11 décembre

- Bonjour Fils, lança l'homme de sa voix rauque matinale lorsqu'il vit sa progéniture entrer dans la cuisine.

- Bonjour papa, répondit Jimin en s'avançant vers les placards pour se servir son petit déjeuner.

- Alors ces révisions ? Ça avance ?

- Oui, plutôt bien.

- Tu as eu des notes récemment ?

- Non, ils ont dit qu'ils nous donneraient tous les résultats en même temps, c'est différent cette année.

- Ah oui et pourquoi ?

- Parce qu'apparement certains élèves relâchent leurs efforts quand ils remarquent que leurs notes sont assez hautes en dehors des examens finaux.

- Et ce n'est pas ton cas ? Demanda l'homme sur un ton accusateur.

- Non, j'essaie toujours de donner le meilleur de moi même, même si ça ne fonctionne pas toujours, soupira le blond en s'installant à table.

- Comme hier soir ?

Jimin sursauta face à cette question, il ne comprenait pas où son père voulait en venir.

- C-comment ça ?

- Tu as fait quoi hier soir ?

- J'ai révisé !

- Où ça ?

- Dans ma chambre, répondit il d'une voix tremblante.

- Me prend pas pour un con ! Cria son père en tapant du point sur la table, ce qui fit trembler le bol de céréales de Jimin.

Le jeune homme se figea, son père le regardait avec des yeux si furieux qu'il avait l'impression de recevoir des piques dans tout le corps.

Voyant que le blond ne répondait pas, il relança la conversation.

- Depuis quand es-tu devenu un menteur Jimin ? Ce n'est pourtant pas l'éducation que je t'ai donné ! Gronda le patriarche, encore ta sœur je comprends, mais toi ....

- Bonjour à toi aussi papa, lâcha la jeune fille sur un ton joviale, les réflexions de son père ne la touchaient plus depuis belle lurette.

- Bonjour Shin. Tu vas venir avec nous aujourd'hui.

- Avec nous ? Tenta Jimin de sa voix douce pour essayer d'apaiser l'homme qui était de très mauvaise humeur.

- Oui, ce matin je t'accompagne à la paroisse, j'aimerais être sûr que tu fasses ce que je te demande, la confiance Jimin ça met toute une vie à se gagner, mais ça peut se perdre en une seconde.

Shin leva les yeux au ciel en se servant un verre de jus de fruits, son père l'insupportait au plus au point avec son air suffisant et ses discours de gros naze.

Jimin de son côté sentait une boule dans sa gorge grossir, il avait du mal à respirer convenablement et il avait l'impression que le barrage que formaient ses paupières pouvait céder a tout moment.

Il était peiné de voir que quoi qu'il fasse, il était incapable de le satisfaire, et à la fois il n'avait rien fait de mal.

Après avoir bu son chocolat la veille, il avait continué à remplir son questionnaire, et il s'était senti plus à l'aise que la fois précédente. Il était même plutôt étonné d'avoir passé une bonne soirée en compagnie de Yoongi qui s'était montré aimable et agréable avec lui.

Il caressa son bol du bout des doigts et il ferma les yeux, il aurait donné n'importe quoi à cet instant pour retourner au moment où il avait découvert la boisson gourmande que lui avait préparé l'autre, ça lui avait réchauffé le cœur et il avait réalisé que ça faisait du bien parfois de faire des choses différentes.

Ils avaient travaillé, mais aussi beaucoup rit, puis le châtain l'avait raccompagné chez lui et ils s'étaient souhaité bonne nuit.

(...)

Le père de famille gara sa berline sur le petit parking attenant à l'église, aucun mot n'avait été échangé sur la route. Shin s'était enfermée dans son monde, ses écouteurs dans les oreilles, et Jimin avait laissé le stress envahir tout son organisme, Yoongi serait là, et son père ne devait absolument pas savoir qu'il était allé chez lui, il ne le trouverait pas fréquentable.

- Shin enlève tes écouteurs, et fait moi le plaisir de boutonner ta chemise correctement, tu as l'air vulgaire comme ça, ordonna l'homme.

