Lundi 28 Octobre
Rose se plante devant moi alors que je voulais juste récupérer mon cours d'Arithmancie dans le dortoir. Elle a les sourcils froncés et le nez un peu retroussé, ce qui fait ressortir ses taches de rousseur. Elle a les poings posés sur les hanches, l'air de vouloir en découdre. Elle a toujours été un peu hargneuse, je devrais me méfier, elle ne doit pas être de très bonne humeur.
« Rosie, qu'est-ce qu'il t'arrive ?
– Kiran sort aujourd'hui de l'Infirmerie. »
Je me fige. Kiran, aujourd'hui. Je regarde ma montre. Il est bientôt neuf heures, j'ai encore cours jusqu'à onze heures ce matin. Je plisse les yeux en esquissant un petit sourire :
« C'est une bonne nouvelle ! Elle va mieux alors ?
– Elle voudrait te parler, dit Rose tout en me foudroyant du regard.
– C'est une meilleure nouvelle encore. »
Je soupire, presque soulagée. Je n'aurais pas à batailler alors pour qu'elle me parle. D'autant plus que je ne veux surtout pas que Scott lui parle avant moi. J'ai peur qu'il l'embobine et la monte contre moi, comme il essaye de le faire avec tout le monde en ce moment. Mais Rose a l'air toujours de vouloir me tuer avec ses yeux.
« Molly, dit-elle d'une voix grave. Tu vas essayer de comprendre ce qu'il s'est passé, n'est-ce pas ?
– Évidemment. Qu'est-ce que tu crois, que je vais rester les bras croisés ?
– Non, mais par contre, n'attends pas de moi que je reste les bras croisés non plus ! Moi aussi je veux savoir ce qu'il s'est passé. Je voudrais que tu me tiennes au courant de ce que tu trouves, des gens que tu suspectes, des indices ...
– Rose, commencé-je, tu ne veux pas laisser ... ?
– Laisser ça aux grandes personnes ? Mais tu t'entends, Molly ? Tu ne laisses jamais rien aux grandes personnes ! Et ne te considère pas comme telle, s'il te plaît. J'ai quatorze ans, il me semble que je ne suis plus totalement une enfant non plus ! Une de mes meilleures amies s'est faite agresser alors ne pense pas que je vais laisser ça à qui que ce soit. Donc tu vas me tenir informer ou je te jure que je te mènerai la vie dure. »
Elle a les yeux légèrement rougis, la bouche tordue de colère et le poing serré. Merlin, Rose. Ce que je risque de trouver aura des conséquences. Si je trouve des choses sur les Salvateurs, je ne pourrais pas tout lui raconter. Je ferme les yeux quelques secondes en respirant profondément.
« Oh, Rose. De toute la famille, je crois que tu es celle qui me ressemble le plus. Je te comprends, tu sais ?
– Ne me sors pas ce genre de discours, Molly ! Je veux juste que tu me dises, non, que tu me promettes que tu vas le faire.
– D'accord. Je te le promets. Tu lui diras de venir me voir ce midi, d'accord ? »
Et ça va me fendre le cœur de devoir briser cette promesse. Ma cousine au regard et à la chevelure de feu hoche la tête avec satisfaction et me laisse partir. Je soupire. Merlin, rien n'est jamais simple. Cette histoire était déjà suffisamment compliquée, je n'ai pas du tout envie d'y impliquer Rose. Mais elle est trop déterminée pour abandonner comme ça.
Quand midi sonne, je suis déjà là, à attendre sagement dans la salle commune cette jeune fille qui était certainement au mauvais endroit au mauvais moment. Je la vois, accompagnée de Rose qui m'adresse un petit sourire entendu. Elle a l'air en meilleure forme mais elle ne doit pas s'en être tout à fait remise. Les deux amies s'arrêtent en face de moi.
