❁🂱 34. Tentation, Désir, Amour.
____CHAPITRE 34____
-Ce qu'on fait par amour s'accomplit toujours par-delà le bien et le mal - Friedrich Nietzsche-
❁___Adriana___❁
15 janvier - 19h23
BARCELONE - ESPAGNE - MAISON DES GONZALEZ.
Mes parents enfilent leur manteau. Ce soir, Félix dort chez son ami, je vais donc enfin pouvoir me retrouver seule, à mater quelques petits épisodes de Teen Wolf et retrouver mon chouchou Stiles Stilinski.
— Tu es sûre de ne pas venir avec nous, Adriana ? demande ma mère pour la troisième fois.
Je hoche la tête sans un mot. Seule, je veux manger le repas que ma mère m'a préparé puis je resterai cloîtré dans ma chambre jusqu'à leur retour. Pour maman, je suis encore sa petite fille de dix ans.
Elle soupire doucement, puis attrape son sac. Mon père jette un dernier coup d'œil vers moi avant d'ouvrir la porte d'entrée. Le vent froid s'engouffre dans l'entrée soulevant quelques mèches de mes cheveux rebelles qui s'égarent de mon chignon mal fait.
C'est à ce moment-là que je les vois.
Trois silhouettes se dessinent dans l'encadrement de la porte. Mon cœur rate un battement. Leurs visages sont à moitié dissimulés dans la pénombre, mais je reconnaîtrais cette posture n'importe où. Ses épaules tendues, son grand corps, ses tatouages...
Aaron est accompagné de Jacob et d'un homme - que je ne connais même pas. Ils sont plantés ici, devant moi.
Mon estomac se noue instantanément.
Qu'est-ce qu'ils viennent faire ici ?
Le regard d'Aaron accroche de suite le mien. Je suis d'abord déconcertée puis quand son regard s'égare sur ce que je porte, mes joues se chauffent.
Mon pyjama au motif d'ours. Super...
La dernière fois que nos regards se sont croisés, c'était dans des circonstances bien plus sombres. J'ai encore ce souvenir où je l'ai vu tuer ces trois hommes, où je ne le reconnaissais plus.
Et me voilà en train de l'accueillir dans ma ville natale avec un pyjama, un chignon et un démaquillage réalisé par le plus grand des artistes.
Papa s'avance vers les trois hommes. Ils se serrent la main mais l'attention d'Aaron reste uniquement sur moi. J'ai l'impression d'être dans une bulle, seulement enveloppée par une présence qui ne quitte pas mes pensées depuis des jours.
J'oublie presque qu'il m'a planté salement en France. Car je cite : il veut me protéger de lui.
Ce qu'il ne sait pas, c'est que je me sens en sécurité auprès de lui et pas l'inverse.
— Nous devions sortir avec Valentina mais je vois que nous avons de la visite. Vous avez de la chance, Félix est chez son ami, on peut parler sans chuchoter.
Ils les laissent passer et je grogne intérieurement. Ma mère insiste sur le fait de retirer leurs chaussures et je ne sais par quelle étrange sensation mais voir des mafieux vulnérables face à une mère de famille qui leur demande de retirer de simples chaussures me fait rire.
— Nous devons parler des quelques jours qu'il nous reste pour le voyage en Corée du Sud, déclare Jacob en avançant dans le salon suivi d'Aaron et de cet homme qui me complimente sur ma tenue.
J'entends Aaron souffler à ce Jake d'arrêter de me draguer avant de s'asseoir sur le canapé.
Alors ce Jake est son ami ? Mes pensées fulminent dans ma tête. Jake est celui qui l'avait appelé en compagnie de Jude.
Mais Jake ne me draguait pas. Aaron serait-il jaloux ?
Hahaha, je ris quand ?
Néanmoins, si Aaron était vraiment jaloux, je ne saurais comment réagir. Pour certains, la jalousie est un défaut. Pour moi, quand ce n'est pas abusif et excessif, je trouve ce sentiment très beau.
