Chapitre 45

~ Chers lecteurs, chères lectrices.

En cette fameuse journée de février (celle dont je ne citerai pas le nom), il me revient la lourde tâche de démystifier la fête des amoureux. Aussi, puisque cet instant culture va tous nous obliger à remettre en cause notre existence d'humain – mais qui sommes-nous ? – je vous promets de rester la plus drôle possible. Ainsi, vous comme moi, après la lecture de ce court billet d'humeur, nous pourrons continuer notre vie les épaules soulagées du terrible poids de la connaissance.

Et ça, c'était une formulation compliquée pour vous parler d'amour.

Je vais attaquer avec les grecs anciens. Ceux-là, c'étaient mes copains à l'époque. J'étais passionnée de mythologie. Je me disais que c'était quand même fou, toutes ces choses fantastiques et ces histoires rocambolesques. Quand j'étais petite, je voulais sérieusement être Personne. Puis le lycée est arrivé et ce genre de discours, je l'ai vite rangé dans mon amphore. Vous saviez que chez les Romains, par exemple, l'Amour avec un grand A, ce n'était pas la charmante Vénus mais son gamin, Cupidon ? J'ai pas grand-chose à rajouter, mais rien que ça, ça devrait vous en boucher un coin !

Mais chez les Grecs. Alors là.

Ils devaient être en réunion. Du style : « Eh, pour l'amour, on fait quoi ? – Bah Eros. – E-quoi ? – Eros... le parfait équilibre entre désirer et manquer. » Et boum. Ça nous tombe dessus comme ça. A partir de maintenant, l'amour, c'est manquer de quelque chose, le désirer, l'avoir, mais toujours penser que ça nous échappe. L'amour, ça ne pouvait pas être Aphrodite, sa maman. D'une part parce qu'elle était assez chaude du slip et que, justement, on la considérait plus comme une déesse charnelle et d'autre part parce qu'il fallait bien donner quelque chose à ce pauvre Eros après qu'il ait provoqué une cécité par brûlure au quarante-neuvième degré à son seul et unique amour... Mais qui s'est dit que ça allait être fun ?

Et le fun chez les chrétiens, on en parle ? Parce que tout le monde dit que c'est la Saint-Valentin, mais franchement qui sait vraiment qui est ce Valentin ? C'était un prêtre romain. Déjà, là, y avait un problème. Parce que tu pouvais pas être prêtre et romain avant qu'un type un peu sensé se dise que massacrer les autres pour des histoires de religion c'était stupide. SPOILER : on a toujours pas intégré la leçon.

Donc Valentin, notre prêtre romain, il se fichait pas mal qu'on veuille sa tête parce qu'il avait pris l'habitude de prier un seul type un peu barbu. Et ce qu'il aimait par-dessus tout, c'était créer des ménages. Sauf qu'un jour, il s'est fait choper. Et là, le massacre. Ah bah il faisait pas dans la guimauve, à l'époque. Ils préféraient les lions, les croix en bois et les exécutions... mais comme dit, les goûts et les couleurs, ça ne se discutent pas, si ?

Des années plus tard, un autre type s'est dit : « Faut qu'on fasse une fête des amoureux, parce qu'en vrai, les fêtes c'est grave cool. ». Mais bon, pour faire une fête, fallait bien que quelqu'un soit fêté (parce que juste l'Amour, ç'aurait été trop beau). Je vous le donne dans le mille : la fête des amoureux, c'est la commémoration du massacre d'un prêtre qui voulait juste rendre les gens heureux.

Je continue ?

Troie ? C'est parce qu'Hélène et Paris se sont casés. Braveheart ? La fiancée de William s'était faite agressée. La Reine des Neiges ? Parce qu'Anna voulait épouser Hans et sérieusement, on épouse pas un mec qu'on vient de rencontrer.

Alors l'amour, c'est bien jojo, mais faut pas oublier une chose. Quand on s'aime, on s'aime avec douceur et spontanéité ! Pas besoin de grande guerre, de massacres ou de sacrifices pour déclarer sa flamme. Et, même si c'est une question philosophique très intéressant, on gagne beaucoup à se laisser aller, à accepter que parfois, ce qu'on a, c'est juste ce qu'il faut et que vouloir ce que le voisin a dans son assiette, c'est possiblement attraper sa grippe.

Aimons-nous juste.

Et sur ces belles paroles, je file, je m'envole.

C'était votre serviteur dévoué, Pampy. ~

OoOoO

Nora se gara dans le parking du complexe commercial.

