54 - La vérité

Les jours qui suivent j'ai pris le temps de reprendre des forces. Bien sûr les autorités se relaient pour surveiller ma chambre, comme j'ai pas droit aux visites, et contrôlent le corps soignant pénétrant dans la pièce. Pff... J'ai seulement droit à rester attachée à mon lit, sans rien faire de la journée.

Puis quand est venu le moment cet hôpital, j'ai subi toute une batterie d'interrogatoires, tantôt agressifs, tantôt diplomates. Enfin diplomates... plutôt froids. Mais tête de mule telle que je suis, je refusais d'adresser la parole à ces flics à la con qui osaient me prendre de haut. 

<< Tu vas parler à la fin ?! s'énerve le lieutenant en frappant la table. >>

- Seulement quand on baissera d'un cran mister.

<< Tu te paies ma tête ?! On est pas dans un salon de thé, dois je te rappeler pourquoi ton cul est posé sur cette chaise ?! >>

- Parce que c'est mauvais pour la santé de parler debout ?

<< Espèce de--!! >>

Il lâche un râle d'exaspération en se pinçant l'arête du nez. Je garde mon sourire posé, affalée au fond de mon siège comme un mec, menottes aux poignets.

- C'est curieux vous n'avez pas de répartie.

<< Petite garce je vais te--! agresse-t-il en me chopant par le col. >>

- Me "quoi" ? M'enfiler ?

<< Ca suffit, coupe Hawks qui vient d'entrer. >>

<< Hawks ?? >>

<< Je me charge de l'interroger. >>

Je le regarde s'asseoir en face de moi, le visage fermé. Mon sérieux fait disparaitre mon sourire narquois et nos regards se plantent l'un dans l'autre.

<< Vous êtes sûr d'y arriver ? demande le lieutenant, encore irrité. >>

<< Shirosaki Sada ne parlera pas si on l'agresse d'entrée. Une conversation calme et respectueuse ne fait pas de mal, si ? >>

Je tourne les yeux vers le flic qui peste en me lâchant, puis s'en va. Me voilà seule face à Hawks.

L'une des seules personnes à qui je peux dévoiler la vérité...

<< En réalité Shirosaki... soupire-t-il en me présentant des photos de caméras de surveillance. J'ai bien envie de croire en ton histoire. Ce sont ces types dont tu parlais ? Les clichés ont été pris cette nuit. >>

- Oui. Il n'y a pas eu de blessés ?

<< Je te rassure, aucun. Ils rôdaient près de ton hôpital, sûrement pour te localiser. Ta sécurité va devenir notre priorité. >>

- Hein ??

<< J'ai réussi à convaincre la Commission des héros pour te placer sous protection tout simplement. >>

- Mais comment vous avez fais ?? Je suis une criminelle aux yeux de tous maintenant...

<< C'est ce que tu crois. Mais je n'ai dis que la pure vérité, tu n'as tué personne, aucun civil. Le proviseur Nezu a appuyé mes arguments. >>

- Nezu-san ?

Il hoche la tête.

<< Il nous a parlé de la Flamme de la Justice qui se manifeste dans ton regard. C'a suffi pour les convaincre, mais tu restes une complice de l'Alliance malgré tout. La Commission a donc décidé de quand même te placer en détention. >>

- ... Alors... Je pourrai plus voir...

<< Non... Tes amis n'auront pas le droit de te voir. En échange il faudra que tu nous aides à arrêter ceux qui te traquent. Si ce que tu dis est vrai, c'est alors le pays entier qui est en danger. >>

Je baisse la tête. Me voilà définitivement coincée...

<< Je sais que c'est dur, mais j'ai rien pu faire de plus Shirosaki. Les risques que tu couru jusqu'à maintenant et tes mensonges sont trop grands pour être négligés. Tu comprends ? >>

- ... Je n'ai rien fais de mal...

<< Je te crois. Mais ce n'est pas moi qui décide... Je suis désolé. >>

- Je ne viens pas d'ici...

<< Hum ? >>

- Je suis morte dans une autre vie...

Autant tout balancer au point où j'en suis...

