38||°"Faudrait vraiment que je pense à organiser un one-woman-show !"}

Victoire, n.f. : Chose aussi orange qu'un plot de chantier et dont le maquillage coule une fois la chaleur arrivée.

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LA BATAILLE D'EAU venait tout juste de se terminer, sans qu'aucun vainqueur ne soit désigné. Fanny et son Don Juan s'en étaient allés un peu plus loin, sous les sifflements entendus que je leur accordais sans retenue, malgré les yeux noirs d'Ulysse. Nous étions trempés, de la tête au pied. Le polo d'Ulysse était constellé de gouttes d'eau et ses cheveux retombaient sur son front. Quant à moi, j'avais abandonné mon côté glamour et me trimballais désormais avec les cheveux ramenés en un chignon raté et les tongs imbibées d'eau.

Il fallait tout de même reconnaître que le tableau que nous offrions était plutôt comique, et que pour rien au monde je n'aurais souhaité que l'on revienne en arrière. Ouais, on avait des dégaines de beaufs, mais faut dire qu'on s'en fichait.

Et pour la peine, je claquai un baiser tout mouillé sur les lèvres de mon bien aimé.

- Darla ? Ulysse ? Pourquoi est-ce que vous êtes trempés ? questionna Noé alors que nous revenions des toilettes du camping. 

Le blondinet arborait un air perdu : ses sourcils clairs étaient fortement froncés, ses boucles blondes étaient désordonnées, et le coin de ses lèvres était tâché de rose. On aurait dit du jus de fraise, ou encore une trace de rouge à lèvres. Mon dieu... Noé aurait-il embrassé quelqu'un pendant notre absence ?!

- Et toi ? T'aurais pas quelque chose à nous dire par hasard ? lançai-je, un petit sourire au bord des lèvres, une mèche trempée collant au front. 

Aussitôt, les joues du blondinet prirent une teinte carmin, cette teinte qui témoignait presque instantanément que quelque chose le mettait mal à l'aise. Mon sourire s'élargit à mesure que Noé se renfrognait sur lui-même, la tête baissée et le regard rivé vers le sol. À mes côtés, Ulysse se retenait tant bien que mal de rire : lui aussi avait capté, lui aussi avait capté que notre cher ami avait embrassé une jeune fille. 

- Bon je... Ok il se pourrait bien que... Ouais j'ai..., balbutia-t-il, le regard azur toujours fixé sur ses baskets. 

- Il se pourrait bien que t'ai sauté sur une jeune demoiselle en détresse, rétorquai-je au moment-même où Ulysse laissa s'échapper le rire qu'il retenait.  

Le blondinet parut pris au dépourvu. Ses yeux clairs vagabondaient de droite à gauche, sans oser se poser sur nos deux corps tremblants de rire. C'était comme s'il cherchait quelqu'un pour le sortir de là, ou qu'il voulait s'assurer que personne n'avait entendu ce que je venais de dire. Néanmoins, plusieurs personnes s'étaient déjà retournées et nous fixaient d'un air perdu. Oh... Pauvre petit Noé..., ne pus-je ironiquement m'empêcher de penser.

- Vous allez la fermer ou quoi ?! s'énerva le blond en devenant tout rouge.

- On arrêtera quand tu auras fini par cracher le morceau ! ajouta Ulysse entre deux rires.

Noé avait du mal à se contenir devant nos têtes hilares. Il serrait les poings, le faciès comparable à celui d'une tomate. Oh la la... Qu'est-ce que c'est drôle d'énerver Boucle d'or ! On dirait un petit ange joufflu qui aurait cramé au soleil, pendant un tournoi de volley-ball au paradis. Attention petit bambin, il faut mettre de la crème solaire avant de s'exposer à la lumière ! pensais-je en relâchant un énième rire sous l'œil peu hilare de Boucle d'or.

Qu'est-ce que je suis drôle, merde. Faudrait vraiment que je pense à organiser un one-woman-show !

- Qu'est-ce qui se passe ici ? demanda une voix haute perchée depuis le dos de Noé.

Mon rire s'arrêta immédiatement lorsque j'entendis cette personne parler. De toute façon, je l'aurais remarquée même si elle n'avait fait que respirer. Sa seule présence me donnait des palpitations et me procurait une insupportable envie de l'étriper avec un couteau à beurre moisi. Vous l'aurez probablement compris, Victoire venait de ramener son popotin de rhinocéros ici.

