Chapitre 24:


- Joy..., m'appelle une voix familière me faisant tourner la tête à toute vitesse dans sa direction.

- Maman ? je chuchote pleine d'espoir, fouillant les alentours.

Je la repère à une dizaine de mètres de moi, ses longs cheveux châtains volent derrière elle. Mon cœur bat à cent à l'heure la reconnaissant malgré les années passées. Les personnes qui formaient un cercle autour de nous se dégagent de son passage. Nous nous dévisageons avec incrédulité détaillant les traits de l'autre afin de s'assurer que ce n'est pas un rêve. Mes yeux s'inondent de larmes, aussitôt je me rue dans sa direction. Huit ans ! Huit ans que je ne l'ai pas vu et que je pensais qu'elle était morte. J'atterris brutalement dans ses bras, nichant automatiquement ma tête dans son cou alors que des sanglots me secouent toute entière.

- Joy, répète-t-elle folle de joie.

Je la sers contre moi, m'imprégnant de son odeur qui n'a pas changé.

- Je suis si heureuse, rayonne-t-elle.

Je continue de pleurer tout mon soul dans les bras de ma mère, j'ai tellement de chose à lui dire, des choses que je ne pensais pas pouvoir lui confier. Et voilà que mon rêve est à nouveau possible. Je me redresse pour chercher mon père du regard, étonnée qu'il ne nous ai pas encore rejointe pour parfaire ces retrouvailles. J'examine les alentours à sa recherche dans l'espoir de voir ses yeux bleus extraordinaires, mais ma mère se fige en constatant que je le cherche. Je fixe mon regard sur elle.

- Quoi ? je demande cachant mal ma peur.

Elle sourit tristement, les larmes se transformant en tristesse et plus en joie. Mes bras retombent contre mon corps, mon cœur tressaute et un sanglot étouffé sort de mes lèvres.

Je hoche la tête ayant bien compris ce qu'elle n'arrive pas dire.

- Il y a longtemps ? Je veux savoir.

Elle hoche la tête à son tour et je ferme les yeux pour endiguer ma peine. S'imaginer ses parents mort et l'apprendre en face n'a pas la même saveur. Ici une bile amère me monte à la bouche, me donnant envie de vomir. Je me courbe en deux pour endiguer le flot mais ça ne veut pas s'atténuer.

Une petite main se pose dans mon dos dans l'intention de me réconforter. Je me retourne et force un sourire sur mes lèvres pour répondre à la petite Kira qui a réussi à quitter les bras de sa mère pour s'aventurer jusqu'ici. Je m'accroupie prêt d'elle.

- J'ai perdu aussi mon papa..., elle me confie en passant sa main sur ma joue comme moi tout à l'heure.

- Je suis désolée, je chuchote attrapant sa main pour la serrer dans la mienne.

- Ils doivent être ensemble maintenant et nous regarde content que tu sois là avec moi, elle me sourit. Il va bien, faut pas que tu t'inquiètes pour lui.

Je souris face à cette fillette qui est bien plus forte que moi. Je hoche la tête et me redresse.

- Merci. Je vais y aller ma petit Kira, mais je ne serai pas loin, d'accord ? Merci de m'avoir aidé, je lui chuchote en lui déposant un baiser sur la joue.

Elle sourit, contente d'avoir pu me consoler.

- Je dois aller voir Sheira, je demande implicitement à ma mère quand j'attrape la main qu'elle me tend. Elle est émue devant cette petite fille. Je ne peux m'empêcher de la serrer à nouveau contre moi.

- Tu m'as tellement manqué, je chuchote pour elle.

- Tu ne peux pas t'imaginer à qu'elle point, elle confirme.

- J'ai tellement de chose à te dire, je la supplie les yeux toujours larmoyants.

- Et tu le fera, Joy, je t'attendais, elle m'informe.

Je savais que si je retrouvais mes parents ils auraient une explication à me donner. Mais pour le moment je veux rencontrer la personne dont Léo m'a parlé.

                                                                                                *

Nous empruntons les larges sentiers délimités par les tentes et croisons encore de nombreuses personnes. Ils s'écartent tous à notre passage et contemplent ma mère avec bienveillance, tandis qu'ils m'accordent des regards encore réticent. Léo et Cameron sont restés en retrait me permettant de savourer mes retrouvailles avec elle. Je me sens bien, malgré le fait que je sache que mon père ne soit plus présent, je suis heureuse de pouvoir revoir ma mère. Le malheur n'est pas total et cela me fait du bien de retrouver l'un de mes proches.

- C'est ici, m'annonce ma mère d'un air entendu lorsque nous arrivons face à un abri plus grand que les autres.

