Partie 1


Hello ! Je me suis imaginé ce qui pourrait se passer si Izuku était un artiste et Katsuki un magnifique modèle qui pose nu devant lui. Grrrr. J'éspère que la lecture vous plaira :)

***

Izuku s'installe comme à son habitude, un peu en retrait dans la salle. Il dépose devant lui ses aquarelles, ses pinceaux et va se chercher un peu d'eau dans un gobelet. Autour de lui, les personnes arrivent dans un brouhaha agréable.

Tsuyu, une jeune femme qui fait églament de l'aquarelle s'installe près de lui et lui demande comment il va. Ils bavardent joyeusement, se racontant leur weekend respectifs.

Puis la porte se referme avec un claquement sonore qui fait s'éteindre toutes les conversations. Le professeur Shota, un vieil artiste qui n'a jamais vraiment percé leur donne des cours du soir. Depuis quelques semaines, ils travaillent sur les modèles vivants. Ils capturent les corps de modèles posant nus.

Izuku aurait cru qu'il se sentirait terriblement gêné de passer trois heures à fixer une personne nue, mais il se rendit très vite compte qu'il oubliait rapidement ce fait une fois qu'il était concentré sur sa feuille et ses couleurs. Il appréciait particulièrement cet exercice, il avait fait quelques très beaux dessins au cours des dernières semaines.

Il repère le modèle de cette semaine qui se tient dans une robe de chambre près de Shota, un magnifique jeune homme d'une trentaine d'années dont le regard flamboyant lui donne un frisson. Il reporte son regard sur sa feuille tandis que Shota énonce l'exercice.

— Je vous présente Katsuki qui posera pour nous cette semaine, on va commencer par des poses très courtes pour se dégourdir les doigts.

Katsuki dépose le peignoir sur une chaise à côté de lui et monte sur la petite estrade au fond de la salle. Izuku jette des regards vers lui et essaie de se ressaisir. Ok, il est très très très beau, mais ce n'est pas une raison pour se déconcentrer, c'est juste un modèle, il faut qu'il se calme. Sero lance une playlist de sa composition pour mettre un peu d'ambiance pendant que ça discute entre les rangs. Izuku murmure pour lui-même des remarques sur son travail.

— Zut, j'ai mal géré la perspective du biceps, il est trop long, c'est dur les raccourcis sur les bras, je vais prendre du bleu pour les ombres, ca rendra bien...

Les premières poses furent intenses. Il n'avait que quelques minutes pour poser les bases de son dessin et donner une forme reconnaissable avec quelques coups de pinceaux bien placés sur sa feuille ce qui lui permettait presque de faire abstraction du modèle. Il ne concentrait jamais son regard trop longtemps sur le corps si parfait qui s'offrait à sa vue mais sur les formes globales, plissant les yeux pour flouter les contours et mettre les ombres et les lumières en évidence. Les croquis s'enchainaient, cinq, huit puis dix. La première heure file a une vitesse folle et Shota passe parmi eux pour donner quelques conseils.

— Très bien, on fait une petite pause, on reprend dans 10 minutes.

Pendant ce court laps de temps, certains sortent fumer dehors et prendre l'air, mais Izuku préfère aller voir les réalisations des autres personnes. Il est toujours étonné de voir comment avec le même modèle et la même pose, il peut exister des rendus si différents, en fonction de l'angle et de la technique utilisée par l'artiste et de sa personnalité.

Il aimait beaucoup les dessins aux fusains de Sero, doux et flous, il se dégageait toujours une poésie dans ses croquis. On reconnaissait aisément le modèle et il remarqua une vulnérabilité prenante qu'il n'avait pas aperçu lors de son travail.

Shoto quand à lui dessinait au feutre noir et gris. Des corps sculptés avec des traits plus ou moins épais, ils faisaient ressortir la force et une beauté musclée du corps du modèle d'une façon brute et magnifique.

