Mardi 19 Novembre

Je ne sais pas comment Roxanne et Fred font pour ne pas être au courant qu'on leur prépare quelque chose. Tout le monde ne parle presque plus que de ça. Lucy et Lily m'ont suggéré au petit déjeuner de faire des énigmes qui leur permettrait d'atteindre leur cadeau. James s'est proposé pour sortir du gâteau en chantant une chanson juste pour eux. Même Victoire m'a abordé dans le couloir pour savoir s'il fallait qu'elle participe à quelque chose.

Cette atmosphère euphorique me plaît bien mais, en un sens, elle m'épuise aussi. Je commence à avoir beaucoup de travail qui s'accumule pour les cours. Les profs ne nous laissent pas une minute pour nous. Madame Jones, la professeur de Sortilèges a insisté pour qu'on maîtrise totalement le sortilège de Piori Incantatem pour le prochain cours et j'en ai déjà marre de voir que la baguette de Lysander n'a lancé que des Priori Incantatem depuis un bon moment pour s'entraîner lui aussi.

Mais les cours et la préparation de l'anniversaire à venir sont loin d'être mes seules préoccupations. J'ai à nouveau croisé Scott qui discutait avec Rebecca sur un banc. Tant qu'ils ne font que discuter, je me contente de le foudroyer du regard. Ai-je le droit de l'empêcher de la fréquenter alors que j'ai fait un peu plus que fréquenter Léon ? Je ne peux pas le surveiller constamment. Mais j'espère qu'il comprend bien que je suis très sérieuse dans mes menaces. Au moindre problème, je préviendrai Rebecca que Scott cache bien des choses derrière son air de gentil garçon.

L'après-midi est encore plus longue que la matinée. Le temps s'étire comme un élève en fin de journée à la Bibliothèque. Ça ne manque pas de m'arriver. Je me frotte les yeux, incapable de déchiffrer encore mes runes. Léna m'adresse un petit sourire amical :

« Tu as l'air fatiguée, Molly. Tu ne ferais pas mieux d'aller te reposer ?

– Non, je dois finir ma traduction et ensuite, on doit faire le point sur l'anniversaire de Roxanne et Fred dans la salle commune avec Effie. Il paraît que Rose a eu une idée incroyable. J'espère qu'on va pouvoir se mettre tous d'accord.

– Si tu veux, pour ta traduction, j'ai trouvé un livre bien caché dans le rayon des Runes Anciennes, où il y a un commentaire sur nos inscriptions. Ça pourrait peut-être t'aider un peu. »

Je regarde avec lassitude ma traduction qui ne me satisfait pas depuis le début. Je jette un coup d'œil au rayon de la bibliothèque que me montre Léna. Faut-il vraiment céder à la tentation si vite ? Pendant les ASPIC, je n'aurai aucune aide. Je soupire. Pendant les ASPIC, j'espère que j'aurai surtout l'esprit plus apte à ne penser qu'à ça. Parce que les idées sur le trafic de potions illégales qui y surgissent de temps en temps nuisent grandement à la qualité de mon travail. Je me laisse aller à un petit sourire en hochant doucement la tête. Léna se lève et me rapporte le petit livre un peu abîmé par le temps et elle le pose à côté de moi. La tentation est trop forte. Je ne peux pas faire autrement que de l'ouvrir pour comprendre un peu mieux ces runes étranges.

Je rejoins une partie de ma famille et de mes amis dans la Tour de Gryffondor pendant que l'entraînement de l'équipe de quidditch a lieu. Effie dirige les opérations d'une main de maître. On dirait presque Roxanne qui organise sa stratégie pour un match. Elle étale devant elle des parchemins où chacun a noté ses idées et sur un ton de confidence, chuchote :

« Bien, tout le monde est là. Il nous manque ceux qui sont dans l'équipe mais on leur fera un petit compte-rendu tout à l'heure. Alors, commençons avec la proposition que Rose m'a fait tout à l'heure. Elle pensait qu'on pourrait organiser une journée spéciale où on serait un peu à leur service. En leur apportant des viennoiseries pour le réveil, en leur offrant des petites surprises tout au long de la journée pour finir par une petite fête ici, entre nous, pour célébrer l'événement comme il se doit. Qu'en pensez-vous ?

