Chapitre 13
Le protecteur d'une âme perdue
(13 Douleurs)
Doucement, sans rien dire, il s'allongea, et s'enroula sur lui-même tel un chat. Une seconde à peine fut suffisante pour que j'entendes ses habituels ronflements réguliers.
Je soupirai de lassitude mais souris intérieurement aussitôt. Tandis que Monès vint se réfugier sur mes genoux, et que je le caressai pensivement, je me dis que Nuggets est l'un des seuls qui m'aident à garder mon humanité. Les autres n'ont fait que profiter de ma situation pour m'exploiter.
Ceci a fini par se retourner contre eux et ceci pour une seule raison: Je ne suis pas un être stable...
Je pense que beaucoup le savent, à présent.
Je posai Monès à côté du jeune homme aux cheveux blancs, ouvris la porte de la chambre et la refermai une fois à l'extérieur.
La situation n'avait pas vraiment changée depuis les quelques secondes qui ont suivies l'incident.
- Sod est partie? demandai-je.
Hisoka, ne répondit pas, occupé à faire une structure entièrement faite de carte semblable à un chewing-gum et Orochimaru demeurait pensif devant son MacBook.
- Il est effectivement parti, finit par me répondre Sec.
Je me tournai vers lui et lui demandai naïvement:
- Pourquoi?
Il soupira et se dirigea vers moi, me dominant de tout son long, avant de dire:
- Il avait du mal à se contenir, ses pulsions meurtrière s'accroissaient de plus en plus, il est donc partie en précisant qu'il allait revenir dans au moins une ou deux heure.
Je réfléchis longuement avant de demander encore:
- Et toi? Le petit ne te fait aucun effet? Toi, t'arrives à repérer les cœurs blancs, normalement, les cœurs noirs et obscures te dérangent, non? D'ailleurs, il est où?
Il soupira ferma les yeux avant de répondre de son ton rassurant et clair à la fois:
- Pour répondre à ta première question, bien sûr, ce jeune homme me fait beaucoup d'effet. Sod a raison, son cœur est beaucoup trop noir pour son âge, je n'ai réussi qu'à déceler une partie infime de pureté. Il y a tout de même encore de l'espoir.
Il se baissa légèrement et me dit d'une voix plus basse en refermant légèrement les yeux:
- Pour répondre à ta deuxième question, puisque je suis le ''représentant" du bien, repérer les coeurs purs fait partie de moi, mais les coeurs noirs ne me dérangent pas, si je peux les réparer, surtout. Si avoir un coeur noir est une maladie, nous pouvons dire que ce jeune homme est "en phase terminale", mais il y a toujours un remède à tout, tu le sais.
- ...oui...répondis-je.
- Et pour répondre à ta troisième question, suis-moi, je te prie.
Il me devança alors et se mit à arpenter le couloir. Je le suivis ce qui me ramena à la bibliothèque. Il ouvrit la porte et s'engouffra à l'intérieur avant de me montrer du doigt le gamin, allongé sur mon canapé, évanoui de nouveau, une couverture rouge le recouvrant.
- C'est étrange que Sod ne l'ait touché et qu'il se soit contenté de l'effrayer uniquement, lança Sec, je reconnais qu'il a su faire preuve d'un sang-froid remarquable, tenant compte de sa situation.
- Tu l'as dit, Sod est très imprévisible, donc y avait une chance sur deux qu'il se retienne.
Sec hocha la tête avanat de tourner lentement sa tête vers le rouquin.
- J'ai essayé de rassurer ce jeune homme, ceci a un peu marché. Il m'a donné son prénom et son nom de famille. J'ai donc pu mener plus facilement mes recherches à bien et ainsi récolter des informations sur lui et sa situation.
Au fur et à mesure qu'il prononçait ces mots, je tirai un tabouret, m'assis dessus, fouillai dans ma capuche, en sortis mon calepin et un stylo noire avant de m'asseoir de manière déterminée et de lui dire:
- Ok, vas-y, dis-moi tout, mon cher!
Sec tira une chaise à son tour, s'assit en croisant les bras et les jambes avant de continuer:
- Il se prénomme Alphonse Alfonso.
"Vraiment, ses parents se sont pas foulés pour trouver un prénom, mdr...", pensai-je sarcastiquement.
- Lorsque je lui ai demandé son âge et ce qu'il faisait dehors, tout seul, il s'était figé et avait détourné le regard en tremblant nerveusement et en fronçant les sourcils.
Je notai précieusement toutes ces informations dans mon carnet avec énergie avant de lâcher:
- Continue, continue.
Il inclina la tête, ses cheveux glissant sur ses épaules. Puis, lentement, ferma les yeux avant de dire:
- Grâce à votre première rencontre, j'en ai conclus que c'était un fugueur.
Mon stylo se figea aussitôt sur la feuille.
- ...Hmm...
- M.Orochimaru aussi apparemment, il a directement eu la puce à l'oreille sans envoyer d'espions, continua l'homme roux.
Ah, oui, c'est vrai.
J'ai oublié qu' Orochimaru aussi était fourbe et qu'il pouvait facilement prouver ce genre de choses, puisqu'il en a déjà fait l'expérience.
- J'ai pus savoir, grâce à quelques-uns de mes éléments qu'il est plongés dans de drôles d'affaires. Des affaires assez sombres, dont il en est le meneur, parfois. C'est ainsi qu'il gagnait son pain.