- Noé, qu'est-ce qu'il y a ? reprit-elle en s'approchant un petit peu plus de nous.

Son écharpe blanche et turquoise pendait le long de son corps de vipère. Elle s'arrêta nonchalamment aux côtés du blond, sa couronne en plastique de travers sur sa tignasse caramel. Ah oui... J'avais oublié de préciser... C'est cette chose qui a gagné le concours de Miss Camping. Ils ont probablement dû avoir pitié d'elle lorsqu'elle défilait, c'est pourquoi elle a remporté le titre. Enfin, c'est la seule réponse logique que j'ai pu trouver jusqu'ici.

- Oh ! Salut Ulysse ! Je suis super heureuse de te revoir ! s'exclama Victoire la moche en accordant de grandes embrassades à mon copain.

Mon copain qui m'appelait à la rescousse par télépathie. Du moins, si c'est ce que ses yeux verts souhaitaient réellement dire.

- Et... Tu dois être Diana c'est ça ? questionna-t-elle d'une voix froide et emplie d'une pointe de dégoût.

- T'apprendras que mon nom est Darla, pas Diana, fus la seule réponse adaptée que je trouvai.

Une main se posa sur mon épaule, comme pour me calmer. Je tournai la tête et vis qu'Ulysse fronçait les sourcils : c'est pas de ma faute aussi si elle me provoque ! voulus-je répondre. Bon, toujours est-il qu'elle restait collée à Noé, comme du Nutella reste collé à sa tartine de pain de mie. C'était louche, très louche même si vous voulez mon avis. C'était comme si Victoire s'était rendue compte qu'elle n'avait aucune chance avec Ulysse (je suis dix fois mieux qu'elle quand même), et qu'elle avait donc jeté son dévolu sur ce cher Boucle d'or au coin des lèvres peinturé de rose. Attendez une petite minute... Ne me dites pas que...

- Elle a du rouge à lèvres rose ! criai-je en pointant du doigt une Victoire complètement décontenancée.

Ulysse fut le seul à réagir face à ma réplique quelque peu stridente. Il fit un pas en arrière, le bras en travers de mon ventre, comme s'il souhaitait me protéger d'une menace grandissante. Face à nous, Noé semblait tout aussi perdu que Victoire. Ses yeux bleus étaient exagérément écarquillés, sa bouche entrouverte laissait voir ses canines anormalement petites, et des auréoles de sueur commençaient à se former au niveau de ses dessous de bras. Mon dieu... Que c'est répugnant quand on y repense.

Victoire ne faisait pas meilleure figure. Son diadème en plastique s'enfonçait sur sa tignasse caramel emmêlée par le vent, quelques mèches collaient à son front pailleté, tandis que sa robe de défilé la faisait de plus en plus ressembler à une citrouille turquoise et joufflue. Mais le pire dans tout cela, c'était son maquillage de sorcière, qui avait commencé à couler du fait de la forte température. Le dessous de ses yeux était bariolé d'une petite auréole de mascara, son fond de teint avait bougé et son rouge à lèvres... Oh mon dieu ! Son rouge à lèvres avait presque totalement disparu !

- Ulysse ! On a interrompu une scène peu catholique ! annonçai-je en m'emparant du bras du brun. Viens avec moi ! J'peux pas rester en compagnie de ces deux êtres aux hormones en fête !

Et c'est de cette façon si que nous nous quittâmes. Le tout, sans plus de cérémonies.


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Hello everybody !
Comment allez-vous ? Moi ça va, même si personnellement, je passe mon oral de français mercredi et que j'ai un peu le seum.

Bon, j'espère que ce chapitre vous aura plu, même s'il est très court et qu'il ne se passe pas grand chose. Mais rassurez-vous, le prochain fait environ 1800 mots et j'espère de tout cœur que vous allez l'apprécier ! (personnellement c'est mon préféré).

Bon, sur ce, je vous laisse, j'ai vingt f***ing textes de bac à réviser.

Bonne chance à tous ceux qui ont encore des exams ! Et je pense tout particulièrement aux L, qui ont, les pauvres, environ 30 textes à réviser !
Lâchez rien les gars ! Vous allez y arriver !

P.S. : Je m'adresse aux premières S. Est-ce que vous trouvez pas ça chiant de passer que le français comme épreuve cette année ? Parce que personnellement, j'aurais préféré passer l'histoire pour éviter d'avoir quarante-cinq mille épreuves l'année pro'!

Capucine ❤️

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