Chapitre 64


PDV Joy

C'est une douleur terrible dans le ventre qui me force à rouvrir les yeux. Je me replis immédiatement sur moi en gémissant, les genoux contre la poitrine pour essayer d'endiguer le flot de douleur, mais cela ne s'arrête pas. C'est comme si, tout à coup, je brulais de l'intérieur. Une plainte aigue s'échappe de mes lèvres et les larmes inondent mon visage. Il m'a frappé jusqu'à ce que je perde connaissance.

Il veut me tuer, le tuer... Je sers les dents et prie pour que le petit être en moi s'accroche de toutes ses forces, comme je tente de le faire de mon côté. Il n'a pas frappé là par hasard et je ne peux m'empêcher de gémir un peu plus, d'inquiétude et de douleur mêlé. Je presse les mains sur mon ventre pour atténuer la douleur, mais cela ne sert à rien, elle ne cesse d'augmenter. Je ne sais pas ce qu'il se passe, jamais mon corps n'a réagi ainsi, peu importe les blessures qui ont pu m'être infligées.

La transpiration colle mes cheveux sur mon front et mes yeux se révulsent de douleur. Je laisse échapper un cri plus intense cette fois-ci et bascule la tête en arrière pour essayer d'avoir de l'air.

- P-Putain... Mais qu'est-ce qui m'arrive... !? Je hurle les veines de mon cou prêtent à exploser.

Mes yeux ont changé de couleur, mon corps tente de contrer la douleur et déploie mon aura sans mon autorisation, je n'arrive pas à la maitriser, je n'y arrive pas car ce n'est pas moi qui fait ça. Je baisse les yeux sur mon ventre et me fige quand je comprends que c'est lui, c'est lui qui déploie mon aura et... la sienne. Cet halo qui m'entoure, brillant et pur, il ne vient pas de moi.

- S-stop, stop, stop, je supplie les mains posées sur mon ventre.

Mais la douleur se fait plus vive encore et transperce maintenant mon épaule, celle qui a reçu la balle d'Aconit.

Je hurle de plus belle, avec l'impression que le métal se retourne dans ma chair et je regrette de ne pas avoir fait plus d'effort pour la retirer avant. Car j'ai l'impression qu'elle se fraie un chemin d'elle-même, vers l'extérieur de mon corps. Je me redresse et m'assoie avec difficulté contre le mur, non sans grogner de douleur. Je pose une main tremblante sur ma peau pour tenter de l'apaiser, mais elle continue de me bruler alors que ma chair fourmille sous mes doigts. Je retiens un haut de cœur lorsque du pu noirâtre sort de la plaie.

- Mon dieu... je sanglote le corps secoué de spasmes.

Je ne peux que regarder la balle sortir de mon épaule, les bords de la plaie se retourner pour laisser place au métal et entendre le bruit de ma chair se mouvoir. Je serre les dents avant de l'attraper entre mes doigts et la balance à l'autre bout de la pièce dans un cri plein de rage.

Mon dos retombe contre le mur, libéré du supplice, alors que ma poitrine se soulève frénétiquement, je tente de respirer mais je suis bien trop secouée pour ça. Mon corps est couvert de sueur et le vertige me guette. Putain...Mes bras retombent sur mes cuisses avant que je ne m'appuie contre les briques, tête renversée afin d'aspirer un peu d'air. Petit à petit je parviens à retrouver un rythme régulier qui me permet de rouvrir les yeux. C'est là que je remarque quelque chose d'autre : la douleur..., ou plutôt l'absence de douleur, désormais elle est presque supportable.

Je fronce les sourcils en dévisageant mon épaule, la plaie est toujours douloureuse et affreuse, mais elle commence à guérir, ce qui n'était pas le cas tant que la balle y était logée. Ma cuisse est toujours amochée, mais elle n'est pas la blessure la plus préoccupante, aussi j'arrive à me calmer à mesure que je prends conscience de l'amélioration de mon état. Mon cerveau de son côté tourne à plein régime et cherche à comprendre ce qui vient de se passer. Je n'ai rien pu empêcher, je n'ai pas pu contrôler le processus de guérison, ce n'étais pas moi. Mes neurones cessent de fonctionner lorsqu'une théorie effleure mon esprit. Je pose aussitôt les yeux sur mon ventre, sans bouger un seul cil :

- C'est toi qui... ?