Je referme notre porte et me pointe près d'eux. Ma mère leur apporte sans leur demander, une salade que j'allais manger pour moi toute seule. Pourtant je n'ai pas une once de colère. Ils doivent être affamés. Honneur aux invités.
Jake et Jacob se parlent à voix basse avec mon père et ma mère. Aaron, lui, reste silencieux, le regard fixé sur moi. Tellement intense que je m'étouffe presque avec ma salade.
Je lui lance un quoi silencieux entre mes lèvres mais la seule réponse qu'il me donne est un clignement d'œil. Super...
— Aaron nous a parlé d'un certain Robin qui vous poursuit depuis le début de votre voyage. Tentative d'assassinat envoyé par des assassins mais aussi des messages d'un inconnu. As-tu vu quelque chose de louche depuis que t'es rentrée à la maison Adriana ?
Tous les regards se posent sur ma personne et mon cerveau se remémore le matin où j'ai découvert le message sur la patte de l'oiseau mort.
— J'ai découvert le cadavre d'un oiseau devant ma fenêtre. Mais je me dis peut-être que c'est un hasard et qu'un chat l'a déposé là, mens-je.
Le mensonge n'est pas bien Adriana...
Pourtant je ne peux m'empêcher de ne rien dire. J'ai peur des répercussions par la suite. Et puis depuis ce message rien ne s'est passé. C'est bon signe, non ?
— Et à part un homme louche qui reluquait Ava et moi quand nous buvions un café en ville, je ne vois pas d'autre événement dérangeant. Pour plus de précision, il avait une cicatrice sur la pommette, peut-être que vous le connaissez ?
Je tente de manger mais à chaque bouchée, je sens le regard d'Aaron sur moi. Il ne dit rien, mais je le sens. Ses yeux ne me lâchent pas, et c'est comme s'il pouvait voir à travers moi. On dirait qu'il sait que je ne dis pas tout. Et c'est vrai...
C'est presque flippant.
La soirée continue. Jacob nous dit ce que nous devons faire quand nous nous rendrons là-bas. Et honnêtement j'ai pas hâte car après cette soirée en Corée tout va se terminer mais le plus important, Aaron et moi ne nous reverrons plus jamais.
Je m'apprête à prendre un mouchoir pour essuyer ma bouche mais tel un k-drama, la main d'Aaron effleure la mienne durant le mouvement.
Des milliers de décharges traversent mon corps. La chaleur de sa main m'a terriblement manquée. Mais aussi tous les éléments familiers qui font sa personne. Son tatouage en forme de chauve-souris du Comics Batman sur sa paume, sa montre hors de prix et ses veines saillantes.
Sa proximité me rend nerveuse et tout autre... Ce simple touché a confirmé mes dires.
Qu'il pense pouvoir me fuir, me protéger de lui, s'éloigner ou voyager dans un autre pays, mon corps le réclame. Je ne peux plus le nier.
— Adriana, tu as entendu ?
Jacob lance la question en secouant sa main vers ma direction.
— Hm ? Pardon, j'étais... distraite.
Je relève la tête brusquement, réalisant que je n'ai absolument rien suivi de la conversation comme la première fois où il nous parlait dans ce restau italien, à Aaron et moi.
En parlant du loup, Aaron esquisse un sourire en coin, mais ne dit rien. Ce simple sourire suffit à faire bondir mon cœur. Il sait. Il sait exactement pourquoi j'étais distraite. Bouffon.
Jacob continue de parler pendant près d'une heure. Son ton est plus que sérieux et j'essaye tant bien que mal de le suivre. On dirait presque que nous sommes à l'armée prêt à suivre des ordres.
— Il faudra être précis, comme la dernière fois. Aucune erreur ne sera tolérée. Vraiment aucune.
Quelques minutes après, alors que je bave presque par la fatigue qui s'accumule en moi, mon père intervient.