« Vous savez, je maintiens que c'est pas la meilleure idée qu'on ait eue... souligna-t-elle. On peut encore faire marche arrière et se faire une soirée entre fille ?

- Tut-tut ! fit la voiture... euh... Holly, pardon. »

La tête de l'amérindienne apparut entre nous.

« On est là parce qu'il faut donner un nouveau départ à ta relation avec Leith, poursuivit-elle.

- Oui, mais on aurait pu le faire au café... ou chez Carly ? marmonna Nora, toute penaude. Chez Carly, ça aurait été super !

- Oui, mais le bowling, c'est super aussi, objectai-je. Parce que tu joues mal et que Leith est un pro. »

Nora fronça les sourcils et j'eus soudain conscience que je venais de griller ma couverture.

« Comment tu sais que je joue mal au bowling ? s'inquiéta la présidente du club de journalisme. Il n'y a qu'une seule personne qui m'ait vu jouer et c'est...

- Alex ! m'exclamai-je pour fuir cette situation délicate. Je vois la voiture d'Alex, tout le monde descend ! »

Dans la foulée, j'ouvris la portière et m'extirpai de l'habitacle. J'entendis le rire discret d'Holly et les protestations de Nora mais je fis comme si de rien n'était. Si Seth apprenait que j'avais vendu la mèche, il me tuerait. J'ignorais pourquoi, mais il restait persuadé qu'agir sans se dévoiler pour le compte de Nora était la meilleure solution. En tout cas, toujours plus simple que de s'excuser et d'avoir une véritable discussion.

« Salut les mecs, soufflai-je quand je fus à leur hauteur. Vous avez fait bonne route ? »

A la tête de Seth et la grimace de Leith, j'estimais que la réponse était non. Néanmoins, nos deux divas susnommées eurent quand même le besoin de s'exprimer alors, qu'entre nous, j'espérais vraiment pouvoir y échapper.

« C'est la dernière fois que je joue à dans ma valise il y a avec Seth, grogna Leith. C'est un tricheur.

- Qu'est-ce que tu as fait, encore ? soupirai-je en zyeutant mon voisin d'un regard sévère.

- Leith dit que noter les mots sur son téléphone, c'est de la triche, se plaignit Seth. Moi, j'appelle ça du génie.

- Je confirme que c'est de la triche, souligna Nora qui nous avait rejoint. »

Holly traînait les pieds derrière la présidente, l'air de repousser l'instant où son regard devrait croiser celui d'Alexander.

« Tu ne m'aimes pas, se défendit Seth en croisant les bras sur son torse et en tirant la langue à son interlocutrice. Évidemment que t'allais défendre Leith.

- Je fais ce que je veux, marmonna Nora dont les joues se colorèrent quand Leith lui lança un sourire dévastateur.

- Et ils se plaignent... ajouta Alex d'une voix passablement agacée. Mais personne ne fait attention au conducteur. C'était à moi de les supporter. »

Il se tourna exclusivement vers moi.

« Et c'est la dernière fois que je fais ça, insista-t-il, l'ai bien décidé à ne plus jamais avoir à faire aux deux garçons.

- Pauvre Alex, murmura Holly. »

Les deux amoureux relevèrent les yeux, leur regard se croisèrent et j'eus le sentiment que nous étions quatre de trop sur ce parking. Nerveuse, je fis un signe de la tête à Seth qui reçut le message cinq sur cinq et sans plus attendre, attrapa le bras de Leith pour le traîner vers le centre commercial.

« Eh mais ! s'indigna le serveur.

- On est venu pour un bowling, rétorqua Seth froidement. Pas pour rester planter comme des cons à côté d'une voiture.

- Pas la peine de me prendre comme un enfant ! pleurnicha Leith qui se débattait. Je sais marcher ! »

Nora me lança un regard suspicieux. Elle devait avoir deviné ce que nous étions en train de faire, et si elle souriait, je n'arrivais pas à m'ôter de l'esprit que je ne l'avais jamais vu aussi tendue.

« Allons bon... soupira-t-elle. Tu es sûre que mettre ses deux idiots sur la même piste, c'est une bonne idée ?

- Je ne sais pas, répondis-je, pensive. Qu'est-ce que tu veux, j'ai des idées farfelues, moi. »

Nora hocha la tête et nous emboitâmes le pas aux garçons. Elle était bien silencieuse, ce qui, jusque vers la moitié du parking, ne me choqua pas plus que ça. Puis, j'eus l'impression que le silence était vraiment pesant. Je me tournais vers mon amie, curieuse de savoir ce qui lui arrivait pour qu'elle soit si mutine quand je m'aperçus que je marchais seule.