J'interromps ma question stupide et secoue la tête pour toute réponse. Ce n'est qu'un embryon, cela n'est pas possible. Quand bien même ses capacités de régénération seraient hors normes, il ne peut... Je secoue de nouveau la tête pour me convaincre et stopper immédiatement le débat qui né en moi. Pourtant je repose les yeux sur mon ventre, et si... ? Non ! Mais mes yeux restent obstinément posé dessus, dans l'attende d'une réponse, de n'importe quoi, mais rien ne se passe... jusqu'à ce qu'une légère lueur apparaisse et me fasse tressaillir.

- Bordel de...

Le juron reste coincé dans ma gorge alors que je me relève d'un bond. Je manque de m'étaler par terre mais me retient de justesse au mur, les yeux écarquillés.

- Un enfant prometteur si vous voulez mon avis... confirme cette voix que je reconnais avec horreur.

Un frison parcourt mon corps avant que mon regard ne se dirige lentement vers lui, il se tient dans l'embrassure de la porte, avec toujours cette même veste blanche sur le dos. Richard.

Mon regard scintille, plein de menace à son égard, mais il ne fait que m'observer avec admiration et intérêt. Ou plutôt, il admire celui que je porte.

- J'ai bien cru que Peter en avait fini avec vous, mais cette cho... cet enfant que vous portez, il se reprend au dernier moment, vient de vous sauver la vie.

Je montre les crocs dans sa direction pleine de haine, pour bien lui faire comprendre que cet enfant est le mien et que je ne supporte pas qu'il puisse parler de lui !

- Votre corps, bien que je n'ai jamais vu une telle tolérance à la douleur, il note pour lui-même sans prendre en compte ma menace, ne supportais que mal cette nouvelle vague de cruauté, aussi le fœtus a réagi, son instinct du moins, il précise. Il vous a débarrassé de l'Aconit dont vous ne supportiez plus la toxicité, afin de permettre à votre propre système de régénération de prendre le relai.

Ses yeux s'illuminent de contentement et tout à coup il s'esclaffe et applaudit dans ma direction.

- Vous êtes superbe, il déclare en s'approchant joyeusement de moi. Tous les deux. Je n'espérais plus trouver de spécimen comme vous et voilà chose faite, il lève les bras au ciel, comme pour remercier la puissance supérieure. Je vais enfin pouvoir achever mon expérience, grâce à votre sang et celui de cette chose, il continue en portant ses mains en coupe vers mon ventre dans un geste d'impatience, je vais réussir, il se confirme à lui-même.

Je retiens le cri qui menace de sortir de ma gorge et le fixe avec haine. Les chaines me retiennent mais je tire brutalement dessus et bondis face à lui. Il recule, surpris par ma vitesse et mon attaque, mais ne panique pas, car il le sait : il est hors d'atteinte. Je grogne de frustration :

- Vous ne l'aurez pas ! Je crache les crocs sortis et le regard violet.

Les pointes du collier me rappellent à l'ordre lorsque je tire davantage sur mes chaines et m'obligent à stopper net ma transformation, débutée malgré moi. Amirah est partout, déterminée à protéger son bébé.

Il sert les poings pour effacer les tremblements qui ont pris d'assaut ses mains et sourit d'un air entendu.

- L'instinct protecteur d'une louve envers son petit, je comprends tout à fait, il hoche la tête avec ce sourire faussement compréhensif.

Son attitude nonchalante me fait hoqueter de colère. Mes yeux virent aussitôt au violet et je déverse toute ma haine:

- Vous le paierez si vous nous toucher ! Je vous le jure vous le paierez ! Je hurle folle de rage.

Il hausse un sourcil septique dans ma direction.

- Si vous admirez mon instinct protecteur attendez de voir le sien ! Je crache en guise de menace. Il vous tuera !!! Je hurle aussi proche de lui que me le permettent mes chaines. Il vous tuera ! Je répète inlassablement en hurlant.

Il s'esclaffe et me jette un coup d'œil dédaigneux avant de fouiller sur l'étagère d'un meuble à la recherche d'un objet en particulier:

- Le mâle ? Le géniteur vous voulez dire ? Il ricane en balayant cette option d'un geste de la main sans même me regarder. Drake, c'est ça ? Drôle de prénom d'ailleurs si vous voulez mon avis, il continue en secouant la tête.

