Ça y est le grand jour est arrivé. Ma robe est ajusté, comme le veut la coutume ma mère m'a offert son diadème de mariage qui encadre parfaitement ma coupe de cheveux. Le maquillage est beau et léger à la fois. Ma mère n'arrête pas de pleurer et de prendre pleins de photos de moi, de ma robe, de moi et mes amies. Une véritable photographe professionnelle. Mon père lui n'ose pas montrer ses émotions mais il me semble l'avoir vu essuyer une larme lorsqu'il s'est baissé pour ramasser mon bouquet. Les parents de Calvin sont passés me voir pour me saluer avant d'aller s'installer au premier rang de l'église avec ma mère. Baïna est devant l'autel avec les deux autres demoiselles d'honneur depuis dix minutes. Je reste donc seule avec mon père en attendant que la musique démarre. Le trac commence à monter mais je sais que je fais le bon choix. Je n'en ai jamais douté dés le début de notre relation. Avec lui je me sens en sécurité mais ça ne l'empêche pas de me surprendre chaque jours.

- Je suis si fier de toi Moë !

- Merci Papa.

- Écoute ma chérie tu peux penser que tu fais une erreur mais crois moi ça n'en est pas une. Avec ta mère j'ai failli la laisser seule devant l'autel mais avec du recul je ne regretterait jamais de l'avoir épouser. Cal est un bon garçon il te rends heureuse et je suis sur qu'il continuera à le faire jusqu'à la fin de tes jours.

- Ne t'inquiète pas papa je ne doute absolument pas de mon choix.

- Tant mieux. La musique ne devrait pas tarder à commencer allons dans le couloir.

- Tu as raison.

Nous sortons de l'Hotel dans lequel nous séjournons puis nous rendons dans l'église d'en face. Dans le couloir les minutes passent comme des heures. Je suis tellement excité que je ne tient plus en place. Mon père tente de me calmer un peu en mettant sa main sur mon bras mais ça ne marche pas. Je ressemble à une enfant attendant d'ouvrir son cadeau de noël.

- Essaie de te calmer on rentre d'une minute à l'autre alors fait un effort ma puce, me dis mon père.

- Oui oui, je réponds sans trop y croire.

Les minutes défilent est l'attente est de plus en plus longue. Mon père finit même par s'impatienter et aller voir par lui même ce qui ne va pas. Lorsqu'il ressort l'air perdu je vois ma mère et les parents de Cal sortirent aussi. Je comprends que quelque chose ne va pas et coure dans l'église voir par moi-même. La peur mêlé au sentiment de quelque chose qui cloche me pousse à courir encore plus vite et à éviter le barrage que tentent de faire mes parents et ceux de Cal. Lorsque j'arrive au seuil de la porte c'est l'incompréhension. L'autel est vide. Enfin non il y a les témoins et les demoiselles d'honneurs mais aucun signe de Cal. Une peur panique m'envahit. Comment peut il me laisser seule le jour de notre mariage ? N'a t'il plus envie de moi ou c'est juste une remise en question sur lui-même. Tant de questions qui tambourine dans ma tête. J'ai besoin de réponses et pour cela je dois voir Cal au plus vite pour comprendre ce qui ne vas pas, quel faux pas j'ai pue faire... Je retire donc mes talons aiguilles et coure encore à sa recherche. Je vais d'abord dans sa chambre mais il n'y est pas. cela dit sa valise est toujours là donc il n'est pas parti définitivement.

