La pièce est sobre, mais jolie. Dans les mêmes tons que le salon. Bien que Jimin n'y soit pas resté longtemps, il a trouvé le temps d'y apporter sa touche personnelle. Son sac de danse a été jeté sur une chaise. Une veste végète sur le bureau. Son pull vert traine sur le sol. Sa valise est ouverte et me laisse apercevoir quelques préservatifs éparpillés avec des sachets de lubrifiants.

— Prévoyant, me moqué-je.

Il fronce les sourcils en s'asseyant sur le lit. Il tire sur mon bras et m'oblige gentiment à me placer entre ses jambes encore couvertes. Je lui fais un geste du menton vers son bagage et il suit la direction.

— C'était pour avec moi ou...

Je laisse ma question en suspens, pas trop friand de la seconde partie. Ses doigts effleurent doucement le haut de mes cuisses puis remontent jusqu'à ma taille en passant par mes fesses. Mes poils s'hérissent à son passage doux et tendre. Il plonge son regard dans le mien et m'explique :

— Comme je te l'ai dit tout à l'heure, je craquais pour toi quand j'étais trainee. Mais ça ne s'est jamais vraiment terminé. J'ai eu des histoires plus ou moins sérieuses, bien entendu mais... tu étais toujours dans un coin de ma tête. Surtout qu'avec ton groupe, je te voyais et entendais partout.

Il se mord la lèvre en appuyant au niveau de mes reins pour me rapprocher de lui. Je me laisse faire avec plaisir parce que ce qu'il m'avoue est agréable. Je n'aurais jamais pensé que cela puisse arriver.

— Alors quand Hoseok a eu Namjoon au téléphone pour lui demander de l'aide pour toi, j'ai peut-être... un peu triché.

— Comment ça ?

— J'ai supplié Hoseok de me laisser sa place aujourd'hui. J'espérais voir si le vrai toi est aussi gentil, adorable et sexy que le célèbre JK.

Je n'aime pas la tournure de sa phrase. Je me recule, perplexe et Jimin a la décence de me laisser faire. Mais je crois que je peux comprendre son raisonnement. À sa place, avec notre attirance d'adolescence, n'aurais-je pas sauté sur cette opportunité de le revoir et même le connaître voyant là, la seule et l'unique de notre vie ? Cependant, je veux être sûr d'une chose :

— Donc ton plan n'était pas de danser avec moi puis de me prendre dans les vestiaires ?

— Absolument pas, m'assure-t-il en secouant la tête de droite à gauche. Je te promets que j'avais pas prévu que ça se finisse ainsi entre nous.

Il lie ses doigts devant lui et soupire. Il n'est pas très à l'aise.

— Je voulais juste... te parler. Tu as toujours été un regret de ma vie. Parfois, quand je vois une pub avec toi dedans ou que j'écoute une de tes chansons, je me demande ce qui se serait passé si j'avais pris mon courage à deux mains pour te parler quand on était trainees.

Il me regarde à nouveau, moins honteux. Ses yeux reflètent sa sincérité et mon cœur flanche un peu.

— Et pour ce qui est de ça...

Il montre de son index les capotes.

— Je n'ai jamais pensé à les utiliser avec toi avant qu'on soit dans la voiture. Mais j'en ai toujours quand je voyage. Tu n'es pas le seul à avoir des coups d'un soir, monsieur le tombeur.

Ses derniers mots sont dits avec une pointe d'humour. Malgré tout, j'admets qu'elle ne me fait pas spécialement rire. Je n'apprécie pas qu'il me voit comme ça. Mais ce que je retiens, c'est que pendant toutes ces années, Jimin était dans la même situation que moi. Il ressentait ce petit quelque chose pour moi. Plus que du simple intérêt, mais pas tout à fait de l'amour.

Même si mon excitation – et sans doute celle de Jimin aussi – s'est un peu fait la malle, je reviens entre ses jambes, tire sur son haut et le lui enlève sans attendre. Si je suis content de mes abdos, Jimin n'a rien à m'envier. Je pourrais presque baver dessus, mais à la place, je me penche et l'embrasse.

