o5||°"T'fais pas parti de l'équipe rouge de Koh-Lanta toi ?"}

Ulysse, n. m. : Mec trop mignon qui pourrait potentiellement devenir mon futur crush.

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- MAIS QU'EST-CE QUE...

Je fus bientôt emportée par cette personne et m'écroulai d'un seul coup au sol, tout en grommelant. J'étais tombée sur quelqu'un, et heureusement : il ne manquerait plus que ça, que je tombe sur le goudron et que la personne qui m'ait fait tomber s'en sorte indemne ! Néanmoins, j'ignorais tout de ce coussin moelleux sur lequel j'avais atterri, et qui depuis, n'arrêtait pas gesticuler en essayant de se dégager. Pour l'aider un peu, je me redressai comme je le pus, mais enfonçai sans prendre garde, mon coude dans sa côte.

- Aïe ! s'écria-t-il suite au coup que je lui avais donné par mégarde.

Je soufflai un bon coup et finis par me retirer quelque peu pour le laisser respirer. Je tournai la tête dans sa direction, pour voir s'il allait bien - car oui, j'en avais conclu à sa voix que c'était un garçon - et tombai nez à nez avec deux iris verts. J'eus un mouvement de recul et mes pommettes prirent une teinte carmin, alors que je commençais à réellement prendre conscience de la situation. C'était un jeune homme qui m'avait empoignée de la sorte et qui nous avait tous les deux fait chuter. Ses orbes verts ne me quittaient pas des yeux et je sentais la gêne qui s'insinuait en lui, au fur et à mesure qu'il se rendait compte de la situation dans laquelle il s'était fourré.

Il passa une main dans ses cheveux bruns relevés par un bandana rouge sang, et détourna le regard timidement tout en se raclant la gorge. C'est alors que je me rendis compte que je le fixais intensément depuis tout ce temps, et que oui, ça devenait gênant. Alors pour détendre l'atmosphère, je débitai quelque chose de vraiment stupide quand on y repensait.

- T'fais pas parti de l'équipe rouge de Koh-Lanta toi ?

Il sembla quelque peu surpris mais finit par lâcher un petit rire face à ma gêne grandissante.

- Faut croire, rétorqua-t-il d'une voix plutôt douce, comme s'il n'avait pas encore mué.

- Surtout si on dérange vous le dites ! annonça d'une voix forte un garçon.

Je relevai la tête, les jambes toujours entremêlées à celles de l'adolescent et remarquai que c'était l'un des jeunes que je voulais aguicher qui avait parlé, le blond plus précisément. Son regard espiègle se baladait sur nous deux et un petit sourire mutin naquit au coin des ses lèvres pleines. Mon "agresseur" s'agita soudainement et finit par se relever non sans une once de difficulté. Il tendit sa main dans ma direction et je m'en aidai pour me relever. Une fois debout, je remarquai que Fanny, Chloé et Adrien s'étaient ramenés et que tous trois me regardaient avec des yeux emplis d'incompréhension.

- Quelqu'un peut me dire ce qu'il vient de se passer ? demanda ma cousine en replaçant une de ses mèches courtes. Ulysse t'as fait quoi encore pour mettre ma cousine dans cet état ? continua-t-elle en s'adressant au jeune homme qui m'avait faite dégringoler.

- Il se pourrait bien que j'ai perdu le contrôle de mon skate, puis que j'me sois accroché à la première personne que j'ai vu, sans forcément vouloir la faire tomber. Au fait, j'suis désolé.

- C'est rien, minaudai-je en baissant les yeux, fuyant timidement le regard du jeune Ulysse.

- Oh arrêtez de vous faire les yeux doux, vous me donnez envie de gerber, rétorqua le blondinet en secouant la tête, faisant voler ses boucles d'ange.

- Et à moi aussi, acquiesça Fanny en s'empara de mon bras. Allez viens là Darla. On va y aller, c'est bientôt l'heure de manger.

- Mais, je...

Et sans me laisser le temps de finir ma phrase, Fanny et sa clique m'entraînaient déjà vers la ruelle que nous avions emprunté un peu plus tôt.

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- Qui veut du céleri ? demanda Tante Olga un saladier entre les mains. Darla ?

- J'aime pas ça, râlai-je en mordillant un bout de pain.

- Tant pis, ça en fera plus pour les autres, rétorqua ma tante en servant mon oncle.

Maudis soient ma cousine et sa clique de campagnards. Dire que sans eux je serais déjà en train de siroter un cocktail sans alcool en compagnie d'Ulysse, qui d'ailleurs se serait excusé encore et encore alors que nous marcherions vers le bistrot. Je nous imagine déjà complices, à se glisser de petits mots dans le creux de l'oreille, à se taquiner quelque peu, jusqu'à ce que nous nous échangions nos numéros pour nous appeler le soir venu. Hélas, tout cela n'arrivera probablement jamais, et tout était de la faute de Fanny et de ce blondinet dont j'ignorais tout. Je les haïssais tous les deux, je les haïssais car ils nous avaient empêché de vivre pleinement notre amour avec Ulysse !

