Chapitre 16
Après ce moment de tristesse, je laisse sortir la rage qu'il y a en moi et commence à taper sur son torse en lui criant des tonnes d'insultes. J'ai l'impression de ne lui faire aucun effet, il ne bouge pas sous mes coups et je semble faible.
À un moment, il attrape mes deux poignets, me faisant mal à ma main cassée, et me retourne pour me plaquer contre le mur, ne manquant pas de me déchirer le dos. Je me débats, mais il est bien trop fort.
-Lâche moi connard !!
Je donne un coup de pied dans son tibia ce qui le fait me lâcher. Je le contourne et Simon vient me prendre dans ses bras de façon protectrice. Il ne sait pas encore qui c'est... J'enfouis ma tête dans son cou, essayant tant bien que mal de me calmer.
-Matteo...
Je me sépare de mon copain et lui fais face.
-Tu m'as laissé...
-Matteo je... T'étais pas vraiment tout seul, y avait...
-Elle s'est barrée juste après toi connard ! Tu lui as sûrement donné l'idée ! Tout est de ta faute ! Si t'étais pas parti je serais peut-être heureux aujourd'hui ! Peut-être que j'aurais une vie normale !
-Elle est partie...? Elle m'a toujours dit que... que tu allais bien, que vous étiez heureux ensemble et que j'avais pas besoin de revenir...
-Quoi ?
Ma voix faiblit. Ma génitrice lui a menti, elle lui a dit que j'allais bien et qu'on était ensemble... C'est horrible. J'ai l'impression que mon malheur est tout ce qu'elle souhaite dans la vie.
-Matteo, tu vas peut-être me dire qui c'est lui ? me demande Simon l'air perdu et... jaloux ?
-Oui pardon... Andrea, je te présente Simon, mon... copain... Et Simon je te présente Andrea. Mon... Mon frère...
-Ton frère ?!
-Ton copain ?! s'exclament les deux garçons en même temps. C'est sur, ça doit faire beaucoup d'informations.
-Oui Simon, Andrea est mon frère mais je t'en ai jamais parlé parce que je le considérais comme mort, et oui Andrea, Simon est mon copain mais si tu comptes juger c'est même pas la peine parce que t'es vraiment mal placé.
-J'allais pas te juger mais... j'étais juste étonné que tu sois aussi gay...
-Aussi ?
-Je suis depuis deux mois avec un gars qui s'appelle Esteban.
-Mais pourquoi tu le considérais comme mort ? demande Simon, encore perdu.
-Il s'est barré après la mort de mon père.
-Oh...
-J'ai cru que c'était le mieux à faire Matteo...
-Pour toi oui. Mais moi j'ai énormément souffert jusqu'à présent.
-Écoute Matteo, et si on recommençait à zéro ?
-C'est facile pour toi hein ? dis-je d'un rire jaune.
-Matteo.. Réfléchis bien, sois raisonnable... me dit Simon en prenant ma main.
Je le regarde puis soupire. Il a raison. Après tout je ne dois pas rester dans le passé, ça ne me fera jamais avancer. Ma vie jusqu'à présent n'a pas été toute rose, mais si je ne fais que de ressasser le passé, je vais encore plus souffrir. Autant aller de l'avant.
-Je veux bien. Mais comprends que ça a été difficile pour moi, et ça l'est encore. J'accepte parce que je veux aller de l'avant, pas pour toi.
J'essuie toute trace de larme sur mon visage et sort de la loge en attrapant ma bouteille d'eau, parce que je n'ai toujours pas bu du coup. Des que je sors, je tombe nez à nez avec Sebastián. J'essaye de le contourner mais il me retient par l'épaule.
-Laisse-moi Villalobos.
-Comment t'as fait ça ? dit-il en désignant mon plâtre.
-C'est pas tes affaires.
J'avance de nouveau mais il me stoppr stoppe une nouvelle fois. Putain mais il veut pas me lâcher ?
-C'était courageux de jouer de la guitare avec ça.
-Je sais.
-Dommage que t'aies loupé.