— Prenons une photo. Ça nous fera un petit souvenir.
Ma fatigue s'estompe rapidement. J'adore les photos et encore plus quand Aaron est dedans. Attends, je viens vraiment de dire ça ? Au fait, je crois que la fatigue m'emporte plus que je le pense.
Mon père dit à Jacob, Jake et Aaron de se serrer avant de me demander de m'asseoir aux côtés de mon faux mari par contrat.
Ne pas vouloir m'asseoir à ses côtés serait mentir, alors malgré une tête de mort vivante et un pyjama d'enfant de huit ans, je m'assois à ses côtés.
Mon père et ma mère veulent prendre un selfie. Mais faut-il d'abord qu'ils sachent comment utiliser l'application photo.
Cette soirée tourne vraiment au drame...
Mais quand sa main glisse sur ma taille et lui permet de me coller à lui, tous mes sens se réveillent.
— Adriana ?
Cette fois, c'est Aaron qui parle. Sa voix grave me fait frissonner, même s'il a à peine prononcé mon nom pour la première fois de cette soirée.
Je relève les yeux vers sa direction, et nos regards se croisent. Je ne peux pas m'en détacher. Si nous étions seuls, je l'aurais déjà embrassé. Ce regard n'est pas innocent, lui-même s'empêche d'aller plus loin. Je le vois à ses lèvres qui se pincent.
— Ahh voilà !! Dites cheese !
Non seulement c'est gênant mais encore plus quand je me retrouve à le faire entouré d'hommes impassibles et sans humour depuis le début de cette soirée.
Pour faire plaisir à mes parents, j'offre mon meilleur sourire. Et quand le flash de la caméra arrière se déclenche, Aaron s'empresse de prendre ma mâchoire et d'embrasser ma joue.
C'est la décadence ! Il m'offre le même sort que la soirée de Noël !
Je le regarde, les yeux écarquillés. Il est fier de lui, ce bouffon.
— Mes parents peuvent voir cette photo, Aaron ! je m'exclame silencieusement.
— Attendons d'abord qu'il sache ouvrir l'application. Après on s'expliquera.
Mon corps bat à tout rompre alors que mes parents se réinstallent sur leur chaise.
— Ce pyjama te va très bien, butterfly. Pas une seule seconde depuis le début de cette soirée où je n'ai pas pensé à te l'arracher, murmure-t-il contre mon oreille.
Je sais qu'il le fait exprès pour me pousser à bout. Et pourtant, mon bas ventre brûle à ses mots. Je suis en train de fondre, de brûler.
Je me redresse brusquement. Tout le monde se tourne vers moi.
— Aaron, il faut qu'on parle.
Jake et Jacob se regardent surpris. Mais Aaron se lève sans un mot, ses yeux toujours rivés sur moi. Je m'empare de sa main sans réfléchir, redoutant bien-sûr la sensation de sa peau contre la mienne. Elle me fait frissonner. Elle est chaude et tellement familière.
— On va parler de boulot. En tant que faux couple, nous devons organiser nos propres règles, s'exclame Aaron en voulant se justifier.
Je l'entraîne rapidement dans ma chambre. Mes doigts restent enlacés aux siens. Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il va exploser. Je ferme la porte d'un coup sec, puis tourne la clé dans la serrure.
Nous restons un instant sans parler. Il me regarde et je le regarde. Son 1m90 me fait sentir petite, mais pour autant je sens son souffle.
Il se rapproche plus près de mon corps et baisse la garde en premier.
— Adriana... Je t'avais dit que je pensais fuir pour te protéger. Et pourtant, depuis ton départ mon corps te réclame.
Et je voudrais lui dire que c'est pareil pour moi aussi. Alors, juste pour cette nuit, laissons nos corps décider à nos places...
Sous le silence de ma chambre, j'agrippe sa chemise, il attrape ma tête entre ses mains et nos lèvres s'écrasent contre celle de l'une et de l'autre. C'est véritablement pas un baiser doux. C'est brutal presque animal. C'est tout ce que je n'ai pas su dire depuis mon départ.
