34 - Je ne te déteste pas
Ca fait deux jours que je reste à la maison à attendre le réveil de Dabi, espérant que personne ne débarque à l'improviste. Katsuki m'envoie des messages où je réponds du tac au tac, me proposant de sortir mais je refuse en inventant des excuses à la con. Je ne peux pas laisser Dabi seul chez moi et blessé.
Et pourtant j'ai grave envie de mon mec là... Ca me tue de devoir lui mentir.
Je regarde Dabi qui me semble un peu pâle depuis hier. Il a de la fièvre... Je palpe son front qui est brûlant et un peu transpirant. Génial il manquait plus que ça... Je tend le bras vers la bassine d'eau froide mais grimace à cause de la douleur. L'autre ne m'a pas raté...
Shiro t'aurais pu faire gaffe !
<< Oh arrêtes ça fait pas mal. >>
On parle pas d'une entaille putain !! Le gars m'a transpercé le bras ! Comment je vais expliquer ça hein ?!
Je souffle en essorant le linge mouillé et tamponne le front de Dabi. Riku dort toute en boule au creux de son cou, la tête posée sur sa clavicule, pour lui prêter sa petite chaleur. Elle l'adore je le vois bien. Je souris en admirant ce beau tableau avant de sursauter en le voyant ouvrir les yeux.
- Dabi ??
Je soupire de soulagement, il est encore dans les vapes. Il regarde autour de lui avant de poser les yeux sur moi en affichant un petit air surpris de me voir.
<< Toi...? articule-t-il faiblement. >>
- Oui, moi. Ne me remercies pas surtout.
Je croise les bras en tourne la tête. C'est plus fort que moi je lui en veux toujours. Puis je me lève d'un bond pour le maintenir couché alors qu'il était en train de se lever. Il n'a même pas la force de me résister.
- Tu comptes aller où sans phares ?
<< Depuis quand je suis là...? >>
- Deux jours.
<< Putain... >>
- Tu es attendu ?
<< Toujours. >>
- Par qui ? Blonde, brune ou Rousse ?
<< Je rêve ou tu me fais une crise ? >>
- Nan je fais comme toi, agressai-je. C'est chiant hein ?
<< Pff... pouffe-t-il avec un sourire. Ok celle là je l'ai mérité... Mais pourquoi m'avoir laissé en vie sérieux ? Toi qui me détestes maintenant t'avais l'occasion de te débarrasser de moi. >>
Je le fusille du regard un instant avant de regarder ailleurs, gardant mon visage fermé.
- Je ne te déteste pas.
<< Hein ? >>
- Je t'en veux. C'est tout. Mais je ne peux pas te haïr.
<< Et pourquoi ça ? Tu sais quand même que j'ai joué la comédie avec toi, je comprends plus rien Sada. >>
- ... C'est vrai ce mensonge ?
Je tourne les yeux hautainement vers lui. Il m'a l'air surpris que je lui lance le même regard qu'il fait d'habitude.
<< Quel mensonge ? >>
- Dabi je suis loin d'être aussi conne que tu le penses. Je sais que c'est pas vrai, tu jouais à moitié la comédie.
<< Tch... Et qu'est-ce qui te fait penser ça ? >>
- Parce que si j'ai tenu bon jusque là, c'est grâce à toi.
<< Quoi ? >>
- Tu as su trouver les mots avec moi, on se ressemble beaucoup et tu as toujours veillé sur moi depuis mon arrivée. L'un des premiers à avoir tissé des liens avec moi. Quand je n'allais pas bien, tu étais là. Tout ça c'est grâce à toi... Touya. Et une fois encore tu veilles sur moi en me sauvant. Ne me fais pas croire que tout n'était que mensonges, ça ne prend plus avec moi.
Il ne dit plus rien et me regarde d'un air abasourdi. Je lui souris avant de me lever.
- Tu ferais mieux de te reposer, tu es encore faible et la plaie pourrait se rouvrir.
Puis je le laisse dormir et descends faire à manger. Quelque chose de chaud devrait lui donner des forces. Je pense qu'on peut se réconcilier, au moins lui. Shigaraki je l'ai encore en travers.
Je donne à manger à Riku dans sa gamelle et surveille la cuisson de mon bouillon de poulet.
💥🔥💥
[OST]
https://youtu.be/u-hJ3plAUuk
Je remonte dans la chambre et dépose le plateau repas sur le bureau. Dabi dort encore, et il est plutôt mignon. Je pose ma main sur son front. Il est encore plus brûlant que tout à l'heure... Son corps combat c'est normal. Je tire un peu sur le drap pour voir si la plaie ne s'est pas rouverte et heureusement ce n'est pas le cas. Visiblement mes soins à deux balles ont l'air de porter leurs fruits.
- Dabi... appelai-je doucement. Tu devrais manger un peu.
Il est tellement faible qu'il n'a même pas la force de se redresser, ni d'ouvrir les yeux. Je le retiens de justesse alors qu'il retombait sur l'oreiller et le pose plus en douceur en maintenant sa tête. Il tousse un peu à cause de la fièvre. J'essaye de le nourrir mais à chaque bouchée j'ai peur qu'il s'étouffe.
- Désolé Katsuki... soupirai-je en mangeant un morceau de viande.
Je passe une main sous la nuque de Dabi et l'embrasse pour lui donner directement dans la bouche, ce qui le fait un peu sursauter. Je n'ai pas le choix il doit prendre des forces. Je me recule et il avale avec difficulté sans manquer de s'étouffer, puis recommence avec un deuxième morceau et ainsi de suite.
Je mâche un énième morceau avant de me figer en voyant une larme perler au coin de son oeil. La chaleur se répand dans mon bras, Dabi a mal. Très mal... Il doit sûrement penser à sa famille, ou il a dû en rêver tout à l'heure. J'ai de la peine pour lui...
Je ferme les yeux et finis de le nourrir. Puis j'essuie sa larme et me redresse avant de commencer à partir pour le laisser dormir encore un peu, mais je sens sa main attraper la mienne et me tirer faiblement en arrière pour me rassoir au bord du lit. Je me fige en sentant ses bras m'enlacer et sa tête se cacher dans mon cou.
- Dabi... Tu pleures...?
<< Non... >>
Menteur... Ses bras tremblent autour de ma taille et resserrent un peu plus l'étreinte. Il souffre beaucoup je le sais... Dans cet état il est encore un enfant qui a besoin de réconfort.
Juste un moment de répit, de chaleur...
J'hésite un moment avant de passer ma main dans ses cheveux et les caresser. Ca me fait mal de le voir comme ça, mais ça me fait penser qu'il me laisse le droit de le voir tomber son masque de fer. Je savais déjà que derrière ses airs de loup solitaire sans aucune peur se cachait un enfant au lourd passé et aux multiples souffrances qu'il doit supporter et tenter d'oublier tant bien que mal.
C'est CE Dabi que je veux protéger en ce moment...
Il joue les durs, mais au fond il est fragile. Il s'éloigne un peu et s'approche de mon oreille.
<< Merci... >>
Puis il se recouche. Je le regarde se rendormir doucement et souris.
- De rien Dabi...
À suivre...
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En ce moment j'ai grave envie d'écrire et de publier, j'ai beaucoup trop d'idées et vous me manquez trop...
Pour ceux qui ne sauraient pas, j'ai sorti une variante de cette histoire, elle s'appelle "Moi quand je me réincarne chez les Vilains", si jamais ça vous intéresse.
💥 Un moment de tendresse et de réconciliation, c'est mignon...
🔥 Mais les ennuies ne s'arrêtent pas là.
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