Il passe devant le bureau de Fumikage quand il se cogne contre quelqu'un, il faut qu'il soit plus concentré quand il marche, il avait gardé un œil sur les croquis de Shoto en avançant. Il relève le regard pour croiser celui carmin du modèle.

— Pard, commence à prononcer Izuku avant de s'interrompre, le souffle coupé par la surprise et la proximité du jeune homme toujours nu sous son peignoir.

— ..on ? lui propose Katsuki.

— Oui, pardon, excusez-moi, j'étais perdu dans mes pensées, je ne vous avais pas vu, balbutie Izuku.

— Tsk, peste le blond. Tutoies-moi, on doit avoir le même âge. Il laisse passer un instant avant d'ajouter, c'est sympa de poser ici, c'est moins chiant que dans les écoles d'art.

— Tu poses pour des écoles ? s'enquit Izuku.

— Ouais. Souvent des poses d'une heure ou deux sans bouger et des techniques imposées. D'habitude j'vais pas voir les dessins parce que c'est toujours le même rendu technique insipide et je vois que mes défauts. Vous dessinez avec vos tripes, ça se ressent, c'est cool.

— Heu... merci ? répond Izuku tout en s'empêchant de répliquer qu'il n'y avait aucun défaut sur son corps de rêve.

— De rien, répond t-il avec un petit ricanement tout en continuant sa route vers le bureau de Shoto.

Izuku est troublé, il a envie de discuter encore avec le modèle mais il est un peu trop impressionné pour ça. De toute façon le cours reprend et il se retrouve derrière son bureau avec ses feuilles. Katsuki est de nouveau nu devant lui. Il est temps de passer aux poses plus longues, c'est parti pour vingt minutes.

Il pose son pinceau sur la feuille avec beaucoup d'attention et ensuite il trace les courbes d'un mouvement précis et inspiré. Avec ce genre de pose, il n'est plus question de faire un travail superficiel, ni de faire de belles courbes représentant la position du corps et son volume dans l'espace. Il est temps de poser les ombres avec plus de précisions, former des reliefs et placer les petites fossettes en haut des fesses, caresser les contours de ses muscles gonflés, donner un peu de vie à son visage, placer ses iris incandescents, ses cils. Ses pectoraux sont assez proéminents, Izuku sent sa nuque chauffer alors qu'il place ses tétons roses sur son torse, il les fixe pour retrouver leur bonne place sur son dessin se sentant un peu coupable d'apprécier autant la vue.

Le blond a ses yeux rivés sur Tsu, il faut bien qu'il regarde quelque part se dit Izuku, elle relève une énième fois la tête en direction du modèle.

— Ca me perturbe un peu que vous me fixiez, déclara la jeune femme avec un rire géné.

— Je suis impressionnant, je sais, mais je ne peux rien y faire, déclare t-il.

Un petit rire s'élève des rangs et le cœur d'Izuku s'accélère en imaginant les pupilles rouges le sondant, il laisse tomber son pinceau et se baisse pour le ramasser. Il passe les cinq minutes suivantes à se concentrer sur son œuvre sans prendre le temps de poser de nouveau les yeux sur Katsuki.

Les poses longues lui donnent bien trop de temps pour admirer la plastique parfaite du modèle. Sa peau est claire, elle a l'air douce. Avec la lumière qui l'éclaire il peut

apercevoir le fin duvet blond sur ses bras ou ses cuisses. Il perçoit parfois une petite goutte de sueur perlant sur son corps car la pose est particulièrement sportive et cela lui donne également chaud. Ses cheveux un peu longs le chatouillent parfois, il peut le voir car cela semble contrarier le bond qui plisse le nez mais n'ose pas bouger pour ne pas modifier sa pause. Quel professionnalisme !

Le chrono sonne encore trop vite et Shota annonce une nouvelle pause de dix minutes. Comme à son habitude Izuku passe entre les bureaux pour regarder le travail de ses amis, mais il n'arrive pas vraiment à se concentrer sur ce qu'il voit car il aperçoit du coin de l'œil Katsuki qui s'étire au fond de la salle. Rester parfaitement immobile pendant 20 minutes, ça doit être dur pour le corps.