Mes doigts s'accrochent plus fermement à sa chemise, tirant presque dessus. Lui aussi me répond, ses mains glissent d'abord dans mes cheveux, puis sur ma nuque et enfin empoigne mes fesses. Il me soulève, j'enroule instinctivement mes jambes autour de son large bassin.
— Autant que je te fuis, tu me manques, marmonne-t-il entre deux baisers tandis qu'il me ramène vers mon lit.
Et moi autant que j'essaye de t'oublier, je te désire.
En ce moment, je m'en fiche de savoir que mes parents et les amis de travail d'Aaron sont dans le salon. Tout ce que je veux, c'est qu'il soit près de moi.
Il m'embrasse le cou, aspire presque ma peau, emplissant ainsi la pièce de doux miaulements.
Jamais j'aurai pensé sortir ce genre de son de ma bouche et encore moins en la présence d'un homme que je détestais au tout début.
Il me jette sur mon lit une place. Je me mets sur mes coudes alors qu'il se débarrasse de sa veste au coin de ma chambre. Sans perdre de temps, il glisse et s'empresse de suçoter la peau fragile de mon cou.
Je passe ma main dans ses cheveux, elles descendent vers le col de sa chemise. Il me les rattrape délicatement et les pose au-dessus de ma tête.
— Laisse-moi faire. C'est toi, ma VIP pour ce soir.
Je sens mon cœur gonfler contre ma cage thoracique à l'entente de ses mots.
Son odeur m'a manqué. Ce parfum boisé et musqué que j'adore tant sentir également. Ses lèvres, son corps. Jamais j'ai été autant excité de le revoir. J'ai envie de lui. Je brûle de le toucher et le goûter depuis des jours. Depuis que nous nous sommes éloignés.
Il prend le temps de retirer sa chemise puis se penche pour embrasser mes lèvres. Jamais il ne m'avait embrassé ainsi. C'est si doux presque comme un rêve. Mon cœur ne peut s'empêcher de battre. Aaron provoque en moi mille et une sensations. Je le veux, entièrement. Une tornade se forme dans mon ventre. Est-ce encore ces fichus papillons ?
Ses doigts remontent mon haut à motif d'ours d'une douceur et d'une avidité qui me font sourire. Il m'observe, d'un regard désireux mais aussi délicat. Une fois sa main posée sur ma joue, ses lèvres viennent une fois de plus cueillir doucement les miennes. Et j'en veux tellement plus.
Il approfondit notre baiser, glisse sa langue et rejoint la mienne m'arrachant un léger gémissement. Puis, il mordille ma lèvre inférieure. Son souffle tape contre mon cou.
Je fonds littéralement sous lui.
C'est si agréable que je ressens des palpitations tout le long de mon corps. Il provoque une sensation étrange en moi, quelque chose qu'aucun homme ne m'avait procuré.
Sa main glisse sous le tissu de mon haut, se baladant également sur mon ventre nu. Il se concentre sur mon corps et chaque parcelle de ce dernier.
Un grondement sort comme un murmure de sa bouche alors qu'il me regarde avec admiration.
Fichus sensations...
— Quand on dit qu'une femme aime entendre leur partenaire, ce n'est pas qu'une idée, c'est bien réelle.
Il rigole faiblement quand je lui frappe l'épaule, mais en réalité j'aime ses commentaires avoués dans des moments comme celui-ci. Cela me rapproche nettement plus de lui.
Je me perds dans la chaleur de ses mains et dans son souffle familier. Il embrasse tendrement le bout de mon nez et s'ensuit des ressentis que je n'ai jamais éprouvés auparavant. Ses mains sur mon corps sonnent comme une promesse, quelque chose qui me rassure et qui me laisse aller plus loin avec lui. Aaron est un homme qui prend soin des personnes qui lui tiennent à cœur. Je l'ai remarqué durant notre voyage.