« Rose m'a dit que c'était toi qui m'avait trouvée, dit Kiran d'une petite voix. Je voulais te remercier. »
Je lui adresse un sourire bienveillant et l'encourage d'un signe à s'installer sur le canapé à côté de moi. Rose s'assoit sur le fauteuil en face avec son petit air insolent. Je souffle doucement.
« Comment tu te sens ?
– Un peu mieux, déclare-t-elle en hésitant quelque peu. Enfin, pas vraiment. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé alors j'ai un peu... Je n'arrive pas encore trop à me balader seule dans les couloirs. »
Je hoche la tête, compréhensive. Je sens que ça va être difficile. Je suis tellement désolée pour elle d'arriver avec toutes mes questions alors que je sais qu'elle risque de ne pas avoir beaucoup d'informations à me donner.
« Je comprends, ça doit être très dur. Mais tu as des amis qui sont prêts à tout pour toi, je crois, dis-je en regardant Rose qui lève les yeux au ciel. Écoute, Kiran, je voudrais vraiment essayer de trouver celui qui t'a fait ça. Je m'excuse d'avance, je risque de te poser quelques questions qui peut-être te ...
– Je sais très bien, Molly. Mais je m'en fiche. Moi aussi, je veux savoir qui est le coupable. Pose tes questions.
– D'accord. Alors, d'abord, est-ce que tu avais une raison particulière pour être dans ce couloir ? »
La jeune Kiran Thomas me regarde avec un sourire pâle. Elle hausse les épaules et répond :
« Je me rendais à la Bibliothèque, j'avais un devoir à finir. Je ne sais plus lequel d'ailleurs ... Je n'ai même pas eu à le rendre finalement.
– Et tu es partie de la Grande Salle pour y arriver, c'est bien ça ?
– Oui, je ne sais pas si j'ai pris le chemin le plus court, mais c'est toujours difficile de voir quel est le chemin le plus court à Poudlard. J'ai juste évité les escaliers mouvants car ils sont clairement une perte de temps. Si tu veux, on peut même aller refaire le trajet. Mais je ne sais pas si c'est vraiment utile.
– Et donc tu t'es retrouvée dans ce couloir du troisième étage, peu importe comment. Est-ce que tu te souviens d'un détail, de quelque chose qui aurait pu être étrange peut-être, anormal ?
– Non, pas vraiment. J'étais pressée surtout alors je n'ai pas fait attention. Tout ce que je sais, c'est qu'à un moment, j'ai entendu des pas derrière moi et je n'ai pas eu le temps de me retourner que je me suis retrouvée assommée. »
Le regard dans le vague, Kiran frissonne en prononçant ses mots. Je pose ma main sur son bras, en signe de soutien, je ne sais pas si ça sert à quelque chose. Elle tourne ses yeux vers moi, l'air de dire qu'elle ne sait rien de plus et qu'elle ne comprend absolument pas.
« Tu n'as pas entendu une voix qui t'aurait lancé un sort ou vu une ombre qui portait un objet qui t'aurait fait ça ?
– Je te dis que je n'en ai aucune idée. Je ne sais même pas ce qui m'a fait ça. Madame Ewer et le Professeur McGonagall avaient l'air de dire que c'était plutôt un sort mais, en fait, elles n'en savent rien. Et comme je suis tombée après, j'ai dû me cogner aussi un peu fort. »
Je soupire. Ça ne m'avance pas tellement. Je n'arrive pas à savoir ce qui pourrait me donner une piste. Je ne peux pas en vouloir à Kiran, c'est tout sauf de sa faute. Je n'ai aucune idée de pourquoi c'est tombé sur elle et par sur quelqu'un d'autre. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est peut-être parce que nous étions là, avec Scott, dans une salle toute proche et que quelqu'un ne voulait pas que je pose des questions. Mais ce qui me pèse le plus, c'est de savoir qui. Qui dans Poudlard ferait ça ? Astrid Selwyn, aux dernières nouvelles était encore à l'Infirmerie et Scott était avec moi.