Cette fois le blond passe sa pause vers l'estrade, il s'est de nouveau couvert avec son peignoir et boit un peu d'eau tout en regardant son téléphone. Izuku tente de réfléchir à une excuse pour aller lui parler mais ne trouve rien et se contente de l'observer discrètement tout en faisant semblant d'être concentré sur la conversation de Tsuyu et Shoto.

La dernière pose dure une heure, il s'agit de faire un dessin plus abouti. Izuku déglutit, il a besoin que cette session se termine, il se sent mal à l'aise de regarder comme ça quelqu'un qui l'attire autant. Et en même temps il redoute la fin, il n'a jamais revu un modèle après une séance et il n'a pas envie que le jeune homme disparaisse ainsi. Son coeur bat trop vite, c'est complètement idiot, ils ne se sont échangés que quelques mots. C'est ce si beau corps et ces yeux intenses qui le perturbent ...

— Vous êtes sûr de prendre cette pose, c'est une heure cette fois, hein ? demande Shota à son modèle.

— Vous'en faites pas pour moi, ricane le jeune homme.

— Très bien...

Izuku laisse s'échapper un petit hoquet de surprise, apparemment c'est lui qu'il a décidé de regarder pendant la pose d'une heure. Après s'être remis de sa surprise, l'artiste laisse courir ses yeux sur lui pour apprivoiser la position de son corps. Il était à demi accroupi, un bras reposant sur son genoux, sa tête calée contre ce bras et l'autre était tendu et s'agrippait au dossier de la chaise qui était placée à côté de lui. La pose est alambiquée mais très intéressante, les ombres sont complexes. C'est là qu'on reconnaît le talent du modèle, il a su adapter la complexité de sa pose au temps imparti pour la dessiner.

Izuku trace les lignes délimitant la position de Katsuki sur le papier. Il prend le temps de contempler les ombres formées par les articulations ou les muscles saillants, les représentant avec des taches plus sombres sur le papier. Ses fesses ont une forme parfaite dans cette position, fermes et rondes qui laisse Izuku rêveur pendant un instant, le pinceau immobile au dessus du papier, jusqu'à ce qu'il semble apercevoir un petit sourire narquois s'esquisser sur le visage du modèle avant de disparaître immédiatement.

Izuku tourne vivement la tête vers son dessin et il en est déçu, c'est loin d'être à la hauteur de ce qu'il voit ou ressent en regardant le modèle. Ce dessin n'est pas bon. Il retire la feuille et recommence. Il croit apercevoir un petit haussement de sourcil sur le visage de Katsuki mais n'en tient pas compte. C'est sa seule chance de garder une trace de ce moment magique, de ce regard sur lui, cette pose magnifique et l'étincelle de vie dans les yeux de Katsuki avant qu'il disparaisse à tout jamais dans la foule de la ville.

Izuku imbibe son pinceau dans les pigments rouges. Il dépose de larges traces épaisses pour délimiter le volume du corps évitant soigneusement les zones lumineuses. Il sculpte le corps de katsuki dans cette masse à l'aide de touches plus sombres. Il remonte le long du corps et sur son dessin apparaît les épaules musclées, le dos sculpté, les fesses galbées, le pectoral visible, comprimé par la position des bras, le teton pointant fièrement, le menton et le bas de la mâchoire carrée. Il déglutit en fixant son visage. Ses yeux ne l'ont pas lâché et son regard vibrant est toujours concentré sur lui, l'expression de son visage est arrogante et mutine. Izuku a un peu chaud, il remet du rouge sur son pinceau et donne vie aux pupilles.

Shota passe derrière lui à ce moment.

— Bonne idée le camaïeux de rouge, très provoquant, je pense que c'est une de tes meilleures réalisations Izuku.

