Famille

Un pas devant l'autre... difficilement nous continuons vers Cambrai . 
Ce chemin boueux emprisonne nos pieds , ce supplice ne finira donc jamais ?
Bordel ce n'est pas ça que l'on nous vendait ! Cette revanche contre les Boches n'est qu'une illusion...
La pluie ruisselant sur nos pâles visages, les cheveux mouillé, ma barbe complètement trempée et détruite par la poudre explosive des combats précédents...
Je ne dois plus être l'homme aussi séduisant que j'étais.

Ce ciel gris est déprimant et ce brouillard nous rend aveugles.
Mais en vérité il nous rend la tâche bien plus facile que prévue; les Allemands ne peuvent pas nous apercevoir et encore moins nous trouer de leurs balles fétides .

Kaptan est le plus en avant, le silence est palpable et angoissant, mais il vaut mieux cela, qu'une fanfare des enfers qui aurait été que peu avantageuse.

Benoit et Arthur aident Nicolas, le pauvre , il a encore mal, mais il est fort, ce type me surprend de jour en jour.

J'avance doucement en arrière , le fusil bien en main, mon esprit lui n'est pas avec eux... Il est au côté de Marie, elle me manque tellement; je devrais être à ses côtés, au bord d'un fleuve, notre peau grillant à la vue instable du soleil, des lèvres contre les miennes, j'ai son image dans la tête... son visage...

-Hey Darwin ! Faut que tu reviennes !

Je me sens comme aspirer loin d'elle, loin de la femme que j'aime .
Je tourne rapidement ma tête, regarde ce visage familier, un léger sourire vient se tailler sur mes lèvres... Palvot , sacré gars !

-Je suis de retour ! Welcome Back !
Dis-je en ralentissant la cadence pour me retrouver à côté de lui.

-Pour être honnête l'anglais , je ne pensais pas que tu serais encore en vie après la première escarmouche !
Tu as déjà grandi ... Très vite ... Mais les résultats sont déjà là .
L'homme acquiesce.

Cela me fait drôle de recevoir ces compliments, je n'ai pas réellement l'habitude.
Cet homme si costaud ayant des sentiments ? Curieux ...

- À vrai dire Caporal , je ne suis pas Anglais , enfin je ne sais pas ! Mais merci Caporal !
Dis-je en regardant devant moi .

- Appelle-moi Palvot ! Je te l'ai déjà dit , nous sommes frère d'arme.

-En ce qui concerne la
« Famille » , vous aviez raison , Blaise est une bonne personne et il se bat très bien ! Vous m'avez montré quelque chose ... ce n'est pas la couleur de peau qui juge un homme... On nous apprend pas ça à Paris. Merci !
Je regarde Palvot .

Mes paroles sont sincères et pour la première fois, un masque qui était fixer sur mon visage depuis longtemps disparaît...

-Je suis fier de vous Darwin ... Harold c'est bien ça ? Continuez comme cela ! Vous allez évoluer ici ... l'armée va vous récompenser ! Vous verrez !
Ces joues gonflées laissent apparaître ce sourire ... ce sourire si réconfortant.

J'incline légèrement la tête vers lui, je ne sais pas vraiment quoi répondre , mais au fond de moi, je suis très reconnaissant.

Quelques minutes après Kaptan s'arrête , se tourne vers nous, un léger sourire en coin.

-Messieurs ... Ce soir nous dînerons auprès de nos compatriotes !

Un léger cri général envahi l'air, cette nouvelle réchauffe mon coeur, enfin une vue agréable sur le lendemain, vers l'avenir.

Une route , une route moderne est devant nous , sans boue , sans feuillage  tout droit vers Cambrai !
Notre petit groupe rejoint la fameuse route et sans réfléchir nous avançons... Mais un bruit vient m'interpeler, Benoit et Arthur sont fatigués et à bout de souffle, Nicolas est par terre faisant une grimace.
Et puis merde, je m'approche de lui et lui attrape le bras, je le lève vers les cieux et lui accroche le bras autour de mon cou et avance sans broncher, j'en ai marre d'attendre !