– Être au service des jumeaux, soupire Albus en se grattant le menton. Je ne sais pas pourquoi mais je sens qu'on pourrait le regretter.

– Fred n'est pas du genre à être très autoritaire, proteste Effie. Ils ne vont pas être terribles non plus. Je pense qu'on ne prend pas beaucoup de risques.

– Tu n'as pas vu Roxanne un jour de match alors, fait remarquer Lucy avec de grands yeux. Mais cette idée de petites surprises toute la journée qui montent en intensité, ça me plaît pas mal.

– Je suis plutôt d'accord avec Lucy, confirmé-je. On peut faire ça mais ça nécessite de trouver suffisamment d'idées surprenantes.

– J'avais pensé à une banderole dans la Salle commune avec un grand message pour eux qu'ils pourront voir dès le réveil, soumet Léna.

– J'aime bien l'idée, approuve Effie. On pourrait aussi faire des choses assez simples mais plaisantes. Je crois que James a proposé d'écrire une chanson pour eux. Evan pensait aussi faire un cadeau personnel à Roxanne et moi, un à Fred. »

Les choses avancent. Hugo est particulièrement content car il pourra participer à la fête si elle est organisée dans la Salle commune. On réfléchit aussi à pouvoir inviter des personnes d'autres maisons pour l'occasion. Je pense que Louis et les Scamander seraient vexés s'ils n'étaient pas invités.

« Peut-être qu'on devrait prévenir Monsieur Londubat, histoire de ne pas avoir de problème avec l'administration, suggère Lucy.

– Les Serpentard font des soirées pratiquement toutes les semaines, alors si on n'a pas l'autorisation pour le faire une fois ..., soupire Johanna.

– Et c'est pour la bonne cause, en plus, acquiescé-je. J'essaierai d'aller tâter le terrain avec Londubat mais ça m'étonnerait qu'il soit contre. »

J'ai à peine fini ma phrase que je suis interrompue par le fantôme de la Maison Gryffondor, Nick-Quasi-Sans-Tête, qui me salue d'un signe de tête décrochée avant de me dire, l'air quelque peu embêté :

« Miss Weasley, excusez-moi de vous déranger. Le Professeur McGonagall m'a demandé de venir vous trouver rapidement. Elle voudrait vous voir au plus vite dans son bureau, si vous voulez bien vous y rendre.

– Bien sûr, dis-je en me levant d'un bond. Vous ne savez pas de quoi il s'agit, Nick ?

– Je crains bien que non mais cela avait l'air particulièrement urgent.

– Merci. Continuez sans moi, je fais vite. »

Les autres hochent la tête et me laissent partir sans un mot de plus. Je me précipite dans les couloirs. Que me veux McGonagall ? A-t-elle des nouvelles sur ce que le concierge a trouvé ? Peut-être qu'elle a de nouvelles informations. Emplie de curiosité, je frappe à la porte de son bureau, une fois passée la gargouille, et la porte s'ouvre sur une directrice au regard plus sévère que jamais. J'entre sous ses yeux de glace, mal à l'aise. Elle me fait un signe pour que je m'installe et elle s'assoit en face de moi. Je sens bien que quelque chose ne va pas mais je n'arrive pas à déceler quoi. Jusqu'à ce qu'elle me dise d'un ton sec :

« Vous jouez à un jeu dangereux, Weasley. Mais qu'est-ce qu'il vous est passé par la tête ? »

Ma mâchoire se décroche. Je suis figée sur ma chaise, incapable de comprendre de quoi elle me parle. Qu'est-ce que j'ai fait, Merlin ? Que s'est-il passé ?

« Pardon, Professeur, mais je ne vois pas ..., commencé-je d'une petite voix.

– Vous savez que vous êtes surveillée, reprend-elle un ton plus haut. Vous êtes consciente que les Aurors ne sont pas là simplement pour assurer la sécurité et pourtant vous agissez comme si ça ne pouvait pas avoir de conséquences !

– Je ne comprends pas, Professeur, qu'est-ce que ... ?

– Un des Aurors a été volé et vous êtes la première sur la liste des suspects. Ils vous accusent d'une infraction grave, Molly, et vous risquez beaucoup. Je vous avais pourtant dit de rester à l'écart de tout cela.