— Magnifique. C'est magnifique.
Je réagis instantanément et je pose mes mains sur les siennes. Il relève la tête.
— Ce n'est pas magnifique. Il y a des vergetures dessus... C'est pas beau.
— Tout est beau chez toi. Tout est magnifique. Tu es magnifique, Adriana.
Et c'est sur ces mots, qu'il m'embrasse m'emportant avec lui dans le gouffre des tentations.
Durant ces minutes, il m'embrasse et je l'embrasse à mon tour.
Durant ces minutes, je passe mes lèvres sur sa pomme d'Adam tatouée d'un somptueux papillon de nuit.
Durant ces minutes, il me laisse toucher chacun de ses tatouages.
Durant ces minutes, je me cambre sous lui, encore et encore. Mon cœur n'échappe pas aux sensations de son corps contre le mien. Il prend mon visage entre sa main et m'embrasse. J'halète. Ses hanches ondulent contre les miennes.
Je murmure son prénom, les soupirs de plaisir mêlés aux siens s'amplifient. Ses doigts restent sur mon corps et les miens parcourent son torse, touchant les tatouages et les cicatrices qu'il montre fièrement sans avoir peur de mon jugement. Ma couverture se froisse sous nos deux corps, sous nos mouvements, nos caresses. Je me sens vivante...
Il me prend presque dans ses bras, ils s'enroulent autour de moi. Je ne veux pas qu'il me lâche, je veux que nos deux mondes puissent fusionner. Je ne veux pas qu'il parte, je désire l'avoir pour moi et de même pour lui. C'est comme un rêve et pourtant non, Aaron est dans ma chambre, sur mon lit et nous couchons ensemble. Nos soupirs m'envoûtent et je me laisse aller dans ses bras, à ses côtés, près de son cœur.
Il m'embrasse avidement. J'ai peur que mon lit ne craque sous nos deux poids et pourtant quand je chuchote son prénom sous ma libération, je ne pense plus à rien mais aux sensations qu'il éveille dans mon cœur.
Avec Aaron c'est différent, je me sens de nouveau importante aux yeux de quelqu'un, aux yeux d'un homme qui me donne plus qu'une soirée. Il m'a donné sa confiance et je viens de le faire en le laissant entrer dans ma vie.
🂱___Aaron___🂱
Adriana est assoupie contre moi depuis trois quart d'heure, je déduis que c'est le moment de m'éclipser bien que je veux rester à ses côtés pour le reste de la nuit.
Son souffle chaud s'abat sur mon torse dévêtu. Elle dort paisiblement dans mes bras. Elle est magnifique, même endormie. Je passe mes doigts dans ses cheveux ce qui indubitablement l'apaise.
Inimaginable. Voilà le seul mot qui me traverse l'esprit après ce qu'il vient de se passer. Nous nous sommes laissé aller, je l'ai laissé me parsemer de son odeur et nous avons couché ensemble.
J'ai couché avec Adriana Gonzalez. Qui aurait pu croire à ça ? Personne.
Son corps, son visage, sa féminité, sa voix, tout était si sensuel que je veux ancrer ses images à jamais dans mon cerveau. Ses seins sont magnifiques, ses fesses arrondies aussi et ses lèvres rougies par nos nombreux baisers également.
Et bordel, quand elle murmurait mon prénom avec tant de vulgarité... Elle a presque l'air innocente dans son lit, vêtue de son pyjama.
Nous nous sommes donnés, tous les deux, confiance, corps et âme... Je ne sais pas si j'ai couché avec elle ou je lui ai fait l'amour. Honnêtement, je n'ai pas envie de savoir. Mes sentiments sont parfois bancals.
Impossible de tomber amoureux en si peu de temps. Impossible que je le fasse après ce que j'ai pu lui dire...
Aaron, tu te contredis toi-même...