- Il vous tuera, je le coupe avec mépris.

- J'en doute..., il répond perdu dans ses pensées.

Au même moment un bruit d'explosion se fait entendre au loin, ce qui semble le satisfaire puisqu'il prend le temps de jauger ma réaction. Je me fige incapable du moindre mouvement lorsque son sourire ne peut que signifier malheur pour moi.

- Et bien... je crois qu'il vient d'échouer. Il dit avec une mine contrite, puis il explose de rire.

Mes yeux s'écarquillent à mesure que je comprends ce qu'il vient de dire.

- Non... je souffle.

- L'ensemble du terrain est miné, il confirme ma crainte. Au cas où vous n'auriez pas compris, nous sommes des chasseurs Mademoiselle, et nos proies viennent juste d'arriver, il explique en se frottant les mains d'impatience.

Mes yeux alternent de lui à la porte à toute vitesse, un seul mot me vient à la bouche :

- DRAAAAKE !!! Je hurle de toutes mes forces. DRAAKE !!!! Je l'appelle en pleurant.

Le sourire de ce type m'anéanti. A le voir se réjouir de la sorte mon cœur bat plus fort et tente de compenser mon désespoir. Nous les attendons de pieds ferme et crois-moi cette fois ci personne ne s'en sortira...

Les paroles de Peter me portent le coup fatal et je ne peux plus empêcher le sanglot de franchir mes lèvres. Drake...

Je voudrai juste l'apercevoir une dernière fois, revoir son visage, le sentir près de moi... mes épaules s'affaissent, mon visage se tourne vers le sol, et je sens irrémédiablement la tristesse m'envahir.

Une seconde explosion retentit sans que je n'arrive à m'en émouvoir, des hurlements animaux se font entendre, mais plus rien n'arrive à m'atteindre. Je suis déjà ailleurs. Ce peut-il qu'il soit arrivé jusqu'ici pour mourir de la sorte ? Ai-je causé autant de tort à tous ceux que j'aime ? A-t-il risqué sa vie pour rien ? Je refuse de croire une telle chose ! Je relève la tête vers ce Richard qui m'observe avec attention. Au même moment Amirah affiche devant mes yeux le visage d'un petit garçon aux cheveux noir et aux yeux bleu: mon bébé. C'est sa façon de m'inciter à me battre, pour lui, pour notre avenir. Ma poitrine se soulève dans un élan de détermination, mes mains tremblent d'impatience de se serrer autour de son cou, mais mon souffle se bloque lorsque je remarque l'objet qu'il tient à présent dans ses mains. Je recule d'un pas, accaparé par la vision du révolver récupéré sur l'étagère.

- Vous allez me tuer ? Je parviens à demander d'une voix neutre bien que la colère et la peur boue en moi.

Il hausse les sourcils, étonné par ma question.

- Vous tuer ? Il ricane sans pour autant me rassurer. Et comment ferai-je pour obtenir la chose en vous dans ce cas ? Non je ne vais pas vous tuer. Il s'agit simplement d'un puissant anesthésiant, il annonce en chargeant le barillet sans me quitter des yeux.

- Alors qu'est-ce que vous attendez ! Je le provoque en écartant les bras, qu'est-ce que vous voulez à la fin !!? Je hurle

Son regard s'assombrie, il se rapproche rapidement de moi tout en conservant ses distances

- Votre annihilation, il répond en plongeant ses yeux dans les miens. La disparition de votre espèce, il continue les mâchoires crispées. Que tous ceux comme vous disparaissent. Et ça n'est plus qu'une question de temps maintenant, il sourit méchamment. Peut-être que nous les humains ne sommes pas capables de vous exterminer, il secoue la tête avec mépris, que peu importe l'acharnement que nous mettrons à la tâche, nous ne gagnerons jamais. Mais je suis certain que des créatures telles que vous, des bêtes, il précise mauvais, y parviendront. Combattre le mal par le mal... il susurre en se rapprochant de moi.

J'observe ses pieds l'amener vers moi, ragaillardie par son petit discours il ne se rend pas compte qu'il s'offre à moi. Mes muscles se tendent lorsque je remarque qu'un seul mètre me sépare encore de lui.

- Des créatures ? Je l'encourage dans son avancée, uniquement concentrée sur cette infime distance qui nous sépare.