Elle tire la toile de la tante sur le côté pour m'inviter à entrer. Cela ressemble presque à une cabane, bois et tissu étant mélangé pour confectionner la devanture. J'acquiesce et pénètre à l'intérieur, mes yeux s'adaptent aussitôt à la pénombre, seulement troublée par une lampe à pétrole. Une femme se tient debout devant une table, le regard rivé sur une sorte de carte, ses cheveux blonds posant sur le bois.

Elle redresse le visage lorsque je m'arrête sur le seuil de la porte, incertaine du comportement a adopté, ses grands yeux verts me fixe avec acuité.

- Je suis ravie de faire enfin ta connaissance Joy. Tu es magnifique, elle se réjouit d'une voix douce.

- Euh.., salut, je fais avec un petit signe de la main, complétement embarrassée.

Peut-être pas vraiment adapté à la situation, ni à la prestance que cette femme dégage, mais c'est tout ce que j'ai. Son aura a beau ne pas être visible je la sens qui m'écrase.

Je me retourne pour croiser le regard de ma mère mais je me rends compte qu'elle n'est pas entrée.

- Approche-toi donc jeune Atis, m'invite-t-elle à entrer.

J'avance à petit pas sous son regard scrutateur, j'ai l'impression de me faire passer aux rayons X et je déteste ça, Amirah montre les crocs et invraisemblablement cette femme semble le percevoir.

- Vous être vraiment hors du commun toi et ta louve, nous complimente-t-elle à la surprise d'Amirah. Ton aura est si puissance que ton Eveil m'a causé de la souffrance.

Je fronce les sourcils pas sure que ce soit un compliment.

- Je suis désolée ? Je tente, sentant que je dois dire quelque chose.

- Ne le sois pas. Nous t'attendions tous, sourit-elle.

- Je ne comprends pas, j'avoue en levant les bras de désespoir les laissant choir contre mon corps aussitôt.

- Approche, insiste-t-elle.

J'hésite avant d'obtempérer devant son regard sévère. Bizarrement avec elle ça marche et je me dépêche d'obéir.

- Regarde, désigne-t-elle la carte d'un large geste.

Je fronce les sourcils et contemple la carte sans vraiment comprendre.

- Tout ceci, elle trace de son doigt un espace hachuré sur la carte, sont les territoires que nous avons perdus au profit des protecteurs.

Je me tourne vers elle sans comprendre.

- Le jour de ton Eveil, débute-t-elle, ils ont menés leurs plus grosses attaques sur notre camp et ont anéantis beaucoup de mes guerriers, elle m'explique avec émotion. Voilà pourquoi nous nous sommes installés ici. Nous t'attendions.

- Je ne comprends pas, je fais en secouant la tête.

Elle me regarde sans comprendre non plus puis un éclair de compréhension traverse son regard avant qu'un sourire entendu apparaisse sur son visage.

- Léo n'a pas pu t'expliquer, devine-t-elle. Je suis désolée pour lui, de l'impact que peut avoir cette situation sur lui, mais il aurait dû t'expliquer.

Mon cœur va craquer, je déteste le suspense et cherche Léo dans mes pensées mais il est introuvable.

Elle me tourne le dos pour aller s'assoir dans un vieux fauteuil à l'allure miteuse mais confortable, elle s'y assoit avec grâce et m'invite à la rejoindre.

Je m'installe dans celui face à elle et pose les mains sur mes genoux, attentive.

- Je vais tacher de t'expliquer tout depuis le début.

Je ne réponds pas trop anxieuse pour ça. Elle prend donc mon silence pour mon accord.

- Lors de l'Eveil d'une Atis, son protecteur subit sa première transformation en loup. Le lien est aussitôt établit pour lui. Aussi il est celui envoyé pour guider le ou la nouvelle élue vers nous.

- Pourquoi ne m'a-t-il pas dit ça lui-même, je demande plus triste qu'en colère.

Son sourire bienveillant reprend place sur ses lèvres.

- Il a dû t'informer du comportement de mes semblables envers leur protecteur.

- Vous êtes une Atis aussi ? Je demande sachant pertinemment que son aura ne peut appartenir qu'à une telle race.

- Non, je suis La Atis, corrige-t-elle avec modestie. Mais ce n'est pas le moment pour ça, me reprend-t-elle gentiment. Léo déteste sa vie ici, m'informe-t-elle sans m'apprendre quoi que ce soit, tout petit continue-t-elle, lorsqu'il ne s'est pas transformé comme tous les enfants de son âge, il a compris que la déesse mère l'avait choisi comme protecteur pour l'une des Elus. Plutôt que de se réjouir de l'honneur qui lui était fait il s'est muré dans un semblant d'opposition à sa vraie nature. Il a longtemps espéré que l'Eveil de son maitre ne se fasse pas. Mais la semaine dernière lorsque ce loup argenté majestueux s'est présenté devant nos yeux nous avons su que tu serais extraordinaire. Le loup de Léo reflétant ton âme. Il a choisi de quitter aussitôt le camp pour filer à ta recherche.

