Chapitre 10

-Bonjour madame. je dis en tendant ma main à la femme qui se trouve en face de moi.

Un grand sourire s'affiche sur mon visage alors qu'elle fronce les sourcils. Quoi ? Elle croyait que j'allais lui tendre mes bras pour un câlin ? Bah elle s'est mit le doigt dans l'œil.

Bien sûr, j'ai vraiment mal au cœur en la voyant, et je me retiens de lui crier dessus et de pleurer tout ce que j'ai retenu au fond de moi tout ce temps. Mais je veux lui montrer qu'elle est sortie de ma vie. Je veux lui faire du mal comme elle m'en a fait. Je veux qu'elle souffre, qu'elle pleure comme je l'ai fait.

-Mais Matteo tu..

-On ne vous a jamais appris à vouvoyer les inconnus ?

-Mais...

-Je crois qu'on ne vous a pas bien éduquée. Ou c'est vous qui n'avez pas bien éduqué vos enfants, faut voir.

1) Faire comme si je ne la connaissais pas. FAIT ✔️

2) Lui reprocher de différentes façon tout ce que j'ai sur le cœur. EN COURS ⭕

Je m'assois à la table, et elle fait de même, abasourdie. Marie s'assoit à côté de moi. Elle reste silencieuse mais je vois bien que mon petit jeu l'amuse.

-Alors, parlez-moi de vous. Votre travail, des éventuels enfants... Ah non c'est vrai, vous n'en avez pas. Ou du moins pas dans votre cœur.

2) ÇA AVANCE ⏩

Son regard s'assombrit alors que mon sourire s'élargit. Franchement, si j'avais su que ça allait être si amusant, j'aurais pas autant stressé.

-Non, la vérité c'est que je n'ai qu'un enfant, mais il est parti de la maison, alors je suis libre maintenant.

Si elle croit que ses paroles m'atteignent, alors là, pas du tout. Bien sûr, quand elle parle de son "seul" enfant, elle parle de mon grand frère qui est parti après le décès de mon père. Mais le fait qu'elle ne me considère pas comme son fils ne date pas d'hier. J'ai eu le temps de m'y habituer, même si ça fait toujours un peu mal.

-Avez-vous des animaux ?

-J'avais un chien, mais il est devenu trop pesant pour moi alors je l'ai abandonné. Il s'appelait Matteo.

C'est pas avec ses clash à deux balles que je vais mettre le genou à terre. Pour m'afaiblir, il faut bien plus fort.
Je plisse les yeux avec un air de défi.

-Avez-vous une relation ?

-Oui.

Mon cœur se serre. Aïe.

-Depuis combien de temps ?

-Quinze ans, je dirais.

Une colère profonde s'empare de moi. Elle vient de dire qu'elle trompait mon père, elle le trompait même quand ils se sont mariés. Elle le trompait depuis si longtemps...
Je me lève et jette mon jus d'orage sur son visage, avant d'exploser mon verre parterre. Je lui fais ensuite un sourire hypocrite et me rassois, pendant qu'elle me regarde choquée. Plusieurs regards se sont posés sur nous mais je m'en fous.

-On peut s'en aller si tu veux Matteo... me propose Marie.

-Ouais. dit ma génitrice en s'essuyant le visage.

-Nan c'est bon. Elle a voulu me voir, elle me voit. Continuons de parler. Tu n'as pas de questions à me poser, après tout ce temps ?

-Ah maintenant tu me connais ?

-Arrête de faire la conne.

-Tu me parles pas comme ça je suis ta mère !

-Peut-être que si tu m'avais éduqué je te parlerais pas comme ça !

-Bah peut-être que si je t'avais aimé je t'aurais éduqué.

Je me lève à nouveau, en tapant du poing sur la table. Les gens autour de nous nous regardent de nouveau, mais une nouvelle fois, je m'en bat les couilles.

-Et pourquoi tu voulais me voir si tu m'aimes pas ?!

Elle lâche un petit rire et me regarde de haut en bas, un sourire satisfait sur les lèvres.

-Pour te voir comme ça.