- Je ne pensais pas que ça prendrait cette tournure... Ca peut paraitre surréaliste je sais, et c'est pour ça que je n'ai jamais rien dis. Je savais d'avance que personne ne me croirait. C'est pourtant la pure vérité... Mais ma mémoire s'efface peu à peu, je ne sais plus qui j'étais autrefois, comment j'ai grandi, ma famille... Plus rien... Vous pouvez vérifier dans vos registres, je ne suis inscrite nulle part. Je suis tombée du ciel un jour et c'est Midoriya qui m'a trouvé. La trace qui me reste de mes derniers instants est gravée dans ma chair.

Je me lève et lui tourne le dos avant de soulever mes cheveux, montrant ma cicatrice. Hawks fronce les sourcils en m'écoutant attentivement.

- Je n'ai pas choisi de posséder cette flamme dans mes yeux. J'ai simplement souhaité vivre dans un monde où je me sentirai chez moi... Un monde où je pourrais donner un sens à ma vie. Ou du moins ma seconde vie...

<< En effet c'est surréaliste... réfléchit-il. Autre preuve ? >>

- Je connais ton nom... Takami Keigo.

Il tressaille et je le regarde du coin de l'oeil avant de me rassoir.

- Soyez rassuré, je n'ai jamais dévoilé votre identité. Et jamais je le ferai sans votre accord.

💥🔥💥

Un peu plus tard je sors du commissariat, entourée d'agents, traversant une foule en colère. Je tire sur ma capuche pour me cacher des journalistes. J'entends les cris de habitants sans comprendre de quoi il parlent. Ils m'en veulent aussi...

J'ai trahi tout le monde... Maintenant j'en paie le prix...

<< LIBEREZ LE VILAIN JUSTICIER !! crie un ouvrier. >>

Je me stoppe net en plein milieu du chemin, croyant avoir mal entendu.

<< ELLE N'A RIEN FAIT DE MAL !!! crie un autre homme. >>

<< ELLE A SAUVE MON FILS !!! >>

<< VOUS N'ALLEZ PAS CONDAMNER UN HEROS ?!! s'indigne le médecin qui a sauvé Dabi. >>

Je me tourne vers lui, tétanisée. Le peuple... me défend...??

<< ELLE A SAUVE MA FEMME DE L'INCENDIE À LA TOUR RADIO !! SI LE VILAIN JUSTICIER N'ETAIT PAS LÀ, PENSEZ AU NOMBRE DE MORTS QUI AURAIT PU S'AJOUTER !! ELLE N'A PAS HESITE A RISQUER SA VIE POUR EN SAUVER PLUS D'UNE ET A ETE PLUS RAPIDE QUE LES HEROS DITS "PROFESSIONNELS", JE L'AI VU DE MES PROPRES YEUX ! JE DEMANDE LA GRÂCE !! >>

Chaque civil énumère mes sauvetages, leurs famille que j'ai pu sauver, plaider ma libération... Les gardes du corps autour de moi essayent de garder le peuple loin de moi, mais sont surtout déstabilisés par la solidarité dont cette foule fait preuve. Puis le grand écran principal grésille alors que les infos étaient diffusées. À la place défilent des vidéos de mes interventions et je reconnais le point de vue de l'Alliance.

C'est Twice qui me filmait !

<< ARRÊTEZ DE VOUS VOILER LA FACE ET REGARDEZ !! crie un jeune qui pointant l'écran du doigt. LA VOILÀ LA VERITE !!! >>

[OST]

Mes larmes me piquent les yeux qui restent figés sur le montagne vidéo, montrant tout simplement la pure vérité. Puis les images se multiplient sur tous les écrans. L'Alliance est là... Elle est là pour moi...!

Puis mes larmes dévalent mes joues en redécouvrant mon combat contre l'Extra Nomu que j'ai achevé à Kyushu. La foule m'acclament comme s'ils suivaient le combat en direct.

<< FIREBOLT ! FIREBOLT ! FIREBOLT ! acclament-ils en choeur, levant le poing. >>

Les autorités ne savent même plus comment réagir. Mon regard se baisse et croise des yeux turquoises dissimulés parmi la foule, juste derrière toute ma classe qui est aussi venue. Cette grand personne que je reconnais entre mille me sourit en hochant la tête, me faisant comprendre que je ne suis pas seule, avant de disparaitre dans la foule.

