Chapitre 06



Lundi matin fut un véritable calvaire. Tout d'abord, Pampy s'était octroyé une nuit sur ma jambe droite et je fus forcée de poser le pied gauche au sol en premier vu que la droite ne répondait plus. Je n'étais pas spécialement superstitieuse mais je me connaissais, se lever du pied gauche n'était jamais une bonne nouvelle. Puis, en faisant quelque pas dans ma chambre histoire de réveiller la jambe ankylosée, l'étrange impression qu'une zone de mon parquet était humide me travailla jusqu'à ce que, par un hasard des plus cocasses, je me retrouve sous une fuite d'eau. Goutte par goutte, je prenais ma douche matinale sans pouvoir réagir, trop abasourdie par cette situation. Comment avais-je pu rater un trou d'une telle taille et surtout, comment avais-je pu laisser mon poster du groupe Oasis à cet endroit-là ? Quand je vous avais dit que se lever du pied gauche, c'était une mauvaise idée.

Ni une, ni deux, Josiane panique dans son poste de commande. Que faire ? Comment réagit-on à ce genre de petite catastrophe du quotidien ? Maman n'était pas encore partie mais combien de temps lui restait-elle avant de fuir la maison ? Avions-nous d'autres fuites ? Allais-je pouvoir sauver mon poster préféré ? Sans trop savoir que faire, je criais à m'en déchirer les tympans. Terrorisée, ma mère débarqua dans ma chambre avec un balai, prête à se battre avec la première menace qui pourrait me faire crier si fort.

« Un rat ? me demanda-t-elle en jetant des coups d'œil partout dans la pièce. Une araignée peut-être ? Super Maman est là et... »

Et zoup ! Super Maman vole à l'autre bout de la pièce puisqu'elle a glissé sur la flaque d'eau. Typique de Sam Green, ce genre de cascade improvisée.

« Non, juste une fuite... répondis-je calmement alors que ma mère se relevait péniblement. Il pleut dehors ?

- Ne me dis pas que tu n'as pas entendu l'orage qui a éclaté hier soir ?

- Je dors, le soir, grognai-je, mécontente que l'on me réponde sur un ton de reproche. Et je ronfle. Alors non, je n'entends pas les orages. »

Ma mère fit l'état des lieux. Elle ramassa mon poster chéri, le déposa sur mon bureau et jeta un coup d'œil à la fissure dans mon plafond. Sam grimaça tout en se frottant le postérieur puis se tourna vers moi, l'air ennuyé.

« Tu as de la chance que les dégâts soient aussi minimes. Vu l'averse, ça aurait pu être pire... murmura-t-elle, embêtée. La question que je me pose, c'est comment tu n'as pas pu voir ce trou...

- J'en sais rien... il faisait presque nuit quand on est arrivé et j'ai tout de suite mis mon poster dessus.

- Ton poster est mort, constata ma mère en jetant un coup d'œil à mon bureau. Tu aurais dû faire plus attention ! C'est une vieille maison ici, ça ne te serait pas venu à l'idée de jeter un coup d'œil dans la pièce ?

- Il était tard, je venais de me taper trois heures de route et j'avais besoin de me sentir comme dans mon ancien chez moi. Non, je n'ai pas fait attention. C'était déjà assez bizarre de passer ma première nuit dans une pièce vide... fallait au moins que je me sente chez moi.

- Sauf que ce n'est plus ton ancien chez toi et que ton poster est troué par l'humidité parce que tu ne fais jamais attention à rien ! »

Ma mère commençait à m'agacer. Je n'avais pas vu cette fissure, je m'en excusais. Il n'avait pas plu depuis notre arrivée, estimons donc trois semaines de soleil et de nuages, je ne m'étais donc pas inquiétée de l'état des lieux. Très bien. Mais ce n'était pas une raison pour me faire la morale aussi amèrement. S'il fallait payer des réparations, je le ferai. Il n'y avait pas matière à s'énerver contre moi dès sept heures du matin. Visiblement, il n'y avait pas que moi qui étais de mauvaise humeur.

« Parfois je me demande comment tu fais pour être aussi insouciante... grommela ma mère. Ton poster est mort, maintenant.

Mais totalement pas ! m'indignai-je comme une enfant en me rendant compte que ma mère avait tout de même raison. Et puis ce n'est pas juste un poster, c'est mon poster Oasis et je n'en ai pas quarante comme celui-là !

- Et alors, je t'en trouverai un autre ?