La présidente du club de journalisme se tenait quelques mètres derrière moi, tournée vers Holly et Alex. Ces derniers étaient en pleine discussion, rien d'houleux à vue de nez. Puis, bizarrement, je compris pourquoi Nora s'était arrêtée pour les observer. Alex semblait galérer à formuler quelque chose, tandis qu'Holly se tenait le bras droit, l'air gênée. Du moins, c'était ce qu'en déduisit mon imagination puisqu'elle me tournait le dos.

Au bout d'un court instant, Holly se retourna. Elle courut vers Nora, lui expliqua quelque chose. Nora hocha vivement la tête. Puis l'amérindienne fit marche arrière et revint vers Alexander. Mon ami, ayant capté que je les observais aussi, leva ses pouces en l'air et m'adressa un large sourire. Puis Nora me rejoignit, un sourire béat aux lèvres.

« Si tu me dis que tu crois de nouveau à l'amour, je te fais pendre... grognai-je à son adresse en enfonçant mes mains gelées dans mes poches.

- Pourquoi tu dis ça aussi méchamment ? se moqua-t-elle ne me tirant la langue. Alexander a proposé à Holly d'aller autre part.

- Jure ? m'exclamai-je. Juste eux deux ?

- Oui ! couina Nora, tout heureuse qu'elle l'était pour sa meilleure amie. Je t'avais bien dit que ça se ferait tout seul... »

Elle jeta un regard pensif à la porte du bowling où nous attendaient Leith et Seth qui semblaient plus ou moins s'impatienter.

« Maintenant, Cupidon, c'est à toi de jouer ! grogna-t-elle en me poussant pour que nous avancions plus vite. Et n'ose pas me dire que Seth n'a pas fourré son nez là-dedans...

- Tu m'as cramée, soupirai-je. Va donc demander à Leith de te montrer sa botte spéciale, au lieu de me menacer. »

Nora fronça les sourcils.

« Ew. Carly !

- Bah quoi ? m'agaçai-je.

- Si je veux voir la botte secrète de Leith, j'attendrais que nous ayons un peu d'intimité, mais par tous les saints, pas dans un lieu public ! »

Elle me lança un clin d'œil et j'eus une drôle de sensation de déjà-vu. Et après, Nora essayait de me faire croire qu'elle ne s'entendrait plus avec Seth ?

Ouh la petite menteuse...

OoOoO

« C'est la pire idée du monde... soufflai-je. Mais... genre la pire ! »

Seth me coula un regard amusé et Leith haussa les épaules.

« C'est qu'une patinoire, Carly... me murmura Nora. Ce n'est pas ce que tu m'as dit quand on est arrivé au bord de la piste de bowling ?

- Personne ne patine sur une piste de bowling... grognai-je pour ma défense.

- Et je me suis vautrée devant tout le monde. »

Comprenez devant Leith.

« Aussi, maintenant, c'est à moi de choisir l'activité, reprit mon amie.

- Allez, ce sera fun, Carly ! s'exclama Leith. C'est une patinoire éphémère, en plus ! Et puis, c'est un peu comme celle dans Glee. Ça te donne pas trop envie d'aller pousser la chansonnette sur des titres discos ?

- J'ai horreur de pousser la chansonnette ! répondis-je. »

Mais ma réponse avait été couverte par Nora qui piaillait quelque chose du style : « Oh mon dieu, Leith ! Tu regardais Glee ? J'ai détesté la dernière saison. Trop de déception. ». Ce qui n'empêcha pas la présidente du club de journalisme d'agripper la main du serveur pour le tirer vers le guichet. Seth les regarda s'éloigner, un sourire rêveur sur les lèvres.

J'aurais pu accompagner ce sentiment de satisfaction si je ne m'étais pas trouvée face à mon pire cauchemar.

Le bowling avait clairement été un échec. Au début, nous nous amusions vraiment. Nora avait réussi à entraîner Leith dans une sorte de duo professeur et son jeune scarabée et Seth n'avait plus qu'à lancer des conversations pour que nos deux futurs tourtereaux se laissent aller. Et tout avait brutalement tourné au cauchemar quand l'esprit de compétition s'est éveillé. Seth était à deux points de battre Leith, qui était à trois points de me battre.

Autant vous dire que j'avais fait exprès de tirer dans les jambes du serveur. Mais mon voisin n'avait qu'à pas me faire peur quand j'allais réaliser mon troisième strike. Genre, honnêtement ? Dent pour dent et bal de bowling dans ta figure si tu tentes de me battre.