- Des loups, il chuchote en s'arrêtant et cela suffit à me faire relever la tête vers son visage, les sourcils froncés.

- Plus grands..., plus fort, il commence en guettant ma réaction, mais surtout sans conscience et contrôlé, il termine satisfait.

Ma bouche s'ouvre suite à ses paroles.

- Impossible, je secoue la tête.

Bien que j'essaie de me persuader que cela n'est pas possible, ma tête parvient à imaginer ce que cela donnerai si de telles bêtes étaient créés. Un chamboulement de l'équilibre actuel, déjà bien précaire. Des animaux sans conscience, qui s'attaquerait aux innocents... Un réel désastre.

Il me sourit et se retourne pour s'écarter de moi, je gronde quand ma main jaillit pour l'attraper, mais que je le manque de peu, sans même qu'il ne s'en soucie.

- C'était impossible, il insiste sur le passé. Toutes les créatures qui ont vu le jour jusqu'à présent sont mortes avant même d'avoir pu m'être utile. Mais je suis certain qu'au vu de ce que ce fœtus a pu faire sur votre corps, il sera la clé de mon échec jusqu'à maintenant.

- Allez-vous faire voir ! Je crache. Vous êtes cinglé ! Je n'ai rien fait !!

- Vous existez ! Il crise en effectuant un pas furieux dans ma direction, sa main tremble sur le pistolet qu'il tient.

Mon regard note à nouveau cette proximité, je me recule pour l'inciter davantage à avancer.

- C'est vous le monstre ! Je réplique. Vous souhaitez créer des abominations dans l'unique but de nous éradiquer ? Ma voix part dans les aigues lorsque je souligne sa folie.

- Je veux protéger le monde de votre existence... Il affirme dans une grimace de dégout évident.

- Nous ne sommes pas un danger pour les humains, je tente de le convaincre.

- Parce que vous ne vous êtes jamais attaqué à un humain !? Il n'en croit pas un mot et secoue la tête.

Son regard haineux balaye mon corps, de douloureux souvenirs passent dans ses iris sans que je ne puisse en saisir le sens.

- Non... je souffle, malgré tout touchée par la peine que je peux lire dans son regard.

- Foutaises ! Il postillonne dans ma direction. Ce sont des monstres comme vous qui ont tués ma femme ! Il laisse échapper au travers de larmes de colère.

Il tend le bras dans ma direction, l'arme chargée pointée sur ma tête.

- Et vous allez tous le payer, il souffle le doigt sur la gâchette.

Plusieurs choses se passent en même temps, le petit garçon blond, son fils, entre par la porte cachée, alors que mon bras s'élance pour désarmer son père lorsqu'il est enfin à ma portée, l'arme vole contre le mur dans un bruit métallique, je fléchis pour l'attraper par le bras et le ramener vers moi, mais ce n'est pas lui que j'attrape. Le petit Kyle, bien trop rapide pour un simple garçon, accoure dans la direction de son père lorsqu'il comprend qu'il est bien trop proche de moi. Et malgré sa petite taille, il pousse son père pour prendre sa place entre mes bras.

- Kyle ! Hurle son père qui se redresse immédiatement, mais il se stoppe lorsqu'il se rend compte que j'ai la vie de son fils entre les mains.

Une plainte s'échappe de mes lèvres face à la situation. Je tiens l'enfant dans mes bras, alors que son père nous dévisage avec peur, les mains à présent levées en signe d'apaisement.

Le sang déserte mon visage, j'ai l'impression de ne plus savoir respirer, le petit n'ose pas bouger dans mes bras alors que je le sers, trop fort, j'en suis consciente, mais je veux sortir d'ici, je veux vivre.

- Laissez-moi sortir ! J'exige à l'attention du père qui me regarde les yeux écarquillés.

Je sers davantage le garçon dans mes bras qui émet une plainte face à la violence de ma prise.

Ma conscience me tiraille, j'ai mal d'agir ainsi, littéralement. Cela me brise le cœur et il le voit immédiatement, il le voit et saisi sa chance.

- Non. Répond simplement Richard.

- Quoi !? Je hoquète en rapprochant le petit contre moi, menaçante.

- Vous ne lui ferai rien ! Il assure en scrutant mon visage.

- Vous vous trompez ! Je suis un monstre rappelez-vous ! Je crache en serrant le petit plus fort encore.