- Ils n'en font plus des comme ça ! m'exclamai-je. Celui-là, c'est un authentique ! Même qu'il était signé !

- Il y a d'autres groupes que tu dois aimer, actuellement ? poursuivit-elle. Je dois pouvoir trouver un autre poster signé. Avec des chanteurs et des musiciens encore en activité.

- Non ! pleurnichai-je. C'est la mort de la belle musique et tout le monde s'en fiche ! Ce n'est plus le temps d'avant, ma pauvre dame ! Maintenant c'est que du boum-boum d'abord !

- Tu exagère, Carly...

- Et puis... c'est la seule chose que j'aie qui ait appartenu à mon père... »

Ma mère ne put me regarder et elle chercha son mobile dans sa poche. Elle avait l'air tout à coup moins encline à m'enguirlander et je me sentis tout de suite très mal à l'aise. Je ne parlais jamais de mon père que je n'avais pas connu. Ça ne me rendait pas triste de ne pas en avoir. Je ne savais pas ce que ça faisait puisque j'avais grandi sans. Mais j'aimais ce poster parce qu'il me prouvait que j'avais une connexion avec un type, quelque part dans ce monde. Je voulus dire quelque chose mais ma mère avait trouvé son portable et quittait doucement ma chambre.

« Tant mieux, marmonna-t-elle en passant près de moi. Je n'ai jamais aimé ce poster de toute manière. Maintenant, tu devrais te dépêcher, je te rappelle que tu as cours, ce matin. »

J'étais perdue dans mes pensées. A l'extérieur de la salle de classe, le temps était grisonnant, presque aucune lumière ne traversait l'épaisse couche de nuage gris et la pluie continuait toujours de tomber plus fort. Tout doucement, j'avais quitté le cours de Monsieur Finnigan pour me souvenir de ce que j'avais lu hier soir. C'était la sixième fois que je lisais le dernier tome du Seigneur des Anneaux mais c'était avec toujours autant d'appréhension que j'en arrivai aux dix derniers chapitres. Et la pluie, dehors, traduisait à la perfection toute la tristesse et la nostalgie que j'éprouvai à l'idée d'en arriver à...

La boulette de papier vint s'écraser à l'arrière de mon oreille, coupant court à mes réflexions. Je passai rapidement ma main à cet endroit et massai ma peau, agacée. La boulette avait probablement était tiré avec force puisqu'elle avait laissé une pointe de douleur à l'endroit-même où elle avait atterri. J'entendis les ricanements de Seth à l'autre bout de la pièce et serrais mes poings pour me retenir de réagir. A ce point-là de ma journée, ça ne m'étonnait même plus que le sort me frappe ainsi. A côté de moi, Holly m'encouragea d'un signe de tête à reporter mon attention sur le cours. Si seulement mon esprit s'était connecté plus vite, la suite ne serait pas arrivée non plus. Mais j'avais déjà quitté la salle de classe pour retrouver le Gondor et ses paysages ensoleillés.

« Mademoiselle Green, est-ce que mon cours vous intéresse ? demanda le professeur Finnigan d'une voix plate. »

Journée de merde.

« Euh oui... répondis-je, pas tellement convaincue alors que Seth ricanait toujours plus fort et plus bêtement.

- Bien. Si c'est le cas, vous pourrez sûrement me répéter ce que je disais sur Barrie et son oeuvre ? releva-t-il, amusé.

- Ba... Barrie ? bredouillai-je, mortifiée, fouillant au plus profond de ma mémoire. Euh... »

Je voyais bien qu'Holly voulait m'aider mais mon cerveau ne répondait pas et Josiane était encore passée en mode panique avant que je n'aie pu investir un plan d'action efficace pour me sortir de ses emmerdes. Si j'avais eu de quoi, j'aurais pu dire que cette situation me les brisait sincèrement.

« Laissez tomber, Green, murmura le professeur, presque déçu. Vous me ferez une rédaction à ce sujet que vous me rendrez demain, sans faute. Ça vous apprendra à rêvasser. »

J'hochai la tête, honteuse. La littérature était un de mes cours préférés d'ordinaire et même en rêvassant, je savais rebondir. Pas cette fois. Ce matin était une catastrophe puisque j'étais encore préoccupée par la fuite dans ma chambre, la dispute avec ma mère et ce nuage de mauvaises ondes qui flottaient au-dessus de ma tête. Ajoutons maintenant la punition. Ça allait encore arranger nos rapports. Une autre boulette s'écrasa, dans ma nuque cette fois et les ricanements d'Alex et James furent étouffés par mon grognement. Si je sortais vivante de ce cours, croyez-moi ou non, il y aurait de la terrine humaine au menu.

