Asperger et ses soucis


Hey!

On repart sur le sujet de l'autisme avec le syndrome d'Asperger.

C'est important pour moi d'en parler car c'est un terme auquel je me suis longtemps identifié.e avant de totalement le renier.  Et on va voir pourquoi dans cet article!


I- Asperger, c'est quoi?

Si on en croit les classifications c'était un syndrome qui faisait partie de troubles envahissant du développement (ou TED) au même titre que l'autisme.  Une personne Asperger se caractérisait alors par des traits autistiques mais sans retard intellectuel et avec un bon QI verbal.

Il était parfois différencié de l'autisme de haut niveau qui était dans ce cas reconnu comme un autisme sans retard mais sans un bon niveau de langage voir avec une apparition tardive de celui ci. 

Comme vous l'avez remarqué je parle au passé, tout simplement parce qu'aujourd'hui le syndrome d'Asperger n'existe plus.

Enfin.

Il a disparu du DSMV ( Le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) mais est encore présent dans la CIM (classification internationale des maladie) . Néanmoins on sait déjà qu'il disparaîtra de la nouvelle version de la CIM. 

Néanmoins ce n'est pas que parce qu'il disparaît des classifications officielles que sa disparition est nécessaire.


II- Une différenciation qui ne rend pas compte de la réalité

Une des raisons de la suppression du syndrome d'Asperger mais également du terme "Trouble envahissant du développement" était de créer une catégorie rendant plus compte de la réalité: "Spectre Autistique".

Une catégorie moins cloisonnée et plus souple que les classifications précédentes où il y avait un boîte pour chaque """type d'autisme" plus une immense "TED non spécifié" pour ceux ne rentrant nul part.

Et cette décision est, de mon point de vue, bonne.

En effet comme je l'ai dit dans mon article d'introduction il n'y a pas qu'une forme d'autisme, ni même deux. Il y en a une multitude et on ne peut pas les classer entre "les génies" et "les autres".

Or il y a tout un monde, invisible avec les catégories cloisonnées, qui existent entre  ces deux catégories qui se trouvent être, au final des minorités.  La plus part des personnes autistes sont..banaux.

On est là.

On vit.

On fait nos trucs dans notre coin.

Voilà.

Et cette invisibilisation nuit à un bon diagnostique.

En effet quand vous êtes Jean-Mi autiste, que vous n'êtes ni un génie ni une personne ayant un retard il y a de forte chance que vous ne soyez pas diagnostiqué ou alors extrêmement tard. Ce fut mon cas et celui de beaucoup d'autres.

Et on en vient à ça.


III- Asperger renforce les stéréotypes:

L'autiste génial.

Combien de personne fantasme là dessus?

Sur un humain un peu excentrique, suprêmement intelligent et pas très social.

Beaucoup, beaucoup de monde.

Le terme "Asperger" est lié à cette imaginaire et à ce fantasme d'alliste ( personne non autiste) et malheureusement il est beaucoup plus simple de détruire ce terme plutôt que de tenter de supprimer totalement ces idées en gardant le terme.

Il découle de ces fantasmes une non reconnaissance des difficultés des personnes autistes sans retard. Nous sommes souvent considéré comme des personnes "pas vraiment autiste" donc "pas vraiment handicapée".  Il est à partir de là plus difficile d'obtenir des aides de la part de la MDPH, mais également des aménagements moins officiels (directement auprès des prof ou des patrons par exemple) ou juste une reconnaissance de nos difficultés dans notre entourage.

A travers le terme Asperger ce sont les difficultés de toutes une population qui passe à la trappe.


IV- Une division des luttes autistiques:

J'avais expliqué dans le premier article pourquoi je n'aimais pas qu'on se détache coute que coute des personnes folles en expliquant que ça stigmatisé ces personnes tout en divisant les luttes neuroA.

L'utilisation du terme Asperger pose également ce soucis mais au sein même des luttes des personnes autistes. En effet il est assez courant de voir des personnes autistes se disant Asperger se désolidarisant totalement des personnes autistes avec retard ou les infantilisants.  Et il est facile de tomber dans ce genre de pensée quand on voit à quel point il est flatteur d'être Asperger.

L'utilisation de ce terme divise donc nos luttes en excluant certaines personnes sous prétexte qu'elles ne sont pas assez intelligente pour comprendre/en avoir quelque chose à faire. Et ce sont souvent ces même personnes qui viennent soutenir le fait que nous sommes une sorte d'autiste à part, pas vraiment handi etc...


V-Hans le nazis:

Bon c'est un peu facile c'est pourquoi j'en parle en dernier.

On sait aujourd'hui que Hans Asperger, le papa du syndrome d'Asperger était un sympathisant nazis et que ses recherches autour de l'autisme avait surtout pour but d'isoler des surhommes.

Tout cela pour dire que même lors de sa naissance le syndrome d'Asperger n'avait pas pour but d'aider les personnes concernées mais bien de minimiser les aspects handicapants de l'autisme pour se focaliser sur notre soit disant côté génial.


IV- Le mot de la fin, mon évolution vis à vis de ce terme:

Au début j'étais fier.e d'être Asperger.

Parce que je ne voulais surtout pas qu'on pense que j'étais comme les autres autistes..fin vous savez...ceux qui sont un peu -tousse- débile.

Je pouvais même expliquer en quoi c'était PRI-MOR-DIALE de faire cette distinction.

Et puis.

J'ai rencontré des enfants autistes avec un retard intellectuel.

Et j'ai travaillé avec eux dans le cadre de mes études.

Et je me suis prit une sacré claque.

J'étais très proche d'eux, disons plutôt que l'enfant que j'avais été leur ressemblait beaucoup. Je les comprenais également mieux que je ne comprenais mes collègues et globalement je préférais passer du temps avec eux plutôt qu'avec mes collègues.

Je me suis rendu compte que je n'étais pas si différent.e

Alors j'ai lu des textes, j'ai écouté ce que disais d'autres militant.e.s.

Et j'ai commencé à me dire.

Autiste.

Tout simplement.









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