Chapitre 14.
Carmine n'avait pas menti.
Il y avait vraiment une douche dans cette petite maison. Avec de l'eau chaude. L'espace d'un instant j'oubliai que je me trouvais en enfer, pour être propulsée en plein paradis. Les gouttes ruisselaient le long de mon corps, entraînant avec elle la crasse, se teintant de rouge. Un petit filet légèrement rosé se faufilait entre mes pieds, an creux du baquet pour disparaître dans les ténèbres.
Je frottais mon corps avec une telle vigueur, un tel acharnement que ma peau en était irritée et que mes plaies étaient quelque peu ravivées. Ça faisait mal. Un peu. Mais ça faisait également un bien fou de m'être débarrassée de ces plaques séchées qui me démangeaient et m'alourdissaient.
J'étais courbaturée, épuisée et honnêtement, malgré ma nuit de sommeil, je ne me sentais réellement pas prête à repartir maintenant. Qu'est-ce qui nous attendait dans ce cercle des Damnés ? Je me doutais bien que si c'était celui dans lequel échouaient tous les condamnés à l'enfer, il devait receler de tourments sans fin...
Dans ce maigre instant de réconfort, je me surpris à penser à ma famille.
Après mon overdose, ma mère avait dû, dans son éclair de lucidité, appeler l'hôpital. Ou bien M. Béranger en ne me voyant pas revenir... Je me demandais comment allaient réagir les médecins en voyant des bleus et des plaies apparaître sur mon corps... Car il était certain que je n'allais pas me sortir intacte de toute cette aventure.
Encore fallait-il s'en sortir tout court !
Je secouai la tête à cette pensée, m'appuyant faiblement contre la paroi de la douche. M. Béranger allait-il m'accepter à mon retour ?
Je l'espérais. Et puis j'avais fait une promesse à David. Et à ma mère.
Ma mère...
Un regain d'amertume me parcourut. Je n'étais pas certaine de lui pardonner un jour. Plus je m'enfonçais dans Regana, plus je me rendais compte de ce à quoi elle m'avait condamnée. Et je lui en voulais. Je lui en voulais de m'avoir précipité dans un tel abyme de noirceur. Jamais nous ne serions une véritable famille. C'était foutu.
Je sortis de la douche, hésitante. Mes membres me paraissaient si lourds que je me demandais comment je pouvais encore supporter mon propre poids. Paradoxalement, je pouvais m'observer à loisir et ma nudité révélait à mon regard écœuré la faiblesse de mon corps et sa maigreur extrême. Mes cotes se dessinaient sous la chair blême de mon abdomen. Et mes hanches pointues ressortaient bien plus que le reste de mes formes – au passage, inexistantes. Je soupirai de dépit.
Bien qu'ils fussent encore humide après que je les ai rincés du sang qui les couvraient, je revêtis mes vêtements et mes sous-vêtements, rassurée de retrouver cette maigre protection. Je n'étais plus exposée. Et mon corps avait retrouvé sa maigre armure de laine.
Je n'avais pas vraiment froid pour le moment. Toutefois, je ne pus m'empêcher de refermer mes bras sur mon corps. Et je m'aventurais enfin en dehors de la salle de bain, prête à rejoindre mon compagnon de route et... son ami. Cette maison avait beau sembler petite de l'extérieur, l'intérieur me semblait curieusement spacieux. Je me faufilais dans le couloir pour me diriger vers le salon sur la pointe des pieds, n'osant pas faire le moindre bruit.
Cependant, avant que je ne puisse faire connaître ma présence, des éclats de voix me parvinrent, me paralysant sur le pas de la porte, incapable de faire quoique ce soit.
« Écoute Dante ! Tu sais très bien que je n'ai pas le choix... soupirait Carmine, l'air passablement agacé.
— En es-tu certain ? Tu es jeune encore, tu as le temps.
— Je ne peux plus attendre.