C'est pas ça le dicton, Josiane ? Non ? Je suis déçue.

Bref. Nous étions en train de nous étriper quand Nora se vautra royalement sur la piste. Par amitié, je fis comprendre que c'était notre dernière partie. Et cette même amie, que j'avais finalement sauvé, rattrapant sa dignité de justesse, comment me remerciait-elle ?

Devant mon pire cauchemar. La patinoire.

« T'es pas d'accord ? me demanda Seth, qui s'était considérablement rapproché de moi.

- Ah oui, bah c'est une mauvaise idée... répondis-je, la tête ailleurs.

- Mais non pas ça ! se plaignit le garçon. Je te disais qu'on était les Bonnie and Clyde mais genre... nous, on est plus des Cupidons que des criminels.

- Ah... tu veux dire pour Nora et Leith ? réalisai-je. Ouais, on est pas mal ! »

J'avais ponctué cette affirmation d'un geste de la main, invitant Seth à m'en taper cinq. Il ne bougea pas d'un poil, ce qui me vexa comme une enfant de six ans après qu'on lui ait rappelé que la chasse aux bonbons, c'était une seule et unique fois dans l'année.

« Et puis, tu as vu, Nora me parle enfin ! insista mon voisin, le sourire aux lèvres.

- En même temps, quand vous ne vous aboyez pas dessus, c'est quand même plus simple de communiquer...

- T'es pas drôle, Carly.

- C'est toi qui n'es pas drôle ! m'indignai-je. Depuis quand tu m'en tape pas cinq ? »

Seth se mit à rire, tout surpris qu'il fût. Pendant un instant, je me sentis toute drôle. Son rire était clair, léger, chantant. On aurait dit le plus beau son de la terre. Mozart, Chopin, John Lennon... Ils pouvaient tous aller se rhabiller, j'avais trouvé la bande-son de mon existence.

Et puis, il fallait le voir rire. La tête légèrement en arrière, ses pommettes joyeusement dessinée par la courbure de ses lèvres. La lumière dans ses yeux. La façon dont son regard m'embrassait. Comme s'il n'y avait que nous.

Qu'est-ce que je foutais ?

On n'avait pas dit ami ?

« Bon, on prend racine ou on va chausser ses magnifiques patins à roulettes ? s'amusa Seth quand il fut calmé, me frottant les cheveux sur le sommet du crâne.

- Euh...

- Allez, Carly ! Me dis pas que t'as peur ?

- J'ai pas peur... j'aime pas ça !

- Carly... S'il te plaît ! me supplia-t-il en sautant sur place, ses mains enfoncés dans ses poches. Pour moi. »

C'était insupportable à regarder. Comment pouvait-on être aussi mignon et provoquer chez les autres une envie de meurtre aussi puissante ?

« Non, grognai-je. Non, c'est non.

- Mais Carly ! insista-t-il en s'approchant de moi pour se mettre sous mon nez. »

Il continuait de sautiller sur place, gémissant comme un enfant.

« Allez ! marmonna-t-il. Fais pas ta rabat-joie.

- Non.

- Je te tiendrais la main. »

Il avait l'air trop sérieux pour que je le prenne à la légère.

« Et je la lâcherais pas. »

Sa main gauche sortit de sa poche, alla chercher la mienne et ses doigts enlacèrent doucement les miens. Naturellement, son pouce vint trouver le dos de ma main et se mit à le caresser. Mes yeux ne parvinrent pas à décrocher des siens et ma respiration se fit fébrile.

« C'est promis, insista-t-il. »

OoOoO

Qu'est-ce que j'aurais pas fait pour ce type ?

« Tu te débrouilles super bien ! s'exclama Nora en passant à côté de moi alors que j'écrasais la main de Seth dans les miennes. »

Mes jambes patinèrent (mais pas dans le bon sens du terme, ça, c'est juste un jeu de mot parce que je suis un génie). Manquant de me ramasser, Seth me sauva in extremis et nous tira vers la rambarde. Nous nous y adossâmes le temps que je reprenne mon souffle.

Je passais peut-être pas le meilleur moment de ma vie mais je devais avouer que l'ambiance était mortelle. Depuis plus de vingt minutes (oui, parce que ça faisait vingt minutes que je pleurais sur mon sort, patins aux pieds, n'ayant que Seth pour sauver ma dignité), c'était une playlist des meilleurs tubes des années 80 et 70. Seth était visiblement fan puisqu'il fredonnait à tue-tête la plupart des morceaux, n'oubliant jamais de se moquer de moi quand je manquais de me vautrer.

