Impossible de se reposer davantage. Malgré ses membres engourdis, Wei Wuxian ne peut s'empêcher de repenser à Lan Zhan. Il avait l'air si étrange... Ses joues étaient clairement rouges et il semblait si mal à l'aise...

Pourquoi l'a-t-il repoussé aussi froidement ?

Wei Ying fronce les sourcils et se décide à aller trouver son ami pour l'affronter en face à face.

Après avoir cherché dans tout Gusu, il rencontre Lan Sizhui.

- Sizhui !

- Oh, jeune maître Mo, est-ce que vous allez mieux ?

- Je... euh... Oui, pourquoi ça n'irait pas ?

- Hum... eh bien...

Le garçon détourne le regard en balbutiant.

- Hum. Vous êtes arrivé dans un étrange état, vous sembliez souffrant. Et ensuite... vous avez fait des bruits... étranges.

- E-étranges... ?

- Je suis désolé, jeune maître Mo, je suppose que tout va bien à présent, sourit Sizhui, les joues rosies.

Perplexe, Wei Wuxian porte un doigt à son nez et reste songeur.

- Je cherche Lan Wangji, l'as-tu croisé ?

- Hmm, il a dû s'absenter, je ne l'ai pas vu depuis un moment.

« Puisque c'est comme ça, je vais aller le chercher moi-même. »

- Mais je ne pense pas que vous devriez...

- Merci, Sizhui ! lance Wei Ying en s'élançant dans les bois.

« Ne comptes pas t'en sortir aussi facilement, Lan Zhan ! »

***

Perdu dans ses pensées, Wangji marche dans la nature pour extraire de son esprit les images qui le troublent encore terriblement. Il se frotte les yeux, incapable de se concentrer sur autre chose que les lèvres entrouvertes de son aimé par lesquelles sortaient des gémissements irrésistibles. Ce corps frissonnant de plaisir, se languissant de ses caresses torrides dans de délicieuses ondulations atrocement érotiques.

Il s'arrête et se mord la lèvre. Le visage de Wei Ying traversé par un puissant orgasme le cloue sur place. Et rien qu'au souvenir de sa langue chaude s'enroulant autour de ses doigts, son entrejambe réagit immédiatement.

Comment cela a-t-il pu arriver... Comment a-t-il pu se montrer si faible... Jamais il ne s'était laissé emporté de la sorte. Ce n'était pas lui. Ce n'était pas le célèbre Hanguang-jun, connu pour sa grande maîtrise de soi. Il aurait dû quitter la chambre et ne pas tenter de le réveiller. C'est entièrement sa faute... Si jamais Wei Ying s'en souvient...

Lan Zhan serre la mâchoire, se flagellant intérieurement. Il mériterait bien 300 coups de bâton dans le dos pour avoir cédé de la sorte.

Quelques voix résonnent soudain non loin de lui. Il se dirige vers elles et observe la scène discrètement.

« Wei Ying ?! Que fait-il ici ? Et qui sont ces femmes ? »

Certains mots lui parviennent mais il reste cependant incapable de saisir l'entièreté de la conversation entre les deux femmes et son ami.

- Oui, Hanguang-jun !

« Pourquoi est-ce qu'il parle de moi ?? » Lan Zhan plisse les yeux avec un air mécontent et tend davantage l'oreille.

- Oh, Hanguang-jun est un homme si respectable, s'extasie une des jeunes femmes.

- Oh oui, ajoute l'autre, et si... si...

- Beau ? Grand ? Puissant ? renchérit Wei Wuxian.

Les deux filles détournent le regard en rougissant. Wei Ying affiche un petit sourire taquin et se rapproche d'elles.

- Il est peut-être plus grand que moi mais est-il plus beau ? Hmm? Qu'en dites-vous mesdemoiselles ? souffle-t-il sur un ton aguicheur, la tête penchée légèrement penchée de côté.

- Oh, jeune maître Mo...

Rougissantes, elles répondent aux charmes du jeune homme en lui tapotant le bras et le dévisagent avec une moue timide. La plus ouverte d'entre elles vient même chuchoter à son oreille quelques mots inaudibles avant de lui envoyer un regard plein de désir en glapissant.