Je ne bougeai pas, consciente que je n'étais pas forcément censée entendre tout cela. Mes pieds semblaient prisonniers du sol et mes muscles refusaient de se mouvoir. Inconsciemment, je me rendis compte qu'il s'agissait peut-être là d'une occasion rare d'en apprendre plus sur mon compagnon de voyage.
La curiosité est un très vilain défaut Sam...
Mais c'était un défaut que j'étais prête à assumer. L'appréhension s'était figée dans ma gorge, formant une boule qui obstruait complètement ma voix. Oreilles tendues, j'écoutais avec attention, chaque mot se gravant en moi pour toujours.
De nouveau, la voix de Dante s'éleva, d'un ton calme et posé :
— Ce que tu cherches se trouve chez lui.
Chez lui ? Chez le seigneur de Regana ? Mais que cherchait-il ?
— Je sais. Je ne peux pas faire sans...
— Si tu veux entrer dans son château, il faut qu'il t'y invite. Sinon tu n'y arriveras jamais.
— Je sais comment m'y rendre.
— Tu m'en diras tant...
Le démon paraissait réellement douter des capacités du brun à mettre la main sur ce qu'il cherchait. Pourtant mon compagnon ne se laissa pas déstabiliser.
— J'ai trouvé ma clé d'entrée, se contenta-t-il de souffler, d'un ton glacial.
— Elle ?
Toujours dissimulée derrière la porte, je n'entendis ni ne vis la réaction de Carmine. Je supposai qu'il avait hoché la tête affirmativement. Jusque-là rien de très étonnant. Il m'avait déjà avoué qu'il comptait se servir de moi comme appât. Mais cette discussion prenait une tournure qui me déplaisait de plus en plus. Quelque chose dans leurs tons me laissait deviner qu'il y avait autre chose. Je m'adossai au mur pour ne pas perdre l'équilibre, bloquant l'air dans mes poumons.
— Sait-elle seulement la vérité ?
Je blêmis. Cela me prouvait bel et bien que mon allié me cachait encore quelque chose. Mais pouvais-je lui en vouloir ? Nous nous connaissions à peine. Tant que cette vérité ne mettait ma vie en danger...
Pauvre idiote, bien sûr qu'elle la met en danger ! Tu accompagnes un parfait inconnu dans une mission suicide contre le diable incarné !
Je fis taire ma méfiance qui se rebellait au fond de mon cœur, s'associant à ma curiosité dévorante. Toutes deux me poussaient à continuer mon écoute, à chercher à en savoir plus.
— Dois-je te rappeler que je sais exactement ce que tu penses Dante ? soupira Carmine, l'air soudain las.
— Je ne comptais pas te le cacher.
— Alors dis-le de vive voix.
— Tu as juré de ne jamais devenir comme notre seigneur. Mais prends garde, le chemin que tu empruntes s'y apparente.
— Je ne suis pas lui !
Il y avait dans cette affirmation tant de colère, tant de rage, tant de désespoir que mon cœur se serra dans ma poitrine. C'était certain, mon compagnon de route était bien plus que ce qu'il ne laissait paraître. Je fermai un instant les yeux, jugulant ce sentiment qui grandissait dans ma poitrine et qui ressemblait un peu trop à de la compassion.
— L'ambition, la vengeance... C'est son apanage, argua Dante.
— C'est ce qu'il faut pour survivre ici.
Un instant, seul le silence régna. Je crus même qu'ils avaient décelé ma présence et qu'ils n'allaient pas tarder à me tirer hors de ma cachette. Entièrement figée, je respirais à peine et il me semblait que mon cœur battait tant dans ma poitrine qu'ils pouvaient l'entendre. Mais de nouveau, le timbre grave du brun aux yeux violets s'éleva, me libérant d'une partie du poids qui pesait sur ma poitrine :
— Tu désapprouves vraiment ?
Le ton de Carmine me sembla plus calme, plus hésitant. Il s'enquérait réellement de l'opinion de son ami. Ce dernier renifla, dédaigneux :
— Par rapport à cette petite chose que tu traines derrière toi ?
