Neptune !
Bonjour ! Comment allez Vous ? Bien ? Moi, ça ne va pas. J'ai froid, dans le vide de l'espace, et je m'ennuie. Donc je continue mon journal.
Nous nous étions quittés au moment où je me dirigeais vers ma destination. Pendant le trajet, rien de bien excitant : mises à jour du système, tests des instruments. Je finissais aussi de transmettre les données collectées lors du survol d'Uranus. Et vu la distance, le débit était faible : quelques kilobits par seconde. Autant dire que ça prenait du temps.
Après ces 3 ans de voyage, j'arrivais, le 25 août 1989, en vue de la dernière planète du système solaire : Neptune. J'ai commencé à l'observer 3 mois avant mon passage au plus près. Très étrange, Neptune. Mais très mignonne ! Un peu plus petite qu'Uranus, mais d'un bleu ! Superbe ! Elle valait bien les 12 ans de trajet !
Ça ne vous paraît pas très net ? Et pourtant, c'est l'une des meilleures images que Vous avez à ce jour. Pour Vous donnez un exemple, voilà ce que Vous obtenez de mieux avec le télescope spatial "Hubble", 27 ans après mon passage :
Sacrée différence, n'est ce pas ?
Mais malheureusement pour moi, et heureusement pour Vous, de nouvelles techniques sont apparues sur Vos télescopes terrestres, appelées "optique adaptative". Avec elles, vos images rivalisent de netteté avec les miennes. Mais je ne m'avoue pas vaincue !
Avez Vous vu cette grosse tâche noirâtre ? On l'appelait la Grande Tâche Sombre, en référence à la Grande Tâche Rouge sur Jupiter. Elle a disparu au moins depuis 1994, mais elle semble revenir de temps en temps... Autour d'elle tournent les vents les plus rapides du Système solaire : plus de 2000 km/h !
Bien évidemment, grand classique des planètes gazeuses : je confirme que Neptune a des anneaux ! Si sombres que j'ai dû la masquer pour les distinguer !
Étant donné qu'après elle, je n'avais plus aucune planète à visiter, mes Créateurs ont décidé de me faire passer près du pôle Nord de la planète, à 30 000 km de son atmosphère d'hydrogène, d'hélium et de méthane. Ainsi, je pouvais à mon tour plonger sous l'écliptique, avec un angle de 30°, et observer le plus gros satellite de Neptune, Triton, très mal connu à l'époque.
Je l'ai finalement survolé à 40 000 km. Je ne suis pas à 10 000 kilomètres près... On pensait trouver un astre assez commun, couvert de cratères et de canyons, signes d'un satellite géologiquement mort. Eh bien, Vous vous étiez joliment trompés : j'y ai observé des geysers de glace ! À plus de 4,5 milliards de kilomètres du Soleil ! Stupéfiant ! Et c'est pourtant l'un des astres les plus froids que l'on connaisse à ce jour : 38 Kelvins.
Voilà quelques photos !
Bien entendu, Triton n'est pas son seul satellite : elle en a une kyrielle d'autres : Néréide, Larissa, Galatée, et beaucoup d'autres, dont Protée, le seul que j'ai découvert suffisamment tôt pour pouvoir l'observer :
Et puis j'ai dû y aller, continuer ma route. J'avais visité ces 4 planètes. J'avais 12 ans. Et j'ai pris cette photo, qui restera à jamais gravée dans ma mémoire. Peut-être être la plus belle de toutes.
Un croissant de Neptune, accompagnée de Triton, comme si elle lui montrait l'Univers. Comme une mère à son enfant.
Mélancolique. Irréel. Hypnotisant.
Je les aient quittées, ces boules de gaz. Direction l'infini de l'espace. Le vide, le noir, le froid, les étoiles.
N'hésitez pas à commenter ! Je serais très heureuse de Vous répondre ! J'ai tout mon temps, là haut, dans les étoiles ...
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