La jeune fille souffla mais elle fit ce qu'il venait de lui demander, il était de très mauvaise humeur, et elle ne voulait pas qu'il passe ses nerfs sur Jimin.

Ils entrèrent à l'intérieur du bâtiment, et ils tombèrent directement sur Ye-Ji qui les accueilli avec un grand sourire.

- La famille Park presque au complet quel plaisir ! Shin ma jolie comme tu as grandit !

- Bonjour Ye-Ji, je suis contente de te voir !

- Moi aussi ! Tu devrais venir me voir plus souvent !

- J'y penserai, répondit poliment la jeune fille tout en sachant qu'elle ne le ferait pas, plus par flemme qu'autre chose.

- Jimin, tu vas bien mon poussin ?

- Oui ça va merci, sourit le blond.

Les deux plus jeunes avancèrent vers le fond, il ne restait dans le hall que les deux adultes.

- Chunso, mon plus vieil ami, comment vas tu ?

- Très bien, et toi Ye ?

- Ça va, jai du mal à rajeunir, mais ça va. Mais toi regarde toi, je savais que tu resterais beau, même en vieillissant !

- Arrête ! Plaisanta-t-il, dis pas n'importe quoi.

- Jimin te ressemble tellement, lâcha t'elle pensive, c'est vraiment un bon garçon, tu as de la chance.

- Ne sois pas si gentille avec lui, il est loin d'être parfait, répliqua sèchement Chunso.

- Tu ne te rappelles donc pas de ce que tu ressentais quand tu étais encore à sa place ?

- Ça n'a rien à voir ! Mon père avait des exigences bien trop hautes pour moi.

- Si tu le dis. Ne reproduit pas le schéma, tu pourrais finir par le perdre, son acceptation ne sera pas éternelle et tu le sais, préféra le mettre en garde la vieille dame.

Ye-Ji et Chunso avaient grandit ensemble, il avait été le meilleur ami de son petit frère qui avait perdu la vie dans un accident de voiture, ils étaient ensuite devenu très proches et ils avaient passé toute la fin de leur adolescence ensemble.

Ils avaient été d'un grand soutien l'un envers l'autre, mais ça ne les avait pas empêché de faire les quatre cent coups ensemble.

Ye-Ji l'invita à le suivre, et ils se dirigèrent vers son bureau.

Le frère et la sœur étaient presque arrivés devant la petite salle de répétition, et Jimin avait cette moue peinée sur le visage qui brisait le cœur de sa sœur.

- Minie, c'est rien, ça va aller, tenta t'elle de le réconforter.

- T'en fais pas, ça va.

- Je vois bien que ça va pas ! T'as l'air tout triste !

- Mais non, tu viens à la chorale ?

- Ça te ferait plaisir ?

- Oui, j'aimerais beaucoup.

- Alors je viens avec toi, lui sourit sa sœur jumelle en lui frottant le dos.

A l'intérieur de la salle, les filles étaient déjà présentes, et Wonwoo aussi, il ne manquait que le pianiste à l'appel, mais il les rejoint rapidement.

Tout le monde était confortablement installé, et Yoongi avait prit place derrière son piano.

- Bon, vous voulez commencer par quoi ? Demanda t'il l'air absent.

Il n'était pas très enjoué d'être là, Jimin l'avait à peine salué , et même s'il ne s'attendait pas à de grandes embrassades de sa part, après la soirée qu'ils avaient passé hier, il s'était attendu à plus.

- Ben la semaine dernière on a pas entendu Jimin chanter ! Lâcha une des filles un air mauvais sur le visage.

Yoongi se mordit la lèvre inférieure, c'était vrai, il ne pouvait pas le nier.

- Jimin, tu veux chanter ?

Le blond se crispa complètement, il venait de passer un début de matinée éprouvante, alors non, il n'avait pas du tout envie de chanter devant tout le monde.

- Non, je pense qu'on peut le faire tous ensemble qu'est-ce que vous en pensez ?