J'aurais bien voulu leur dire que la petite chose en question les emmerdait... Mais même mon indignation semblait s'être fait la malle, presque faussée. Après tout, mieux valait être considérée comme une petite chose insignifiante que comme un objet à torturer ou la salope du lycée... j'étais trop fatiguée, trop à bout pour m'inquiéter de tout cela...
Interrompant mes pensées désuètes, sans attendre la réponse de son interlocuteur, Dante poursuivit :
— Je n'en ai rien à faire. Je n'éprouve rien pour ces âmes errantes. Mais je devine que ce n'est pas ton cas.
— Dante, occupe-toi de tes affaires et de Beatrice.
Toutefois malgré le timbre menaçant du brun, qui ne présageait rien de bon, le démon ne semblait pas vouloir s'arrêter là.
— Tu joues un jeu dangereux. Qui te dit qu'il ne la détruira pas, comme il a détruit...
L'orage explosa à cet instant même.
— La ferme !
L'ordre claqua si sèchement dans l'air que je sursautai sur place. Ce fut comme si mon compagnon de route l'avait imprimé au fer rouge sur ma peau. Mon sternum me brûlait, désagréablement. Carmine avait craché ces deux mots avec tant de rage, tant de haine, que le jeune homme malicieux qui m'avait accompagnée ces deux derniers jours avait entièrement disparu, laissant place à une boule de noirceur et de colère. Sans le voir, je percevais toute la tension qu'il dégageait, à un tel point que ce fut étonnant qu'aucun bruit de bagarre ne me parvienne. Le jeune homme avait dû se refréner.
Mais son grondement violent continuait de résonner dans mon esprit.
Qui était cette personne que Regana lui avait ôté ? Qui était cette personne que Carmine aimait plus que tout et qui avait disparu, emporté par le mal ? Qui était-elle pour qu'encore aujourd'hui, il réagisse avec une fureur extrême à sa simple évocation ?
Il y avait dans ce cri du cœur fiévreux de la colère mais aussi de l'amertume et – je le devinais maladroitement – de la culpabilité. Pourquoi ?
— Je sais exactement ce que je fais, grogna mon comparse, d'un timbre si guttural que j'en frissonnai.
La sensation que je surprenais quelque chose que je ne devais pas savoir et que cela se retournerait contre moi m'étouffait. Elle m'oppressait, s'insinuant dans mes poumons pour l'engourdir. Un poids s'était abattu sur ma poitrine et cette dernière refusait de se soulever pour passer l'air. Des tâches sombres se dessinaient devant ma vision et petit à petit, mon esprit se perdait dans des méandres indéfinissables.
Qui était réellement Carmine... ?
Je pensais en avoir une vague idée. Mais il s'avérait que c'était tout bonnement faux. Je ne savais rien.
Et je ne voulais pas en savoir plus. Je ne voulais pas en apprendre plus si c'était des miettes qui me condamnaient à des questions sans réponses, me précipitant vers la folie... C'était trop pour moi. Je n'étais pas sûre de pouvoir le supporter.
Cédant à la panique, je finis par signaler ma présence en toquant contre la porte que je poussai par mégarde, révélant les deux hommes qui se tenaient proches l'un de l'autre, chacun campé sur ses positions, dans une véritable attitude de joute verbale.
Si Dante m'ignora complètement, Carmine, qui s'était également débarrassé du sang qui le tâchait, se tourna aussitôt vers moi. Son geste fut si vif que je du réfréner un geste de recul. Un instant, ses prunelles croisèrent les miennes et je frissonnai. Je ne lui faisais pas confiance. Et la discussion que je venais d'écouter, à leur insu, avait confirmé mes doutes. Il y avait quelque chose que je ne savais pas. Quelque chose qui risquait de me coûter cher.
Face à l'intensité du regard du jeune homme et à la désagréable impression qu'il tentait de lire mes pensées, je serrai les poings et m'obligeai à faire le vide dans mon esprit.