Les joues du jeune artiste s'enflamment de plus belle sous le compliment qui lui est fait. Il remercie son prof dans un murmure et se met à peaufiner son œuvre. L'heure se termine un peu trop vite à son goût mais il est vraiment fier de son dessin et soulagé car la pression retombe dès que Katsuki ôte ses yeux de lui. Shota déclare la séance terminée, tout le monde remercie Katsuki et celui-ci revêt son peignoir et se dirige vers Izuku avant de contempler son dessin.

— Pas mal, déclare celui-ci d'une voix égale.

— Merci, tu poses très bien, c'est, bégaye l'artiste, ça m'a inspiré.

— Je vois ça, répondit le somptueux modèle avec un air arrogant sur le visage qui lui va bien.

— Tu.. tu dois partir ? lui demande Izuku qui avait du mal à avoir une pensée cohérente alors que Katsuki se trouvait si près de lui.

— La séance est terminée, lui répond-il très rationnellement.

— Non je veux dire, un verre ? lance Izuku sans prendre le temps de former un phrase. Enfin, si tu as le temps, j'aimerais prendre un verre avec toi, se reprit Izuku avec désespoir.

— Ça marche, je m'habille et je te rejoins devant la salle, accepte nonchalamment le magnifique jeune homme.

Izuku n'en revient pas d'avoir eu le courage de proposer à Katsuki de venir boire un verre et que celui-ci ait accepté ! Le blond va se changer dans les sanitaires et Izuku peut enfin penser de nouveau convenablement. Il inspire deux fois longuement. Tsuyu qui a regardé l'échange avec intérêt lui sourit et Izuku se met à rougir de nouveau.

— Je te souhaite une bonne soirée Izuku, dit-elle, lui faisant un petit clin d'œil en sortant.

Il range précipitamment ses affaires pour profiter plus longuement de l'air frais dehors pour se calmer. Il dit au revoir à ceux qui partent au fur et à mesure jusqu'à ce que Shoto sorte.

— Tu viens au métro avec moi ? lui propose son ami.

— Heu.. non je vais...

Katsuki sort à ce moment et Izuku se rend compte qu'il ne l'avait pas encore vu habillé. Comment est-ce possible qu'il soit encore plus canon habillé que nu ? Il porte une veste kaki ajustée et sérrée sur un t-shirt simple et noir, un jean un peu sérré et troué par endroits, moulant ses magnifiques jambes et des bracelets aux poignets. Il est l'image même de la perfection selon Izuku qui reste là un instant à le contempler bouche bée avant de se rendre compte de ce qu'il faisait. Heureusement Katsuki ne semble pas en faire cas et reprend sur le ton de la conversation.

— Alors l'artiste, où est le bar convenable le plus proche ?

— Je vais... on va boire un verre avec Katsuki... Tu heu... tu veux venir ? propose Izuku avec dépit tout en espérant que son ami comprenne qu'il fallait qu'il réponde par la négative.

— Non, amusez-vous bien, il est déjà tard et je commence tôt demain, une prochaine fois.

— Rentres bien ! lui dit Izuku soulagé.

Il se tourne de nouveau vers Katsuki, se confrontant à son regard perçant.

— Alors ? déclare celui-ci.

— Par là bas, il y a un bar à bière, de la bonne musique et une grande terrasse.

— Ça semble bien.

Ils se dirige vers le petit bar où Izuku et ses amis artistes vont de temps en temps après les cours, accompagné par son apollon.

— Alors, tu poses souvent ? demande Izuku en tentant de lancer la conversation, espérant se détendre un peu.

— Dès que je peux, j'ai des contrats réguliers avec des écoles d'art mais ça ne me permet pas de boucler les mois, je bosse dans un bar et une salle de sport à côté, lui répond Katsuki.

— Tu as trois boulots !? s'exclame Izuku se retenant de dire trois boulots si sexy.