Pendant quelques secondes qui me paraissent une éternité, je n'ai aucune réaction de sa part et la peur s'empare de moi. Mais ses mains finissent par se poser sur mes joues et sa bouche commence à suivre mon rythme. Le soulagement m'envahit. Tout en approfondissant notre baiser, je m'assois sur ses cuisses, une jambe de chaque côté de lui.

Tandis que nous nous embrassons, je ressens le besoin de sentir la peau nue de Jimin contre moi. Son jean semble être mon nouvel ennemi numéro un. Alors je me débats avec les boutons comme je peux, mais ils se trouvent être plus récalcitrants que je ne l'espérais.

Bien entendu, mon manque de réussite le fait sourire dans notre échange. Légèrement vexé, je me recule et m'applique à lui défaire. Une fois fait, un soupir de satisfaction m'échappe. Je crois entendre un Bien joué un peu moqueur que je préfère ignorer pour me concentrer sur mon envie de lui. Je le supplie presque :

— Continue ce que tu me faisais, hyung...

Un de ses sourcils se relève, cherchant à déterminer à quoi je fais exactement référence. Pour cette réponse, je me mords la lèvre en le dévorant du regard. Cela doit lui donner une réponse parce que d'une caresse sur mes hanches, il m'ordonne silencieusement de me redresser pour lui permettre de bouger. Je me fais un plaisir de m'exécuter, obéissant.

Aussitôt, il commence à reculer vers la tête de lit en sortant quelque chose de l'une de ses poches et le lance derrière lui. Il tente ensuite de retirer son jean ainsi que son boxer, mais il semblerait que je ne sois pas le seul à avoir quelques soucis avec cet habit. Il arrête sa progression, grimace et finit par le balancer par terre. Je me permets alors :

— Bien joué...

Il plonge son regard de braise dans le mien et d'une voix sensuelle, me conseille :

— Ne fais pas trop le malin et viens ici !

Il s'allonge sur le dos, place un oreiller derrière sa tête et m'attend. Cependant, ça ne ressemble pas du tout à ce que je lui ai quémandé. Les sourcils froncés, j'avance à quatre pattes sur le lit jusqu'à ce que nos visages soient l'un en face de l'autre. Il se redresse sur ses coudes, dépose un baiser chaste sur mes lèvres puis m'annonce :

— Encore !

Je m'exécute. Le peu de place entre la tête de Jimin et le mur m'oblige à me relever. C'est quand il prend en main mon sexe que je comprends ce qu'il a à l'esprit. Et j'adore ! Il ne tarde pas à appliquer des coups de poignet lents et toute mon excitation refait surface.

— Tu veux quoi ? m'interroge-t-il.

Je comprends alors qu'il cherche mon consentement ce qui fait exploser mon cœur de joie.

— Tout... ce que tu avais commencé...

Sans savoir pourquoi, ma pudeur m'empêche d'être plus explicite, mais cela doit lui suffire. Il attrape un sachet qu'il avait récupéré dans sa poche et lancé avant de se déshabiller. Il délaisse mon sexe pour l'ouvrir et fait couler du lubrifiant sur ses doigts.

À cette vue, je déglutis. Un doute, une appréhension s'emparent de moi maintenant que Jimin s'apprête à me préparer. Mais je ne veux pas faire marche arrière. J'ai envie d'essayer avec lui. Je ferme les paupières et attends de voir comment cela va se passer.

— Tout va bien, chuchote-t-il. Si tu as mal, dis-le-moi et j'arrête.

Je hoche la tête alors qu'un sourire réussit à percer ma légère peur. Comme tout à l'heure, il écarte une de mes fesses et laisse un de ses doigts me caresser. Mais cette fois, c'est froid. Peut-être plus agréable d'une certaine manière. Mes mains s'accrochent au bout de bois qui sert de tête de lit et j'expire à fond.

Au moment où je sens son index entrer en moi, ses lèvres se posent sur mon gland, détournant mon attention. Sa langue me lèche avec tellement d'agilité que le préservatif ne m'empêche pas de tout ressentir. Sa bouche finit par me prendre entièrement me faisant hoqueter de surprise.

Malgré son incroyable fellation, je ne peux ignorer son deuxième doigt moins froid que le précédent, mais un peu plus imposant. Je souffle en essayant de faire abstraction de cette douleur qui m'envahit alors qu'il effectue des va-et-vient en moi. Je ne peux pas retenir une grimace de tordre mes traits tandis que je me demande si j'ai eu raison de réclamer ce que je suis en train de vivre.