Je reprends ma course en fouillant toutes les chambres d'hôtels que l'on a pue louer. celles que je ne peux ouvrir je tambourine à la porte et hurle mais seul l''échos de ma voix résonne. Après avoir fait toutes les chambre je m'attaque au restaurant de l'hôtel, je descends même aux cuisines avant que l'on ne m'intercepte. C'est le nouveau du bureau qui a due suivre toute la scène lorsqu'il était dans l'église. Il m'attrape dans le dos et me canalise. Je ne peux plus bouger et je n'arrive pas à me défaire de son étreinte. Baïna est la première à arriver sur les lieux. Elle essaie de me consoler mais rien ne marche. Les larmes coulent d'un coup. Je ne peux plus les retenir c'est trop. Comment l'homme si parfait que je devais épouser à pue disparaitre, me laisser seule le jour de notre mariage ? Peu à peu Matthias desserre son étreinte au point de me lâcher totalement. Incapable de bouger je me lasse choir dans les bras de Baïna qui cherche désespérément une excuse pour me consoler. Je ne l'écoute pas. Tout ce que j'arrive à faire c'est me repasser la scène encore et encore dans ma tête.

Lorsque je regagne ma chambre je remarque que tous les invités sont partis. Les sœurs de Cal m'accueillent à bras ouverts ainsi que mes parents et ma belle-mère. Seul le père de Cal reste en retrait au téléphone. Ils semblent inquiet pour moi mais je pense qu'ils ne m'ont pas encore tout dit.

C'est la mère de Cal qui prends les devants et m'annonce qu'ils cherchent activement Cal pour comprendre son comportement.

Cal a toujours été pleins de surprises mais je ne l'aurais jamais cru capable de m'abandonner ainsi avant de disparaitre totalement. Mon père a cherché dans tout l'hôtel deux fois avant de s'attaquer à l'église et aux alentours. Jade et Amanda ont fait le tour des hôpitaux et commissariats après que leur père ait appelé les agences de taxis, les locations de voitures sans succès. Moi j'ai pris un taxi et je suis rentrée chez moi. J'ai dit que le mariage m'avait fatigué et que je voulais rester seule. Personne n'a insisté pour me tenir compagnie car aucun ne savait comment me réconforter après cet "incident". En rentrant j'ai voulu aller dans le lit mais son odeur était partout. Même si je voulais plus que tout avoir son odeur sur moi le sentir près de moi, je ne pouvais pas y aller sachant qu'il ne voulait plus de moi. Je me suis donc assise dans la cuisine près de la fenêtre à regarder la pluie. La pluie était aussi fine que mes larmes. C'était comme si le temps était en adéquation avec mon moral. Je ne comprenais toujours pas ce qui l'avait poussé à me laisser comme ça. Nous ne nous étions jamais vraiment disputé et s'il ne désirait pas se marier avec moi alors pourquoi m'avoir demandé ? Y avait il une autre femme dans sa vie, menait il une double vie d'ailleurs ? J'en été peu convaincu mais s'il en avait une comment le saurais je ? Viendrait il rompre définitivement avec moi ou allait il juste me laisser là sans ces réponses dont j'avais désespérément besoin ? Car oui j'avais besoin de lui pour connaitre ces réponses, j'avais besoin de lui dans ma vie tout court.

Je n'ai jamais imaginé ma vie sans lui et maintenant j'en avais un aperçu. Je n'ai jamais cru au paradis et à l'enfer alors qu'ils existent. D'abord on goute au paradis, dans les bras de celui qu'on aime, tout ces jours et ces nuits à le regarder à l'aimer. Puis il y a l'enfer, lorsqu'on se retrouve seul malgré nous. Car oui je vivais actuellement un enfer sans lui. Mon cœur s'arrachait de ma poitrine, mon corps tremblait, des secousses froides puis brulantes parcourait mon corps, les souvenirs se brouillaient dans mon esprit et ma vision, et bien avec le mascara qui coulait je ne voyais plus grand chose. Mais peut m'importait je ne voulais plus voir, plus entendre, je le voulais lui. Le manque est la pire des douleurs. C'est ainsi que j'ai compris que le paradis et l'enfer existait. Selon moi ils ne sont juste pas après la mort, ils sont là lorsqu'on est vivant et que l'on a encore tout nos sens pour les sentir au maximum. Cal était mon paradis et mon enfer en même temps. Son nom ne cessait de résonner dans ma tête. J'avais besoin de lui autant qu'il me blessait. Je n'aurais jamais cru dire ça de lui un jour.