Quand tout à coup, mon téléphone se mit à vibrer dans ma poche. Pire que ça, il se mit à sonner. Nora me lança un regard paniqué, se retournant aussi brusquement que je venais de recevoir un appel. J'avais totalement oublié de couper la sonnerie avec toutes les histoires de ce matin. Je tentai de couvrir le son d'un toussotement tandis que Nora fouillait frénétiquement dans sa trousse et qu'Holly se mouchait. Mon téléphone, ce traître, s'obstinait à chanter ma sonnerie de plus en plus fort, telle une diva qui voulait que tout le monde puisse l'entendre.

Déterminée, je tentai le tout pour le tout. D'un geste que je voulais discret au possible, j'extirpai mon téléphone rebelle de ma poche de jean et baissai rapidement le regard pour éviter la dizaine de paires d'yeux qui me fixait, amusée. Etouffant le hautparleur de mes doigts, je tentais de faire glisser le bouton rouge à gauche de l'écran. Manque de bol, celui-ci refusa de répondre à mon toucher. C'était bien simple, l'image s'était figée et mon boîtier à deux balles continuait de me supplier de répondre, chantant joyeusement la mélodie de l'appel entrant. Je voulus déchiffrer le numéro mais il était inconnu, et comme mon téléphone refusait toujours autant d'obéir, je dus bien me rendre à l'évidence que le professeur allait me choper.

Je n'y coupai pas.

« Mademoiselle Green... souffla-t-il exaspéré. Vu que vous tenez tant que ça à ce qu'on vous remarque, vous viendrez faire votre rédaction en retenu cet après-midi... »

Nous nous croisâmes du regard et je sus que j'avais déçu mon professeur. Il attendait sûrement autre chose de la nouvelle de la classe. Et puis, je perturbais son cours, comment pouvait-il ne pas être en colère. Il s'intéressa de nouveau à ses fiches et je recommençai à me morfondre. C'était dans ce genre de moment que je me sentais incroyablement mal. J'entendis un rire hilare et victorieux et mon cœur rata un battement. Potter. Comment pouvait-on être aussi beau et aussi agaçant ? N'était-il pas le parfait cliché dans le parfait roman d'amour ? Il était insupportable mais surtout, il était mort. Lui et ses deux amis. La guerre ne faisait que commencer. C'était très mauvais pour moi mais ma riposte serait une très mauvaise nouvelle pour lui.

OoOoO

« Vous allez appeler ma mère, Monsieur ? demandai-je doucement au bout de mon heure de retenue.

- Non, me répondit Finnigan, sans relever les yeux de son livre. Pas cette fois. »

Je poussai un soupir, soulagée. Les dégâts étaient limités. Si ma mère apprenait que j'avais été collé, vous pouviez me considérer comme morte. Surtout après l'histoire de ce matin. Je jetai un rapide coup d'œil à la fenêtre, ne sachant pas si je devais apporter la rédaction au bureau ou si je devais attendre un ordre de mon professeur. Il pleuvait toujours dehors. Ça n'empêchait pas les sportifs de courir sur le terrain tandis que d'autres élèves se tenaient sous les abris, profitant des températures encore chaudes du début du mois. Je me demandai, curieuse, si Nora et Holly étaient restées au lycée cet après-midi. Normalement, les activités des clubs avaient repris et il devait y avoir du monde chez les journalistes. Mes amies ne devaient pas s'ennuyer.

Au bout de quelques minutes, Finnigan ferma son livre, le déposa soigneusement sur le bureau et me tendit la main, comme pour réclamer ma copie. Tout en essayant de ne pas penser à l'accident de mon téléphone, je me relevai et apportai ma rédaction à mon professeur. Il la prit, lut les premières lignes et esquissa un petit sourire. Visiblement, je pouvais sortir. Je retournai donc à ma table pour ranger mes affaires.

« Carly, est-ce que je peux vous poser une question ? me demanda Finnigan en rangeant à son tour ses affaires.

- Oui, professeur ?

- Ce téléphone qui sonne en cours, ce n'est pas parce que vous étiez dessus, si ?

- Non, bien sûr que non ! me défendis-je. Je rêvasse mais je ne suis jamais sur mon téléphone.

