Chapitre 15
NDA : ce chapitre est l'avant-dernier !
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Un peu stressé, j'attends au fond de la pièce avec les danseurs qui ont été choisis pour mes débuts. Aucun d'entre nous ne parle, les yeux fixés sur Minho qui discute avec le staff. Pas moins d'une dizaine de personnes ont suivi Sunoo jusqu'ici. Je suspecte cet enfoiré de les avoir fait venir dans l'espoir que je me loupe. Autant de témoins lui permettraient de me descendre encore plus rapidement auprès de la direction.
Je ne peux pas me planter !
Si Jimin était convaincu de ma réussite, il y a encore dix minutes par message, je ne peux pas en dire autant. Tous ces inconnus me font douter. Alors, mon esprit se repasse toute la chorégraphie bien que je la connaisse déjà sur le bout des doigts. Mon cœur, quant à lui, palpite trop rapidement, me prouvant que le stress a pris possession de chacun de mes membres.
Lorsque je pense que je vais m'évanouir, Minho s'éloigne de Sunoo et se rapproche de moi. Sa main se pose sur mon épaule. Il jette un coup d'œil derrière lui puis plonge son regard dans le mien. Il semble bien plus sérieux qu'en temps normal mais il tente, malgré tout, un sourire qui se veut rassurant. Cela n'a aucun effet sur moi.
— Je suis désolé, Jungkook mais...
Il hésite un court instant avant de continuer :
— Tu vas devoir tout donner. Sunoo...
— Est un enfoiré, le coupé-je.
Soudain, la détermination s'empare de moi.
— Je vais me faire un plaisir de lui prouver qu'il s'est attaqué à la mauvaise personne.
Minho m'adresse un sourire bien plus sincère en écoutant mes mots, puis me tapote l'épaule avant de s'éloigner. Il se positionne à côté des commandes de la chaîne hifi et attend que je me mette en place. J'inspire à fond et ferme mes poings, prêt à me battre jusqu'au bout pour réussir. Dans le miroir, je remarque que les danseurs m'ont suivi comme mon ombre.
Je ne jette pas de regard ni à Sunoo ni à son équipe. Je préfère me concentrer sur la musique qui démarre. Je compte. Cinq, six, sept... et c'est parti. Je commence à danser mais mes premiers mouvements se révèlent plus raides que je ne le voudrais. Mes sourcils se froncent alors que je cherche une solution pour paraître plus naturel.
Mon esprit m'envoie une image de Jimin, dans cette salle, en train de me montrer les passages qui me posaient problème. L'effet ne se fait pas attendre. Mon corps se détend, un grand sourire étire mes lèvres et j'oublie tout ce qui m'entoure. Les danseurs, Minho, le staff, Sunoo... Je bouge comme jamais avec seulement l'espoir de pouvoir à nouveau partager une danse avec Jimin.
J'enchaine les mouvements avec fluidité à présent. Je me sens tellement dans mon élément que je me laisse aller et improvise comme si j'étais sur scène devant des centaines de fans. Quand la chanson prend fin, c'est comme si j'étais sorti de force d'une pseudo transe. La piste ne m'a jamais paru aussi courte qu'aujourd'hui.
Mon regard cherche immédiatement celui de Minho pour avoir son avis sur ma prestation. Tout son visage semble irradier de bonheur ce qui me rassure. Si le chorégraphe lui-même a apprécié ma danse, Sunoo n'osera sûrement pas me faire de remarques désobligeantes.
— Il était temps, s'exclame l'enfoiré.
Ou pas...
Il échange un regard avec une femme à sa gauche puis note quelque chose sur son calepin.
— Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire ? lui demandé-je, sur un ton sec.
Sunoo relève le visage, légèrement surpris que j'ouvre la bouche. Il rabat la couverture de son carnet, un sourire sadique aux lèvres et s'approche de moi. S'il s'attend à ce que je me la ferme ou pire que je m'excuse, il va être déçu.
— Juste ce que j'ai dit, répond Sunoo, sûr de lui. Comme je te l'ai déjà dit vendredi, tu n'es pas le seul à travailler sur ce projet. Tout retard sur le planning par ta faute n'impacte pas seulement ta petite personne !
Mon torse se bombe naturellement, regroupant tout mon courage. Une pointe de plaisir me titille quand je réalise que je suis plus grand que lui. Sans parler de ma carrure.
— Quel retard ?
Je croise les bras devant moi et relève un sourcil. Il me tarde d'avoir sa réponse parce qu'il n'y a aucun retard. Aujourd'hui, nous devons répéter la chorégraphie avec les danseurs pour le tournage qui arrive à grands pas. C'est ce que nous allons faire. Mais il ne trouve rien à me rétorquer.
