Chapitre 8
Arrivé dans sa chambre, Wei Wuxian se plaque contre la porte et se laisse glisser contre celle-ci. Le cœur battant à tout rompre, il prend son visage livide entre ses mains.
Comment est-ce possible ? Comment a-t-il pu faire une telle chose ? Prendre la main de Lan Wangji et la poser sur son sexe... Quelle honte atroce. Et dire qu'il était nu avec lui dans l'eau il y a tout juste dix minutes...
- Qu'est-ce qu'il m'arrive, bordel ! Même si j'étais sous l'effet du poison, je n'aurais jamais fait une telle chose sans avoir... Non...
Une réponse très dérangeante vient soudainement heurter sa conscience. Certes, Lan Zhan est un homme magnifique et un être exceptionnel, le seul homme avec qui il se sentait réellement bien à vrai dire.
« Non... Comment pourrais-je être attiré par un homme... C'est absurde, j'ai toujours aimé les femmes... »
D'autant plus que les autres hommes ne lui ont jamais fait cet effet. Il n'y a que Lan Zhan qui lui fait cet effet. Cet effet qu'il tente d'expliquer par tous les moyens possibles sauf par la vérité.
Serait-il vraiment amoureux de son ami... ?
Il se tape le front dans la paume en geignant.
Quel désastre... se rendre compte d'une telle chose alors que le cœur de l'être qu'il aime probablement est déjà pris et après s'être collé tout seul une honte mémorable...
Dire que pendant tout ce temps, il s'était moqué de son sérieux et de son côté prude. Côté prude qui a apparemment disparu aujourd'hui, sûrement par rapport à l'élu de son cœur...
Mais qui est donc cette personne chanceuse d'avoir dans sa vie un être si exceptionnel ? Et est-ce seulement une femme ?
Wei Wuxian lâche un pouffement à moitié agacé contre lui-même. Contre le monde entier en réalité.
Y-a-t-il des chances pour que ce qu'il ressent ne soit pas de l'amour ? Il n'a même pas de réelle attirance envers lui, aucun désir...
Wei Ying baisse les yeux sur son entrejambe et glisse sa main dans son vêtement.
Devrait-il vérifier ?
Ses yeux se ferment et il entreprend de lentes caresses sur son sexe, laissant venir les premières pensées qui lui viennent à l'esprit. Ces deux femmes aux courbes voluptueuses...
Peu convaincant. Si ce n'est pas du tout.
Puis, le corps nu de Lan Zhan pénétrant dans l'eau lui revient en tête. Sa virilité grossièrement floutée par l'eau opaque, ce regard froid qui le transperçait littéralement tout en murmurant de manière si... érotique.
A sa plus grande surprise, son sexe réagit immédiatement et commence déjà à se durcir dans sa paume. Et alors, qu'il imagine la main de Lan Zhan à la place de la sienne, des flashs lui reviennent en mémoire.
Sa main. Elle était bel et bien sur lui...
Il se souvient de son poignet maintenu entre ses doigts, de la chaleur de sa main sur son entrejambe, de ces moments où il a prononcé son nom... Des draps sous ses doigts crispés alors qu'il se cambrait de plaisir tandis que Lan Zhan le caressait...
Ses yeux s'ouvrent soudainement et son estomac se tord.
« Lan Zhan m'a caressé ?! »
Son souffle se coupe.
- C'est pas vrai ! peste-t-il en se levant pour tourner en rond nerveusement. Ah !! Je vais devenir fou !!
Alors qu'il subit déjà un terrible malaise intérieur, ses souvenirs continuent a affluer vers le conscient de son esprit pour tout lui révéler. Comme s'il se remémorait un rêve très lucide. Voilà pour quelles raisons Lan Zhan ne voulait rien lui dire...
Wei Yin se laisse tomber sur son lit, sa paume retombant brutalement contre son front. Il se revoit en train le supplier de continuer ses attouchements, le corps cambré sous ses caresses, brûlant d'un désir inhumain. Et... prononcer son nom alors qu'il se libérait dans sa main...
- Mon Dieu... Qu'on me foudroie sur place, par pitié...
Une chose l'interpelle cependant. Qu'il ait forcé la main à Lan Zhan est une chose, mais que ce dernier ait ensuite accepté de reprendre ses caresses lorsqu'il lui a demandé... c'en est une autre.
Pourquoi Lan Zhan a-t-il obéit ensuite, alors qu'il ne le forçait plus ? Comment peut-il faire une telle chose alors que son cœur appartient déjà à quelqu'un ? Et comment a-t-il pu simplement lui faire ce genre de choses ? Est-ce que Lan Zhan serait... intéressé par les hommes ?!
- Et par moi ?!
Wei Ying se gifle le front plusieurs fois en grimaçant, torturé par toutes ces questions qui pullulent de manière insupportable dans sa tête sans jamais trouver de réponse.
- Est-ce que je dois toujours partir ? Je serai incapable de regarder Lan Zhan dans les yeux maintenant...
Il lâche un long soupir de frustration. Une frustration qui le prend à la gorge, lui serre le cœur et... ne veut pas non plus quitter son entrejambe.
Après quelques instants d'hésitation, il reprend son sexe en main et se laisse aller à son fantasme. Au point où il en est, ça ne changera plus grand-chose. Et tant qu'à être dans la merde, autant y aller jusqu'au bout.
Ses yeux se ferment sur la main de Lan Zhan, prenant son engin entre ses doigts.
Un frisson lui parcourt l'échine.
Sa main descend vers ses fesses tandis qu'il vient se placer entre ses jambes. Wei Ying s'empare de la bouche de l'homme de ses rêves pour l'embrasser à pleine bouche, sa langue caressant la sienne dans une danse sensuelle. Lorsqu'il voit ses longs doigts titiller son entrée avant de s'enfoncer un par un en lui, l'excitation monte d'un cran et il accélère ses mouvements en se mordant la lèvre.
Si Lan Zhan savait ce qu'il est en train de faire en ce moment-même et qui occupe ses pensées les plus lubriques, le trouverait-il répugnant ou... le rejoindrait-il ?
A cette idée, Wei Ying retient un gémissement, imaginant prendre dans sa main le sexe de Lan Wangji. Puis, le sentir rentrer en lui avant de le marteler violemment, l'obligeant à ne plus pouvoir étouffer de longs hurlements de plaisir.
Cette image a raison de son corps qui se laisse submerger par la jouissance.
Encore haletant, Wei Wuxian rouvre ses yeux vitreux et balaye la chambre du regard avec la sensation irrationnelle d'être épié. Il émet un petit pouffement ridicule puis lâche un profond soupir.
- Ah, Lan Zhan, Lan Zhan... Que m'as-tu fait... Je suis réellement dans la merde...
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