuer pour qu'il arrête. Le faire disparaître à jamais de mon cerveau. Ce petit doute qui s'insinue dans les failles.


**

Allez, bonne journée à tous après ce petit moment privilégié avec Scott <3
J'espère que ça vous a fait plaisir ;)

A bientôt (enfin, mes partiels arriveront assez vite alors je ne suis pas sûre de pouvoir garder la même régularité mais pas d'inquiétude, s'il y a de l'attente, elle ne devrait pas être trop longue) !

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