Puis je regarde ma classe qui n'est malheureusement pas au complet. Il manque une personne...

Katsuki...

<< Sada-chan ! appelle une voix en bousculant les gens pour passer. >>

<< Shirosaki ! appellent Mina et Uraraka. >>

Je me décompose en voyant Tsuyu s'avancer avec des béquilles. Je m'avance d'un pas, mais un des agents me barrent la route. Putain qu'on me laisse la prendre dans mes bras par pitié !!

<< Laissez faire messieurs, ordonne Hawks en libérant mes poignets. L'opinion publique est la plus importante. >>

Les civils se réjouissent du geste de Hawks et l'acclament. Sans plus attendre j'accours vers ma Tsuyu et la serre fort dans mes bras, éclatant en larmes.

- Tsuyu !!

<< Tes cheveux sont décolorés... Kero, sourit-elle en me rendant mon étreinte. >>

- Je suis désolé...! Pardonnes moi j'aurais dû le savoir ! J'aurais dû--

<< Moi aussi je suis contente de te revoir... >>

- C'est ma faute ! 

<< Arrêtes Sada-chan. J'ai pensé fort à toi quand j'étais là bas... >>

Je lève la tête, ne pouvant plus calmer mes sanglots. Elle sèche mes joues en me souriant, puis emprisonne mon visage entre ses mains.

<< Tu m'as permis de tenir bon, kero. >>

- ... Tsuyu...

Je la serre en embrassant sa joue, ce qui la fait rougir, puis toute la classe rapplique pour un câlin collectif. Certains pleurent avec moi... Surtout la Bakusquad, les filles et Midoriya.

🔥💥🔥

La Commission a finalement révisé ses jugements à cause de l'opinion publique, et me laisse rentrer chez moi à condition de me faire escorter. Le clou du spectacle était surtout le geste de l'Alliance. Il faudra que je les remercie...

Je rentre dans mon nid douillet le soir venu, mais Riku ne vient pas m'accueillir.

- Tadaima !

Pas de miaulement. Tout est calme.

- Riku ?

😺 MEOW 😺

Voilà mon petit bébé arriver en courant dans les escaliers et me sauter dans les bras. Je la câline alors qu'elle se balade sur mes épaules en se frottant à mes joues. Elle ronronne je vais fondre !

- Aww~ T'es la plus belle oui !

<< Okaeri. >>

Je lève la tête vers Dabi qui descend les escaliers, les mains dans les poches. Riku se couche dans ma capuche, mon corps reste immobile devant mon meilleur ami qui me sourit.

- Dabi...

<< Pas besoin de me remercier. C'est ce que tu aurais fais pour la justice. >>

Après un moment de silence je me penche un peu pour réussir à avancer et me blottir dans ses bras qu'il referme autour de moi. Tout ça c'est vraiment grâce à lui...

- Je te remercie quand même...

Il me caresse la tête et je ferme les yeux, détendue.

- Est-ce que je peux t'appeler "grand frère" ?

<< Hein ? sursaute-t-il. >>

- Grand frère Dabi, ça te plait pas ?

Il arque un sourcil avant de soupirer et hausser les épaules.

- Ca m'est égal.

Je souris avant d'entendre quelqu'un toquer à la porte. Je me doute de qui c'est et... je sens le stress monter en moi... Dabi recule en enfilant sa veste qui était posée sur la rampe de l'escalier.

<< Quelque chose me dit que je dois te laisser seule. >>

- Oui ça vaut mieux...

<< Ca ira ? >>

- Oui oui, rentres tranquille. Et encore merci...

On échange un regard, puis il s'en va par l'arrière cour, me laissant seule près de la porte d'entrée. J'inspire à fond et attrape la poignée avant d'ouvrir. Katsuki se tient devant la porte, sous la pluie qui vient de commencer à tomber, me fixant d'un air mauvais.

Très mauvais...

- 'Faut qu'on parle.

À suivre...

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🔥 Aie... Katsuki est là...
💥 Réconciliation ou toujours plus d'engueulades ?
🔥 Comme si Sada avait besoin de toujours plus de problèmes...

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