– Mais je n'ai rien fait ! Ça n'a aucun sens, Professeur, vous savez que ce n'est pas moi ! Je ne sais même pas ce qui a été volé ! »

Je suis pâle comme un fantôme, le cœur battant à tout rompre et la tête moulinant comme jamais. Pourquoi m'accuse-t-on ? Pourquoi McGonagall semble le croire ? Je n'ai pas touché aux affaires des Aurors. S'il y a quelque chose que je fais bien, c'est tout tenter pour les éviter. Minerva relève ses lunettes sur le haut de son nez et me regarde de ses yeux perçants.

« J'espère fortement que ce n'est pas vous, Weasley, mais j'ai peur que leurs accusations soient à charge. Le vol s'est produit dans la nuit de samedi à dimanche. Je vous en prie, dites-moi que vous étiez dans votre dortoir toute la nuit et que vos camarades peuvent le confirmer. »

Je cligne plusieurs fois les yeux. La nuit de samedi à dimanche. Douce nuit. Mes mains se mettent à trembler. Je sers fort le tissu de ma robe de sorcier. C'est comme si je venais de me poignarder toute seule dans le dos. Je ferme les yeux pour éviter la montée de quelques larmes de soudaine panique. Je ne veux pas voir le regard de la directrice. Je ne veux pas voir de la déception dans son regard. Je n'aurais jamais pu penser pouvoir regretter une si belle nuit.

« Ce n'est pas moi, Professeur, tenté-je de me défendre. Je vous le jure ! Je ne sais pas qui aurait pu ...

– Weasley, que me cachez-vous ? »

Sa voix me transperce comme une lame de glace. J'ouvre les yeux pour essayer d'affronter son regard mais je ne peux que frénétiquement secouer la tête.

« Où diable étiez-vous ?

– J'étais de garde. J'ai fait le tour du château avec Eugénie mais je n'ai rien ... On n'a rien vu de suspect, tout était tranquille.

– Dites-moi que vous êtes rentrée directement dans votre dortoir ensuite.

– Mais ...

– Il n'y a pas de mais qui tienne ! s'écrie-t-elle d'une voix puissante. Je vous ai fait confiance, Molly. J'ai pensé que vous étiez suffisamment raisonnable pour m'écouter et ne pas provoquer les Aurors. Avez-vous ou non pénétré dans les appartements des Aurors pour leur voler des documents confidentiels ?

– Non !

– Alors qu'avez-vous fait cette nuit-là, Molly ? Dites-moi la vérité !

– Je suis restée discuter un peu plus longtemps avec Eugénie dans les cuisines, dis-je à regret en évitant son regard.

– Elle pourra me le confirmer ? »

J'ai les larmes au bord des yeux. Je déteste mentir comme ça à McGonagall. Elle va le savoir, si elle ne le sait pas déjà. Tout me semble perdu. Mais je hoche doucement la tête. Oui, Eugénie le confirmera mais c'est trop tard. Tout s'effondre. J'ai été si naïve de croire que cette soirée avait pu exister hors du temps, que tout pouvait bien se passer. Minerva se lève et s'approche de moi, plus sérieuse que jamais. J'ai un léger mouvement de recul, comme pour éviter une tempête qui ne manquera pourtant pas de me renverser. Mais elle soupire, déçue, et c'est presque plus dur qu'un accès de colère. D'une voix basse, presque douce, elle me dit :

« Vous ne pourrez pas mentir comme ça si le Ministre décide de vous interroger avec du Veritaserum.

– Mais ce n'est pas autorisé, murmuré-je au milieu d'un tremblement.

– Croyez-vous que cela dérange réellement le Ministre ? Il fera admettre à tout le monde que c'est nécessaire car les documents volés compromettent l'enquête des Aurors et par la même occasion toute la sécurité de Poudlard. Il fera approuver cela par le Mangenmagot et toute son administration. Et tout ça sans le moindre problème éthique. Molly, vous devez me dire si c'est vous ou non. Pourquoi ne voulez-vous pas me dire ce que vous avez vraiment fait cette soirée-là ? J'avais tendance à vous croire innocente mais cela vous rend plus suspecte encore. »

Je ferme les yeux, réfléchissant à toute allure. Il faut que je prenne une décision. Être allée voir Léon n'était pas forcément une bonne idée mais ça n'a rien d'un secret d'État, ce n'est qu'une folie adolescente, une infraction des plus banales. Mais si je dis la vérité que va-t-il arriver à Léon ? Je ne peux pas l'utiliser pour me défendre et le mettre en danger par la même occasion. Je suis prise au piège. J'essaye de respirer calmement mais je ne vois aucune issue à la situation et ça me prend au cœur. L'angoisse m'enserre doucement. Je ne pourrais jamais leur échapper. Ils me rattraperont toujours. Une petite larme coule le long de ma joue et je ne bouge même pas pour la rattraper. Qu'est-ce que je peux rattraper ?

