Chapitre 1

Paris - 6 Mai 2010 - 23h45 - Petit appartement à gauche du bar "Chez Simon" - Deuxième fenêtre à gauche de la troisième rangée - La lumière était éteinte, les volets fermés, rien ne laissait paraître un seul signe de vie. Tout était silencieux et vide. Si silencieux qu'on aurait presque cru qu'un mort y logeait.

Mais ce n'était pas le cas.

Cet appartement était bel et bien habité, entretenu et payé chaque mois comme convenu. Tout y était normal. Le propriétaire de l'immeuble était heureux, tout le monde était heureux, même le perroquet de Monsieur Potier - 4ème fenêtre à gauche du dernier étage - était heureux.

Que dire de plus sur ce perroquet ? Rien. Retournons donc à la deuxième fenêtre à gauche de la troisième rangée.
Son habitante - Mlle Dolce, 29 ans, célibataire et jeune détective privée - semblait dormir profondément. Très profondément.

Mais plus pour longtemps.

Son téléphone portable se mit à sonner si fort que la jeune femme sursauta et tomba du lit, réveillant son voisin du dessous.

-Désolée... marmonna-t-elle en se relevant doucement afin de se diriger vers l'étagère sur laquelle le téléphone se revigorait pleinement.

Elle l'attrapa, l'ouvrit et observa le numéro cinq secondes avant de finalement décrocher :

"Allô, Lys Dolce, détective privée à l'appareil.
-Mlle la détective ! Je suis M. Richards, une personne a essayé de me tuer ! Venez vite s'il-vous-plaît !
-Calmez-vous, dites-moi où vous habitez."

Plusieurs minutes après une discussion devenant de plus en plus calme, Lys se dirigea vers sa penderie afin de se vêtir d'une autre tenue que son pyjama rose à fleurs bleues.
Elle enfila un haut à manches longues gris, un jean bleu foncé et des bottes arrivant jusqu'aux genoux.
Elle quitta son appartement rapidement pour se rendre à sa voiture et donner visite à son nouveau client.

Lys Dolce exerçait le travail de détective privée depuis maintenant quatre ans. Jamais une seule fois elle n'avait eu tort dans ses missions. Elle avait toujours réussi à aboutir aux demandes de ses clients avec une extrême facilité.

La femme arriva dans la rue où habitait la victime, mais elle remarqua que des voitures de police étaient déjà garées devant la maison.

-Comment ont-ils pu arriver avant moi ces poulets... ? [/!\ Attention attention ! Je n'ai rien contre les policiers ! C'est Lys qui est comme ça, pas moi !]

Elle se gara derrière l'une des voitures et sortit de son véhicule avant de commencer à marcher vers la maison en évitant les regards des policiers qui semblaient la reconnaître. Seul un homme la stoppa, il était grand, les cheveux totalement rasés et son uniforme le présentait en tant que capitaine :

-Mlle Dolce, vous n'avez rien à faire ici. La police s'occupe déjà de cette affaire.
-Bonjour Capitaine Havier. Je m'excuse de devoir vous contredire mais il se trouve que Monsieur Richards m'a téléphoné afin de l'aider donc veuillez me laisser passer.

Un combat de regard démarra entre les deux adultes. Lequel allait devenir vainqueur ? Lys profita de la concentration qu'avait son adversaire sur ses yeux pour le contourner et entrer dans la maison en ignorant les appels du capitaine derrière elle.

Elle pénétra dans ce qu'il semblait être un salon. Tout était propre, tout semblait parfaitement normal et présentable. Tout au fond de la pièce, un homme à la calvitie envahissante se faisait interroger par un officier de police. Lys en déduisit que c'était la victime, car en plus d'être blessé sur le visage, les bras et le ventre, il tremblait encore de frayeur. C'était plutôt compréhensible il fallait l'avouer.

Lys décida de faire le tour du salon, elle voulait analyser chaque coin et recoin de la pièce et même de la maison si possible pour retrouver des objets ou des indices lui permettant de coincer l'agresseur. Mais pour cela, il lui fallait des informations précises.

-Détective Dolce, c'est bien vous ? l'interrogea une voix d'homme derrière son dos.

La concernée se retourna et découvrit Monsieur Richards face à elle. Il se tenait le bras et avait du mal à rester debout.

-Oui c'est moi. J'aurai quelques questions à vous poser. Pour cela, allons-nous asseoir sur le canapé.

A peine sa phrase terminée que l'homme s'affala sur le sofa en regardant la jeune femme. Cette dernière haussa les épaules et s'installa à ses côtés.

-Premièrement expliquez-moi ce qu'il s'est passé.
-J-J'étais dans la salle de bain quand t-tout d'un coup j'ai entendu d-du bruit der-derrière m-moi. Je... Je me suis retourné et l-là j'ai.... J'ai vu un homme a-avec u-un c-c-couteau d-dans la... Dans la main...
-Détendez-vous, les policiers sont là pour vous protéger... Continuez...
-E-Ensuite... J'ai réussi à éviter son c-coup de couteau puis il m'a poursuivi dans toute la m-maison en me balançant des objets coupant sur le... Sur le corps... Quand j'ai réussi à me cacher, j'ai appelé la police et quand j'ai raccroché, je n'entendais plus rien. Au bout de... Au bout de cinq minutes j'ai entendu les gyrophares de la police qui est venu me sauver.
-Vous m'avez appelée après la police ? Pour quelle raison ?
-S-Sur le coup j'ai pensé à la police, cela m'est venu instinctivement et à un moment j'ai demandé à aller aux toilettes et c'est là que je vous ai appelé. Vous êtes réputées pour réussir à trouver les assassins, donc...
-D'accord. Vous avez dit que votre agresseur était un homme, avez-vous vu son visage ?
-Il portait une cagoule.
-Alors comment pouviez-vous être sûr que c'était un homme ?
-I-Il en avait la carrure...
-Je vois. Avez-vous reçu des messages de menace dernièrement ?
-Non...
-Un événement en particulier s'est-il produit récemment pour qu'on tente de vous assassiner ?
-Il y a quelques jours j'ai gagné au loto...
-Quelqu'un en voudrait donc à votre argent ? Connaissez-vous des personnes de votre entourage pouvant être au courant de votre gain ?
-Non je n'en ai parlé à personne mais je crois qu'un article est passé sur le journal...
-Sans demander votre accord... ?
-Je... Je ne sais pas, je suis fatigué... Je... Je veux me reposer...
-Très bien, je reviendrai bientôt afin d'en savoir plus. Pour l'instant reposez-vous. Les poul- La police va vous surveiller, vous n'avez donc rien à craindre.

Lys se leva, tendit sa main droite vers l'homme que l'autre empoigna fortement. Lys eut du mal à ne pas grimacer.

"Sacré poigne... !"

En retournant vers sa voiture elle observa les alentours. L'homme vivait entouré d'autres maisons de la même structure. Elle s'était dit que la meilleure idée était d'aller s'informer le lendemain auprès des voisins pour savoir s'ils avaient entendu des bruits étranges ou même s'ils connaissaient le chemin emprunté par le malfrat lors de sa fuite.

Elle croisa le regard du Capitaine Havier. Elle lui envoya un regard foudroyant et entra dans sa voiture afin de retourner dans son appartement. Ses voisins, à part celui du dessous, ne s'étaient pas rendus compte de son absence.

Une fois rentrée chez elle, elle regarda les notes qu'elle avait prise durant l'interrogatoire et elle se coucha dans son lit pour se rendormir.

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