— Que vas-tu encore m'inventer qui ne convient pas ?
— Je n'invente rien. Je suis là pour que tout soit parfait.
— Oses me dire que ma danse n'était pas parfaite. Oses me regarder dans les yeux et m'assurer que j'ai été mauvais. Oses me faire encore une fois culpabiliser !
— Ne joue pas avec moi, Jungkook, me prévient-il, se voulant menaçant.
Un petit ricanement m'échappe. Je fais un pas vers lui, enfonçant mes mains dans les poches de mon jogging, juste pour m'empêcher de l'attraper par le col de son t-shirt sans forme. Nos corps sont bien trop proches, je peux presque sentir son souffle et sa peur.
— Je ne joue pas, Lee Sunoo.
Il se recule mais je le suis. J'ai pris ma décision et rien ni personne ne me fera changer d'avis. Je le foudroie du regard et l'interroge :
— Mais toi, oui.
— Pardon ?
Il ne semble toujours pas comprendre qu'il peut toujours essayer de s'éloigner de moi, je ne lui permettrai pas de m'échapper. Et soudain, la présence de tout le staff, Minho et les danseurs, me donnent des ailes. Je vais l'écraser devant un public. Cela ne me ressemble pas, mais Sunoo le mérite.
— Tu es celui qui joue avec les gens. Juste pour te sentir, pendant dix secondes, supérieur à eux, affirmé-je sans la moindre hésitation.
— Tu racontes n'importe quoi ! Je ne fais que mon métier.
— Ton métier ? Laisse-moi rire !
Il jette des coups d'œil autour de nous, cherchant une quelconque aide mais étrangement aucune ne lui est offerte. Je poursuis :
— Je doute que sur ton contrat, il soit marqué que tu doives harceler des trainees ou humilier des chanteurs...
Ma réplique le fige sur place. Il comprend que je ne parle pas que de mon cas et un éclair de panique passe dans son regard. Je jubile intérieurement.
— Et aujourd'hui était la dernière fois que tu t'amusais avec moi, asséné-je, sûr de moi. Je ne veux plus travailler avec toi.
Un rire nerveux lui échappe.
— Je suis le chef de projet de tes débuts en solo, me rappelle-t-il comme si c'était utile.
— Et il est hors de question que je continue de travailler avec toi dans les parages.
— Arrête de faire ton fragile, Jungkook. Dans ce monde, il faut...
— Je suis dans le métier depuis plus de sept ans, je sais comment il est. Comme je sais que dans ce domaine et dans la vie en générale, on peut obtenir le meilleur des gens en les respectant.
— Je respecte...
— Personne ! le coupé-je, m'énervant légèrement. Tu ne connais pas la définition de ce mot, alors cesse de te foutre de moi.
— Jungkook, calmons-nous et allons parler de tout ça ailleurs.
— Ne t'inquiètes pas, commencé-je.
Mon sourire s'agrandit, heureux d'arriver au meilleur moment de cette conversation.
— J'irai discuter de tout ça ailleurs... Comme le bureau de Bang PD-nim.
Il ouvre la bouche mais aucun son n'en sort.
— Ça tombe bien, j'ai un entretien avec lui.
Ses sourcils se froncent, son cerveau semble refuser de comprendre l'information que je viens de lui donner alors j'enfonce le clou :
— Cette après-midi, Bang PD-nim devra choisir entre toi, petit chef de projet...
Un dernier pas et je me penche en avant. Cette fois, nos visages sont au même niveau et il est certain qu'il n'est pas aussi serein que lorsqu'il m'humiliait vendredi dernier.
— Et moi, membre des 97'boys !
Dans un élan qui ne me ressemble absolument pas, je lui tapote le haut du bras et le questionne :
— Alors sur qui son choix va-t-il se porter à ton avis ?
Je me redresse, pas aussi confiant que je veux bien le faire croire à Sunoo.
— Dans tous les cas, c'était la dernière fois que j'acceptais d'être dans la même pièce que toi !
Sur cette affirmation, je m'éloigne de lui jusqu'à me retrouver au centre de la pièce.
— Minho-ah, on se la refait ? proposé-je au chorégraphe qui est éberlué par ce qu'il vient de vivre.
Il hoche la tête, fait signe aux danseurs de reprendre leur place et se tourne vers la chaîne hifi. Alors que j'étire mes bras au-dessus de ma tête, je vois, du coin de l'œil, Lee Sunoo regarder partout, comme perdu avant de sortir. Satisfait de moi, je me remets à danser lorsque la musique s'envole dans la salle de danse.
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