— Oui, mais j'fais pas du plein temps, le bar c'est les weekend en renfort et à la salle de sport je fais du coaching personnalisé, ça me permet de caler mes séances de poses et j'ai accès gratuit à la salle pour me garder en forme, c'est physique les séances de poses.

— Ça a l'air ! En tout cas tu es un très bon modèle, le complimente Izuku en rougissant.

— Merci, répond le blond, sensible aux compliments. Ton dernier dessin était vraiment cool. Tu dessines pour le plaisir ?

— Je suis graphiste freelance, c'est plus facile de vendre des flyers, des catalogues et des logos que mes dessins, répond t-il avec un petit sourire d'excuse. Je vais à ce cours pour ne pas perdre la main. Je teste l'aquarelle cette année, je fais beaucoup de dessin aux feutres d'habitude et à la tablette. Ça me permet de tester d'autres médiums en étant accompagné. C'est Tsuyu la jeune femme à coté de moi qui m'a donné envie d'essayer. Izuku se tait soudain se rendant compte de la longueur de sa tirade. Il se tortille les mains.

— Tu habites dans le coin ? Demande Katsuki.

— Non, mais j'habitais dans la rue où se trouve le bar l'année dernière, j'ai déménagé pour un endroit plus calme et plus grand il y a pas longtemps. Et toi tu habites près du centre ?

— Ouais, j'ai une coloc avec un pote sur les hauteurs, c'est cool mais putain ça coute une blinde ce coin de bobo. Mais j'aime bien trop l'ambiance pour vivre ailleurs.

— Oui, j'aime beaucoup aussi, je vais souvent croquer les gens quand il y a le marché et j'adore les petites boutiques d'artisanat, oh et les glaces de chez Odelice !

— Je suis pas très sucré.

— Alors, c'est quoi ton péché mignon ? ose demander Izuku ne pouvant s'empêcher de rougir de son audace.

— J'aime tout ce qui est épicé et piquant.

Ils s'interrompent alors qu'ils arrivent au bar, il est un peu plus de 22h, c'est assez plein et il y a du bruit, la musique s'entend difficilement et Izuku les mène vers une table dans le fond. Il dépose ses affaires de dessin sous la table.

— Je vais nous chercher une bière ? Tu aimes quoi ?

— IPA et il y a des choses à manger ? Je meurs de faim.

— Oui, ils font des flammes, tu aimes ?

Il acquiesce d'un signe de tête et Izuku se fraie un chemin jusqu'au comptoir. Il passe sa commande et attend que le serveur remplisse les pintes. Izuku a le cœur battant, il n'en revient pas de sa chance, jamais il aurait pensé que quelqu'un comme Katsuki aurait accepté de venir boire un verre avec lui. Il est si beau, grand, musclé, parfait et Izuku est... Comment dire ? Il ne fait du sport que quelques fois dans l'année quand il trouve qu'il s'est un peu trop laissé aller mais la motivation disparaît rapidement. Il a un petit bourrelet visible au niveau de son ventre et il prend le reste de son poid directement dans les fesses. Ses habits sont un peu enfantins, préférant les sweat confortables aux couleurs criardes aux costumes. Il est mal coiffé (même si ce n'est pas faute d'essayer) et porte de grandes lunettes. Mais bon, Katsuki n'aime peut être même pas les garçons. Après tout, il avait peut-être juste accepté parce qu'il avait envie de sortir. Il n'avait pas fait attention de voir s'il avait regardé des filles ou des garçons en entrant dans le bar. Le serveur le ramène à la réalité en lui demandant de payer.

Il ramène les pintes à leur table et s'assoit.

— Et bien, à notre rencontre alors je suppose ? dit Katsuki en tendant son verre vers Izuku qui fait de même avant de boire la première gorgée de sa bière.

— Alors, comment en es-tu venu à poser pour des artistes ? demande Izuku curieux d'en savoir plus sur son lui.

— C'est une longue histoire. Pas très intéressante.