Mes jointures deviennent blanches à force de serrer le meuble, mais je n'y fais pas attention. Pas quand j'entends le gémissement étouffé de Jimin. Pour la première fois depuis que nous avons débuté cette position, je lui jette un coup d'œil et je regrette dans la seconde de ne pas l'avoir fait plus tôt. Ses cheveux lui collent au front, son regard est empreint de luxure et même si un peu de salive s'échappe de ses lèvres, il reste sexy.

Cette simple vue semble avoir débloqué quelque chose en moi ou alors est-ce la douleur qui a diminué, je l'ignore, mais en tout cas, mon excitation monte en flèche et je gémis de plaisir. Chacun de ses mouvements sur et en moi deviennent de plus en plus agréables, me faisant fermer les paupières pour les savourer.

Ma bouche s'ouvre dans un cri silencieux quand sa langue vient titiller l'intérieur de mes cuisses. Puis des sons bas, mais lascifs m'échappent et je ne cherche pas à les taire. À présent, je m'accroche au lit pour éviter de me laisser trop aller. Cependant, ça ne semble pas du goût de Jimin qui me caresse de sa main libre :

— Ne te retiens pas...

Je plonge mon regard dans le sien, l'observe me reprendre en bouche et craque complètement. Mon bassin débute des ondulations lentes, mais profondes, me permettant de me faire du bien grâce aux lèvres et aux doigts de mon partenaire.

— Putain, murmuré-je.

Je suis loin d'être un lapereau de l'année et j'en ai réalisé des positions sexuelles, mais jamais celle-ci. Même si elle est d'une simplicité dingue et d'aucune originalité, je crois qu'elle vient de grimper dans mon top trois. Surtout si c'est avec Jimin que je la partage.

Soudain, tout s'accélère. Mon bas-ventre fourmille. Mon sexe se rétracte. Mon cœur palpite. Mon bassin se fige. Mon orgasme explose. Mon râle d'extase s'éternise. Mon corps s'effondre.

Je me rattrape au dernier moment en tendant un bras pour éviter de faire mal à Jimin. Ce dernier, un sourire en coin, se glisse sous moi avant de venir me prendre dans ses bras, son torse brûlant contre mon dos. Il dépose un baiser au niveau de ma colonne vertébrale et je soupire de bien-être, les membres parcourus par des centaines de frissons.

Étonnamment, je mets plus longtemps qu'ordinaire pour recouvrer mes esprits, préférant flotter sur un nuage de félicité. Cet orgasme était incroyable. Jimin est incroyable. Mais mon manque de réaction doit l'inquiéter alors il caresse doucement mon ventre sur lequel ses mains reposent et me demande :

— Tout va bien ?

— C'était... parfait.

Il a un léger ricanement, mais il n'a rien de moqueur. Il ressemble plus à un rire attendri.

— J'en suis heureux, affirme-t-il en m'embrassant à nouveau le dos. Tu devrais le retirer.

Il fait un geste vers mes parties intimes et je m'exécute aussitôt. Je noue le préservatif et me redresse, obligeant malgré moi Jimin de s'éloigner de moi. Du regard, je cherche une poubelle dans la pièce.

— Dans la salle de bain.

J'avise une porte que je n'avais pas remarqué jusque-là et quitte le lit rapidement. Dans la pièce attenante, après m'être débarrassé de ma capote usagée, je prends un instant pour me nettoyer rapidement au lavabo. Puis je me passe de l'eau sur le visage et ramène mes cheveux en arrière. Tout en me fixant dans le miroir, je souffle ne regrettant pas une seule seconde d'être monté dans cette suite et d'avoir pris le risque d'être vu. Je souris à mon reflet, satisfait.

Enfin pas totalement...

Je me mords la lèvre, impatient et retourne dans la chambre. Dès que je mets un pied dans la pièce, je remarque que Jimin a enfilé son boxer et s'apprête à en faire de même avec son t-shirt. Mes yeux s'écarquillent. Mon cerveau a la sensation d'avoir loupé un épisode à notre soirée. Stupidement, mon regard cherche un indice de ce qui se passe. Mais bien entendu, il n'y a rien.