-Écoute Sebastián, je n'ai pas besoin que tu me dises tout ce que je fais de mal maintenant donc si tu veux bien, j'aimerais passer. Merci.
Je le décale de mon chemin et m'en vais, mais il me retient par ma main, me retourne vers lui et pose ses grosses lèvres gercées sur les miennes. Je le repousse directement avant d'essuyer mes lèvres.
-Mais qu'est-ce qui te prend ?!
Il regarde derrière lui, le sourire aux lèvres. Je vois Simon derrière lui, qui nous regarde avec rage. J'ouvre la bouche, comprenant qu'il a vu ce qu'il vient de se passer. Je m'apprête à dire quelque chose, mais il me devance en cognant son poing dans la mâchoire de Sebastián. Celui-ci recule d'un pas et le temps qu'il se remette de ses émotions, Simon est déjà éloigné et des personnes se sont mises devant Sebastián pour l'éviter d'avancer. Je cours vers mon petit copain qui est avec Ramiro et Nico. Je crois qu'ils sont en train d'essayer de le calmer. Je leur demande de partir, ce qu'ils font. Je prends la main de Simon et le tourne vers moi. Le voir si énervé me rend mal, et j'espère du plus profond de moi qu'il ne croit pas que j'ai embrassé ce boulet.
-Simon je t'en prie crois-moi je l'ai pas embrassé j'ai voulu partir mais il m'a retenu et il m'a embrassé je l'ai direct repoussé je te promets Simon crois-moi..
-Ta gueule..
Il me prend dans ses bras après avoir dit ça, et je comprends qu'il me croit. Ça me prouve qu'il a confiance en moi, et ça c'est le plus beau cadeau qu'on puisse me faire au monde. Simon m'aime, et il a confiance en moi. Que rêver de mieux ?
***
Je regarde mon téléphone une nouvelle fois, mais aucun message. Il ne me répond pas depuis des heures, et je m'inquiète. Est-ce qu'il m'en veut, finalement ? Je ne sais pas. Je n'arrive pas à rester tranquille sans m'imaginer des tas de scénarios.
-Matteo laisse ton téléphone tranquille une fois.
-Mathieu, tu comprends pas.
-Alors explique moi.
-Tu vois Sebastián ?
-Oui oui.
-Il m'a embrassé, devant Simon. Bien. Sur je l'ai repoussé. Simon m'a fait comprendre qu'il ne m'en voulait pas mais j'ai peur qu'en fait si...
-Ouais en fait t'es juste un putain de parano.
-Ta gueule.
Je prends mon téléphone et envoie un huitième message à Simon.
En fait tu m'en veux vraiment, c'est ça ? Qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour que tu m'en veuilles plus bébé ? 😔❤️
18:37
Au moment où le message s'envoie, mon téléphone se met à vibrer et le nom de Simon s'affiche sur mon écran. Je n'attends pas et décroche. Dès que j'entends sa voix, tout mon stress redescend.
-Matteo ?
-Simon pourquoi tu répondais pas j'ai eu peur !
-Désolé mon amour, j'ai pas eu le temps au Jam y avait masse de monde à cause de l'open, je viens de finir et de voir tes messages. T'inquiète pas, je t'en veux pas. Je t'ai vu le repousser et d'ailleurs, avec un peu de recul, c'était assez drôle la façon dont tu as essuyé tes lèvres après.
-Tu m'as fait peur...
-Je confirme ! crie Mathieu pour que Simon l'entende à l'autre bout du fil.
Je l'entends lâcher un petit rire, ce qui me fait moi-même sourire.
-Fallait pas ! Mais je te promets de faire attention la prochaine fois.
-Merci...
-Bon allez je te laisse, je vais rentrer.
-Bisous, je t'aime.
-Moi aussi je t'aime. À demain bébé.
Le bip me fait comprendre qu'il a raccroché, alors que mon sourire ne veut pas quitter mon visage. Même si cela peut paraître impossible, je l'aime plus de jour en jour. Il est l'unique raison de mon bonheur.
-T'es niais. me dit Mathieu en riant.
-Je sais. je réponds, heureux.
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