— Mais j'aime bien les longues histoires, insiste Izuku.

Katsuki hausse les épaules et commence donc à raconter.

— J'ai fait pas mal de théâtre au lycée et à la fac.

Il s'arrête soudain, semble réfléchir, puis enchaîne.

— En fait, c'était pour draguer un mec qui faisait du théâtre. Je trouvais ça stupide à la base, un truc de nerd et de gens bizarre et moi je faisais plutôt partie des gens cool, du type de ceux qui organisent des foot à la récré. Mais finalement, c'était cool parce que je pouvais crier sur les gens sans me faire engueuler et ça m'a aidé à apprendre à gérer mon tempérament.

— Et tu as réussi ?

— A gérer mon tempérament ? Je me débrouille pas mal maintenant, ça fait longtemps que j'ai pas crié sur un inconnu dans la rue, dit-il un sourire malicieux sur les lèvres avant de prendre un gorgée.

Peut-être qu'Izuku aurait du avoir peur, mais ça le fait rire.

— Non, je parlais du gars que tu draguais.

— Ah, il s'est avéré qu'il était hétéro. Enfin c'est ce qu'il disait, ajoute t-il avec un air un peu dubitatif.

— Donc, tu as continué le théâtre et ensuite ? le relance Izuku.

— J'ai continué le théâtre à la fac et j'ai rencontré mon coloc, Eijiro, un mec sympa qui trainait avec tout un tas de gens chelou qui vouaient un culte à ma personne.

— Je devrais commencer à m'inquiéter de la taille de tes chevilles ? se moque l'artiste qui décidément se sentait de plus en plus à l'aise avec le modèle.

— Tch, grogne t-il, je suis prétentieux, je vais pas dire le contraire, mais sans dec', ils se sont mit à traîner tout le temps avec moi et à s'appeler eux-même la bakusquad.

— Bakuquad ?

— Je m'appelle Katsuki Bakugo.

— Ahhhh. Et ensuite ? insiste Izuku se rendant compte que son interlocuteur semble apprécier son intérêt et ses relances.

— Mina et Sero faisaient de l'art et m'ont demandé de poser et de fil en aiguille, j'ai commencé à être modèle.

— Tu connais Sero ?!

— C'est lui qui m'a parlé de ce cours.

— C'est cool, enfin je suis content, je veux dire... Izuku ne sait plus comment rattraper sa phrase, il s'est arrêté juste avant de sortir qu'il avait apprécié pouvoir passer trois heures à mater le jeune homme nu. Certes, c'était la pure vérité mais toute vérité n'est pas bonne à dire. Surtout à quelqu'un qu'on vient de rencontrer depuis moins de quatre heures.

Mais Katsuki ne fait même pas attention à ça, car il est étonné d'avoir autant parlé de lui. Ce n'est pas quelque chose qu'il se laisse aller à faire facilement. Même son colocataire qu'il connaît depuis plus de sept ans n'était pas au courant de cette histoire et ce n'est pas faute de lui avoir posé la question.

Le serveur arrive à point nommé pour les sortir de leurs pensées et dépose la flamme entre eux.

— Bon appétit ! dit joyeusement Izuku en se servant.

Katsuki attrape une part et commence à manger, bien décidé à faire en sorte qu'Izuku se sente aussi vulnérable que lui.

— C'était amusant de te regarder durant la dernière pose, déclare Katsuki. Je choisis toujours de regarder les personnes qui ont l'air le plus intéressantes, tu sembles te parler à toi même pendant que tu dessine.

— Ah ? Tu as remarqué ça ? demande Izuku se sentant terriblement idiot, il devait avoir l'air d'un fou.

— Oui tu as l'air tellement concentré, c'est amusant. Et tu es un livre ouvert, on peut voir tout ce qui te passe par la tête sans que tu aies besoin de le dire, ajoute-t-il en levant un sourcil et avec un petit sourire espiègle.

