Chapitre 20

Enfin t'essayes de comprendre, Alphonse


- Q-qui... murmura-il

- Hmm...?

- Qui sont les autres personnes folles qu'il fréquente...?

Je m'assis par terre avec un air pensif avant de dire machinalement:

- Je dirais, ses deux autres collocs: Hisoka et Orochimaru. J'dirais d'ailleurs que limite je l'admire pour avoir eu l'audace de les ramener ici. Puis, y a Siwa et Shenron, mais tu les connais pas. Puis...les Rijés.. Et d'autres gens je suppose.

Il releva aussitôt la tête avant de la rabaisser d'un geste brusque vers moi et de me demander d'une voix paniquée:

- Qu-est c' t'as dis?

- Et d'autres gens, je suppose.

- Non! AVANT!

- Les Rijés.

Il me fixa pendant quelques secondes avant de demander:

- Qu'est-ce que tu veux dire par "les Rijés"??

Je ricanai intérieurement et répondit avec une pointe de regret :

- Heh, j'ai trop parlé, je trouve.

Je me relevai et me dirigeai vers le couloir. Je le sentis alors tirer mon sweat vers l'arrière avec désespoir.

- Frère, qu'est c' tu fais?! lui demandai-je avec agacement.

- Dis-moi! cria-t-il.

- Te dire quoi?!

- Tout c'que tu sais sur les Jirés, qu'est-ce que tu veux dire par là?

"Je vois", pensai-je en plissant les yeux d'un air légèrement dédaigneux... "Il est complètement perdu. Pour une fois, soyons gentils et donnons lui des informations sur nous, peut-être que ça lui fera peur au point que son arrogance va encore plus tomber, et qu'il sera plus humble."

Plus vite son coeur sera purifié, plus vite il pourra dégager.

Sa vue me soule. Clairement.

- Lâche-moi et viens avec moi, si tu veux que je te révèle quelques unes de mes infos.

Il s'exécuta, se releva avant de froncer les sourcils et de me dire d'un ton menaçant:

- T'as pas intéret à mentir.

Bipolaire, le gars (⁠ ͡⁠°⁠ ͜⁠ʖ⁠ ͡⁠°⁠ 💢).

Nous allâmes nous installer sur le canapé dégueulasse de Noctam tandis que je lui demandai:

- T'as pensé quoi de moi la première fois que tu m'as vu?

Il me fixa d'un air hébété et marmonna:

- Chais pas, moi...

" Il est désespérant..." pensais-je.

- Je reformule ma question...soupirai-je en balançant ma tête en arrière pour l'appuyer contre le dossier du canapé, est-ce que j'ai l'air d'un mec standard que tu vois tout les jours?

Il me fixa pendant quelques secondes, mettant du temps à répondre.

- Bah nan, t'es hyper blanc, t'as les yeux, la langue et les ongles noirs et t'as des dents de chien. Tu ressembles à un gothique trop investi.

Je sais pas comment le prendre.

- Ouais, et à ton avis pourquoi chuis comme ça? demandai-je.

- Chais pas, répéta-t-il, pour avoir la peau aussi blanche, t'as p't'êt pris les mêmes médicaments que Michael Jackson et tu t'es tatoué les ongles, la langue et les yeux. Tu t'es aussi limé les dents pour ressembler à un truc satanique??

Je me frappai le front d'un air lassé avant de dire:

- Tu vois la télé?

- Oui.

- Est-ce que tu sais ce que font la majorité des gens quand leur télé commence à tomber en panne?

- Euh, ils la frappent jusqu'à que la télé se remette à marcher? Pourquoi?

Je dévoilai mes ''dents limées pour ressembler à celles d'un chien" ce qui le fit frissonner.

- Je pense que je vais appliquer le même processus avec toi, mon gars, lui-dis-je.

- C'est...c'est à dire??

- Je vais te frapper jusqu'à que tu comprennes ce que je veux te faire passer.

À ces mots, j'armai ma main vers lui comme si je voulais le gifler. Il mis aussitôt ses bras sur sa tête pour se protéger et hurla:

- TU FAIS PARTIE D'UNE AUTRE ESPÈCE !!!

J'arrêtai mon mouvement et le regardai tandis qu'il enlevait ses bras et m'observait. Je pouffai de rire et retournai à ma place tandis qu'il me demandait d'un ton plein d'espoir:

- J'ai raison...?

- Ouais, à moitié, répondis-je.

- C'est-à dire?

- T'es débile ou quoi? Si je fais partie d'une autre espèce, ça veut dire que je suis un hybride entre l'humain et l'autre espèce.

- Et c'est quoi l'autre espè...

- C'est bien, le coupai-je, tu commences à comprendre que la Fusion des Différentes Dimensions Parallèles existe bel et bien, mais t'es quand même débile.

- Pourquoi tu m'insultes? me demanda-t-il en fronçant les sourcils, oubliant sa question.

Je soupirai et rebalançai ma tête vers l'arrière avant de dire:

- Qu'est-ce que tu m'avais demandé avant que je ne te pose toutes ces questions?

Il réfléchit quelques secondes avant de lever les yeux avec une étincelle de révélation dans les yeux.

- "Tout c'que tu sais sur les Jirés, qu'est-ce que tu veux dire par là!" hurla-t-il d'un ton triomphant, c'est ça que je t'ai demandé !

- Et...? l'encourageai-je.

- Ça veut-dire que t'es....MI-HUMAIN ET MI-JIRÉ!!