- C'est bien ce que je me disais, vous êtes sérieuse. Essayez juste de l'être au maximum de vos capacités. »

Il se tut. Son regard se perdit dans les vagues, un petit sourire sur les lèvres. Finnigan avait l'air si mélancolique, d'un coup. Eternisant cet instant dénué de toutes paroles, il laissa ma curiosité savourer encore un peu ce silence et soupira. Il attrapa son livre et je ne pus m'empêcher de jeter un coup d'œil à la couverture.

« Incroyable ! m'exclamai-je presque malgré moi. Moi aussi, je suis en train de lire, enfin de relire, Le Retour du Roi.

- Ah vraiment ? répondit aussitôt mon professeur. Je l'ai presque fini. Ça me met toujours dans tous mes états, cette fin.

- Oui, moi aussi... »

Nous échangeâmes un regard complice. C'était assez amusant d'imaginer mon professeur lire le Seigneur des Anneaux. Cela m'amusait tellement que je l'imaginai chanter les poèmes elfiques dès qu'il y en avait.

« Bien. Je vais vous libérer, quand même....

- Merci, Monsieur. Bonne après-midi.

- A vous aussi. »

Je sortais rapidement de la classe, laissant mon professeur derrière moi. Les couloirs étaient silencieux, même si certaines gammes de la chorale venaient parfois briser ces instants paisibles. Et depuis mon casier, je pouvais profiter du club de littérature qui déclamait quelques vers avant de les commenter. Aujourd'hui, c'était Lewis Caroll qui était mis à l'honneur. Tandis que je fouillai à l'intérieur de mon casier, à la recherche de mon livre d'histoire, j'entendis des éclats de voix qui venaient vers moi. Priant pour ne pas me retrouver avec quelqu'un que je n'avais pas forcément envie de croiser, du type Seth, je vis débouler Nora en compagnie d'une grande femme, âgée déjà de quelques années, à la chevelure blonde vénitienne. C'était notre principale.

« Puisque je vous dis que ça ne sert à rien de me demander ! s'exclama la principale Davis, en secouant sa chevelure parfaite.

- Mais...

- Nora, je vous apprécie et j'apprécie l'engagement que vous prenez pour le lycée mais vous ne pouvez pas me demander de garder le club de journal ouvert si vous n'êtes que quatre. Un club a besoin d'au minimum cinq élèves pour pouvoir avoir accès à un budget et une salle. »

Alors, c'était pour ça, tous ces éclats de voix ?

« On va vers la mort de tous les clubs qui n'ont pas une activité sportives dans ce lycée... grogna Nora. Le club de cinéma vient de fermer parce que vous avez laissé la salle au club de billard... Au club de billard !

- Mais ils sont plus nombreux... Pour des raisons de budget, je suis obligée de...

- Mais Madame Davis, je...

- Si vous trouvez une solution pour gagner plus de membres, je veux bien penser à redistribuer le budget. Croyez-moi, je suis de plus en plus attristée de voir le sport primer sur les autres activités mais la tendance change... Même un membre inactif pourrait vous sauver...

- Vous venez de dire inactif ? souffla Nora, un sourire vicieux sur le visage. »

Elle m'avait remarqué, cachée derrière mon casier, à épier une conversation qui ne me regardait pas.

« Eh bien, oui... remarqua la principale.

- C'est parfait ! s'exclama Nora. Vous venez de trouver la solution à mon problème. »

Et quand je vis Nora se diriger d'un pas guilleret vers moi, j'eus le sentiment que je n'allais pas être épargnée par cette idée.

OoOoO

En rentrant chez moi, j'eus l'étrange impression que quelque chose clochait. Cela m'était venue soudainement, alors que je dénouais mes baskets et que je les rangeais dans le coin prévu pour. Il y avait une paire de chaussures que je ne connaissais pas. Quelque chose de beaucoup trop chic pour appartenir à Seth – d'ailleurs, qu'il essaye de se pointer, tiens – et de beaucoup trop « homme » et sobre pour ressembler aux chaussures fantaisistes de ma mère.

Le second indice me vint de la cuisine, dont l'ouverture sur le couloir laissait circuler tous les sons, notamment celui du rire et de mère et d'un homme. Un court instant, je fus prise de panique à l'idée que Monsieur Finnigan ait décidé de revenir sur ce qu'il avait dit. Se trouvait-il dans ma cuisine, sirotant avec ma mère la coupe de l'alliance et riant d'avance face à la punition qui m'attendait ? Puis les rires se calmèrent et au son de la voix, je sus que ce n'était pas mon professeur de littérature. C'était déjà ça de gagner.