— Aaaah ? S'inquiète Izuku.

Est-ce qu'il avait pu lire qu'il s'était plusieurs fois imaginé penché sur un des bureaux de la salle par un Katsuki grognant et se déhanchant en lui. Est-ce qu'il pouvait le lire maintenant ? Son visage devient soudainement brûlant.

— Oui, quand un trait que tu viens de faire te contrarie par exemple ou quand tu es fier de toi, quand tu vois un truc qui te dérange sur ta feuille mais que tu arrive pas à trouver quoi ou quand tu te perds dans tes pensées, il finit sa phrase en mordant un nouveau morceau de flamme.

Dieu, personne n'avait le droit d'être aussi sexy en mordant dans une part grasse et dégoulinante de ce truc. Pourtant, lui si. Izuku déglutit.

— On dirait qu'il n'y a pas que moi qui ait passé du temps à regarder l'autre alors, réplique t-il très gêné.

— En effet, répond le blond sans ciller.

Le cœur d'Izuku allait faire un arrêt si le blond continuait à jouer avec ses nerfs comme ça. Maintenant qu'il était clair qu'il était attiré par les hommes, ses allusions paraissaient extrêmement tendancieuses. Mais Izuku a une incroyable capacité à douter et ne pas comprendre les allusions ou en tout cas à penser que son interlocuteur n'a aucune idée derrière la tête.

Izuku continue à faire parler Katsuki, lui posant des questions, le complimentant souvent, car chaque seconde qui passe lui fait trouver le modèle plus extraordinaire encore. Le blond continue à lui faire du rentre dedans très léger qui fait rougir l'artiste à tous les coups.

— Cette fois c'est ma tournée ! Indique Katsuki quand Izuku a fini son verre. Je te reprends la même chose ?

— Avec plaisir ! répond Izuku flatté de se faire offrir un verre par le beau jeune homme.

Il est rapidement de retour et la conversation se fait facilement, comme s'ils se connaissaient depuis plus longtemps que quelques heures. Ils parlent de Sero, puis Izuku pose des questions sur les autres personnes de la bakusquad, amusé qu'ils se voient toujours. Izuku raconte qu'il est resté proche de quelques amis de la fac aussi, il lui parle d'Ochako, Tenya et Shoto. Puis ils dérivent naturellement vers leur familles, parlant de leurs mères. Ils apprennent qu'ils sont tous deux fils uniques, mais leur relation avec leurs parents est très différente. La conversation s'enchaîne ensuite sur leurs goûts en termes de films et Izuku est agréablement étonné d'apprendre que le jeune homme adore également les films de super-héros. Ils passent un long moment à parler d'Avengers, des dernières séries marvel's et DC qui sont sorties, Izuku menant la plupart de la conversation comme le fanboy qu'il se dévoile être. Cela amuse beaucoup Katsuki qui finit par décréter que le jeune homme est encore plus un nerd qu'il est un artiste. Le bar se vide doucement avec l'heure qui avance, et le sujet de la musique est abordé. Izuku apprend avec étonnement que Katsuki avait fait partie d'un groupe à la fac.

— Sérieusement ? C'est si cool ! Tu es ce genre de personnes agaçantes qui savent tout faire super facilement avec tellement de talent ?

Katsuki sourit au compliment, il aime beaucoup l'admiration du nerd à son égard. Elle lui semble vraiment sincère, pas feinte pour avoir la chance de coucher avec lui et il semble même ne pas comprendre les allusions sexuelles pourtant de plus en plus évidentes qu'il place régulièrement dans la conversation.

— Non, pour être honnête, je suis nul en dessin. Mais je suis un dieu pour tout le reste, le sport, la cuisine, le sexe, il insiste sur le dernier avec un regard entendu.

— Et vous jouiez quoi ? Et tu étais à quel instrument ? Oh je suis déçu que tu ne joues pas encore, j'aurais bien aimé voir ça !

