Chapitre 34


A vous, pour ce merveilleux Noël 2019. Déjà trois ans que Carly existe.

Vous êtes des amours sans qui cette aventure serait impensable.




~ Ah. On me dit à l'oreillette qu'une information capitale et à communiquer.

Eclaircissons-nous d'abord la gorge, après tout, un glaire n'est jamais cher payé (oui, je sais, vous ne me remercierais jamais assez pour cet instant délicat...).

Maintenant que c'est fait, mesdames, messieurs, je vous prierais de bien vous accrocher à votre bureau, téléphone, toilettes, autres, puisque, je vous le donne dans le mille !

C'est Noël ! Oh mon dieu, ce suspens insoutenable, je ne tenais plus... Mais bon, c'est dit. Ouf !

Qui dit Noël chez Pampy dit petite tasse de chocolat chaud fumante près de la cheminée et du sapin. Mon sapin, cher lecteur, vous salue. Cette année, je l'ai appelé Brillant puisque le thème de mon œuvre d'art était la paillette et que, si nous suivons les tendances, c'est l'année du « b ». Je ne vous en dirais pas plus, je ne voudrais pas que vous soyez jaloux et que vous tentiez de vous infiltrer chez moi pour me le voler. Ce n'est jamais arrivé, mais nous ne sommes jamais assez prudents.

Qui dit Noël sous-entend aussi une bonne grosse dose de gras, de sucré et de salé, et ça, c'est ma spécialité. Alors le chef cuisinier Pampy va vous livrer la recette secrète pour un Noël réussi. (C'est presque gratuit, vous pouvez toujours déposer cinq dollars au club de journalisme pour me remercier – faites vivre l'art !).

Donc.

Commencez par réunir les ingrédients indispensables aux périodes festives : de la bonne humeur, des gens que vous aimez, vos musiques préférées, vos activités favorites et tout ce qui pourrait vous conforter dans l'idée que ça y est, c'est le temps de s'amuser. Vous avez tout ? Parfait.

Tout d'abord, mélangez deux kilos d'essence de vacances bien méritées avec un sachet d'amis à voir et touiez jusqu'à ce que le mélange devienne homogène. C'est important à ce stade-là de la recette. Si vous l'avez fait correctement, vous vous sentirez probablement reposés et en paix avec vous-même, ce qui, ma foi, n'est pas négligeable du tout. Ajoutez néanmoins à tout ça une poudrée de grasses matinées et de nuits tardives avant de laisser reposer une heure.

Pendant ce temps, attrapez votre collection complète de film et albums de noël et mixez-les avec un demi-litre de neige en poudre (je vous assure que ça se mélange plus facilement, comme ça). Préparez à part une casserole avec un fond d'eau, deux cents grammes de chocolat, trois grammes de cannelle, une louche de miel et un peu de poudre de noisettes. Faites fondre le chocolat tout en gardant un œil sur votre mixture. Une fois le chocolat fondu, ajoutez-le à vos albums et films de Noël. Si tout va bien, vous êtes presque au bout de la recette. Si vous n'êtes pas doués, vous pouvez toujours remplacer le chocolat par de la vanille. Du coup, ce sera moins chocolaté.

Et vous pouvez remercier cap'taine obvious pour cette déclaration.

Au bout d'une heure, allez chercher votre précédente préparation et ajoutez-y votre mélange. Vous devriez obtenir une jolie pâte dont émane un parfum de bûche au chocolat et de boissons chaudes pour les froides journées d'hiver. A présent, étalez la pâte au rouleau à pâtisserie sur une surface et découpez à l'intérieur des formes de sapins, de flocons de neiges, de cadeaux, bref, de formes de noël. Attention, il est interdit de préparer pacques à l'avance. Je vous vois. Nous vous voyons. Big Brother is watching you.

Ceci fait, vous avez réunis tous les plaisirs qu'il y a à fêter Noël. N'oubliez pas de faire cuire vos petits gâteaux à deux cents degrés, thermostat 4. Dégustez-les ensuite avec ceux que vous aimez, autour du sapin ou près du feu, confortablement installé dans votre pull tricoté l'année précédente par votre grand-mère.

En vous souhaitant un merveilleux Noël,

Votre dévouée Pampy. ~

OoOoO

« Waah, s'exclama Keira en verrouillant l'écran de son téléphone. T'en as du succès.

- Je t'avais bien dit que j'étais célèbre, grognai-je en avalant ma tasse de chocolat. »

Keira hocha la tête. Elle s'étira légèrement, rognant un peu de mon espace personnel sur le canapé et chassa Pamplemousse de ses genoux pour pouvoir se lever.

« Qu'est-ce qu'on fait pour Noël ? me demanda-t-elle, curieuse. Ta mère voulait qu'on aille au restaurant, mais t'as pas l'air très motivée.

- Bof, avouai-je.

- T'es encore fâchée ? »

J'acquiesçai silencieusement, délaissant l'écran de mon ordinateur et les commentaires de mon dernier article sur le blog. Je le déposais sur la petite table et m'étirai à mon tour.