Bon. Je crois que je m'emporte un peu trop, mais n'empêche : tout est toujours de la faute de Fanny ici !

- Alors les filles, qu'est-ce que vous avez fait de beau ce matin ? interrogea Oncle Paul en mettant sa serviette sur ses genoux.

- On est descendue jusqu'à la place et on a longé la ruelle qui mène au skate park. Et là-bas, j'ai cru qu'on allait perdre Darla, commença Fanny en ignorant le coup de pied que je venais de lui adresser.

- Comment ça ? Tu t'étais perdue, Darla ? renchérit ma tante, soudainement intéressée par la conversation qui se déroulait sous ses yeux.

- Je... Et bien o..., répondis-je avant d'être devancée par cette petite vermine aux cheveux courts.

- Pas du tout ! Darla a juste fait brutalement la connaissance d'Ulysse Anvers. Avec Noé, on a cru qu'on allait les perdre tous les deux ! pouffa cette vipère alors que deux paires d'yeux curieuses se rivaient sur ma personne.

- Ulysse Anvers ? Le fils du pâtissier ? questionna tatie bio.

- Lui-même ! assura Fanny en esquissant un sourire satisfait.

Je vais la tuer, je vais la tuer, je vais la tuer. Je vais lui faire bouffer des cailloux si elle continue comme ça. Je vais l'étriper et la faire rôtir comme un sanglier au dessus d'un feu de camp. Plus lourde qu'elle, je ne pense pas que cela existe, et si jamais le cas était échéant, cette personne ne resterait pas en vie longtemps. Mon dieu, elle ne pouvait pas se taire au lieu de raconter ce genre de choses ? N'est-ce pas hyper gênant à raconter ? Surtout à ses parents et surtout lorsque je me trouve dans la même pièce ! Mais quelle chieuse ! Elle ne peut pas s'empêcher de semer la zizanie partout où elle passe ? Non ? C'est plus fort qu'elle ma parole !

- C'est vrai qu'il est adorable ce jeune homme, un vrai amour. Tu ne trouves pas, Darla ? déclara d'un ton rêveur ma tante.

- Bah... C'est-à-dire que...

- Si elle le trouve mignon ? Limite elle bavait devant lui !

- Fanny ! Ferme-la ! m'écriai-je en ne parvenant plus à me contrôler. Arrête de raconter des conneries merde ! J'ai jamais bavé devant qui que ce soit et j'ai jamais trouvé ce mec mignon ! Alors arrête s'il te plaît !

- Sinon quoi ? ajouta ma cousine d'un air joueur. Tu vas tapisser ma chambre de posters des One Direction ?

- Il se pourrait bien que je l'ai déjà fait..., murmurai-je en baissant le regard sur mon assiette vide, un petit sourire naissant au bord des lèvres.

- T'as dit quoi là ?!

- Eh, les filles... Du calme, rétorqua Oncle Paul en posant une main sur l'épaule de sa fille. Ce n'est pas la peine de vous énerver pour si peu.

- Qu'est-ce que t'as fait à ma chambre, Darla Vallois ?!

- T'as qu'à aller voir toi-même. Tu vas voir, tu seras pas déçue du résultat.

Fanny se leva de table en un cri de rage et passa derrière moi, tout en n'oubliant pas de m'accorder une tape sur le sommet du crâne. Je gloussai malgré moi suite au choc ridicule qu'elle venait de m'attribuer, et étouffai un petit rire alors qu'elle sortait de la cuisine telle une furie. Les yeux écarquillés, Tante Olga était totalement perdue face à cette situation et regardait son mari en quête de réponses, réponses que ce dernier n'aurait su lui accorder, tant lui aussi était dans le flou total vis à vis de ce qu'il venait de se passer.

Quant à moi, je jubilais sur place, le dos bien calé au fond de ma chaise en bois peu confortable. En réalité, je n'avais jamais disposé le moindre poster d'un quelconque boys band ridicule dans sa chambre, et ce, pour une seule et unique raison : je ne me baladais pas à longueur de journée avec des affiches de la sorte. Non, j'avais juste inventé cette histoire car Fanny m'avait tendu la perche : je m'en étais juste saisie et avais profité de cette occasion pour la mettre en rogne et la faire dégager.

Et il faut avouer que ça avait plutôt bien marché.

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Hey !

J'espère que le chapitre vous a plu ! N'hésitez pas à laisser votre avis en commentaire et à voter !

Vos premières impressions sur Ulysse ? La réaction de Darla ? De Fanny ?

Sur ce, je vous souhaite un bon début de semaine, et à Jeudi !

Capucine ❤️

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