J'aurais aimé pouvoir faire mariner ma mère au repas de ce soir mais celle-ci avait entendu mes clés dans la porte et passait déjà la tête par l'embrasure. Elle souriait, parfaitement calme. Comme toujours elle était le jour et la nuit entre deux moments de la journée.

« Chérie, viens donc que je te présente. »

Quand ma mère commençait par chérie, ce n'était jamais une bonne nouvelle. Soit elle allait me demander quelque chose qui n'allait pas spécialement me plaire, soit elle se préparait à m'annoncer une grande nouvelle. L'un comme l'autre n'était pas souhaitable. J'entrai dans la cuisine. Ma mère, d'un geste gracieux me désigna notre invité.

« Carly, je te présent Victor, c'est un collègue. »

Victor était grand, mince et souriant. Il avait les cheveux bruns, légèrement grisonnant, la quarantaine oblige, et des yeux gris brillants. Sa barbe de trois jours ne lui allait pas, encore moins les premiers signes d'un tatouage tribal qui dépassait du col de sa chemise. Qui se faisait encore faire des tatouages tribaux, aujourd'hui ? Ma mère répondit aussitôt à ma prochaine en question en enchaînant.

« C'est un collègue de bureau. Quand il a appris ce qui était arrivé chez nous ce matin, il a gentiment proposé de venir m'aider à réparer ça et c'est chose faite !

- Je vous en prie, Sam... »

Dieu du ciel, il l'appelait déjà par son surnom. Et en plus de cela, c'était dit de façon si maniérée que je manquai de m'étouffer. J'imaginai déjà le commentaire de Keira quand je lui raconterai ça. Mot pour mot, elle me dirait qu'un homme ne vient jamais réparer quelque chose chez une femme sans arrière-pensée et ça, elle l'a vu dans des tas de films, c'est pour ça qu'elle le sait.

« Enfin, comme il nous a sauvé d'une bien grosse galère, je lui ai proposé de rester manger ce soir... »

Je déglutissais. Comment ça ? Et ma soirée tranquille devant la télé ? Et Pampy ? Il allait s'asseoir à la place de mon chat. De mon humble et vénéré chat. Oui, uniquement quand cela m'arrange. Là, ça m'arrange.

« Super ! m'exclamai-je, peut-être un peu trop ironiquement puisque ma mère me coula un regard sévère.

- Enfin, je ne voudrais pas m'imposer... répliqua aussitôt le collègue de ma mère. »

Eh ben, si tu ne veux pas t'imposer, prends donc la porte ! Ce soir, c'est Carly, Sam et Pampy. Et il n'y a pas de place pour un inconnu dans cette équation qui fonctionne si bien depuis dix-sept ans.

« Vous ne dérangez pas Victor, rétorqua ma mère. »

Elle se tourna vers moi, l'air agacé par mon comportement.

« Ma chérie, monte donc ranger ta chambre et changer tes draps... je t'appelle pour le repas. »

Sam Green ou comment se débarrasser de sa fille en une leçon. Je levais les mains en signe de reddition et prenais la porte. Keira allait avoir de quoi jaser pour au moins une heure et moi, de quoi réfléchir. Et si ce Victor allait envahir ma vie ?

Hello ! 


NB. Wouah les chapitres corrigés sont mille fois plus long... Et moi, je les trouve mille fois mieux ! A la base, Carly était censé passer une mauvaise journée à cause de Seth, mais c'est tellement plus drôle si la terre entière décide de lui pourrir la vie. Je me suis aussi dit qu'il fallait mieux introduire Victor et la relation conflictuelle qui allait naître entre Carly et sa mère. Donc pour les nouveaux lecteurs qui arriveraient avant que les prochains chapitres ne soient corrigés, ne vous étonnez pas de ces différences. Promis, juré, craché, ce sera plus cohérent une fois le livre totalement terminé ! 

N'hésitez pas à le partager, à en parler autour de vous et tout, ça m'aide beaucoup d'avoir vos retours et c'est vrai que c'est plus beau, une oeuvre qui vit avec des lecteurs ! :)

En tout cas, si vous êtes tout frais, n'hésitez pas à voter, commenter et pourquoi partager (parce que plus on est de fous, plus on rit!) :)

A bientôt, 

E.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top