Des larmes perlent de mes yeux, l'enfant se débat pour échapper à ma prise et ne cesse d'appeler son père à l'aide.

- Laissez-moi partir ! Je tente une derrière fois.

- Non ! Il répond plus fermement.

Mes bras sont crispés autour de son fils et malgré tout le petit respire encore, pourtant il ne devrait pas, c'est avec horreur je me rends compte que je sers trop fort, trop fort pour qu'un simple humain de son âge puisse encore vivre.

Nous sommes deux à comprendre la situation au même moment, le hoquet de dégout du père et le mien plein de surprise lorsque nous rencontrons chacun à notre tour le regard doré de Kyle.

- Un loup... je souffle.

Mes bras le lâchent d'eux même et le laisse s'échapper vers un coin de la pièce où il s'accroupie et enserre ses genoux de ses bras. Il se met à sangloter et à prononcer des paroles d'excuses à l'égard de son père. Il s'excuse d'être ce qu'il est, devant son père qui hait sa race. Richard fronce les sourcils en dévisageant son fils, l'air de ne pas vouloir croire à ce qui se présente sous ses yeux là maintenant.

- Non ! Il s'étrangle en frappant dans une caisse. Tu ne peux pas... Non ! Il refuse en s'arrachant les cheveux.

J'observe attentivement le petit qui peine à masquer l'éclat doré de ses yeux, alors que celui-ci ne demande qu'à apparaitre face à la peur qui l'assaille. Son père fait les cents pas devant lui, tantôt le fusil braqué dans ma direction, tantôt braqué dans celle de son fils.

- Elle n'a pas pu faire ça...

Kyle ne peut pas être son fils, si ni lui ni sa femme n'était des loups, alors le gène vient forcément de quelqu'un d'autre, de son vrai père...

- Tu n'es pas mon fils... Il réalise en pointant l'arme sur le gamin.

J'écarquille les yeux devant ce geste insensé. Kyle garde le visage fourré dans ses bras, heureusement pour lui cela lui épargne le constat du visage haineux de son père sur lui. Richard arme le révolver et ravale un sanglot, avant de poser le doigt sur la détente.

- Attendez ! Je me précipite pour l'interrompre. Ne faites pas ça ! J'implore.

Il me regarde du coin de l'œil, incapable de lâcher Kyle des yeux.

- C'est une abomination, il grince des dents en faisant tressaillir le petit.

- Non ! je conteste. Il reste votre fils ! Je tente avec ferveur.

- NON ! Pas ce batard ! Il explose en se tournant maintenant vers moi.

Les vaisseaux de ses yeux sont explosés, son regard est presque rouge, alors qu'il me fusille du regard à mon tour.

- Tout est de votre faute ! Il m'accuse en avançant vers moi, a vous et votre espèce !

Sitôt après le coup de feu retentit et résonne dans mes oreilles. La douleur n'est pas aussi vive que la balle d'Aconit, mais le coup reste douloureux en pleine poitrine. Le choc m'envoie cogner le mur derrière moi, où je m'effondre aussitôt. Richard jette son arme et fonce sur moi, le produit présent dans la balle se déverse à une vitesse folle dans mon sang et je suis incapable de me redresser. Il s'accroupie sur moi, attrape mes cheveux et cogne, cogne encore et encore ma tête contre le bitume. Ma vision se trouble, mes mains le repoussent mais il me met un coup de genoux dans les côtes pour me calmer. Je rouvre les yeux furieuse et attrape son poigné en grognant pour qu'il arrête de me battre, mais de son autre main il appuie sur la blessure laissée pas le coup de feu. Je hurle lorsque la balle s'enfonce un peu plus dans mon corps et tente désespérément de ne pas me transformer sous la douleur, sinon ce foutu collier risque bien de me trancher la gorge.

Tout à coup nous tournons tous les deux le visage vers la porte qui vient de voler en éclat, avant même de le voir j'entends le grondement de fureur qui le traverse, Drake. Mes yeux restent rivés dans sa direction dans l'attente de le voir et ça y est, enfin. Les larmes dévalent aussitôt mon visage : il est là..