Cette fois-ci, c'est son verre que je lui jette au visage. Ensuite je le repose sur la table, un peu trop violemment puisque celui-ci aussi explose.
Un serveur vient vers nous.

-Je suis désolé monsieur mais vous allez être obligés de sortir, c'est le deuxième verre que vous cassez et vous dérangez tout le monde.

-Ouais ouais j'y vais vous inquiétez pas.

La salle est silencieuse mais j'entends des chuchotements. Tout le monde me dévidage.
Je sens une douleur à ma main et me rends compte que je saigne, sûrement à cause du verre que j'ai explosé. Marie s'en rend compte et prend une serviette qu'elle utilise pour comprimer ma blessure. Ma génitrice me regarde avec un énorme sourire et ma haine s'accroît.

-Qu'est ce que que vous avez tous à me regarder comme ça ?! C'est pas un spectacle ici ! Vous savez quoi ? Allez tous vous faire foutre !

-Allez viens Matteo..

Marie me pousse jusqu'à la sortie tout en tenant ma main blessée.

***

-Ça va bro ? me demande Simon en me faisant un tcheck.

-Tranquille et toi ? je réponds en faisant comme si de rien n'était.

En effet, le fait qu'il me considère comme un ami ne passe toujours pas. J'ai vraiment envie de plus avec lui, seulement il est pris maintenant. C'est trop tard pour moi, j'ai réalisé trop tard que j'avais des sentiments pour lui. C'est fini.

-Alors, hier ? demande Simon inquiet.

-Ça va. Ça a un peu mal tourné mais n'en parlons pas.

-Si tu veux. On va patiner ?

-Dehors ?

-OK.

On va mettre nos patins puis on sort du Roller.
On commence alors à patiner dans les rues, côte à côte. On s'amuse vraiment. J'adore passer du temps avec Simon. Il ne m'apporte que de la joie.
Sans que je ne comprenne rien, sa main rejoint la mienne et la prend. On patine donc main dans la main, et je ne peux m'empêcher de frissonner à longueur de temps. Ça me fait tellement bizarre de lui prendre la main comme ça.
On va ensuite dans un skate park et on commence à faire des figures sur les rampes. Il s'en sort très bien, comparé à moi qui n'ai pas l'habitude de faire ça. Pourtant Simon dit que je m'en sors bien. Ça fait plaisir pour moi.
Il m'apprend quelques trucs faciles que je réussis haut la main.

Je tombe deux trois fois mais rien de grave, c'est le début. On rentre ensuite au Roller, toujours main dans la main. Des gens nous regardent bizarrement mais je m'en fiche. Et puis après tout, on n'est pas en couple hein...
J'enlève ma main de la sienne, réalisant que ce que nous faisons n'est pas vraiment bien. Il est en couple, et son copain n'aimerait pas que Simon se balade avec quelqu'un d'autre main dans la main.
Il me regarde en froncant les sourcils.

-T'es en couple Simon.

Il lâche un petit rire, et c'est à mon tour de froncer les sourcils. Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?

-Matteo, je croyais que tu avais compris. Je ne suis pas en couple !

Je fais les gros yeux, sur le cul par la nouvelle qu'il vient de m'apprendre. Mais... pourquoi m'avoir dit qu'il était en couple alors ? Et comment j'aurais pu deviner ?

-Je t'avais dit ça pour te rendre jaloux. Visiblement, ça a bien fonctionné.

-Mais...

Il se rapproche de moi et prend mon visage entre ses mains, le sourire aux lèvres.

-Y a que toi à mes yeux Balsano.

Cette phrase fait comme un électrochoc en moi. J'ai des frissons de partout. Putain j'ai été trop con pour ne pas m'en rendre compte avant ! Mais oui, je l'aime ! Je suis amoureux de Simon putain !

-Simon... je t'aime...

Ses yeux s'ouvrent en grand. Lui non plus il ne s'y attendait pas à celle-là.

-Je t'aime aussi, Matteo.

Puis il dépose ses lèvres sur les miennes. Nous échangeons un magnifique baiser digne des plus beaux films d'amour. Le plus beau, d'ailleurs.

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