La majorité acquiesça et la porte s'ouvrît sur Ye-Ji et Chunso qui saluèrent tout le monde.

- Alors, c'est toi le nouveau pianiste ? Demanda sèchement Chunso.

- Oui Monsieur ... ?

- Park, c'est Monsieur Park, tu as sûrement dû déjà rencontrer mon fils, lança t'il en désignant le blond du menton.

Yoongi ouvrit la bouche de surprise, comment cet homme antipathique pouvait-il être à l'origine de la création de ce petit être adorable qui envahissait un peu trop ses pensées dernièrement , ils n'avaient vraiment rien à voir l'un avec l'autre.

Il avait déduit que la jeune fille qui était à côté du blond était sa sœur jumelle, il lui avait parlé d'elle la veille, et ils se ressemblaient quand même beaucoup.

- Oui, on s'est rencontré effectivement.

- Comment as-tu été recruté ? Demanda l'homme sans vergogne.

- Je vous demande pardon ?

- Tu n'as pas vraiment le profil, râla t'il en le désignant du bras, faisant allusion à son style vestimentaire probablement.

- Il faut un style pour jouer du piano ? Demanda le châtain avec arrogance.

Jimin qui était au fond de la salle se mordait la lèvre pour ne pas rire, son père avait tendance à lui dire qu'il était insolent, mais Yoongi, c'était un autre niveau, et c'était assez drôle à voir.

- Un style particulier je ne sais pas, un minimum d'éducation oui, je pense, tacla l'homme froidement.

Yoongi haussa les épaules, et il posa son regard sur Jimin qui le regardait d'un air désolé, le châtain lui lança un sourire discret.

- Bon alors on en était où ? Demanda Yoongi en décidant d'ignorer la réflexion inutile de Monsieur Park.

- Jimin devait chanter ! Intervint la jeune fille à nouveau.

- C'est pas forcément important, le défendit Wonwoo on peut aussi chanter tous ensemble !

- C'est injuste, nous aussi on a dû le faire ! Bouda la chieuse.

- Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Jimin tu as manqué à tes obligations ? Intervint son père.

- Non je .. Ye-Ji avait besoin de moi à ce moment là, alors je suis allé l'aider.

- C'est vrai ? Demanda t'il à son amie d'enfance.

- Oui Chunso, il m'a aidé à déplacer quelques cartons.

- Bien, et là tout de suite tu as besoin de lui ?

- Non pourquoi ?

- Parfait, Jimin tu vas pouvoir chanter pour nous tous fils, on t'écoute.

Yoongi se mordait la lèvre à sang. La manière dont il s'adressait à son fils le dégoûtait, il était méprisant, et il avait envie d'intervenir mais c'était délicat. Une semaine plus tôt, il se serait amusé de la situation, et il aurait souhaité le faire chanter sous n'importe quel prétexte, mais cette fois, c'était différent, il avait appris à le connaître un peu mieux, et il commençait à l'apprécier, donc le voir là, démuni de confiance lui faisait de la peine et l'agaçait.

Jimin était prostré sur sa chaise au fond de la salle, il n'allait pas pouvoir y échapper comme il l'avait fait la semaine dernière, son père attendait, et tout ce qu'il souhaitait, il finissait toujours par l'obtenir.

- Oh ! Je viens de voir que j'ai oublié mes partitions, Ye-Ji vous avez une imprimante et une photocopieuse ?

- J'étais sur que tu n'avais pas le profil, ce n'est vraiment pas sérieux comme comportement, en profita Chunso.

Yoongi ne releva pas, il planta ses yeux suppliants dans ceux de la vieille dame afin d'essayer de lui faire passer un message.

- Oui, tu peux utiliser celle de mon bureau, je dois aller voir comment se passe la chorale des plus petits, tu peux demander à quelqu'un de t'accompagner , Jimin tu lui montres comment ça fonctionne ?

- Moi ? Demanda le blond perplexe, il pensait qu'il était fichu et qu'il allait devoir se montrer devant tout le monde, et là il avait une toute petite porte de sortie, c'était inespéré.

