-Putain Gabriel arrête toi ! hurlé-je alors qu'il est train de se diriger vers la porte d'entrée.

Soudain, un gros blanc s'empare de la maison. Tout le monde me regarde. Tout le monde, sauf lui. Il s'est arrêté mais pas retourné. Mathieu me lance un regard interrogateur alors que le mien est dépité.

-C'est bon retournez à vos OCCUPATIONS, dis-je en marchant vers mon copain qui daigne enfin se retourner.

Le bruit revient et ça nous laisse l'occasion de parler “librement”. Je lui prends la main et décide de l'emmener dans un coin un peu plus tranquille mais il se dégage de moi après quelques pas.

-Gab..

-Non Matteo, j'ai compris, pas besoin de te casser les couilles à vouloir me donner des explications.

-T'es sûr d'avoir compris ? Nan parce que si t'avais vraiment compris tu serais pas en train de presque rompre avec moi !

-Alors explique-moi !

-Je ne l'aime plus, Simon, ok ? Seulement je peux pas oublier notre relation en un claquement de doigts ! Il m'a aidé à me reconstruire...

-... pour te redétruire juste après.

-Et c'est pour ça que je ne veux plus être avec lui ! J'ai plus confiance en lui ! C'est en toi que j'ai confiance et c'est avec toi que je veux être ! J'ai même pas répondu à son message à la con, il s'est pris un vu, si ça peut te rassurer. Je peux même bloquer son num si tu veux et le rayer de ma vie mais s'il te plaît me laisse pas.

Je ne le laisse pas répondre et le prends dans mes bras, comme si je le perdais définitivement si il faisait ne serait-ce qu'un pas. Au début il ne bouge pas, mais il finit lui aussi par me serrer contre lui ce qui a le pouvoir de me rendre heureux. S'il ne m'avait pas répondu, je me serais sûrement enfui loin d'un moindre signe de la race humaine.
Lorsqu'on se sépare, j'espère très fort qu'il ne parte pas sans rien dire. Pourtant, il garde le silence. Un silence de plus en plus pesant qui fait battre mon cœur de plus en plus fort.

-Je suis désolé, lâché-je avant de finalement m'en aller moi-même.

À mon plus grand désespoir, il ne me rappelle pas. Il ne cherche même pas àe suivre. Je vais finir par croire que je ne sers qu'à éloigner les personnes à qui je tiens.
Quelqu'un me prend le poignet et j'ai l'espoir que ce soit Gabriel, seulement quand je me retourne j'ai la mauvaise surprise de voir Andrea devant moi. C'est pas que je ne veux pas le voir, c'est juste que j'aurais préféré que ce soit Gab.

-Ça va ? Je t'ai vu discuter avec Gabriel et après t'es parti comme ça...

Je secoue négativement la tête et il me prend dans ses bras. Je pose ma tête sur son torse et me laisse bercer par son câlin assez réconfortant. J'ai beau ne plus le considérer comme mon vrai frère, être dans ses bras m'avait manqué.

-Ça va s'arranger...

J'ai bien peur que non...

Pris dans un élan de colère, je me sépare d'Andrea et attrape mon téléphone dans ma poche. Je vais sur la conversation avec Simon et lui écris un message :

-POUR QUI TU TE PRENDS ? TU ME TROMPES, ET APRÈS TU ATTENDS QUE JE SOIS EN COUPLE ET HEUREUX POUR ME DIRE QUE JE TE MANQUE ? MAIS C'EST TROP TARD MEC ! FALLAIT Y PENSER AVANT D'EMBRASSER L'AUTRE CON ! MERCI, MAINTENANT AU LIEU D'AVOIR BRISÉ UN COUPLE, T'EN AS BRISÉ DEUX. ET CHAQUE FOIS J'ÉTAIS DEDANS. MERCI DE ME POURIR LA VIE, FRANCHEMENT MERCI.

Je sais bien que normalement nous étions en bon termes, mais putain il avait pas à faire ça ! Pourquoi ne me laisse-t-il pas être heureux et profiter ? C'est égoïste.

-Putain là tu t'es défoulé, dit Andrea en regardant mon téléphone.

Je roule des yeux et me barre sans lui adresser un mot de plus. Je suis passé de la tristesse à la haine en quelques secondes. En fait je crois que c'est un mélange. Je suis triste et énervé en même temps.

***

-Bonjour, lance Mathieu en arrivant dans la cuisine.

Je lui fais un signe de tête pendant qu'il va vers Marie pour lui embrasser la joue. C'est une habitude que la plupart des personnes ici ont, mais pas moi. Je suis très tactile lorsqu'il s'agit de relations amoureuses, mais je n'arrive pas à faire ne serait-ce qu'il bisous à Marie. Et pourtant elle m'a pris plein de fois dans des bras, mais c'était toujours juste pour me réconforter. Il n'y avait rien de juste affectif. Je sais qu'elle voudrait que moi aussi je lui embrasse la joue le matin, ou avant d'aller dormir, et j'ai déjà essayé plein de fois, mais à chaque fois je me résigne au dernier moment. Ça la déçoit à chaque fois mais je fais semblant de ne pas le voir, juste parce que la déception de Marie est l'une des pires choses au monde.

-Pourquoi Gab est parti si vite hier ?

-On s'est disputés.

-Encore ? C'est la combientième ? Cinq cent trente-septième dispute ?

-Mathieu, le reprend Marie.

Il est vrai que Gabriel et moi nous disputons beaucoup depuis que nous sommes ensemble. En fait nous avons des caractères différents, du coup des fois ça explose. Mais on se ressemble aussi un peu et c'est ce qui nous fait ressentir des choses l'un envers l'autre.

-Cette fois-ci c'est différent. C'est à cause de Simon. Il est jaloux, alors que je ne lui parle même plus. En fait je crois qu'il est jaloux parce que j'ai aimé Simon et que je ne l'aime pas lui.

-Et tu ne vois pas du tout pourquoi il est jaloux comme ça ? intervient Marie.

-Nan, franchement nan.

-Mais voyons Matteo, c'est un peu logique hein ! dit Mathieu en se servant un bol de céréales.

-Bah je vois pas non, dis-je complètement perdu.

-Matteo, Gabriel est amoureux de toi. Il t'aime.

Gabriel m'aime. Oh mon dieu. Il m'aime..

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J'aime poster très tard (ou très tôt) 😜❤️