Cependant, elle temporise, ces années séparant son enfance de sa vie adulte ont été difficile pour lui. Sans cesse mis à l'écart par ses paires et humilié par d'autres, il s'est mis à haïr les Atis.

Se pose ici la question de son allégeance envers toi. Il s'en veut d'avoir autant hait ton espèce, car depuis qu'il t'a découverte il se rend compte de son erreur. Que ce n'est pas notre race qui est mauvaise, simplement quelques êtres vils qui abusent de leur pouvoir. Mais depuis bien longtemps la plupart des protecteurs ont décidé que nous éliminer serait leur salut. Ils estiment avoir trop subit de la part de notre peuple.

Nous éliminer ? Une armée de protecteur ? Je fronce les sourcils sous la quantité d'informations.

- Il faut que tu saches, elle redemande mon attention, qu'il a déjà envisagé de rejoindre l'armée que composent les protecteurs, avant votre rencontre.

Il y a longtemps, son père s'est fait tuer par l'un d'entre nous, il était protecteur de l'un des plus dangereux Atis que j'ai connu. Ce dernier a fait connaitre une mort atroce au père de Léo.

Je ne peux empêcher les larmes de couler sur mon visage à la découverte de son histoire. Connaitre la raison de son attitude me fait souffrir et je comprends mieux ces premières réticences à mon égard.

- Votre lien est très puissant jeune fille, commente-t-elle, je ne doute pas de son allégeance et de ses intentions envers toi, elle me rassure. Je suis juste impressionnée de l'affection que tu lui porte.

- Je ne suis pas son maitre ! Je tiens à clarifier, agressive malgré moi. Et je ne doute pas de lui ! je clame avec véhémence me levant de mon siège. Qu'est-ce que c'est que cette histoire !? Je demande en colère, pourquoi ceci n'a-t-il pas cessé bien avant !? Pourquoi les faire souffrir autant ? Je sanglote repensant à la colère et la peur de Léo.

- Tu n'étais pas encore là, déclare-t-elle me faisant me rassoir de surprise.

- Je... Je...

- Tu es unique, Léo a raison. Nous t'attendions, ta mère le savait. Ils t'écouteront.

- Q...quoi !? je bégaie.

Elle redresse la tête soudain à l'affut. Elle commence par froncer les sourcils de colère, puis vient la désapprobation et la contrariété.

- Entre, elle invite un homme à pénétrer dans l'abri.

- Des étrangers sur notre territoire Madame, il l'informe.

Je tilte à sa façon de s'adresser à elle, presque comme s'il s'adressait à sa reine, je secoue la tête complétement réticente à cette idée. Où est-ce que j'ai atterris.

- Merci Caleb. Laisse-nous un moment avant de les stopper.

Je regarde partout sauf vers les deux personnes dans la tente, cette situation est trop bizarre, j'ai l'impression de me retrouver au moyen-âge. C'est parce que nous avons vécu une vie d'humaine, m'accuse un peu Amirah. Et bien si c'est le cas je ne regrette pas, je la tacle. Elle marmonne mais ne semble pas non plus regretter.

- Vois-tu, m'apostrophe à nouveau la femme aux cheveux si blond qu'ils sont presque blanc, j'avais des projets pour toi Joy.

Je me fige, m'attendant au pire.

- Au vu de ta remarquable prestance et de l'aura que tu dégage, je souhaitais te proposer à mon fils.

- Par-don !? Je m'étrangle hors de moi.

- Silence ! Me coupe-t-elle, moins gentille tout à coup. Je me redresse méfiante. Toutefois continue-t-elle, il s'avère qu'un Alpha se dirige en ce moment même sur mes terres, pour toi finit-elle en me dévisageant.

- Le con, je grince entre mes dents, alors qu'un sentiment d'apaisement s'engouffre dans mes poumons à savoir qu'il se rapproche de moi.

- J'ai un jeu à te proposer, minaude-t-elle calculatrice : si tu parviens à le rejoindre sans qu'Ethan ne t'attrape, il n'aura pas de problème, dans le cas contraire il devra mourir, conclut-elle glaciale.

J'avale ma salive de travers et la regarde les yeux écarquillés.

- Tic-tac, décompte-t-elle en quittant la tente.







OMG !! OMG!!!

Chapitre Suuuuper important que j'ai galéré à écrire! J'espère sincèrement qu'il vous a plut !!??

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