« J'ai un peu de mal à digérer... soufflai-je.

- Elle n'a pas invité Viktor depuis que je suis arrivée, avança Keira. Tu n'as pas l'impression qu'elle essaye de faire des efforts ?

- Elle n'est pas non plus souvent à la maison, me défendis-je. On dirait vraiment une adolescente, ça me souale.

- Hé... »

Keira s'agenouilla près de moi et posa une main avenante sur mon avant-bras. Elle n'avait pas pris longtemps à se rapprocher de moi, mais ça m'avait suffi pour me rendre compte que j'en avais les larmes aux yeux.

« Elle était tellement amère, confiai-je à ma meilleure amie. Je sais bien qu'elle était en colère, mais je me sentais tellement mal...

- Je sais, Carly, me rassura la brune. Mais maintenant, c'est passé. Il faudra en reparler, mais tu peux pas bouder ta mère le jour de Noël.

- Mouais.

- Tu vas faire un effort ? »

Je fis semblant de réfléchir. Au fond, je savais bien que j'allais mettre ma bonne vieille rancune au placard ce soir. Mais Josiane et fierté s'était installées les premières et c'était compliqué de faire marche arrière. Enfin. Comme je l'avais écrit pour le journal du lycée, c'était noël. Et à Noël, on avait bien le droit de baisser les armes ?

« Moui, finis-je par dire, chassant d'un revers de la main les larmes qui me piquaient les yeux. »

Un sourire éclaira les lèvres de Keira. Au moins, il y en avait une qui avait hâte.

OoOoO

« Carly ! s'écria ma mère depuis le salon. Tu as vu ? »

Je m'arrêtais de paître la pâte à raviolis pour jeter un coup d'œil dans le salon. Ma mère était en train de mettre la table avec Keira. Nous avions finalement décidé que Noël se passerait dans l'intimité de notre salon et ce n'était pas plus mal. Ma mère m'avait laissé au commande du repas et Keira devait s'occuper de la disposition des cadeaux.

Toujours était-il qu'en arrivant dans mon salon, je ne savais pas s'il fallait que je m'intéresse à Pampy, paré de son éternel costume de père noël ou à ce que ma mère et ma meilleure amie semblaient voir à l'extérieur, dans le coucher de soleil.

« Voir quoi ? demandai-je en essuyant mes mains farineuses sur mon tablier.

- Il neige ! »

Mon sang ne fit qu'un tour et je me mis à sauter sur place frénétiquement. C'est vrai que, quand on observait l'extérieur, une fine couche de neige s'était déposée sur le bitume et quelques gros flocons s'affairaient à épaissir le duvet poudreux.

« Maman, maman, il neige ! m'exclamai-je. Mais c'est trop bien. »

Contaminée par ma joie envahissante, Keira se mit à sauter sur place à son tour.

« Il faut qu'on fasse un bonhomme de neige ! décida ma meilleure amie en enlevant son tablier.

- Et les raviolis ? s'amusa ma mère. »

Je voulus lui répondre mais on sonna à la porte. Comme j'étais la plus proche, je m'auto-désignai pour aller ouvrir. Quelle ne fut pas ma surprise de tomber nez à nez avec James et Seth, les yeux brillants d'excitation. Derrière eux, Eva Potter, haletante, n'avait même pas pris la peine de fermer son manteau.

« Désolée, j'ai essayé de les retenir ! s'excusa-t-elle avant que les garçons n'aient le temps d'en placer une. Mais ils sont intenables.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda ma mère qui arriva à son tour, talonnée par Keira.

- Il neige ! s'excita un peu plus James en attrapant mes mains.

- Oui, t'as vu ! répondis-je sur le même ton.

- C'est trop cool ! s'écria Seth en faisant de grand signe à Keira. Il faut qu'on fasse un igloo.

- Il se passe ça, soupira Eva en lançant un regard dépité à ma mère. »

Sam ne put s'empêcher de rire.

« Tu veux entrer boire un thé ? proposa-t-elle à son amie.

- Justement, s'interposa Seth, tout content de couper sa mère. On voulait vous inviter à notre buffet de Noël.

- Un buffet de Noël ? s'enquit ma mère. Mais on n'a pas de cadeaux pour vous.

- T'inquiète pas, la rassura Eva. Viens plutôt boire le thé à la maison et laissons ses énergumènes jouer dans la neige.

- Je finis les raviolis et j'arrive, acquiesça Sam. »

Eva hocha la tête et nous salua. Ma mère salua les garçons encore une fois et s'excusa pour aller à la cuisine.

« Je veux faire un igloo ! grognai-je en attrapant des chaussures.

- Je veux faire un bonhomme de neige ! grogna James.

- T'en mettras un sur ton igloo ! me défendit Seth en attrapant ma main pour me tirer à l'extérieur.

- De toute façon, c'est toujours Carly qui gagne quand c'est Seth qui décide, bouda Keira qui était déjà prête.

- Ouais, d'abord, se plaignit James. »

Mais Seth leur tirait la langue, me tirant vers son jardin, un sourire angélique aux lèvres. Au diable qui a raison, si c'était pour le voir sourire comme ça, je pouvais lui accorder tout l'or du monde.