- Oui, lui sourit Ye-Ji.

- Dépéchez-vous, j'ai pas que ça à faire je vais au restaurant avec ma femme ce midi, râla l'homme.

Le blond ne se fit pas prier, il se releva sous le regard encourageant de sa sœur et il se précipita à l'extérieur suivi de Yoongi.

Ils atteignirent rapidement le petit bureau, et lorsqu'ils furent à l'intérieur, Jimin expira bruyamment.

- Je suis désolé, s'excusa Yoongi.

- Pourquoi tu serais désolé ?

- Si j'avais su... j'aurais jamais insisté autant pour te faire chanter la semaine dernière.

Jimin hocha la tête et il arracha les petites peaux qui dépassaient autour de son pouce. Chanter comme ça devant tout le monde relevait de l'impossible pour lui, il trouvait ça gênant, humiliant et rabaissant, il n'avait absolument pas envie de le faire et il en était incapable.

Sa respiration se fit un peu plus rapide, et sans qu'il ne s'en aperçoive une première larme roula sur sa joue, suivi d'un sanglot qu'il ne parvint pas à contrôler.

Entre le stress des examens, les nombreux travaux à rendre, son manque de sommeil, les accusations de son père et ce qu'il avait ressenti d'étrange ces derniers temps, il avait atteint sa limite, et il craquait comme il ne l'avait jamais fait auparavant.

Il avait accusé des milliers de réflexions au cours de sa vie, il avait toujours fait en sorte d'être le fils que son père attendait d'avoir, il s'était privé de plein de choses pour continuer à frôler l'excellence, il n'avait jamais fait de vagues, mais visiblement ça ne suffisait pas et il se sentait impuissant.

- Hé, souffla Yoongi en se rapprochant de lui ne pleure pas s'il te plaît !

Le châtain posa ses deux mains sur ses épaules, son geste était maladroit mais il ne savait pas ce qu'il avait le droit de faire ou non, il avait déjà compris par le passé que le petit blond n'était pas d'un naturel très tactile.

- Je pleure pas, hoqueta Jimin.

Yoongi lui accorda un sourire, il disait ça, alors que ses yeux étaient baignés de larmes et que son petit nez se retroussait au même rythme qu'il reniflait.

- Ah non ? Alors pourquoi tes yeux sont tout mouillés comme ça ? Chuchota Yoongi en pressant ses épaule.

- C'est à cause de la lumière, lâcha Jimin sans réfléchir.

- La lumière ?

- Hm hm, répondit Jimin en hochant la tête.

- Ça veut dire que si t'es yeux étaient dans le noir il pourrait redevenir tout secs ? Demanda le châtain.

- Oui, je crois, chuchota Jimin.

Yoongi sembla réfléchir profondément au geste qu'il s'apprêtait à avoir, mais il ne voyait pas comment faire autrement, il l'attira doucement contre lui, il plaqua sa tête contre son torse qu'il entoura de ses deux bras pour isolé le plus jeune de toute source de lumière.

Jimin, surprit par son geste n'avait pas vraiment eu le temps de réagir, et même si sa conscience lui hurlait de s'enfuir, il se sentait en sécurité, là, juste ici, alors il voulait en profiter un peu.

- J'peux pas aller contre tout ça Jimin ... murmura Yoongi, mais si tu n'as vraiment pas envie de faire quelque chose, alors rien ni personne ne devrait t'y forcer ... mais si tu décides de chanter, alors si tu veux ne regarde que moi, oublie les autres et j'essaierai de te rassurer comme je peux.

Jimin sentit son coeur se réchauffer, à nouveau, comme hier soir, mais ce qui était surprenant, c'était que le contact du plus vieux ne le grattait plus. Il ressentait toujours cette sensation étrange qui relevait de l'inconnu, mais il ne se sentait pas en danger, c'était différent , c'était réconfortant.

