Chapitre 13
-Matteo réponds moi ou j'appelle les pompiers ! Matteo !
Mon corps se secoue et mes yeux s'ouvrent. Je vois alors Simon devant moi, le visage plus inquiet que jamais. Il n'y a pas vraiment de quoi, je ne serais pas une grande perte.
Mon copain me prend dans ses bras, sûrement soulagé que je sois conscient. Même si ses bras m'apportent toujours une immense chaleur, j'ai droit, je gèle. J'ai passé la nuit dehors. À vrai dire, je me suis endormi au pied de cet arbre où je me suis assis. J'y suis toujours, d'ailleurs. Mais je suis aussi dans les bras de Simon. Il me fait des bisous mouillés dans le cou en me serrant très fort contre lui. Je crois qu'il a vraiment eu peur, mais je ne vois pas pourquoi.
-Qu'est-ce que tu fais là chéri, hein ? OK t'a cherché partout ce matin avec Marie..
-Elle est où...?
-Un peu plus loin derrière.
Il se sépare un peu de moi et prend mon visage gelé entre ses mains chaudes comme de la lave. Une sensation de brûlure envahit ma peau. Je ne sais pas si j'apprécie cette sensation ou pas. Je mérite d'avoir mal.
-Elle m'a dit ce qu'il s'est passé hier Matteo.. dit-il en passant son pouce sur ma lèvre encore blessée.
Je baisse la tête, n'osant pas le regarder dans les yeux. Je ne suis pas un bon petit-ami pour lui, je le sais. J'en suis sûr. Il est parfait tandis que moi, j'enchaîne connerie sur connerie. Je blesse mon entourage, sans même le faire exprès. Je leur gâche la vie à tous, et je commence à comprendre pourquoi ma mère m'a abandonné. Et mon frère aussi. Après tout, je ne sers à rien, hein ?
-Regarde moi bébé... dit-il en relevant mon menton à l'aide de son index et son pouce.
Je ne me laisse pas faire et retire de main. Les deux, d'ailleurs. Il n'a en aucun cas le devoir de me protéger, de aider et encore moins de m'aimer. Pourquoi le fait-il alors ?
-Matteo...
Sans son contact sur moi, je suis à nouveau frigorifié. Je ne le montre pas, c'est de ma faute si je suis ici maintenant, et j'aurais dû mourir dans ce froid.
-Viens, t'es gelé. Il faut que tu rentres.
Il se lève et je fais de même, sans rien dire. Je m'appuie sur mon genou qui me fait mal. Merde, je l'avais oublié celui-là. Je m'appuie sur l'épaule de Simon et celui-ci me prend par la taille. Il dépose un baiser sur ma joue puis on va à l voiture, garée un peu plus loin. J'entre dans celle-ci, sans rien dire. Je n'ose même pas poser mon regard sur Marie, qui doit être plus qu'énervée contre moi. La pauvre, quel fardeau de vivre avec moi...
-J'étais sur le point d'appeler les flics. dit seulement Marie avant de démarrer la voiture.
Je ne réponds pas et pose ma tête contre la vitre, regardant le paysage qui s'offre à moi. Je sens la main de Simon prendre la mienne. Je n'ose même pas le regarder lui, même si voir son si beau visage est le plus beau cadeau qu'on puisse m'offrir.
La chaleur de la voiture ne m'enlève pas mon froid, et je ne tarde pas à mettre mes mains dans les manches de mon pull, me détachant par la même occasion de mon copain. Mon corps tremblotte. Je suis pressé d'arriver pour pouvoir prendre une bonne douche. Et puis, après avoir passé une nuit dans l'herbe, j'ai bien besoin d'une douche.
Mes yeux se ferment au bout de quelques minutes de trajet. Il faut dire que je n'ai pas énormément dormi cette nuit, ce qui est — je pense — normal.
Je somnole tout le trajet, qui me paraît assezong. J'ai marché si loin ?
Parfois j'entends Simon et Marie parler, mais ils chuchotent pour ne pas me "réveiller".
Une fois arrivés, Simon me réveille et on sort de la voiture. Le vent glacial me frappe directement. Putain je vais être malade.
Marie pose sa main sur mou pour attirer mon attention, je me retourne donc vers elle et elle pose sa main sur ma joue.
-Tu es tout blanc mon chéri..