Il se tut et me dit avec une expression sceptique:

- Tu m'as toujours pas dis c'est quoi un Jiré.

- J'y viens, frère, répliquai-je, les Jirés sont des créatures humanoïdes qui sont apparues au Moyen-âges vers l'an 730. Tout à commencé avec la naissance d'un gamin bizarre dans un village montagnard rempli d'humains et d'autres espèces ...

*******

Il faut dire que voire naitre un gamin avec une queue, des ongles noirs, des marques au niveaux des yeux et des sclérotiques noires n'a pas été croyable.

C'est pourtant comment est né Nield, le premier Jiré du monde.

- Qu'est ce que c'est que... disait l'un à sa mère.

- Comment as-tu pus avoir donné naissance à cette chose? disait l'autre.

Mis à part le fait que la mère recevait ce genre de remarques, Il n y a pas grand chose de vraiment ennuyeux ou méchant qui a été dit au sujet de cet enfant.

Il vécut une vie fortement similaire aux enfants de son village: il participait au mêmes tâches que ses grands frères Kha, Bath et Disc, et aidait ses parents comme le devait un enfant de cette époque.

Parfois, puisque ses derniers étaient plus âgées et plus proches de lui, ils se permettaient des remarques qui allaient jusqu'à le faire pleurer. Le genre de baratin classique que l'on attribuaient aux gens hors norme: "anomalie", " monstre" et j'en passe...

La plupart du temps, quand c'était le cas, il se réfugiait chez sa mère ou chez sa grande soeur, l'aînée de la famille. C'était elle qu'il préférait de toute sa fratrie.

Mais il ne savait pas que ses grands frères ne plaisantaient pas en le traitant de la sorte. Il s'était juste dit, au fil des années, qu'ils se moquaient, comme le feraient n'importe quelle frères.

Il eut tort.

L'année qui suivit ses 14 ans, les triplés étaient partis chercher du bois dans la forêt et n'étaient pas revenus.

Tout les hommes du villages se mirent immédiatement à leur recherche, Nield dans le tas. Armés de torches, il s'aventurèrent dans cette partie de la montagne qui était réputée pour abriter les animaux les plus féroces et les plus méconnus de la montagne.

Les villageois s'étaient séparés en différents groupes, Nield et son père n'était pas dans le même. Ils arpentèrent la forêt avec la force du deséspoir, de la peur et de l'inquiétude.

Le groupe du jeune Jiré s'éloignèrent petit à petit, jusqu'à atteindre une cabane. Mais dès que l'un s'approcha de la cabane, Nield sentit une aura malsaine venir de là-bas.

- N'y allez pas! lui cria-t-il, il y a quelque chose d'étrange avec cet endroit.

Les villageois s'arrêtèrent avant de le regarder de façon étrange.

Au même moment, il sentit quelque chose lui transpercer l'épaule. Conscient petit à petit de la douleur et de la peur qui l'envahissait, il hurla avant de tomber tout en tenant son épaule des plus fermement.

Une main vint lui tirer les cheveux en arrière d'une façon brutale pour lui relever la tête. Ses yeux se remplirent aussitôt de larmes lorsqu'il vit les visages haineux et moqueurs de son groupes suite à cet acte.

- Enfin... Nield, murmura alors une voix qui lui était familière.

Ses yeux s'écarquillèrent davantage et ses pupilles se mirent à trembloter au milieu de ses sclérotiques lorsqu'il reconnu le visage de son interlocuteur.

- Kha...? qu'est-ce que...n'eut-il que le temps de murmurer avant que la lame d'une vieille dague ne soit placé à quelques centimètres de sa jugulaire.

Il reconnu immédiatement la marque de naissance de la main qui tenait la lame, il tourna la tête comme il put avant de murmurer d'une voix désespérée:

- Bath...mais...

La lame mutila légèrement sa peau d'albâtre pour toute réponse. Le sang pourpre du Rijé se mit à couler lentement sur lui tandis qu'une silhouette encapuchonnée accompagnée de Disc s'approcha de lui et dit:

- C'est donc toi, le Rijé de la prédiction, il a été difficile de t'amener ici, à ce que je vois, jeune homme.

Nield ne comprit le sens de ses mots qu'au moment où la silhouette ordonna :

- Tuez-le.

Nield vit sa vie défiler devant ses yeux tandis que Disc sortait une épée plus aiguisée de son fourreau.

Il avait peur, cela ne faisait aucun doute. La lame ne cessait d'approcher dangereusement de sa gorge fragile jusqu'à qu'il hurle un stridant:

- NON!!!

Les villageois, ses frères et la silhouette furent projettés à quelques mètres autour de lui au son de sa voix. Sans qu'il ne sache comment ou pourquoi.

Étourdi, ne comprenant pas la situation, les jambes de Nield agirent pour lui, il se mit à courir jusqu'au village. Lorsqu'il se rendit compte de ce qu'il faisait, de ce qu'il s'était passé et des cris haineux des autres, d'innombrables pensées se mirent à germer précipitement dans sa boite crânienne.

Les villageois le détestaient vraiment, ses frères les premiers. Ils croyaient pendant toutes ces années qu'ils l'avaient accepté dès sa naissance mais il eut tort.

Il n'avait pas vu la haine féroce logée les yeux de ses frères cachée derrière les puériles sobriquets qu'il lui attribuaient.

Mais Ô comme il aurait dû...

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