Voyant que le blond ne bougeait pas, et ne répondait pas, Yoongi avait envie de tout envoyer balader, il voulait le maintenir contre lui, juste comme ça, mais c'était impossible , son père avait mentionné qu'il était pressé, il allait finir par venir les chercher.

Il rompit délicatement leur étreinte et il plongea ses orbes félines dans celles innocentes du plus petit.

Il passa son pouce sur sa pommette pour essuyer la grosse larme qui avait élu domicile sur sa peau, et il lui offrit un sourire tendre.

- On dirait que t'es yeux sont secs, tu avais raison.

Jimin lui sourit, il ne savait pas quoi lui dire, et il était trop déstabilisé par toutes les émotions qui le traversaient actuellement pour pouvoir réfléchir sereinement.

Ils imprimèrent rapidement les copies qu'ils étaient venu chercher, et ils firent le chemin retour vers la salle de chant.

Avant d'entrer, Jimin attrapa le poignet de Yoongi de sa petite main pour le forcer à le regarder.

- Merci Yoongi, t'étais pas obligé, chuchota t'il pour être certain que personne ne les entende.

- Je me sens obligée de rien, tu n'oublies pas ce qu'on a dit hein ?

- Quoi ?

- Tu regardes que moi p'tit chat, j'veux que tu oublies tout le reste, c'est d'accord ?

Le surnom, Jimin avait presque finit par l'oublier, mais son ventre lui n'avait pas oublié de se réveiller à l'entente de ce mot doux, il le sentait vibrer sous sa peau.

- Je vais essayer, rétorqua Jimin.

Une fois qu'ils furent tous installés un silence pesant envahit la salle.

- Bon alors Jimin ! J'ai pas toute la journée tu te décides oui ? Ordonna son père.

Jimin se pinça la cuisse pour essayer de se concentrer, il allait le faire, il devait le faire, puis il se remémora les paroles de l'autre, alors discrètement, il plongea son regard dans le sien.

Il le détailla rapidement, et il constata que le regard de Yoongi était plus doux que d'habitude, il lui semblait être le plus puissant des encouragements à cet instant.

Après un accord tacite, le musicien commença à jouer la mélodie.

La première partie de la chanson était uniquement constituée de piano, mais le tour de Jimin arriva bien trop rapidement à son goût.

Lorsque ce fut son tour, il se racla faiblement la gorge, et il commença à chantonner, maladroitement.

Son regard était toujours ancré dans celui de son aîné qui était tellement doué qu'il n'avait pas besoin de la partition pour jouer la mélodie.

Jimin enchaîna les phrases, et ses notes se firent de plus en plus claires, bien que mal assurées.

Il tentait de ne rien laisser paraître, mais il ne se sentait pas du tout à sa place, et la seule chose qui le tenait debout à ce moment là était le soutien sans faille que lui envoyait Yoongi à travers ses yeux.

De son côté, le pianiste se devait de rester neutre et impassible, mais il n'avait qu'une seule envie, celle de crier à Jimin à quel point sa voix était magnifique.

Son timbre était particulier, mais unique, et il résonnait dans son oreille comme une douce mélodie d'été dont on a besoin pour affronter sa journée. Elle était réconfortante, claire et limpide, et il ne constata quasiment aucune fausse note.

Voyant que le châtain lui souriait, Jimin se sentit un peu plus en confiance, et il termina sa chanson sur une note un peu plus haute que les autres qu'il maîtrisa parfaitement.

Le musicien continua à jouer, il ne voulait pas arrêter, cela signifierait qu'il devrait arrêter de le regarder, et il n'en avait absolument pas envie. Il voulait se noyer dans ses prunelles innocentes et continuer à être bercé de sa voix ravissante.

Toute l'assemblée était silencieuse, personne n'avait manqué la manière dont les deux garçons s'étaient regardés pendant toute la chanson, personne, sauf peut être monsieur Park qui avait été trop occupé sur son téléphone pour daigner accorder une attention sincère à son fils, et dans ce sens, c'était mieux comme ça, parce que les mots, aussi savants soient ils, étaient bien dérisoires face à l'intensité de certains regards.