« Je suis désolée, Professeur. »

C'est tout ce que j'arrive à dire. Le reste est coincé dans ma gorge. McGonagall secoue la tête et pose une main sur mon épaule. Elle me regarde droit dans les yeux. J'ai du mal à soutenir son regard.

« Molly, si ce n'est pas vous, il faut que vous me disiez ce que vous avez fait cette nuit pour que je puisse vous défendre. »

Je hoche la tête avec un sanglot étouffé. Il faut que je lui fasse confiance. C'est McGonagall. Elle m'aidera. Elle a toujours su m'aider. Elle pourra aussi aider Léon. Je ne dois pas avoir peur.

« Ils feront tout pour m'accuser, Professeur. Ça les arrangerait tellement que je sois coupable. Ils m'ont déjà menacée. Tous, les Aurors, Emeline, Scott ... Ils m'ont tous dit que je ne devais pas revoir Léon Wilkes sinon il serait à nouveau en danger. Mais Léon a eu connaissance il y a quelques temps de ce qu'il s'était passé avec Scott et on avait commencé à en parler, à explorer des pistes ... Je ne pouvais pas le laisser seul sans aucune explication.

– Miss Weasley, soupire-t-elle. Pourquoi n'êtes-vous pas venue me demander de l'aide ou au moins me prévenir qu'on vous avait menacée ? J'aurais pu vous faire entrer dans l'Infirmerie ...

– Elle est gardée nuit et jour par un Auror. Le seul moyen que j'ai trouvé pour voir Léon en secret a été de venir le voir pendant la nuit, après mon tour de garde. Eugénie a diverti l'Auror et je me suis passée discrètement dans l'Infirmerie. Personne ne m'a vue, j'ai pris toutes les précautions possibles. C'était un risque à prendre et je regrette de l'avoir pris mais je ne pouvais pas imaginer que quelqu'un volerait les Aurors le même jour. Car ce n'est pas moi, Professeur. Je suis restée à l'intérieur de l'Infirmerie jusqu'à l'aube. »

Mes joues prennent une couleur rosée alors que prononce des derniers mots. Ça y est. C'est dit. C'est avoué. Ai-je vraiment dit à McGonagall que j'avais passé la nuit avec Léon ? Je m'en mords la lèvre. Elle prend une grande inspiration et se recule de quelques pas pour regarder en direction des portraits des anciens directeurs.

« Je vous crois, Miss Weasley, finit-elle par dire à mon grand soulagement. Vous dites que les Aurors vous ont menacé ?

– Oui, confirmé-je, amère. Scott aussi. Il a même pris l'apparence de Dorian pour le faire en toute discrétion ...

– Je ne supporterai pas qu'ils s'en prennent directement à mes élèves. Le Ministre m'a fait savoir qu'il prenait cette affaire de vol très au sérieux alors qu'il sache que je suis également très sérieuse. Il est hors de question qu'ils vous piègent ainsi.

– Le Ministre cherche à prendre le pouvoir sur Poudlard, n'est-ce pas ?

– Il me prend pour une petite vieille qu'il n'aura aucun mal à faire ployer. »

Je regarde, stupéfaite, Minerva McGonagall afficher un léger sourire amusé. Avec cette femme à la tête de l'école, ça m'étonnerait que Vilnius Lovener puisse prétendre avoir davantage de droit sur Poudlard. Elle ne se laissera pas faire. Je ne peux retenir un petit sourire rassuré. Elle me regarde attentivement.

