Chapitre 34
Vous vous êtes déjà réveillé en sursaut ? Être là, ouvrant petit à petit les yeux au monde, lui ne dormant jamais, et soudain, il y a quelque chose qui vous effraie. Une araignée au plafond, quelque chose qui bouge dans le lit et j'en passe.
On se réveille alors avec un bon coup d'adrénaline, le cœur battant.
Je me suis réveillé exactement de la même façon en voyant le regard d'une infirmière mécontente, penchée au-dessus de moi.
« - Jeune homme, si vous êtes fatigués, rentrez chez vous. Vous n'avez rien à faire ici. »
Elle me fait peur. Les infirmières m'ont toujours terrorisé. Petit j'en faisais des cauchemars et dès qu'il y avait une visite médicale à l'école, je hurlais en pleurant. Je les imagine avec le regard noir, une énorme seringue à la main et n'attendant que de piquer nos fesses.
« - Madame, savez-vous que le mental d'un patient est la clé de sa guérison ? »
Étonné, je me retourne pour voir Margaux, défiant du regard la responsable de mon traumatisme d'enfant.
« - Je ne veux pas savoir. Il est en dehors des heures de visites. Cela pourrait perturber les patients voulant se reposer.
- Le seul élément perturbateur que je vois, c'est vous. Dois-je appeler un médecin pour m'en plaindre ou allez-vous finir par quitter ma chambre ?
- Vous ne manquez pas d'air jeune fille...Et vous, ne traînez pas ici ! Vous n'y êtes pas autorisé ! »
À vos ordres.
Quittant la chambre, j'attends que cette dernière nous laisse tranquilles pour me retourner vers Margaux.
« - Hé !
- Hé ! Mais...Tu es là !
- Oui, je suis là.
- Comment tu te sens ?
- J'ai l'impression d'avoir trop dormi, mais ça va. Et toi ? Tu as bien dormi ? »
Je me sens minable. J'étais allongé là, la tête au pied de son lit et je n'ai même pas fait attention à son réveil.
« - T'as un côté mignon quand tu dors.
- Tu aurais dû me réveiller !
- Pourquoi ? Pour rater cette scène ? Ah ça, jamais. »
J'ai honte. Vraiment. J'ai envie de m'enterrer dans un coin.
« - Je présume que j'ai raté le bal...Je suis désolée Milo.
- Non, non, ce n'est pas grave. Ne t'inquiète pas. L'important c'est que tu ailles bien.
- Ça ira mieux bientôt ! Par contre, je meurs de faim...Y'a quelque chose à se mettre sous la dent ici ? Autre que cet infâme riz au lait dégoulinant.
- Ahaha ! »
Là, je la reconnais bien.
Fidèle à elle-même.
« - Ah, attends, j'ai un appel de Roméo, je sors cinq minutes.
- Je t'en prie. Fais comme chez toi, l'hôpital est grand hein ! »
Sortant de la chambre à mon tour, je trouve une porte menant dans une sorte de petit jardin, non loin du bâtiment.
« - Ouais ?
- Allô ? Milo ! Alors ? Comment va Margaux ?
- Ça va, elle vient d'envoyer une infirmière sur les roses.
- Ahahaha ! Cela ne m'étonne même pas d'elle. Mec, le bal était trop cool !! J'ai pris plein de photos pour toi.
- C'est sympa, merci. Et ta cavalière ?
- Gentille comme un ange. D'ailleurs, est-ce que ce soir tu peux venir à l'adresse que je vais te texter ? Avec Margaux ?
- Mec, il faut qu'elle se repose...
- Je croyais qu'elle était en forme. Bref, fait pas chier et viens. C'est tout.
- Ok...Mais... »
À peine ai-je eu le temps de continuer qu'il me raccrocha au nez.
Enfoiré.
Deux minutes après son appel, mon téléphone se mit à vibrer, avec ledit message et ladite adresse.
Tiens...c'est pas celle du lycée, ça ?
« - Alors ton coup de fil ?
- Très étrange. Roméo voulait savoir si tu allais mieux.
- Je pète le feu ! »
Et là, elle me sourit avant que je n'entende un léger bruit sourd.
« - Dans le sens propre du terme.
- Aaah ! Margaux ! C'est complètement dégoutant !
- Hé ! J'ai besoin d'évacuer le gaz que mon corps a retenu pendant mon sommeil. Que veux-tu ? Je me sens libérée là, tu n'imagines même pas.
- Tu me désespères...Au fait, ça te dirait de faire le mur ? »
À cet instant, j'ai vu ses yeux s'écarquiller tandis que son sourire recouvra la moitié basse de son visage.
« - Toi, tu sais comment parler à mon cœur ! »
Si ton cœur pouvait, ne serait-ce qu'imaginer, toutes les choses que j'ai à lui dire encore. Il serait étonné.
« - Alors ? On s'évade quand ? »
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