Ses yeux hantés par les ténèbres ne cessent de fixer Richard, sa poitrine se soulève frénétiquement, il ne semble pas croire ce qu'il a sous les yeux. Je n'ai pas le temps de croiser son regard qu'il se précipite sur lui, incapable de résister à l'appel de la vengeance. Avant même que je ne m'en rende compte, il a attrapé richard pour le plaquer contre le mur, une main serré autour de la gorge. Sans prendre la peine de tergiverser une seconde de plus, ses crocs apparaissent, ou peut-être bien qu'ils étaient déjà sorti et à la manière d'un vampire il plonge la tête dans le cou de Richard, ce dernier n'a le temps que d'écarquiller les yeux lorsque sa tête se dégage de son corps et part rouler à l'opposer de la pièce.

Je tente de me redresser mais ma tête tourne terriblement.

- Drake... Je gémis.

Il tourne le visage vers moi, ses yeux son rouge sans surprise, sa bouche est pleine de sang mais peu m'importe il est là.

- Drake... je répète en posant la tête contre le sol.

Ses yeux sont plantés dans le vide, il halète et tourne enfin le visage vers moi, rouge, ses yeux sont rouge. Sa bouche est pleine de sang et ses poings sont si serrés que ses jointures menacent de percer sa peau.

- Drake... je chuchote en posant la tête sur le sol.

Sitôt après il se tient à genoux devant moi, les larmes ruissellent sur son visage alors qu'il constate qu'il ne rêve pas. Ses mains se posent sur mes joues rassurantes et descendent sur le collier au pointes métalliques, il secoue la tête l'air de ne pas y croire et arrache d'un geste sec les deux parties du collier, me laissant à présent libre de toute transformation. Ses mains passent sur mon corps, s'assurent que je vais bien, recouvre chaque blessures de son touché. Il est partout, il prononce des paroles inintelligibles pour se rassurer et m'étreint contre lui.

- Joy... Il pleurs en me berçant contre lui.

D'autres voix s'ajoutent à la sienne, mais je suis ensevelit par l'envie de dormir et je n'arrive pas à distinguer qui est présent.

- Princesse... sa voix me transperce.

- Cam... je souri faiblement, folle de joie de le savoir en vie.

Une autre main passe sur mon front et je souffle de soulagement, il est là lui aussi. Je tente de redresser la tête pour les regarder mais ma vision est floue.

- Je... j'essaie de leur dire.

- Chuut... J'entends plusieurs voix m'apaiser.

- Vous... m'avez manqué... je chuchote entre sanglot et rire.

Drake me sert dans ses bras, l'air de ne plus pouvoir me lâcher un jour.

- Je t'aime tellement, il souffle dans mes cheveux.

- Moi... aussi, je souris heureuse de l'avoir prêt de moi.

Mais il s'agite, quelqu'un lui rappelle qu'il faut partir, une fille. Je sens mes sourcils se froncer avant que je comprenne que je ne connais pas cette voix.

Quelqu'un ricane en remarquant mon expression et je fronce davantage les yeux.

- On y va, décide Drake en me soulevant dans ses bras, pour couper cours a une réflexion qui semble démanger Cameron.

- Attend, je demande. Le petit... je fais un vague signe en direction du coin où il se trouve.

- Il a détalé, il m'explique en colère.

Je hoche la tête, incapable de savoir si cela est une bonne chose pour lui. Je parviens à ouvrir les yeux et les maintenir ainsi. Je réalise alors qu'ils sont plusieurs.

Les larmes me montent aux yeux lorsque je croise le regard de Luka.

- Hey... il me fait tendrement, mais Drake estime que ce n'est pas le moment des retrouvailles et passe devant tout le monde sans me laisser leur adresser la parole.

Sa détermination à m'emmener loin d'ici les empêche tous de protester, aussi je me contente de leur faire un sourire contrit en voyant leur visage. Mon amour pour eux se ressent parfaitement, je me nourris de leur sourire, de leur soulagement, mais je me crispe lorsque je remarque qu'une personne manque à l'appel.

- Attends... je panique en dévisageant chacun d'entre eux.

Je croise le regard de Drake et des autres qui baissent les yeux et je vois enfin leur état, leurs blessures, leur habits déchirés, le sang, beaucoup de sang, mais je vois surtout qu'il en manque un :

- Où est-il ? Je chuchote en posant la main sur ma poitrine. Où est Léo ?

Drake ferme les yeux et inspire profondément...

- Il...

A suivre...

Prochain PDV de Drake. Pas encore la fin !!!!

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