OoOoO

« Est-ce qu'on peut jouer les horribles voisins racistes et homophobes ? demanda James en sortant à moitié de son igloo. Keira serait femme au foyer et moi, je serais chasseur et on aurait voté pour Trump, parce que cet homme est la solution à tous nos problèmes. Et comme on ne vous aime pas, on construirait un mur géant, sauf qu'en même temps, on viendrait vous chercher au moindre soucis, vous coûtez toujours moins cher qu'un réparateur... »

Seth m'empêcha de sortir de notre petit igloo en me retenant par l'épaule.

« Si tu réponds, il va être encore pire, me confia-t-il en chuchotant à mon oreille. »

Est-ce qu'il faisait plus froid d'un coup ? Ou était-ce Seth qui me provoquait tous ces frissons le long des bras ?

« Mais on a laissé Keira avec lui, me défendis-je. On peut pas lui faire ça. »

Mon voisin m'envoya une pichenette au milieu du front.

« Arrête de t'inquiéter, Keira est une grande fille, elle sait à quoi elle s'engageait en faisant équipe avec lui.

- Eh, mais ça fait mal ! me plaignis-je.

- Ah ! On bat sa femme, de l'autre côté de l'enclos ? s'exclama James qui m'avait entendu crier. Trump approuve ! »

Seth et moi n'eûmes qu'à échanger un regard pour exploser de rire. Pauvre Keira.

« Tu veux être ma petite femme, Carly ? se moqua Seth en s'installant contre la paroi de notre igloo.

- Hein ? »

Et maintenant, il faisait trop chaud.

« Je réagissais à ce que James me disait, souligna Seth en roulant des yeux. Tu ne fais aucun effort pour suivre.

- Effort mes fesses, ouais... Ton meilleur ami est un détraqué.

- T'es pas drôle, hein, geignit-il en secouant la tête comme un chien battu. »

C'était à mon tour de lever les yeux au ciel. J'allais ajouter quelque chose quand la tête de ma mère apparut à l'entrée de notre igloo. Sam avait les joues rougies par le froid. Elle portait sa robe verte. Celle qu'elle ne mettait plus que pour Viktor.

« On mange, les enfants, signala-t-elle. Seth, ta mère veut te voir.

- J'arrive, répondit Seth. »

Nous fîmes de notre mieux pour ne pas abîmer notre igloo et nous nous extirpâmes de notre maison de fortune. Seth fila immédiatement vers sa mère qui l'attendait sur le pas de la porte en compagnie de James et Keira.

Le jardin s'était retrouvé envahit par la nuit et le silence, maintenant que James était parti.

« Carly ? m'interpella ma mère alors que je m'apprêtais à rejoindre les autres.

- Oui ?

- Tu es encore en colère contre moi ? »

J'haussais les épaules. Nous en avions déjà parlé. Mais certaines choses ne se digéraient pas facilement.

« Non, ça va, grognai-je quand même. »

Sam baissa légèrement la tête.

« Je sais que j'ai été un peu à côté de la plaque ces derniers temps, ma puce, m'expliqua ma mère en me retenant par le bras.

- Tu l'as complètement été.

- Je sais, tu me l'as déjà dit, se vexa-t-elle légèrement.

- Et ? donc ?

- Donc, je te promets que je vais faire des efforts. »

J'avais beau vouloir y croire, j'étais plutôt méfiante. Mais ma mère devait être sincère, quelque part. J'avais du mal à croire que Sam laisserait tout simplement sa fille tomber.

« Moins de Viktor à la maison ? demandai-je, catégorique. Plus de Sam et Carly dans le canapé ? »

Ma mère hocha la tête, bien qu'elle tiquât sur la première partie de ma demande.

« Et plus de moments ensemble, ajouta-t-elle. »

Ça me faisait chaud au cœur. Je ne savais pas si elle tiendrait longtemps, mais au moins, elle voulait faire des efforts.

« Bon, alors j'arrête de te bouder, décidai-je. Mais tu as intérêt à tenir parole !

- Et... ?

- Et je ferais des efforts avec Viktor. »

Ma mère hocha la tête et m'ouvrit ses bras. Sans trop avoir à réfléchir, je m'y blottissais, enfouissant ma tête contre le col de son pull over.

C'était agréable d'être de retour chez soi.

Joyeux Noël !

J'espère que ce chapitre vous a plu. Il ne s'y passe pas grand chose, mais ça fait du bien de raconter une petite tranche de vie de temps en temps.

On arrive à la fin des chapitres déjà écrits, il va falloir que je me magne un peu les fesses ces vacances pour reprendre de l'avance, haha ! En tout cas, N'hésitez pas à commenter, voter et surtout à partager cette histoire autour de vous ! 

Je ne vous remercierez jamais assez pour tout vos commentaires et surtout, surtout, surtout pour votre présence ! Passez d'excellentes fêtes, avec vos amis ou votre famille, et n'oubliez pas de profiter de chaque personne qui vous entoure !

A bientôt ! 

Elwyn ! :)

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