« Je vous le répète, Molly. Mais vous devez êtres plus prudente que jamais. Vous êtes dans leur viseur et, croyez-moi, vous êtes une cible idéale pour eux. S'ils vous attaquent, c'est aussi pour attaquer votre père et toute votre famille. Mais surtout parce que vous savez des choses qu'ils n'aiment pas savoir entre vos mains. Ne prenez aucun risque. Je m'assurerai de vous défendre mais il faudra revoir votre comportement. Je ne veux plus que vous fassiez des erreurs aussi ridicules. Je préviendrai Monsieur Wilkes. En attendant, faites comme si tout était absolument normal. Est-ce que je peux compter sur vous ? »

Je hoche la tête, le souffle coupé.

« Bien sûr, Professeur. Je vous remercie.

– Les Aurors risquent de mener une enquête approfondie. S'ils vous interrogent en dehors de ce bureau et sans ma présence, ne répondez à aucune de leur question. Ne cédez à aucune pression, quelle qu'elle soit. »

J'acquiesce d'un signe de tête. Ses yeux sont adoucis. Sa colère n'est plus dirigée contre moi. Elle soupire en jetant un coup d'oeil par la fenêtre.

«Vous pouvez retourner avec vos amis, Miss Weasley. Vous aurez sûrement besoin d'eux. »

Elle me lance un regard entendu par-dessus ses lunettes.

« Vous pourrez leur dire que le week-end prochain est organisé une sortie à Pré-au-Lard et que le match de quidditch Gryffondor-Serpentard est prévu pour le 30 novembre. Une victoire serait une agréable surprise, n'est-ce pas ? »

Je laisse échapper un sourire amusé en la remerciant une nouvelle fois. Un match pour son anniversaire, Roxanne aura donc le droit à une journée particulièrement intense. Ça aurait presque pu me changer les idées.

Mais je reste abasourdie. En sortant du bureau de McGonagall, je sens une barrière se rompre en moi. Des larmes rayent mes joues et mon cœur se décompose. J'ai un goût amer qui me revient en bouche. Je m'enferme dans les toilettes les plus proches. Elles sont inondées. Un filet d'eau coule d'un robinet. Je m'approche pour le refermer. Je remarque au passage le petit serpent qui orne le tuyau. J'ai comme un hoquet, un sanglot profond alors que mon doigt se pose délicatement sur le serpent.

« Comment ont-ils fait, ces héros légendaires ? Comment a-t-il fait Harry Potter pour subir toutes ses épreuves sans jamais s'effondrer ? chuchoté-je à moi-même.

– Oh, tu parles de mon Harry ? fait soudain une voix juste à côté de moi. Tu sais, il a été comme les autres garçons ... Il s'est effondré parfois. Juste là, au même endroit que toi. »

Mimi Geignarde éclate de son rire aigu et pousse ensuite un long gémissement.

« Oh, j'ai bien cru qu'il me rejoindrait mais personne ne veut jamais rester avec Mimi ! »

Son cri explose dans les toilettes humides. Je regarde le fantôme léviter jusqu'au plafond en marmonnant des plaintes sans fin. Je serre les dents pour ne rien dire qui la ferait crier à nouveau. Lentement, je me recule pour sortir en toute discrétion de ses toilettes. Elle se pose sur le bord de la fenêtre pour pleurer et me laisse m'échapper sans rien me dire de plus.

Une fois à l'abri de ses lamentations, je passe une main sur mon visage pour essayer de me composer un air calme. Je suis simplement accusée de quelque chose que je n'ai pas fait. Je suis juste dans le collimateur d'un gouvernement qui veut écraser ma famille qui leur fait trop d'ombre. Je ne suis qu'une pièce d'un grand échiquier. Il n'y a pas de quoi avoir peur. Mais mes mains ne s'arrêtent pas de trembler et mes larmes de couler.

**

Ceci n'est pas un poisson d'avril, je répète, ceci n'est pas un poisson d'avril !

Bon, j'espère que tout le monde va bien malgré la situation jamais vraiment très réjouissante ... La fiction a ceci d'incroyable : elle permet d'échapper un temps à la réalité. Même si la réalité de Molly n'est pas beaucoup plus radieuse en ce moment haha. J'espère que l'histoire vous plaît toujours !

Merci pour votre lecture. On se retrouve la semaine prochaine (dimanche, comme d'habitude) !

(Pour ceux qui n'avaient pas vu la merveilleuse blague que j'ai faite pour le premier avril, parce que je suis facétieuse, je vous la mets fièrement dans les suppléments ^^)

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