Ne pas penser. Ne pas penser. Ne pas penser. Ne pas penser. Ne pas penser. Ne pas penser. Ne pas penser. Ne pas penser. Ne pas penser.
La douleur de mes ongles dans ma paume finit par trouer le brouillard dans lequel je divaguais.
Finalement, mon compagnon esquissa un sourire narquois et ironisa, brisant ce moment de flottement :
— J'avais presque oublié que sous tout ce sang, tu n'étais pas si laide...
Je levai les yeux au ciel. Me croiriez-vous si je vous disais qu'il s'agissait d'un des meilleurs compliments qu'on m'ait fait dans ma vie ? Cette fois-ci, j'avais vraiment touché le fond... Oubliant une fraction de seconde, la présence du démon vêtu de rouge à nos côtés, je rétorquai aussitôt :
— Attention, on pourrait croire que tu m'apprécies.
— Que le sort m'en préserve !
Le coin de ses lèvres tressaillit. Mais malgré ma verve, j'étais encore trop mal à l'aise pour apprécier nos échanges de piques comme je le faisais auparavant.
Qui était réellement Carmine... ?
— Allez, approche Sam', finit-il par lâcher, m'invitant à les rejoindre d'un geste de la main.
— Tu m'as prise pour ton toutou ?
— Honnêtement, Morval ferait un bien meilleur compagnon canin que toi.
Si je me raidis à l'évocation de mon tortionnaire, ce nom sembla pourtant raviver l'attention de Dante qui pour la première fois, me regarda vraiment, ses iris translucides me scrutant. Le poids sur ma poitrine, qui s'était légèrement levé, s'abattit de nouveau, enfermant mon cœur dans une cage de métal. Sous son attention appuyée, j'avais sincèrement envie de disparaître. C'était presque suffoquant. Je ne parvenais réellement pas à comprendre ce que le poète ressentait réellement à mon égard, à déceler le fond de sa pensée... En cet instant, la télépathie de Carmine me parut être un don fort utile que je regrettai de ne pas posséder...
Enfin, le blond finit par interroger, prudemment, détachant chaque syllabe :
— Morval ? Morval et Katrina ? Ce sont eux tes tortionnaires ?
Surprise qu'il m'adresse directement la parole, je restai quelques secondes sans voix avant de reprendre mes esprits.
— Oui.
— Ils sont à votre poursuite ?
Ne sachant trop quoi répondre face à la lueur de sévérité qui brûlait dans ses yeux, je hochai la tête de haut en bas. Le démon se tourna vivement vers son ami et bien que je puisse de nouveau respirer correctement, la tension qui se dégageait de lui ne présageait rien de bon.
— Dis-donc, la mission n'est-elle pas déjà assez compliquée pour que tu te choisisses comme alliée le jouet de ces deux cinglés, les lançant ainsi sur ta piste ?
Carmine ne répondit pas tout de suite. Il semblait cependant s'être attendu à cet orage qui grondait dans la voix du poète car il ne laissa rien transparaître. L'espace d'un instant, le magenta de ses iris s'était obscurcit, presque menaçant. Avant qu'il ne récupère cet éclat malicieux que je lui connaissais tandis que mon comparse haussait des épaules, lâchant d'un ton traînant, moqueur :
— Que veux-tu Dante, j'ai eu le coup de foudre pour cette petite diablesse !
À cet instant, je ne sus qui de Dante ou de moi voulu le plus s'en prendre à ce... vantard ! Cependant, il luisait dans le regard du démon une telle lueur que j'avais l'impression qu'il allait s'enflammer pour arracher littéralement les yeux violets du brun.
— Tu n'es qu'un idiot Carmine ! vociféra-t-il, perdant toute sa patience et sa nonchalance. Tu vas tous nous tuer.
À l'entente de ses derniers mots, je ne pus m'empêcher de m'enquérir, fronçant des sourcils :
— « Nous » ?
Le blond me toisa, presque avec mépris, avant de lâcher, du bout des lèvres.