Deux heures après j'aperçois au loin la ville, et juste à côté de ce nid à citoyen, le campement !
Un endroit si réconfortant ! Je vais pouvoir retrouvé mes frères d'armes, ma famille.

On avance, on continue, sans abandonner.

La première image que j'ai devant moi est la tante médicale où je dépose Nicolas, il me regarde plein de gratitude.

-Merci vieux ! Je t'en dois une belle ! Va te reposer grand ... tu le mérites ! Un petit conseil va te laver tu es plein de boue et de sang!

Nicolas rigole légèrement, je fais de même , enfin un peu de joie dans ce monde pourrit.

-Reposes-toi l'ami ! Tu le mérites aussi... on va troué du Boche ne t'en fait pas !

Je me lève, et part vers la tante de commandement, je dépose mon rapport de mission, une main vient se poser sur mon épaule, je me tourne.

Un homme poster devant moi, il semble être dans la force de l'âge, un visage quelque peu ridé, ces yeux perçant me fusille, une prestance et une autorité naturelle s'établie rapidement, il passe une main dans ses cheveux blonds avant de reposer sur sa tête son chapeau d'officier. Kaptan était à ses côtés me regardant.

-Darwin c'est ça ! Je suis le Colonel Larrieu ! Je suis votre nouveau chef ... Kaptan m'a parlé de vous et de votre courage ainsi qu'une certaine prouesse au combat.
Votre comportement a été positivement remarqué à Saint-Quentin !
Vous êtes promus au grade de soldat première classe ! Félicitation ...
L'homme acquiesce .
J'avais oublié ! Vous avez reçu une lettre ... À là paille soldat !

Je ne dis rien, très surpris mais à la fois très fier, je me mets au garde à vous.
Avant de partir j'envoie un clin d'œil furtif vers Kaptan qui me souris .

Je vais me laver directement.
L'eau chaude coulant sur ma peau, la crasse, la boue et le sang tombent au sol...
Enfin je sens le savon purifier ma peau de toutes ces saletés .
Je rase cette barbe que je ne supporte que très peu ... je me parfume légèrement.
Je peux enfin partir vers notre tante, tout le monde dort et comme d'habitude Benoit ronfle ... Sacré gars !

Je m'assieds sur mon lit un peu en retrait des autres et ouvre cette lettre.
Elle est parfumée, une trace de rouge à lèvres est délicatement poser sur l'enveloppe .

« Harold.
Mon amour ... Ta présence me manque
Tes douces paroles et tes caresses ne sont aujourd'hui que d'agréable souvenir .
Pourquoi devons-nous être séparés ?
Mais je suis fier de toi , tu dois aujourd'hui te battre pour notre avenir et celui de nos futurs enfants .
Je dois malheureusement t'apporter une grave nouvelle .
Ton père est gravement tombé malade ...
Mais ta mère est à ses côtés et je le suis aussi ...
Mon amour, mon coeur ... courage !
J'attends tes premières percussions avec impatience.
Mes pensées, mes sentiments, mon âme sont avec toi .
Je t'aime .
Marie »

Je pose la lettre , elle me réchauffe le coeur ... Marie ... Je l'aime tellement !
Mais Papa ... j'espère que tu vas bien.

-Soldat ! Ne bougez pas !
J'apporte une mauvaise nouvelle !

Mes pensées sont brusquement interrompues par ce Colonel Larrieu .

-Messieurs ... Je sais que vous deviez avoir vos permissions mais reposez-vous car demain nous partons vers Cambrai ... On va se battre à nouveau.

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Voilà ! Chapitre VII terminer , j'espère qu'il vous aura plu .
N'hésitez pas à me donner votre avis , qu'il soit positif ou négatif , n'hésitez surtout pas aussi à voter ! Cela me montre que le chapitre vous plaît !
Je vous dis à bientôt pour la suite 😉

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