La première fois que j'ai vu Adriana, j'étais obsédé par elle, elle m'attirait, c'était un sentiment que je n'avais jamais ressenti.
Est-ce ça le coup de foudre... ?
Non, je ne suis pas amoureux d'elle. Elle m'attire simplement depuis le début. Après cette mission, elle retournera à sa vie et elle se trouvera quelqu'un de moins criminel.
Cette nuit, nous avons seulement laissé nos corps décider pour nous.
Avoue-le Aaron, pour ton bien. Ne laisse pas tes pulsions et tes émotions prendre le dessus. Ne te cache pas derrière un masque...
Oui, je crois bien que je suis tombé amoureux. Dès le premier jour où nous nous sommes vus, Adriana a fait vibrer mon cœur. Je n'ai juste pas laissé l'espace à ce dernier d'avouer ce que je ressentais pour Adriana par peur d'être rejeté une énième fois. Voilà l'explication rationnelle. Le rejet...
Une femme arrivera, elle vous changera. Elle changera vos pensées, même celles que vous aviez il y a des années. Vous accrocherez d'abord à sa beauté, puis à ses rires et, au final, à son cœur. Sa vraie personne fera de moi un homme paumé par un simple sourire. Elle dérobera mon cœur puis s'avouera vainqueur.
Je suis tombé amoureux d'une femme qui m'est interdit...
En ce moment, je joue avec ses cheveux et observe la lueur de la lune dans sa chambre. Une chambre, tout ce qu'il y a de plus normal. Un lit, une commande, une seconde porte qui doit mener à une salle de bains. Sa déco est constituée de posters et de photographies prises sous différentes perspectives. J'ai vu à quel point Adriana adorait les photos.
Je décide de me lever et de la laisser dormir seule dans son lit. L'absence de mon corps la fait gigoter mais elle continue de dormir. Je lui passe entre ses bras l'ours en peluche échoué au sol après notre moment sensuel à deux.
Je m'habille, remet mon pantalon et boutonne ma chemise devant son miroir malgré le noir complet de la chambre.
Une fois fait, je prends mon téléphone et constate que Jake m'a laissé un message.
JAKE :
Je les ai convaincus de sortir dehors pour nous faire visiter la ville et manger quelque chose de traditionnel. J'espère que t'as enfilé la capote. Ne me remercie surtout pas.
Je pouffe à son message et lui envoie un emoji qui l'embrasse puis un majeur. Après ça, je m'avance et regarde ce que comporte le dessus de sa coiffeuse.
Du maquillage, des feuilles, mais tout est rangé, à l'exception d'une feuille enroulée jetée dans un pot de trombone.
Je fronce les sourcils. Il y a sûrement une explication. Alors je prends la petite feuille et la déroule avant de lire ce qu'il se cache.
— Putain...
« Tu ne peux pas fuir. Le compte à rebours a commencé. »
Un harceleur ? Un stalker ? Non.
Pourquoi ne m'en a-t-elle pas parlé ? A-t-elle conscience de ce que cela peut engendrer. C'est sûrement un coup de Robin et pourtant, elle ne me l'a pas dit.
Je dois très vite trouver un moyen de l'arrêter, très vite. S'il s'en prend à la seule femme qui m'a fait bander seulement par ses mots, à la seule femme qui me fait tomber à genoux par son sourire, je le décapite à main nue.
Je range le mot dans ma poche et m'avance vers le corps de la belle au bois dormant.
Hantise de la laisser seule alors que je veux me réveiller à ses côtés, la sentir près de moi et l'entendre me parler de sa vie. Mais des choses plus énormes attendent.
Après avoir soigneusement embrassé son front, je tourne la serrure, sors de la chambre et prends soin de refermer la porte, la laissant se reposer après l'attention que je lui ai donnée. Mon empreinte.
-À suivre-
C'est l'un de mes chapitres préférés, honnêtement.
Juste savoir qu'Aaron a avoué les sentiments qu'il a pour Adriana me rend heureuse 🥹🤭
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