Lan Zhan n'en croit pas ses yeux. S'il pouvait le tuer sur place, il le ferait sans hésitation.

Agacé et profondément blessé, il tourne les talons pour retourner à la Cavité des Nuages. C'en est assez, il en a suffisamment entendu.

Wei Wuxian tend une jolie fleur à l'une des femmes puis s'éclaircit la voix.

- Mais vous n'avez répondu à ma question, mesdemoiselles...

- Oh, eh bien non, nous n'avons pas croisé Hanguang-jun...

- Mais nous pouvons cependant vous dire s'il a une personne dans son cœur, lui confie l'autre avec un clin d'œil.

- Que... que voulez-vous dire ?

Elles ricanent en échangeant entre elles un regard complice.

- Vous nous avez bien demandé si nous étions au courant de ce que Lan Wangji avait pu faire ces dernières années... Jeune maître Mo, ne voulez-vous pas plutôt savoir si le cœur du seigneur Hanguang-jun est pris ?

Wei Wuxian reste interdit quelques instants, la bouche entrouverte, puis se met à balbutier, les joues empourprées.

- Haha ! Pas du tout ! pouffe-t-il en se frottant la nuque. C'est juste que...

Une des filles lui donnent un petit coup de coude amical.

- Mon frère habite au village Mo. Nous sommes au courant de votre... réputation, jeune maître Mo... sourit-elle.

- Ma... ma quoi ?? Puis-je vous demander de quelle... sorte de réputation vous parlez ?

- Hmm, celle d'aimer les... plaisirs de la vie, et... d'aimer de nombreuses personnes... lui chuchote-t-elle à l'oreille.

Embarrassé, Wei Ying se recule légèrement avec un rictus perplexe.

- Nous avons toujours eu de la compassion pour vous qui avez été si traumatisé par Madame Mo et le jeune maître ZiYuan...

- Pauvre de vous, soupire l'autre en s'enroulant autour de son bras avec une moue apitoyée.

Wei Wuxian se met à rougir de plus belle, complètement troublé par ces révélations. Mais il passe vite sur sa gêne pour revenir à la réponse qui, curieusement, l'intéresse beaucoup plus.

- Hmm, et vous me disiez donc... pour Hanguang-jun, reprend-t-il en traînant sur ses derniers mots. Y-a-t-il quelque chose de particulier à son sujet ?

- Nous pensons qu'il a...

- Il a quelqu'un dans son cœur, c'est certain.

- Comment peux-tu dire que tu en es certaine ??

- Voyons, tu as entendu les rumeurs à son sujet, rétorque l'autre femme. Cela fait bien longtemps qu'il a dit que son cœur était déjà destiné à quelqu'un !

- Il... il a vraiment... dit ça ? articule Wei Ying, choqué.

- Plus ou moins oui, c'est mon cousin qui croise régulièrement les frères de jade qui m'a rapporté que...

« Son cœur est déjà destiné à quelqu'un... ? »

Wei Wuxian décroche de la suite de la conversation et son sourire s'envole en même temps que son cœur se comprime. Pourquoi, pourquoi ces paroles lui font-elles l'effet d'un coup de lame en plein cœur ?

Il s'incline poliment devant les deux jeunes femmes avec un rictus courtois avant de les abandonner sur place pour s'enfuir rapidement.

A quel point est-ce qu'il en veut à Lan Zhan ? Énormément. Pourquoi ? Il n'en a définitivement aucune idée.

Sa mâchoire se serre. Toute volonté de rester à Gusu a totalement disparu. Demain, il s'en ira à la première heure. Et peu importe s'il risque sa vie dehors. Il prendra simplement ses précautions pour ne pas croiser Jiang Cheng et ne pas se condamner pour de bon. Ce qu'il sait, c'est qu'il lui est impossible de rester ici.

Et il refuse de chercher à en connaître les raisons.

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N/A

Ayaaa ! Wei Ying commence à faire de la merde ! 🤦🏼‍♀️

Vite, que quelqu'un lui apporte à boire c'est urgent !🍶