« Molly, je me demandais, fait-elle d'une petite voix timide, comment tu m'as retrouvée ?
– J'étais dans une salle pas très loin. On a entendu un bruit sourd alors on est sorti pour voir ce que c'était. C'est là qu'on t'a vue, tu étais déjà inconsciente par terre. On n'a rien pu faire et il n'y avait déjà plus personne aux alentours. On est resté avec toi le temps que l'Infirmière arrive. »
Elle hoche la tête, tremblant un petit peu. Je lève les yeux vers Rose qui est penchée en avant, visiblement inquiète.
« Je suis désolée de ce qui t'es arrivé, murmuré-je.
– Ce n'est pas de ta faute, Molly. Tu n'aurais pas été là, je serais peut-être restée dans ce couloir longtemps.
– On va faire payer celui qui t'a fait ça, chuchote Rose d'un air sombre.
– Et j'ai juste une dernière question, ajouté-je. Y a-t-il quelqu'un que tu suspectes ? Quelqu'un qui ne t'apprécie pas, qui pourrait te vouloir du mal ?
– Non, je ne vois pas. Je ne m'entends pas forcément bien avec tout le monde mais pas à ce point. Je ne vois pas de raison valable.
– Il n'y a jamais de raison valable pour un tel acte, dis-je en secouant la tête. C'est vraiment injuste. »
Elle esquisse un sourire pour cacher les tremblements de son menton. Après l'avoir remercier, je la laisse tranquille. Je descends les escaliers vers la Grande Salle pour aller manger mais je n'ai pas vraiment faim. En arrivant au troisième étage, j'hésite quelques instants. Au lieu de continuer jusqu'au rez-de-chaussée, je bifurque vers l'aile est du château. Je croise le concierge, Monsieur Wong, toujours aussi discret, qui discute en chuchotant avec le tableau qu'il époussette délicatement. Soudain, une idée me vient comme une évidence. Évidemment, Merlin, pourquoi je n'y avais pas pensé avant ! Je me précipite vers le couloir où on a retrouvé Kiran. Juste à côté de la tapisserie derrière laquelle elle était tombée, je vois dans un tableau, un vieil homme en habits moyenâgeux qui ronfle un peu bruyamment. Je toussote, pour essayer de le réveiller.
« Excusez-moi, je suis vraiment désolée de vous déranger mais j'ai ...
– Que je ... Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ? »
La peinture semble s'animer d'un coup, l'homme a sursauté en s'éveillant, perdant son chapeau à plume par la même occasion. Il passe quelques secondes à le chercher à ses pieds avant de me regarder en fronçant les sourcils.
« Je suis vraiment désolée de vous réveiller mais j'ai une question à vous poser, Monsieur Muldoon.
– Tiens, encore une ? Mais qu'est-ce qu'ils ont tous, en ce moment, les élèves ?
– Comment ça ? Quelqu'un d'autre vous a posé une question ?
– Oui, un jeune homme, à propos de l'agression de la semaine dernière. J'étais vraiment désolé pour lui mais je n'ai rien vu ce jour là. J'ai juste entendu la jeune fille tomber, ça m'a surpris alors j'ai fait tomber mon chapeau. Le temps que je le ramasse, il n'y avait plus personne et deux jeunes gens sont arrivés pour l'aider... Mais maintenant que j'y pense, c'était vous, non ? Je vous reconnais !
– Et celui qui vous a posé la question, c'était le garçon qui était avec moi ce jour-là, c'est ça ?
– Oh, c'est possible ... Je me souviens surtout de vous parce que vous êtes rousse. Ça se remarque plus... »
Scott est venu là. Merlin, il m'a devancé. Ça veut dire qu'il cherche aussi qui a pu faire ça. Peut-être ne sait-il vraiment pas qui est derrière. Mais ça m'étonnerait. Je tente une dernière question.
« Vous pourriez me dire quand il vous a demandé cela ?
