Le sommeil s'éloigne doucement de mon esprit et mon corps. Le réveil est lent et agréable. Quand il n'y a plus de chances que je puisse me rendormir, mes paupières s'ouvrent. Je baille à m'en déboîter la mâchoire et fixe le plafond au-dessus de moi. Contrairement à certains clichés, je n'ai pas besoin de remettre de l'ordre dans mes souvenirs. Je sais où je me trouve et avec qui mais surtout ce que nous avons fait cette nuit.

Je tourne la tête et mon regard tombe sur Jimin. Toujours endormi, il est allongé sur le ventre, les bras enfouis sous son oreiller. Un fin sourire apparaît sur mes lèvres alors que je l'admire. Ma main se tend vers lui, mais j'hésite un instant, de peur de le réveiller. Après nos répétitions et notre nuit, il a besoin de se reposer et j'ignore quelle heure il est.

Ma main retombe sur mon ventre et soupire. Dans ce lit, à côté de Jimin, je réalise que je ne m'étais plus réveillé auprès de quelqu'un depuis mes débuts avec le groupe. Nous avions si peu que nous étions obligés de partager une chambre à neuf. Et à l'époque, ce n'était pas après une nuit à faire l'amour. Je ferme les yeux et mon sourire s'agrandit. Je n'avais pas été aussi heureux et serein depuis une éternité.

Je jette un coup d'œil à la fenêtre, mais les rideaux ne me laissent pas voir si le soleil est levé ou non. Alors je décide de me lever doucement pour aller récupérer mon portable qui doit végéter dans le salon. Nu comme un ver, je tente d'avancer dans la pièce sans me prendre les pieds quelque part. Je ne m'en sors pas trop mal et arrive sans trop d'encombre dans la pièce à vivre.

Une fois la porte de la chambre refermée derrière moi, j'appuie sur un bouton et la lumière s'allume me laissant voir le désordre qu'on a laissé derrière nous. Je ricane légèrement et commence à chercher du regard mon portable. Je finis par m'accroupir pour chercher dans les poches de mon pantalon. Il est là. Il est à peine six heures et demie du matin.

Je me rends compte que mon mobile est au bord de la mort, n'ayant quasiment plus de batterie. Je me dépêche alors de regarder mes notifications. Quelques messages dans la conversation de groupe avec mes membres, un appel manqué de Mingyu et un texto de Taehyung... Je fronce les sourcils à la vue de ce dernier.

Mes dents mordillent ma lèvre inférieure, la peur de m'être fait choper m'envahit. Ça ne serait pas de chance, mais en même temps, ça ne serait peut-être pas étonnant. Les paparazzis ne nous laissent pas tranquilles avec les gars, fouinant pour savoir ce que nous préparons vu que cela fait plusieurs mois que notre dernier comeback est sorti.

Je finis par cliquer sur la notif du message et il apparaît dans la seconde...

Tu as reçu une invitation pour l'avant-première du prochain drama de Kim Seokjin !!!!

Un profond soupir de soulagement m'échappe. Ce n'est rien d'important. En tout cas, pour moi. Pour Taehyung, c'est une autre affaire. Je connais l'admiration de mon manager pour cet acteur. Je souris et lui réponds rapidement :

J'en connais un qui voudra m'accompagner ce soir-là ;)

Je remets mon téléphone là où je l'ai trouvé et rejoins la petite cuisine. J'ouvre le frigo et m'empare d'une bouteille. Je me dépêche d'en boire une grande rasade en me dirigeant vers le canapé où je m'installe confortablement. Une fois l'eau laissée sur la table basse, ma tête bascule en arrière et mon esprit commence à penser à comment cela va se passer entre Jimin et moi à présent.

Je sais que toute sa vie est à Busan et la majorité de la mienne à Séoul. Certes, les deux villes ne sont pas à des milliers de kilomètres l'une de l'autre, mais l'organisation sera des plus complexes, surtout avec mon emploi du temps de folie. Puis il faut que je me rende à l'évidence. Je lui ai affirmé que je souhaitais plus qu'un coup d'un soir, mais Jimin, lui, ne m'a rien dit qui puisse me faire penser qu'il était du même avis que moi.

Un bruit dans l'entrée m'oblige à me relever, faisant accélérer mon rythme cardiaque. Mon attention se porte alors sur le couloir. Les yeux écarquillés, je ressemble plus à un lapin pris dans les phares d'une voiture. Mon cerveau commence à énumérer toutes les possibilités. Quand j'entends le son d'un objet qui tombe au sol, je croise les doigts pour que ce ne soit pas un employé de l'hôtel.

Soudain, Hoseok apparaît, marchant sur la pointe de pieds, comme s'il cherchait à se faire discret. Je me relève, surpris de le voir. J'ai un hoquet alors que je ne saisis pas ce qu'il fait ici, dans la chambre de Jimin. Mais ma réaction n'a rien à envier à celle du brun. Il se fige dans une position incongrue, ses yeux sur le point de sortir de leur orbite.