Je fronce mes sourcils, ne sachant pas pourquoi est-ce qu'elle me dit ça.
-Je suis désolée de m'être énervée hier Matteo. Je voulais vraiment pas faire tant de peine. C'est juste que... j'étais surprise... parce que ce n'était pas le Matteo que je connais qui s'est battu hier.
Je ne sais pas vraiment quoi dire. C'est vraiment moi qui me suis battu hier ? Ma vraie personnalité ? Je ne sais pas.
-Je cherche juste à savoir ce qu'il s'est passé...
-Marie je... j'étais énervé OK ? C'est tout...
-Mais qu'est-ce qui t'a énervé comme ça ?
Je baisse la tête. Je ne sais pas pourquoi je me suis tant énervé. Les paroles de mon prof n'auraient pas dû m'atteindre de la sorte. Après tout, des cons il y en a partout. Mais pourtant, depuis hier, je ne fais d'y penser. Est-ce que c'est vraiment ridicule d'aimer un garçon ?
-Matteo ?
-Le prof de maths venait de me dire que j'étais ridicule à embrasser Simon devant le portail. Il a dit des choses homophobes et ça m'a énervé...
-Mhoo...
Elle me prend dans ses bras et je me laisse faire. Ça me fait du bien de savoir qu'elle est toujours là pour moi. Je crois que je suis comme ça maintenant. J'ai besoin de sentir qu'on sera là, avec moi, que je ne serai pas seul. J'ai besoin d'être accompagné, soutenu, aimé... et j'ai l'impression que Marie, elle, elle m'aime, comme si j'étais un membre de sa famille, comme son fils, et je ne sais pas comment j'ai pu en douter.
Après ce petit moment d'affection, on entre dans la maison et je vais directement dans ma chambre avec Simon. Je prépare des habits propres puis me dirige vers la salle de bain en demandant à Simon de m'attendre dans ma chambre, mais celui-ci me retient par le bras.
-Hum je... est-ce-que... enfin... Je peux venir avec toi ?
Waw... Alors là, quelle question, vraiment. J'ai envie qu'il vienne mais... mais quoi en fait? J'en ai juste envie, point. Pourquoi faut-il toujours que je m'empêche de vivre ?
-Ouais, viens.
Il fait un grand sourire et on va dans la salle de bain. Je referme la porte à clé derrière lui. J'enlève lentement son t-shirt, puis il fait pareil. On retire nos chaussures, puis nos pantalons. Il ne reste plus que nos caleçons, mais à vrai dire je me sens mal à l'aise.
-Si tu es pas prêt on peut les garder ou...
-On se retourne ? C'est juste que je suis mal à l'aise tu vois... Je me suis jamais montré entièrement devant une autre personne que ma famille...
-T'as pas à être mal à l'aise Matteo. Mais si tu veux qu'on se retourne, on se retourne.
Je lui fais in sourire de remerciements puis je me retourne. Il fait de même, puis j'enlève enfin mon caleçon. Il entre en premier dans la douche, puis après c'est moi. Toujours sans se regarder. L'eau commence à couler, nous sommes dos à dos. Au début, je suis assez tendu, mais au fil du temps je me rends compte qu'il n'y a pas de quoi stresser. Je décide de reculer jusqu'à ce que nos dos se touchent. J'entrelace nos mains et bascule ma tête en arrière pour la poser sur son épaule. Le contact de nos peaux nues me fait du bien. Le sentir collé à moi sans aucune barrière est sûrement l'une des meilleures sensations du monde. Le silence règne, mais c'est un silence agréable. On profite de ce moment à nous deux, sans personne pour nous interrompre.
Dans un élan se courage et d'envie, je me décolle de lui et me retourne, avant de lui tirer la main pour le retourner. On se regarde droit dans les yeux. Il se mord la lèvre inférieure ce qui le rend totalement sexy. Je m'approche de lui, collant nos deux torses, puis je dépose un baiser sur sa peau mouillé. Comme ça j'ai l'impression qu'il peut voir tout ce qu'il se passe dans la tête, et même si ça me faisait peur avant, maintenant plus. Je veux qu'il lise en moi comme dans un livre ouvert, je veux qu'il sache tout de moi, chaque pensée, je veux qu'il connaisse chaque parcelle de mon corps, et c'est ce que j'ai l'impression qu'il se passe quand je suis là, nu devant lui. Et ça c'est juste magique.
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