– Je crois bien que c'était hier, quelque part pendant l'après-midi. Je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir vous aider plus. Je n'ai vraiment vu personne, c'est étrange, non ?
– Vous m'ôtez les mots de la bouche, confirmé-je amèrement. Si jamais quelque chose vous revient, n'hésitez pas à me le faire savoir en tout cas...
– Attendez, Mademoiselle ! Je ne suis pas le seul tableau dans le coin. Si l'agresseur se trouvait derrière la victime, il a dû s'enfuir ensuite dans cette direction. J'ai un ami à moi qui est très observateur par là-bas. Allez lui demander, c'est Gifford, dites-lui que vous venez de la part du bon vieux Burdock, il devrait vous répondre.
– Merci beaucoup. »
Je quitte le vieux tableau avec un regard amical en sa direction. Merci Merlin, je vais peut-être finir par avoir un coup d'avance sur Scott finalement. Je reviens sur mes pas en direction des escaliers les plus proches. Là, dans un grand tableau, un homme armé d'une hache aussi imposante que lui semble être ce fameux Gifford. Il a le regard perçant et en me voyant arriver, il plisse les yeux en gardant une main bien accrochée à son arme. Je me plante devant lui en hésitant quelque peu. Il n'a pas l'air aussi aimable que l'autre.
« Monsieur Gifford ? demandé-je sans trop d'assurance. Un ami à vous, Monsieur Muldoon, Burdock, m'a dit que vous pourriez certainement m'aider.
– Est-ce qu'il y a un géant à abattre ? Un troll à égorger ? Une belle à sauver ?
– Euh ... Ma foi, pas vraiment. Mais vous avez peut-être entendu qu'il y a quelques temps, une jeune fille a été agressée un peu plus loin dans le couloir. Je voudrais savoir si vous n'aviez pas vu quelqu'un de suspect à ce moment là. Peut-être quelqu'un qui s'est enfui la baguette à la main ou ...
– Attendez, c'était quand précisément ?
– Jeudi dernier, aux alentours de midi. »
Il coince sa hache sous son bras pour réfléchir en passant une main sous son casque. Je l'observe attentivement, priant Merlin pour qu'il ait un élément pertinent à me donner. Il finit par saisir à nouveau sa hache pour me répondre en la pointant vers moi.
« C'est vrai, je me souviens, il y a eu un attroupement dans le couloir. Je crois bien qu'il y avait quelqu'un. Maintenant que vous le dites, il y a bien un garçon qui est passé en courant juste avant. De quelle maison était-il ? Ah si, je sais ! C'était un vil Serpentard, qui d'autre ? »
Il agite sa hache avec véhémence. Je me mords la lèvre. Un Serpentard, ça réduit un peu le champ des possibilités. Je hoche la tête avant de lui demander :
« D'après vous, il était en quelle année ? Vous n'avez pas plus de détail à me donner sur lui ?
– J'ai plus l'habitude de chasser les Géants que les élèves mais il devait être plutôt âgé, il courait vite. Je crois bien qu'il était brun mais je ne l'ai pas vu longtemps, il s'est précipité dans les escaliers. J'ai beau dire qu'il faut faire attention en descendant les escaliers, personne ne suit jamais mon conseil. J'ai bien peur qu'il ait failli tomber mais il s'est rattrapé de justesse avant de continuer. C'est tout ce que je sais sur lui, Mademoiselle. Je suis désolé de ne pas pouvoir vous aider davantage.
– Ce n'est rien, merci beaucoup. Au moins maintenant, j'ai une piste à suivre.
– J'espère que vous triompherez de votre ennemi. Je sens en vous un grand courage. N'avez-vous jamais pensé à devenir Pourfendeuse de Géants ? »
Je fronce les sourcils en secouant la tête. Il hausse les épaules, presque dessus et me salue d'un signe de hache. Je m'éloigne en soufflant profondément.