Mais je pouvais bien le pardonner. Il avait l'air tellement heureux que je m'en voulais presque de râler à chaque fois qu'il essayait de m'éloigner de la balustrade. Aussi, plutôt que de faire attention à ce qu'il me disait, je me perdais volontairement dans son regard, observant à dérobée le jeu de lumières multicolores sur ses cheveux et son visage. De temps à autre, le vert d'un néon venait souligner la couleur de ses yeux tandis qu'un rouge vif faisait ressortir ses lèvres fines. Le bleu redessinait les courbes de ses muscles et de son ossature, notamment la naissance de ses clavicules.

Quoi Josiane ? Comment ça je me perds moi-même sur le chemin de la débauche ? Mais enfin ! Comment veux-tu que je résiste quand il est là, juste sous mon nez ?

Qu'on lui coupe la tête, je me sentirais peut-être mieux après !

« Tu sais c'est quoi, ton problème ? souffla Seth alors que j'acceptais enfin de retourner sur la piste.

- Quoi ?

- C'est que tu te laisses pas aller ! »

Il ponctua cette affirmation en me lâchant la main. Indignée, je lui lançai un regard noir alors que je dérivais lentement vers le centre de la piste, incapable de trouver mon équilibre.

« Tu avais promis ! m'exclamai-je, outrée. Seth ! »

Mon voisin me dépassa, se retourna et commença à patiner en marche-arrière, comme s'il l'avait toujours fait.

« Allez, Carly ! se moqua-t-il. On se détend !

- On se détend mes fesses ! grognai-je. Viens me chercher, Seth ! »

Je devais avoir couiner mes derniers mots puisque mon voisin s'exécuta aussitôt. Il rogna la distance entre nous, attrapa ma main, me tira contre lui et enserra ma taille de son bras libre.

« Regarde comme tu es tendue, murmura-t-il à mon oreille. »

Tu m'étonnes que je sois tendue... Mais Josiane, dis-lui d'arrêter !

Seth tenta de me faire danser alors que résonnaient les premières notes de Come and Get Your Love des Redbone. Il s'amusa à répondre avec les chœurs, me balançant joyeusement en rythme avec la guitare et la basse.

« On se détend... s'amusa-t-il. »

Au fur et à mesure, je me laissai bercée par le mouvement de mon voisin. Suffisamment pour comprendre que depuis le début, mes pieds patinaient tous seuls, ma tête trop occupée qu'elle était à digérer ce qu'il était en train de se passer. Seth me libéra doucement mais maintint sa promesse et garda ma main dans la sienne.

« Maintenant, on s'amuse, Carly ! »

Et il m'entraîna derrière lui tandis qu'à l'autre bout de la piste, Nora et Leith nous coulaient des regards suggestifs. Seth n'avait pas l'air de les voir. Il ne dut même pas s'apercevoir que je rougissais à mesure qu'il s'amusait à nous faire danser sur la piste et que mon regard croisait celui de mon amie, quelques pas plus loin.

Et tout d'un coup, je ne savais plus trop qui avait joué le Cupidon pour qui. En tout cas, une chose était sûre, j'avais Seth Potter dans la peau.

NB.

Et qui est à l'heure pour la Saint Valentin ? C'est bibi.

Je ne sais pas trop ce que je pense de l'article, mais j'espère qu'il vous a plu ! Si vous voulez revenir dessus, me corriger ou simplement tenter de mettre la main sur ce qui m'échappe, n'hésitez pas. J'ai l'impression que c'est un peu le point faible de ce chapitre !

Et qu'avez-vous pensé du reste ? Je suis plutôt contente du résultat final, qui a eu beaucoup de mal à venir étant donné que je n'avais pas fêter la St Valentin dans le premier jet et que je n'avais jamais vraiment réfléchi à ce qui pourrait se passer... Mais bon, c'est plutôt satisfaisant et j'ai hâte de passer au mois de mars (bye bye février fictionnel)...

En ce qui concerne la publication des prochains chapitres, je ne vais pas avoir beaucoup de vacances en février parce que je me suis dit qu'en plus des dossiers pour la fac, une activité extra-scolaire, c'était fun. Manque de bol, ça me prend pas mal de mon temps (je suis douée pour ça). Donc les chapitres sortiront de manières assez espacés et je préférais vous prévenir ! :)

A bientôt en tout cas! :D

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