— Du calme espèce de fanboy, lui dit Katsuki. Alors c'était du rock et du métal, j'étais le batteur. Et si vraiment tu es curieux, il doit y avoir des vidéos sur youtube, cherche Unbrekaboltz, ground zero.

— Unbrekaboltz, ground zero ? répète Izuku un peu perdu.

— Unbrekaboltz, c'était le nom du groupe et Ground zero est une des chansons que j'ai aidé à composer.

Izuku était déjà sur son téléphone, pianotant sur youtube. De nombreuses vidéos prises à partir de téléphones portables s'affichent à l'écran et il clique sur la première. Le son qui s'échappe à plein volume de son appareil le surprend et il le laisse tomber par terre. Les regards des derniers clients se tournent vers eux alors qu'Izuku peine à ramasser son téléphone et à baisser le volume sous l'œil amusé de Katsuki.

Izuku contemple le groupe se déchaîner sur scène, c'est un morceau qui permet à Katsuki de briller avec sa batterie. On ne voit que lui et d'ailleurs le propriétaire du téléphone semble assez d'accord puisqu'il passe un moment à zoomer sur le blond. Il décide de couper la vidéo et se dit qu'il ira regarder plus tard tout ce qu'il trouve à leur sujet.

— Ça à l'air très cool, pourquoi vous ne jouez plus ?

— Tu sais la vie, les gens qui se marient, ont un travail, des enfants...

— Ah, dommage.

Katsuki hausse les épaules.

— C'était surtout pour s'amuser tu sais. Et plus c'était sacrément relou tous ces gens qui viennent vers toi pour te parler après les concerts, ça ne me manque pas du tout.

— Tu parles comme si tu avais une meute de fan à tes trousses, se moque gentiment Izuku.

— Tch. Une meute, quatre ou cinq personnes, c'est la même chose, grogne le blond.

Il se faisait tard et les deux garçons décidèrent qu'il était temps de rentrer. Une fois dehors, Izuku constate l'heure sur son téléphone, plus de minuit. Il n'avait pas vu l'heure tourner, l'autre le regarde d'un air concerné.

— Tu n'as plus de métro ? s'enquiert Katsuki.

— Ne t'en fais pas, je vais prendre un uber.

— J'habite à un quart d'heure à pied, viens dormir chez moi, lui propose t-il.

— Non, je ne veux pas te déranger.

— Tu ne me dérange pas, lui assure le beau blond.

Izuku le regarde embêté.

— Promis, je fais pas ça pour te mettre dans mon lit, enfin je te déconseille le canapé, il est quand même très inconfortable mais mon lit est grand et tu as passé trois heures à me mater tout nu, on a déjà dépassé ce degré d'intimité, non ?

Izuku ne put s'empêcher de rougir en rappelant à sa mémoire le corps de Katsuki. Mais, même sans ça, il mourrait d'envie d'aller chez lui pour prolonger cette soirée. Et comme il l'avait dit, il pouvait prendre un Uber, ce n'était pas comme s'il était coincé ici. Donc, si Katsuki lui proposait cette solution, c'était peut-être parce qu'il en avait envie également. Ou alors, peut-être qu'il pensait qu'Izuku ne pouvait pas se permettre de payer un Uber pour rentrer chez lui. Il n'avait quand même pas l'air si pauvre, non ? C'était ses habits ? C'est sûr que s'il avait su que la soirée se terminerait ainsi il ne se serait pas habillé ainsi, il était supposé juste prendre un cours de peinture et...

— Tu vas bien ? Ça fait deux minutes que tu murmures tout seul.

— Tu es sûr que ça ne te gène pas ? Insiste Izuku.

— Certain.

— Dans ce cas, avec plaisir, lui répond Izuku, avec un grand sourire qui fit détourner le regard de Katsuki.

***Et oui, je ne pouvais pas m'arrêter à un autre endroit. Je vous laisse imaginer la suite, je poste la mienne dans quelques jours. Cœur sur vous !

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