Chapitre 9
Tard dans la soirée, incapable de trouver le sommeil, Wei Ying décide de dérober discrètement deux jarres du Sourire de l'Empereur cachées par Lan Zhan dans sa chambre et de se hisser sur un des toits pour boire en toute quiétude.
Alors qu'il entame déjà la deuxième jarre, il lève les yeux vers le croissant de lune qui monte lentement dans le ciel.
Il se surprend à sentir sa gorge se nouer d'une profonde tristesse.
- Ah... Lan Zhan... notre belle amitié est-elle donc partie en fumée le jour où j'ai perdu mon corps...
Puisqu'il n'y a aucune issue, et puisqu'ils ont pris tous deux des chemins opposés, autant se séparer rapidement après ce soir. Après tout, il a causé assez de tort dans sa première vie. Inutile de devenir un poids dans la seconde.
- Je ne suis qu'un idiot... Et toi aussi, Lan Zhan, tu n'es qu'un...
« Wei Ying ? »
Dans l'affolement, l'appelé se retourne brusquement sans anticiper le violent vertige crée par son état alcoolisé et perd l'équilibre avant de chuter du toit.
« Quel corps faible... Buvais-tu donc si peu d'alcool, Mo Xuanyu ? »
Après quelques instants de flottement, il retrouve enfin ses esprits puis lève les yeux sur Lan Zhan qui le dévisage de son air impassible.
- L-Lan Zhan ?!
En réalisant qu'il se trouve dans les bras de l'homme sur lequel il s'est masturbé il y a à peine deux heures, Wei Wuxian vire au cramoisi et se dégage rapidement de lui en bafouillant.
- Je... je... haha ! J'ai trop bu ! Ce corps ! Ce corps est vraiment faible... !
Il colle sa main sur son froid brûlant et s'adosse à un pilier pour reprendre sa respiration.
Soucieux de l'état de son ami, Wangji fronce les sourcils mais reste silencieux.
- Lan Zhan, pourquoi tu ne dors pas ?
Ce dernier n'ouvre pas la bouche et se contente de détourner le regard.
- Bien, sourit Wei Ying, habitué à ses réponses muettes. Excuse-moi mais j'ai laissé ma jarre là-haut et elle ne va pas se vider toute seule !
De quelques bonds habiles, l'alcoolique atterrit sur les tuiles du toit dans un mouvement maladroit. Après avoir repris son équilibre en battant des bras, il lâche un petit ricanement puis s'empresse de se réinstaller auprès de son précieux breuvage.
Le regard de Lan Zhan se fronce davantage.
- Wei Ying, pourquoi bois-tu ?
- Haha ! Depuis quand ai-je besoin d'une raison pour boire ?
- Wei Ying...
Le sourire de Wei Wuxian s'estompe lorsqu'il baisse les yeux sur l'objet de son tourment qui le fixe d'en bas, d'un air contrit.
« La raison... Tu es ma raison, Lan Zhan... »
Il se frotte la nuque en pouffant de rire.
- Eh bien ! Tu en fais une tête ! Tu devrais boire toi aussi, ça te ferait du bien !
- D'accord.
« D-d'accord ?! »
Lorsqu'il voit son ami faire un bond gracieux pour venir s'assoir à ses côtés, Wei Ying manque de recracher sa gorgée et déglutit bruyamment. S'il avait su qu'il accepterait une proposition aussi absurde, jamais il n'aurait prononcé ses mots...
- Ah ! Lan Zhan, tu as bien changé !
Toujours aussi clairvoyant et connaissant son ami par cœur, Wangji ne peut s'empêcher de lire le chagrin derrière ses expressions de joie. Il vient dérober la jarre des mains de son propriétaire qui le regarde avec stupeur avaler goulûment plusieurs gorgées de son alcool favori.
- Que... que fais-tu ?! Lan Zhan ??
Celui-ci prend une grande inspiration pour encaisser les effets du liquide qui monte rapidement à son cerveau.
- Il faut... un équilibre.
- Un... un quoi ?
- Puisque tu es mal à cause de ce matin, à moi de me montrer perturbé face à toi.
Wei Ying cligne des yeux plusieurs fois avant d'éclater de rire puis, dévisage son ami avec un tendre sourire, sincèrement touché par sa délicate attention.
« Tu te mets dans cet état pour que je me sente moins humilié... »
- Lan Zhan... tu n'as pas à faire ça...
- Si.
- Pourquoi ?
- Parce que. Nous sommes...
Durant quelques instants, Wei Wuxian rapproche sa tête de lui avec un regard inconsciemment plein d'un espoir.
- Oui ?
Wangji baisse sa tête étourdie.
- Nous sommes amis.
Tel un deuxième grand coup dans le cœur, Wei Wuxian sent sa gorge se nouer atrocement. S'il avait encore des doutes à propos des sentiments qui meurtrissent son cœur, désormais, il n'y en a plus aucun.
« Alors c'est bien ça. Hanguang-jun... A présent, je suis certain de t'aimer. Mon grand amour, ça a toujours été toi. »
Un petit sourire amer et à la fois attendri se dessine sur son visage alors qu'il lève les yeux vers la lune, brillant dans ses prunelles grises au milieu de la nuit claire comme les larmes qui perlent dans son cœur.
- Lan Zhan... je suis désolé. Au fond, je crois que... que je pensais égoïstement retrouver celui que... ceux que nous étions auparavant. J'ai été idiot.
- De quoi est-ce que tu parles, articule difficilement Wangji, une main étalée sur son front.
Wei Ying sourit tristement, les millions d'étoiles de Gusu se reflétant dans ses yeux humides.
- Ce que je veux dire c'est que... je pensais que tu resterais... enfin. Ah ! Je ne suis finalement pas si doué que ça pour ces choses, dit-il en se grattant la tête, les joues rougies. Lan Zhan... je...
En remarquant le corps de son ami totalement bourré pencher vers l'avant, Wei Wuxian le rattrape dans ses bras mais son poids l'emporte avec lui et ils roulent tous les deux sur le toit avant de chuter lourdement à l'extérieur de l'enceinte. Le sol se rapprochant, Wei Wuxian vient enrouler Wangji contre lui et se retourne dos au sol pour recevoir l'impact à sa place.
Un grand craquement résonne dans son corps et un petit cri de douleur s'échappe d'entre ses lèvres. Mais malgré sa souffrance, son cœur se réchauffe en voyant son âme sœur avachie sur lui au creux de ses bras. Veillant à ne pas le bousculer, il garde les yeux rivés sur lui et un fin sourire vient étirer ses lèvres.
- Si je pouvais vivre ce moment chaque soir, je serai le plus heureux de tous les hommes...
Alors qu'il effleure du bout des doigts le tissus blanc sur son front, Lan Zhan se met à grimacer, réagissant la moindre intrusion sur cet endroit sacré.
« Tu es décidément bien attaché à... »
- Wei... Ying...
Les yeux du Patriarche de Yiling s'écarquillent puis, bien que chagriné, il retire lentement ses doigts en souriant, amusé par cette réaction de rejet en toutes circonstances.
- Si seulement je pouvais être cette personne a qui ton cœur appartient depuis tout ce temps...
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N/A
J'essaye de poster souvent mais ce n'est pas toujours facile en ayant plusieurs projet en cours, l'inspi qui doit suivre et une vie à côté...
(Et je ne veux pas bâcler les choses)
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