Une chose que Scott ne sait pas. Un Serpentard, sûrement un septième année traînait dans le coin. Merlin, si c'est Wilkes ... Ce serait vraiment la pire chose. Je grimace à cette idée qui me serre un peu le cœur. Je descends vers la Grande Salle. J'espère que je ne vais pas croiser Rose. Je n'ai pas envie de lui dire tout de suite, elle risquerait d'aller agresser un par un tous les Serpentard pour savoir lequel a fait ça. On ne sait pas encore si c'est l'un d'entre eux. Si ça se trouve, c'était juste un mec qui avait une envie pressante.
J'allais m'asseoir avec les autres Gryffondor quand j'aperçois Léon qui se lève de sa table pour partir. L'occasion est juste devant moi, ce serait si dommage de ne pas aller le voir et de la rater. Rose a raison sur moi, j'ai beau ne pas vouloir qu'elle aille agresser les Serpentard un par un, ça ne va pas m'empêcher de le faire. Faisant fi de mes états d'âme, je rejoins le préfet-en-chef avant qu'il ne parte définitivement.
« Salut ! Tu vas bien ?
– Pardon ? fait-il en fronçant les sourcils. Qu'est-ce que tu me veux ?
– Oh, juste discuter un peu ...
– C'est suspect. Avance, je dois aller à la volière avant le prochain cours ...
– C'est chouette, ça, ça te dérange si je t'accompagne ? »
Il me regarde de travers et hausse les épaules, me trouvant définitivement étrange de toute évidence. Peu importe. J'ai bien l'intention de lui poser une question qui me taraude mais avant que je n'ouvre la bouche à nouveau, il dit d'un ton froid :
« Tu sais, si tu veux utiliser la salle des préfets pour tes trucs privés, je ne peux pas vraiment t'en empêcher, même si je t'avais déjà ce que j'en pense. Mais la prochaine fois, laisse-la en l'état parce qu'il y avait au moins trois bouchons de bièraubeurre qui traînaient ce matin ...
– Oh, c'est juste que ...
– Je veux pas les détails. »
Je ne peux pas m'empêcher d'étouffer un rire amusé en levant les yeux au ciel.
« Non mais ce n'est pas du tout ce que tu peux croire. On a juste voulu oublier quelques instants la métamorphose moléculaire. Et honnêtement, tu ne peux pas me le reprocher. Tu es juste jaloux de ne pas avoir été invité.
– Bon, qu'est-ce qu'il t'arrive ? Pourquoi tu me suis comme ça, Weasley ? »
Il s'arrête pour me regarder dans les yeux, les bras croisés. Puis, il ajoute, avec un sourire méprisant :
« Si tu veux insister encore pour que j'enlève mon tee-shirt juste pour toi, je vais devoir prendre des mesures pour ma sécurité. »
Je soupire en levant les yeux au ciel. Une fille de troisième année glousse en passant à côté de nous ce qui fait sourire Léon. Bon sang, c'était sérieux. Pourquoi s'est-il mis cette idée là dans la tête ? Hormis le fait de pouvoir me faire rougir et m'irriter facilement. Il n'y a certainement pas de meilleure raison. Je secoue la tête.
« T'es vraiment stupide, Wilkes. Je voulais juste te demander ce que tu faisais jeudi dernier, vers midi. Mon amie Léna avait une question à te poser et elle ...
– Jeudi ? Merlin, Molly, t'es sérieuse là ? »
J'arrête de parler de mon excuse nulle que j'improvisais à propos de Léna. Je vois à son regard noir qu'il a très bien compris où je voulais en venir. Je me mords la lèvre discrètement. Il est en colère. C'était à prévoir.
« Qu'est-ce que tu fais, sérieux ? Tu me demandes mon alibi pour l'agression de la jeune Thomas, c'est bien ça ? Tu crois vraiment que je pourrais faire une chose pareille ? »
Il crie un peu, j'essaye de me défendre mais il ne me laisse pas le temps de parler.