— Quand bien même je ne participe pas directement à votre mission, mon soutien a été nécessaire. Si vous échouez, je risque d'y passer également.
— Qu'est-ce qu'un démon peut bien trouver comme intérêt à... ça ?
Je n'avais trouver que « ça » pour désigner le fait que Carmine avait réussi à m'entraîner dans une quête pour nous débarrasser du diable incarné. Je trouvais cependant « ça » plus approprié que Virgile...
— J'ai mes raisons, se contenta-t-il de grommeler en se détournant.
Au même moment, mon compagnon de route glissait par télépathie, d'un ton sérieux qui me fit déglutir :
— Tu te rappelles ce que je t'ai dit quant aux chaines de chacun ?
Je hochai la tête de haut en bas. Finalement, à Regana, personne n'était réellement libre. Qu'il soit damné, monstre ou démon.
Dante finit par soupirer. Se tournant vers son ami, il haussa des épaules, un masque de fer couvrant de nouveaux ses traits si particuliers.
— Peu importe. Restez-ici jusqu'à demain matin si vous le désirez. Mais ensuite reprenez la route. Si les jumeaux démoniaques sont à vos trousses mieux vaut que vous ne vous en alliez le plus vite possible.
Cette fois-ci, Carmine acquiesça sans protester, observant la silhouette du démon s'éloigner, nous laissant tous deux.
Je m'attendais à ce qu'il se lance à sa poursuite. Au lieu de cela, il se laissa tomber sur le canapé, ôtant ses bottes et poussant un soupire de satisfaction.
Un instant, j'hésitais à réellement le rejoindre. Mais finalement, ma curiosité fut plus forte que tout. À pas de loup, je m'approchais de lui avant de m'assoir avec précaution sur le meuble. Le jeune homme s'était entièrement affalé, la tête rejeté en arrière. Ses boucles sombres encadraient son visage. À la lumière de la lampe, son teint hâlé paraissait presque doré. Paupières closes, traits détendus, il semblait réellement apprécier le calme du moment, ignorant mon regard qui le scrutait sans aucune gêne.
Je finis par rompre le silence, désireuse d'obtenir au moins une réponse à une question :
— Qu'ont de si spécial Katrina et Morval ?
À l'entente de ma demande, Carmine se redressa, l'air légèrement surpris.
— Les démons sont rares. Et cruels. Dante doit être un des plus modérés. Au contraire, tes amis...
Je grimaçai aussitôt à l'emploi de ce mot, un haut le cœur de révolte me secouant, mais il l'ignora et poursuivit :
— ...font partis des plus violents. Tu ne t'imagines même pas ce qu'ils ont pu commettre par le passé pour devenir ce qu'ils sont aujourd'hui. S'ils t'ont choisie pour victime, tu peux être certaine qu'ils ne te lâcheront pas tant qu'ils ne se seront pas lassés. Et crois-moi, cela peut prendre énormément de temps.
Je le croyais sans peine. Et ce fut pour cela que je croisai les bras sur ma poitrine avant de m'enquérir, instaurant une distance de sécurité entre lui et moi, protégeant ainsi ce qu'il me restait de contrôle sur la situation – c'est-à-dire quelques miettes mais quand même :
— Ton ami a raison. Cela rend d'autant plus illogique le fait que ton choix se soit porté sur moi. Alors pourquoi ?
Le jeune homme pencha légèrement la tête sur le côté, plissant ses yeux, dardant les deux fentes améthyste sur moi.
— Il me semble y avoir déjà répondu.
Je levai un sourcil, interrogateur. Où voulait-il en venir ?
Ses fines lèvres s'étirèrent alors, lentement, en un rictus qui fit apparaître une petite fossette dans le creux de ses joues. Et tandis qu'il me répondait, m'adressant un clin d'œil malicieux, je sentais déjà le dépit et l'agacement monter à moi, mêlé par quelque chose d'un tantinet plus doux, qui diffusa une étrange chaleur dans mon abdomen :
— C'est le coup de foudre. »
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