Nous restons de longues secondes à nous regarder, sans dire un mot avant que je ne prenne enfin conscience de la situation. Nous sommes en pleine nuit. Et je suis nu. Complètement nu. À quelques mètres de Hoseok. Dans la chambre d'hôtel de Jimin. Il n'y a pas besoin d'avoir fait de grandes études pour assembler toutes ces informations et en tirer une conclusion plutôt réaliste.

Dans un réflexe stupide et retardataire, je ramène mes mains devant mon sexe, les joues prenant feu à cause de la honte. Je déglutis et marmonne des sons qui n'ont aucun sens même pour moi. Hoseok détourne le regard tout en se redressant et me lance, mal à l'aise :

— J'ai... j'ai rien vu...

Nous savons, lui comme moi, qu'il ment, mais j'apprécie l'attention. Je me contente de hocher la tête et c'est seulement à ce moment-là que mon cerveau comprend. Mon regard passe du danseur à la porte toujours fermée face à moi. C'était donc une suite avec deux chambres. Intéressant. C'était un élément qui aurait pu m'être utile avant que Hoseok débarque alors que je suis à poil.

Nerveusement, je commence à me balancer d'avant en arrière en cherchant autour de moi quelque chose qui puisse me venir en aide. Mes habits sont derrière le canapé ce qui impliquerait que je tourne le dos au brun pour les récupérer... pas la meilleure idée. Je repère un coussin un peu plus loin sur le sofa. Dans un élan spontané, je m'en empare et le place devant mes parties intimes.

— Tu... tu rentres tard... vous... vous avez dû bien vous amuser, tenté-je de briser ce silence qui m'indispose.

— Je... on... ouais... on... c'était sympa, bégaie-t-il.

Il se passe une main dans les cheveux et regarde derrière lui comme s'il souhaitait s'enfuir. Il reprend rapidement la parole d'une voix plus déterminée :

— Tu ne m'as pas vu, je ne t'ai pas vu, nous ne nous sommes jamais croisés ici. D'accord ?

Un soupir m'échappe avant de confirmer d'un mouvement frénétique de la tête. Il m'adresse un sourire un peu crispé avant de se précipiter dans sa chambre. Quand la porte se referme sur lui, mon corps lâche et je me vautre sur le canapé, toujours le coussin contre mon sexe. Je ferme les paupières et essaie d'évacuer le stress qui m'avait envahi.

Brusquement, j'ouvre un œil, fixe la porte de Hoseok et me relève sans attendre. Il manquerait plus qu'il revienne dans le salon et que nous revivions cette gêne. Je contourne le canapé et ramasse sur mon passage les vêtements qui jonchent le sol. Je balance le coussin puis trouve refuge dans la chambre de Jimin après avoir éteint la lumière.

Je m'adosse un instant contre la porte en secouant la tête, désespéré par mon manque de chance. J'abandonne les habits à ma gauche et retourne m'allonger auprès de Jimin qui ne semble même pas avoir bougé un orteil pendant mon absence. Je me tourne, dos à Jimin pour tenter de me rendormir mais j'ignore si je réussirai.

Alors que je me laisse bercer par le silence agréable de la pièce, le lit bouge dans mon dos. Jimin se colle à mon dos, sa main glissant sur mon flanc nu jusqu'à rejoindre mon ventre. Un sourire se dessine sur mes lèvres. Il dépose les siennes sur mon épaule avec une tendresse incroyable.

— Qu'est-ce que vous faisiez ? m'interroge-t-il.

Je me fige. Je pensais qu'il dormait mais il n'en était rien. Il sait que Hoseok et moi nous sommes vus cette nuit.

— Rien de spécial... On s'est plus croisé qu'autre chose.

Je ne mens pas spécialement. On s'est à peine dit vingt mots. La main de Jimin débute de légères caresses sur ma peau, des cercles de plus en plus amples. Ma respiration se bloque un instant lorsque j'ai la sensation qu'il va aller bien plus bas. Cependant, il n'en fait rien et se contente d'arrêter en se redressant sur son coude.

— Mais... tu es nu ! s'exclame-t-il. Il t'a vu comme ça ?

Je me mordille la lèvre, honteux. Je grogne, incapable de confirmer oralement. Son léger rire résonne au creux de mon oreille.

— Ne te moque pas ! Je voulais juste voir l'heure et boire un coup, pas jouer les exhibitionnistes devant ton pote.

— Au moins, il aura vu un beau mec nu cette nuit, souffle-t-il, toujours amusé.

Jimin ne peut pas me voir, mais je lève les yeux au ciel. Ses caresses reprennent et se font encore plus sensuelles que précédemment. Avec lenteur, il dépose des baisers dans mon cou, sur mes épaules et mes omoplates. Des soupirs de bien-être m'échappent. Je n'ai aucun doute d'où tout cela va nous mener et j'en suis impatient...