« Mais qu'est-ce que j'ai fait pour que tu aies une opinion si désastreuse de moi ? Je suis donc si bas dans ton estime pour que tu me croies capable de faire ça. Agresser une élève, mais ça va pas la tête !
– Je ne demande pas qu'à toi, Léon, c'est juste qu'un tableau a parlé d'un Serpentard qui courait ...
– Ah ! Un Serpentard court dans un couloir et tout le monde s'affole. C'est nouveau ça. Tu ne trouves pas que tu vas un peu vite dans les déductions ? Et toi, tu faisais quoi déjà ce jeudi midi-là ? Ah oui, tu étais toute seule avec Scott Reeve, quel bon alibi ! Si ça se trouve, vous l'avez agressée tous les deux, cette fille. Vous êtes aussi cinglés l'un que l'autre !
– Tu ne peux pas dire ça ! Merlin, Léon, j'essaye juste de comprendre ... Pourquoi tu ne veux pas ... ? »
Il me lance un regard noir, empli de colère. Ça me glace le sang. Je recule d'un pas. Je n'aurais jamais dû lui demander comme ça, j'aurais mieux fait de passer par plus de détours, prendre plus de précautions. Là, je n'aurais jamais de réponse satisfaisante. Il fait claquer sa langue sur son palais et sa voix est empreinte de mépris :
« A midi, je mangeais avec mes amis dans la Grande Salle. Et ceux qui n'y étaient pas me paraissent plus suspects. Qu'est-ce que tu faisais à midi avec Scott au troisième étage déjà ?
– Rien, on discutait juste ... Mais, Wilkes, écoute-moi, s'il te plaît, je ne veux pas t'accuser, je cherche juste qui ça pourrait être !
– Ah ouais ? C'est marrant, parce que la dernière fois qu'on en a parlé, tu m'as sorti tout un truc comme quoi vous vous étiez juste croisé dans ce couloir pour aller je ne sais où. Mettez-vous peut-être d'accord sur un alibi avant d'accuser les autres. Je ne sais pas ce que vous trafiquez tous les deux mais ça ne me plaît pas du tout. Tu es sur une mauvaise pente, Weasley. Regarde ce que tu as à te reprocher avant d'aller fouiller dans les affaires des autres. »
Sur ces mots, il s'en va à grands pas vers la Volière. Merlin, j'ai envie de me mordre très fort le poing ou de l'envoyer dans la tête du premier qui passe. Merlin ! Je déteste ça. Et il a raison en plus, j'aurais dû faire plus attention, réfléchir plus, ne pas changer ma merlin de version sur pourquoi j'étais avec Scott. Je déteste me faire crier dessus. Tremblante de colère et de frustration, je retourne vers la Grande Salle pour manger finalement un peu. James me saute presque dessus en s'exclamant d'une voix trop stridente pour moi :
« Molly ! Yo, est-ce que tu es d'humeur chantante ?
– Non, je ne suis pas d'humeur tout court, là, Potter. »
Il se fige, terriblement déçu, et me regarde en faisant la moue.
« Je voulais juste t'annoncer que Victoire venait de passer pour dire que c'était bon pour Grand-père, il va certainement bientôt pouvoir rentrer au Terrier. Mais si ça ne te réjouit pas, je te laisse tirer la gueule toute seule.
– James ! fais-je en le voyant repartir en traînant les pieds. Merci de m'avoir prévenue, je suis très ... Oh Merlin. »
Je souffle. Il est déjà parti et ne m'entend sûrement déjà plus. C'est une très bonne nouvelle mais je n'arrive pas à m'en réjouir. J'ai trop de choses qui me tournent dans la tête et une bonne nouvelle ne rattrapera le reste du désastre qu'est ma vie actuellement.
***
Oui, je sais, cher lecteur, cette régularité est exceptionnelle ! Profitez-en :)
Aussi, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez comme d'habitude, ça me fait plaisir d'échanger avec vous ^^
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