J'explosai de rire ce qui le figea aussitôt. Cet action avait d'ailleurs provoqué un peu de transparence chez cette homme taciturne.
- Pourquoi ris-tu? me demanda le Kuudere.
- Ah...Pardon..En fait, j'avais raison, on était peut-être face à un dealer et tu me l'as confirmé, mdr!
Il me regarda impassiblement avant de m'appeler:
- 13 Douleurs.
Je me calmai ce qui lui permit de continuer:
- Nous sommes obligés de le garder avec nous. J'ai le pressentiment que si nous le laissons ainsi, l'état de son coeur empirera.
Je lâchai un ''pff" moqueur avant de déclarer:
- Ne vous inquiétez pas, Sir. Ceci était prévu depuis que le représentant du Mal a dévoilé sa folie à un gamin de quinze balais. L'information sur les différents personnages de fictions et légendes qui ont atterris "je-ne-sais-comment" sur Terre ne va pas nous protéger longtemps, vous le savez, n'est-ce pas?
Sec soupira, se leva et déplia son long corps élancé. Au vu de sa taille, si j'étais une abeille, lui, il serait un frelon asiatique.
- Noctam, me dit-il, garde-le chez-toi, nous ne pouvons faire autrement pour le moment. Je ne peux le tenir éloigné en permanence de mon frère et je ne peux pas non plus le laisser sans protection. Je sais qu'avec toi, il sera en sécurité.
Bah merci, tu me refiles le sale boulot et toi, tu vas boire un jus de fruit dans ma CuIsInE, c'est ça (-_-)?
BNon, en vrai je pense ça, mais je sais que Sec cherche des solutions pour enlever les pulsions meurtrières de Sod pour qu'il fasse pas de mal au gamin et que son emploi du temps est plus chargé que celui de trente ministres...
Je me levai sans bruits, rangeai mes affaires dans ma cape avant de murmurer:
- Ne t'inquiète pas, Sec, je vais faire ce que tu m'as demandé.
Il hocha la tête puis s'inclina légèrement avant de se relever. J'entendis aussitôt quelque chose vibrer.
Le noble fourra aussitôt sa main à l'intérieur de sa veste et en sortit un Smartphone. Il décrocha tout en mettant l'écran contre son oreille.
Une voix à peine audible et paniquée se mit alors à raisonner dans la bibliothèque silencieuse.
Sec, impassible et calme comme à son habitude avait croisé un bras derrière son dos de façon élégante tout en écoutant avec attention son interlocuteur.
- Ne vous inquiétez-pas, M. Damb, j'arrive sur le champ, finit-il par dire.
Il raccrocha aussitôt et se retourna lentement vers moi avant de dire:
- Je suis désolé, je vais devoir compléter une mission.
- T'inquièt', je comprends! dis-je en levant le pouce en l'air.
Lorsqu'il fut hors de mon champ de vision, je soupirai, fouillai dans ma capuche à nouveau et posai une tasse de tisane à la lavande sur la table placée à côté du canapé de l'évanoui.
Puis, je m'avançai vers la porte, sortis de la pièce et refermai derrière moi.
Une main vint aussitôt s'abattre au dessus de ma tête et une ombre couvrit ma frêle silhouette. Deux yeux ambres se dardèrent sur moi accompagnés d'un grand sourire tordu sur un visage blafard.
- À quoi joues-tu, cher hôte? me demanda une voix doucereuse.
Hisoka, une main sur la hanche, l'autre abattue sur la partie du mur au dessus de ma tête, m'observait comme-ci j'étais un Kebab qu'il voulait manger.
Euheum, chuis pas comestible, au cas-où si l'envie vous prend de me bouffer, les enfants.
- Cher hôte, reformula Hisoka, que mijotes-tu avec l'homme roux?
Je levai la tête et répliquai:
- On va garder le gamin. Je sais qu'il ne vous intéresse pas vraiment et que seule la tournure des évènements vous empêche de le tuer.
Il gloussa avant de dire:
- Si je ne tenais pas à la pose que je fais actuellement, j'aurais fait une ovation à moi tout seul.
- Sans vouloir vous manquer de respect, M. Morrow, vous seriez encore plus effrayant si mon chat ne ronronnait pas sur votre crâne.
Effectivement, Kew, ma chatte, s'était mise à patounner sur la tête du Joker en ronronnant.
Ah oui, d'ailleurs son prénom se prononce "Kiouw", hein ( ̄▽ ̄).
Hisoka sourit innocemment et répliqua:
- Je n'y peux rien, je l'avais retrouvée en train de déchiqueter une de mes cartes de jeux, qui était bizarrement celle du joker. Se fut le coup de foudre.
...
-...OK.
Qui se ressemblent, s'assemblent, comme on dit.
- Comment s'appelle-t-elle? me demande-t-il.
- Kew, faites attention, elle est un peu agressive avec les gens qu'elle connait pas.
Elle miaula aussitôt en se frottant contre la joue du joker. Ce dernier ricana avant de lui caresser la tête.
En soupirant, je repartis dans le salon, Hisoka sur mes talons, Kew dans ses bras.
Je vis aussitôt Orochimaru taper comme un fou sur l'ordinateur.
Miskin l'ordi.
Dès qu'il m'aperçut, il me sourit d'un air de défi en disant:
- C'est l'heure, amenez la camionnette.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top